HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Deuxième Alcibiade (dialogue complet)

Page 141

  Page 141

[141] (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τούτων μέντοι ἔλεγον, Ἀλκιβιάδη, καὶ τὸν (141a) Οἰδίπουν εἶναι τῶν ἀνθρώπων· εὑρήσεις δ´ ἔτι καὶ τῶν νῦν πολλοὺς οὐκ ὀργῇ κεχρημένους, ὥσπερ ἐκεῖνον, οὐδ´ οἰομένους κακά σφισιν εὔχεσθαι, ἀλλ´ ἀγαθά. ἐκεῖνος μὲν ὥσπερ οὐδ´ ηὔχετο, οὐδ´ ᾤετο· ἕτεροι δέ τινές εἰσιν οἳ τἀναντία τούτων πεπόνθασιν. ἐγὼ μὲν γὰρ οἶμαί σε πρῶτον, εἴ σοι ἐμφανὴς γενόμενος θεὸς πρὸς ὃν τυγχάνεις πορευόμενος, ἐρωτήσειεν, πρὶν ὁτιοῦν εὔξασθαί σε, εἰ ἐξαρκέσει σοι τύραννον γενέσθαι τῆς Ἀθηναίων πόλεως· εἰ δὲ τοῦτο φαῦλον ἡγήσαιο καὶ μὴ μέγα τι, προσθείη καὶ (141b) πάντων τῶν Ἑλλήνων· εἰ δέ σε ὁρῴη ἔτι ἔλαττον δοκοῦντα ἔχειν, εἰ μὴ καὶ πάσης Εὐρώπης, ὑποσταίη σοι καὶ τοῦτο, 〈καὶ τοῦτομὴ μόνον ὑποσταίη, 〈ἀλλ´αὐθημερόν σου βουλομένου ὡς πάντας αἰσθήσεσθαι ὅτι Ἀλκιβιάδης Κλεινίου τύραννός ἐστιν· αὐτὸν οἶμαι ἄν σε ἀπιέναι περιχαρῆ γενόμενον, ὡς τῶν μεγίστων ἀγαθῶν κεκυρηκότα. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἐγὼ μὲν οἶμαι, Σώκρατες, κἂν ἄλλον ὁντινοῦν, εἴπερ τοιαῦτα συμβαίη αὐτῷ. (141c) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλὰ μέντοι ἀντί γε τῆς σῆς ψυχῆς οὐδ´ ἂν τὴν πάντων Ἑλλήνων τε καὶ βαρβάρων χώραν τε καὶ τυραννίδα βουληθείης σοι γενέσθαι. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐκ οἶμαι ἔγωγε. πῶς γὰρ ἄν, μηθέν γέ τι μέλλων αὐτοῖς χρήσεσθαι; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τί δ´ εἰ μέλλοις κακῶς τε καὶ βλαβερῶς χρῆσθαι; οὐδ´ ἂν οὕτως; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐ δῆτα. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὁρᾷς οὖν ὡς οὐκ ἀσφαλὲς οὔτε τὰ διδόμενα εἰκῇ δέχεσθαί τε οὔτε αὐτὸν εὔχεσθαι γενέσθαι, εἴ γέ τις (141d) βλάπτεσθαι μέλλοι διὰ ταῦτα τὸ παράπαν τοῦ βίου ἀπαλλαγῆναι. πολλοὺς δ´ ἂν ἔχοιμεν εἰπεῖν, ὅσοι τυραννίδος ἐπιθυμήσαντες ἤδη καὶ σπουδάσαντες τοῦτ´ αὐτοῖς παραγενέσθαι, ὡς ἀγαθόν τι πράξαντες, διὰ τὴν τυραννίδα ἐπιβουλευθέντες τὸν βίον ἀφῃρέθησαν. οἶμαι δέ σε οὐκ ἀνήκοον εἶναι ἔνιά γε χθιζά τε καὶ πρωϊζὰ γεγενημένα, ὅτε Ἀρχέλαον τὸν Μακεδόνων τύραννον τὰ παιδικά, ἐρασθέντα τῆς τυραννίδος οὐθὲν ἧττον ἤπερ ἐκεῖνος τῶν παιδικῶν, ἀπέκτεινε τὸν ἐραστὴν ὡς τύραννός τε καὶ εὐδαίμων (141e) ἀνὴρ ἐσόμενος· κατασχὼν δὲ τρεῖς τέτταρας ἡμέρας τὴν τυραννίδα πάλιν αὐτὸς ἐπιβουλευθεὶς ὑφ´ ἑτέρων τινῶν ἐτελεύτησεν. ὁρᾷς δὴ καὶ τῶν ἡμετέρων πολιτῶν - ταῦτα γὰρ οὐκ ἄλλων ἀκηκόαμεν, ἀλλ´ αὐτοὶ παρόντες οἴδαμεν - [141] (SOCRATE) C’est justement parmi ceux-là, Alcibiade, que je rangeais Oedipe. Mais, parmi nos contemporains, tu en trouveras aussi beaucoup qui, sans être en colère comme lui, croient demander aux dieux pour eux-mêmes, non des maux, mais des biens. Lui ne demandait pas des biens et ne croyait pas non plus en demander, mais il y en a d’autres qui font tout le contraire. Je pense en effet que toi, tout le premier, si le dieu que tu vas prier t’apparaissait et qu’il te demandât, avant que tu fasses aucune prière, si tu serais content de devenir roi de l’État athénien, et que, si le présent te paraissait mesquin et trop mince, il ajoutât « de toute la Grèce », puis que, te voyant encore peu satisfait à moins qu’il ne te promît l’empire de toute l’Europe, il te promît non seulement cela, mais encore que le jour même, si tu le désirais, tout le monde saurait qu’Alcibiade, fils de Clinias, est roi, je suis persuadé que tu t’en irais au comble de la joie, comme ayant obtenu les plus grands biens. (ALCIBIADE) Et moi, Socrate, je suis persuadé que n’importe quel autre que moi le serait aussi, si pareille aubaine lui arrivait. (SOCRATE) Tu ne voudrais pourtant pas sacrifier ta vie pour posséder le pays et la souveraineté de toute la Grèce et des barbares ? (ALCIBIADE) Non, sans doute ; car à quoi bon, si je ne devais en jouir aucunement ? (SOCRATE) Et si tu devais en retirer du mal et du dommage, tu ne le voudrais pas non plus, dans ces conditions ? (ALCIBIADE) Non certes. (SOCRATE) CHAPITRE V. — Tu vois donc bien qu’il n’est pas sûr ni d’accepter à la légère ce qui vous est offert, ni de le demander soi-même, si l’on doit en recevoir du dommage ou même perdre la vie. Nous pourrions citer beaucoup de gens qui, ayant ambitionné la tyrannie et fait tous leurs efforts pour y parvenir dans l’idée qu’ils travaillaient pour leur bien, ont été en butte aux embûches à cause de leur tyrannie même et ont perdu la vie. Je pense que tu n’es pas sans avoir entendu parler de certains événements qui sont arrivés tout récemment, lorsque le mignon d’Archélaos, tyran de Macédoine, non moins épris de la tyrannie que celui-ci de son mignon, tua son amant dans la persuasion qu’il allait être à la fois tyran et heureux. Mais après avoir joui de la tyrannie trois ou quatre jours, il fut assailli à son tour par d’autres ambitieux et périt. Tu vois que, parmi nos concitoyens aussi — et ceci, ce n’est point par ouï-dire que nous le savons, mais pour l’avoir vu de nos propres yeux — ,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site NIMISPAUCI d'Ugo Bratelli |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 19/04/2007