HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Deuxième Alcibiade (dialogue complet)

Page 148

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[148] τοῦτο καὶ ἐκδεδυκέναι αὖ (148a) καὶ οὐκέτι ὡσαύτως δοκεῖν - εἰ οὖν σοί γ´ ἔτι καὶ νῦν ἐμφανὴς γενόμενος θεὸς πρὸς ὃν τυγχάνεις πορευόμενος ἐρωτήσειε, πρὶν ὁτιοῦν εὔξασθαί σε, εἰ ἐξαρκέσει σοι ἐκείνων τι γενέσθαι ὧνπερ καὶ ἐν ἀρχῇ ἐλέγετο, εἴτε καὶ αὐτῷ σοι ἐπιτρέψειεν εὔξασθαι, τί ποτ´ ἂν οἴει τῶν παρ´ ἐκείνου διδομένων λαμβάνων αὐτὸς εὐξάμενος γενέσθαι τοῦ καιροῦ τυχεῖν; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀλλὰ μὰ τοὺς θεούς, ἐγὼ μὲν οὐθὲν ἂν ἔχοιμί σοι εἰπεῖν, Σώκρατες, οὕτως· ἀλλὰ μάργον τί μοι δοκεῖ εἶναι, (148b) καὶ ὡς ἀληθῶς πολλῆς φυλακῆς, ὅπως μὴ λήσει τις αὑτὸν εὐχόμενος μὲν κακά, δοκῶν δὲ τἀγαθά, ἔπειτ´ ὀλίγον ἐπισχών, ὅπερ καὶ σὺ ἔλεγες, παλινῳδῇ, ἀνευχόμενος ἅττ´ ἂν τὸ πρῶτον εὔξηται. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἆρ´ οὖν οὐχὶ εἰδώς τι πλέον ἡμῶν ποιητής, οὗ καὶ ἐν ἀρχῇ τοῦ λόγου ἐπεμνήσθην, τὰ δειλὰ καὶ εὐχομένοις ἀπαλέξειν ἐκέλευεν; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἔμοιγε δοκεῖ. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τοῦτον μὲν τοίνυν, Ἀλκιβιάδη, καὶ Λακεδαιμόνιοι (148c) τὸν ποιητὴν ἐζηλωκότες, εἴτε καὶ αὐτοὶ οὕτως ἐπεσκεμμένοι, καὶ ἰδίᾳ καὶ δημοσίᾳ ἑκάστοτε παραπλησίαν εὐχὴν εὔχονται, τὰ καλὰ ἐπὶ τοῖς ἀγαθοῖς τοὺς θεοὺς διδόναι κελεύοντες αὖ σφίσιν αὐτοῖς· πλείω δ´ οὐδεὶς ἂν ἐκείνων εὐξαμένων ἀκούσειεν. τοιγαροῦν εἰς τὸ παρῆκον τοῦ χρόνου οὐδένων ἧττον εὐτυχεῖς εἰσιν ἄνθρωποι· εἰ δ´ ἄρα καὶ συμβέβηκεν αὐτοῖς ὥστε μὴ πάντα εὐτυχεῖν, ἀλλ´ οὖν οὐ διὰ (148d) τὴν ἐκείνων εὐχήν, ἐπὶ τοῖς θεοῖς δ´ ἐστὶν ὥστε οἶμαι καὶ διδόναι ἅττ´ ἄν τις εὐχόμενος τυγχάνῃ καὶ τἀναντία τούτων. βούλομαι δέ σοι καὶ ἕτερόν τι διηγήσασθαι, ποτε ἤκουσα {τῶν πρεσβυτέρων} τινῶν, ὡς Ἀθηναίοις καὶ Λακεδαιμονίοις διαφορᾶς γενομένης συνέβαινεν ἀεὶ τῇ πόλει ἡμῶν ὥστε καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν ὁπότε μάχη γένοιτο δυστυχεῖν καὶ μηδέποτε δύνασθαι κρατῆσαι· τοὺς οὖν Ἀθηναίους ἀγανακτοῦντας τῷ πράγματι καὶ ἀπορουμένους τίνι (148e) χρὴ μηχανῇ τῶν παρόντων κακῶν ἀποτροπὴν εὑρεῖν, βουλευομένοις αὐτοῖς δοκεῖν κράτιστον εἶναι πέμψαντας πρὸς Ἄμμωνα ἐκεῖνον ἐπερωτᾶν· ἔτι δὲ πρὸς τούτοις τάδε, {καὶ} ἀνθ´ ὅτου ποτὲ Λακεδαιμονίοις οἱ θεοὶ μᾶλλον νίκην διδόασιν σφίσιν αὐτοῖς, οἳ πλείστας, φάναι, μὲν θυσίας καὶ καλλίστας τῶν Ἑλλήνων ἄγομεν, ἀναθήμασί τε κεκοσμήκαμεν τὰ ἱερὰ αὐτῶν ὡς οὐδένες ἄλλοι, πομπάς τε πολυτελεστάτας καὶ σεμνοτάτας ἐδωρούμεθα τοῖς θεοῖς ἀν´ ἕκαστον ἔτος, [148] tu le condamnes, et tu ne peux rester dans le même sentiment. Si donc le dieu que tu vas prier se montrait encore à toi en ce moment et te demandait, avant que tu aies formulé aucune prière, si tu te contenterais de quelqu’une des choses dont nous avons parlé au commencement, ou s’il te permettait de demander ce que tu voudrais, qu’est-ce qui te paraîtrait le plus avantageux, de recevoir de lui ce qu’il te donnerait, ou de demander toi-même quelque chose ? (ALCIBIADE) Ah ! par les dieux, Socrate, je suis incapable de te répondre ainsi au pied levé. Il me semble que ce serait sot de demander quelque chose et qu’il faut vraiment faire grande attention pour ne pas demander soi-même à son insu des maux, en croyant que ce sont des biens, et ne pas avoir, quelque temps après, à changer de ton, selon ton expression, et à rétracter le voeu qu’on avait fait d’abord. (SOCRATE) N’est-ce pas parce qu’il en savait plus que nous que le poète que j’ai cité au commencement de notre discussion recommandait de prier les dieux d’éloigner les maux, quand même on les demanderait ? (ALCIBIADE) Il me le semble. (SOCRATE) C’est une prière semblable, Alcibiade, que les Lacédémoniens font en toute circonstance et pour eux et pour l’État, soit par imitation de ce poète, soit par suite de leurs propres réflexions : eux aussi demandent aux dieux de leur donner l’honnête avec l’utile. Jamais personne ne les entendra demander davantage. C’est pourquoi jusqu’à présent, ils ont été aussi heureux qu’aucun autre peuple et, s’il leur est arrivé quelques échecs, ce n’est pas du moins à cause de leur manière de prier ; car les dieux sont libres, je pense, de donner ce qu’on leur demande et de donner le contraire. CHAPITRE XII. — Mais je veux aussi te raconter autre chose que j’ai entendu dire à des vieillards. Une querelle s’étant élevée entre les Athéniens et les Lacédémoniens, il arrivait toujours, quand il se livrait une bataille, soit sur terre, soit sur mer, que notre ville était malheureuse et ne pouvait jamais remporter la victoire. Alors les Athéniens, mortifiés de ce résultat et embarrassés de trouver un moyen de détourner les maux qui les accablaient, délibérèrent, et il leur parut qu’ils n’avaient rien de mieux à faire que d’envoyer interroger Ammon et de lui demander en outre pourquoi les dieux donnaient la victoire aux Lacédémoniens plutôt qu’à eux. « C’est nous, dirent-ils, qui faisons les sacrifices les plus nombreux et les plus beaux de toute la Grèce ; nous avons orné leurs temples d’offrandes comme aucun autre peuple ne l’a fait, nous menons chaque année en l’honneur des dieux les processions les plus somptueuses et les plus imposantes


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Dernière mise à jour : 19/04/2007