HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Premier Alcibiade

Page 118

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[118] οὔθ´ οἱ τῶν μὴ εἰδότων (118a) εἰδότες ὅτι οὐκ ἴσασιν, ἄλλοι λείπονται οἱ μὴ εἰδότες, οἰόμενοι δ´ εἰδέναι; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὔκ, ἀλλ´ οὗτοι. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Αὕτη ἄρα ἄγνοια τῶν κακῶν αἰτία καὶ ἐπονείδιστος ἀμαθία; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν ὅταν περὶ τὰ μέγιστα, τότε κακουργοτάτη καὶ αἰσχίστη; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πολύ γε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τί οὖν; ἔχεις μείζω εἰπεῖν δικαίων τε καὶ καλῶν καὶ ἀγαθῶν καὶ συμφερόντων; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐ δῆτα. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν περὶ ταῦτα σὺ φῂς πλανᾶσθαι; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Εἰ δὲ πλανᾷ, ἆρ´ οὐ δῆλον ἐκ τῶν ἔμπροσθεν ὅτι (118b) οὐ μόνον ἀγνοεῖς τὰ μέγιστα, ἀλλὰ καὶ οὐκ εἰδὼς οἴει αὐτὰ εἰδέναι; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Κινδυνεύω. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Βαβαῖ ἄρα, Ἀλκιβιάδη, οἷον πάθος πέπονθας· ἐγὼ ὀνομάζειν μὲν ὀκνῶ, ὅμως δέ, ἐπειδὴ μόνω ἐσμέν, ῥητέον. ἀμαθίᾳ γὰρ συνοικεῖς, βέλτιστε, τῇ ἐσχάτῃ, ὡς λόγος σου κατηγορεῖ καὶ σὺ σαυτοῦ· διὸ καὶ ᾄττεις ἄρα πρὸς τὰ πολιτικὰ πρὶν παιδευθῆναι. πέπονθας δὲ τοῦτο οὐ σὺ μόνος, ἀλλὰ καὶ οἱ πολλοὶ τῶν πραττόντων τὰ τῆσδε (118c) τῆς πόλεως, πλὴν ὀλίγων γε καὶ ἴσως τοῦ σοῦ ἐπιτρόπου Περικλέους. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Λέγεταί γέ τοι, Σώκρατες, οὐκ ἀπὸ τοῦ αὐτομάτου σοφὸς γεγονέναι, ἀλλὰ πολλοῖς καὶ σοφοῖς συγγεγονέναι, καὶ Πυθοκλείδῃ καὶ Ἀναξαγόρᾳ· καὶ νῦν ἔτι τηλικοῦτος ὢν Δάμωνι σύνεστιν αὐτοῦ τούτου ἕνεκα. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τί οὖν; ἤδη τιν´ εἶδες σοφὸν ὁτιοῦν ἀδυνατοῦντα ποιῆσαι ἄλλον σοφὸν ἅπερ αὐτός; ὥσπερ ὅς σε ἐδίδαξεν γράμματα, αὐτός τ´ ἦν σοφὸς καὶ σὲ ἐποίησε τῶν τε ἄλλων ὅντιν´ ἐβούλετο· γάρ; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ναί. (118d) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν καὶ σὺ παρ´ ἐκείνου μαθὼν ἄλλον οἷός τε ἔσῃ; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Καὶ κιθαριστὴς δὲ καὶ παιδοτρίβης ὡσαύτως; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πάνυ γε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Καλὸν γὰρ δήπου τεκμήριον τοῦτο τῶν ἐπισταμένων ὁτιοῦν ὅτι ἐπίστανται, ἐπειδὰν καὶ ἄλλον οἷοί τ´ ὦσιν ἀποδεῖξαι ἐπιστάμενον. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἔμοιγε δοκεῖ. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τί οὖν; ἔχεις εἰπεῖν Περικλῆς τίνα ἐποίησεν σοφόν, ἀπὸ τῶν ὑέων ἀρξάμενος; (118e) (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Τί δ´ εἰ τὼ Περικλέους ὑεῖ ἠλιθίω ἐγενέσθην, Σώκρατες; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλὰ Κλεινίαν τὸν σὸν ἀδελφόν. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Τί δ´ ἂν αὖ Κλεινίαν λέγοις, μαινόμενον ἄνθρωπον; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἐπειδὴ τοίνυν Κλεινίας μὲν μαίνεται, τὼ δὲ Περικλέους ὑεῖ ἠλιθίω ἐγενέσθην, σοὶ τίνα αἰτίαν ἀναθῶμεν, δι´ ὅτι σε οὕτως ἔχοντα περιορᾷ; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἐγὼ οἶμαι αἴτιος οὐ προσέχων τὸν νοῦν. [118] ni les ignorants qui ont conscience qu’ils ne savent pas, il n’en reste pas d’autres, je suppose, que ceux qui, ne sachant pas, croient savoir ? (ALCIBIADE) Non, il ne reste que ceux-là. (SOCRATE) C’est donc cette ignorance qui est la cause des maux, et c’est celle-là qui est répréhensible. (ALCIBIADE) Oui. (SOCRATE) Et quand elle se rapporte aux choses les plus importantes, c’est alors qu’elle est le plus malfaisante et le plus honteuse ? (ALCIBIADE) De beaucoup. (SOCRATE) Eh bien, peux-tu me citer des choses plus importantes que le juste, le beau, le bien et l’utile ? (ALCIBIADE) Non, certes. (SOCRATE) Or, n’est-ce pas sur ces sujets que tu avoues que tu varies ? (ALCIBIADE) Si. (SOCRATE) Or, si tu varies, n’est-il pas clair, d’après ce qui vient d’être dit, que, non seulement tu ignores les choses les plus importantes, mais encore que, ne les sachant pas, tu crois les savoir ? (ALCIBIADE) C’est bien possible. (SOCRATE) O dieux, Alcibiade, en quel état je te vois ! J’hésite à le qualifier ; pourtant, puisque nous sommes seuls, il faut parler. C’est notre raisonnement qui t’en accuse et toi qui t’en accuses toi-même. Voilà pourquoi tu te jettes dans la politique avant d’être instruit. Et tu n’es pas seul dans ce cas : il en est de même de la plupart de ceux qui se mêlent des affaires de la république, à l’exception de quelques-uns et peut-être de ton tuteur, Périclès. (ALCIBIADE) CHAPITRE XIV. — On dit, Socrate, que s’il est devenu habile, ce n’est pas de lui-même, mais parce qu’il a fréquenté beaucoup d’habiles gens, Pythoclidès, Anaxagore, et, maintenant encore, à l’âge où il est, il a commerce avec Damon dans ce but même. (SOCRATE) Dis-moi, as-tu déjà vu quelqu’un d’habile en quoi que ce soit qui fût incapable de communiquer à un autre son talent ? Par exemple celui qui t’a appris tes lettres était lui-même habile et il t’a rendu habile toi-même, ainsi que tous les autres qu’il a voulu ; n’est-ce pas vrai ? (ALCIBIADE) Si. (SOCRATE) Et toi qui l’as appris de lui, tu pourrais l’enseigner à un autre ? (ALCIBIADE) Oui. (SOCRATE) De même le cithariste et le maître de gymnastique ? (ALCIBIADE) Certainement. (SOCRATE) C’est à coup sûr une belle marque que ceux qui savent quelque chose le savent bien, quand ils sont capables de rendre un autre aussi savant qu’eux. (ALCIBIADE) Il me le semble. (SOCRATE) Eh bien, peux-tu me dire qui Périclès a rendu habile, à commencer par ses fils ? (ALCIBIADE) Que pouvait-il faire, Socrate ? Ses deux fils étaient des niais. (SOCRATE) Et Clinias, ton frère ? (ALCIBIADE) Pourquoi parler de Clinias, un fou ? (SOCRATE) Mais si Clinias est fou et si les deux fils de Périclès étaient des niais, à quoi faut-il attribuer qu’il te laisse, toi, dans cet état ? (ALCIBIADE) Quant à moi, je crois que c’est ma faute : je ne l’écoute pas.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007