HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre X

Chapitre 7

  Chapitre 7

[10,7] (1) ἔοικε δὲ ἐξ ἀρχῆς τὸ ἱερὸν τὸ ἐν Δελφοῖς ὑπὸ ἀνθρώπων ἐπιβεβουλεῦσθαι πλείστων ἤδη. οὗτός τε Εὐβοεὺς λῃστὴς καὶ ἔτεσιν ὕστερον τὸ ἔθνος τὸ Φλεγυῶν, ἔτι δὲ Πύρρος Ἀχιλλέως ἐπεχείρησεν αὐτῷ, καὶ δυνάμεως μοῖρα τῆς Ξέρξου, καὶ οἱ χρόνον τε ἐπὶ πλεῖστον καὶ μάλιστα τοῦ θεοῦ τοῖς χρήμασιν ἐπελθόντες οἱ ἐν Φωκεῦσι δυνάσται, καὶ Γαλατῶν στρατιά. ἔμελλε δὲ ἄρα οὐδὲ τῆς Νέρωνος ἐς πάντα ὀλιγωρίας ἀπειράτως ἕξειν, ὃς τὸν Ἀπόλλωνα πεντακοσίας θεῶν τε ἀναμὶξ ἀφείλετο καὶ ἀνθρώπων εἰκόνας χαλκᾶς. (2) ἀρχαιότατον δὲ ἀγώνισμα γενέσθαι μνημονεύουσι καὶ ἐφ´ πρῶτον ἆθλα ἔθεσαν, ᾆσαι ὕμνον ἐς τὸν θεόν· καὶ ᾖσε καὶ ἐνίκησεν ᾄδων Χρυσόθεμις ἐκ Κρήτης, οὗ δὴ πατὴρ λέγεται Καρμάνωρ καθῆραι Ἀπόλλωνα. Χρυσοθέμιδος δὲ ὕστερον Φιλάμμωνά τε ᾠδῇ μνημονεύουσι νικῆσαι καὶ ἐπ´ ἐκείνῳ Θάμυριν τὸν Φιλάμμωνος. Ὀρφέα δὲ σεμνολογίᾳ τῇ ἐπὶ τελεταῖς καὶ ὑπὸ φρονήματος τοῦ ἄλλου καὶ Μουσαῖον τῇ ἐς πάντα μιμήσει τοῦ Ὀρφέως οὐκ ἐθελῆσαί φασιν αὐτοὺς ἐπὶ ἀγῶνι μουσικῆς ἐξετάζεσθαι. (3) φασὶ δὲ καὶ Ἐλευθῆρα ἀνελέσθαι Πυθικὴν νίκην μέγα καὶ ἡδὺ φωνοῦντα, ἐπεὶ ᾄδειν γε αὐτὸν οὐχ αὑτοῦ τὴν ᾠδήν. λέγεται δὲ καὶ Ἡσίοδον ἀπελαθῆναι τοῦ ἀγωνίσματος ἅτε οὐ κιθαρίζειν ὁμοῦ τῇ ᾠδῇ δεδιδαγμένον. Ὅμηρος δὲ ἀφίκετο μὲν ἐς Δελφοὺς ἐρησόμενος ὁπόσα καὶ ἐδεῖτο, ἔμελλε δὲ αὐτῷ καὶ κιθαρίζειν διδαχθέντι ἀχρεῖον τὸ μάθημα ὑπὸ τῶν ὀφθαλμῶν τῆς συμφορᾶς γενήσεσθαι. (4) τῆς δὲ τεσσαρακοστῆς ὀλυμπιάδος καὶ ὀγδόης, ἣν Γλαυκίας Κροτωνιάτης ἐνίκησε, ταύτης ἔτει τρίτῳ ἆθλα ἔθεσαν οἱ Ἀμφικτύονες κιθαρῳδίας μὲν καθὰ καὶ ἐξ ἀρχῆς, προσέθεσαν δὲ καὶ αὐλῳδίας ἀγώνισμα καὶ αὐλῶν· ἀνηγορεύθησαν δὲ νικῶντες Κεφαλήν τε Μελάμπους κιθαρῳδίᾳ καὶ αὐλῳδὸς Ἀρκὰς Ἐχέμβροτος, Σακάδας δὲ Ἀργεῖος ἐπὶ τοῖς αὐλοῖς· ἀνείλετο δὲ Σακάδας οὗτος καὶ ἄλλας δύο τὰς ἐφεξῆς ταύτης πυθιάδας. (5) ἔθεσαν δὲ καὶ ἆθλα τότε ἀθληταῖς πρῶτον, τά τε ἐν Ὀλυμπίᾳ πλὴν τεθρίππου καὶ αὐτοὶ νομοθετήσαντες δολίχου καὶ διαύλου παισὶν εἶναι δρόμον. δευτέρᾳ δὲ πυθιάδι οὐκ ἐπὶ ἄθλοις ἐκάλεσαν ἔτι ἀγωνίζεσθαι, στεφανίτην δὲ τὸν ἀγῶνα ἀπὸ τούτου κατεστήσαντο· καὶ αὐλῳδίαν τότε κατέλυσαν, καταγνόντες οὐκ εἶναι τὸ ἄκουσμα εὔφημον· γὰρ αὐλῳδία μέλη τε ἦν αὐλῶν τὰ σκυθρωπότατα καὶ ἐλεγεῖα {θρῆνοι} προσᾳδόμενα τοῖς αὐλοῖς. (6) μαρτυρεῖ δέ μοι καὶ τοῦ Ἐχεμβρότου τὸ ἀνάθημα, τρίπους χαλκοῦς ἀνατεθεὶς τῷ Ἡρακλεῖ τῷ ἐν Θήβαις· ἐπίγραμμα δὲ τρίπους εἶχεν· Ἐχέμβροτος Ἀρκὰς θῆκε τῷ Ἡρακλεῖ νικήσας τόδ´ ἄγαλμ´ Ἀμφικτυόνων ἐν ἀέθλοις, Ἕλλησι δ´ ἀείδων μέλεα καὶ ἐλέγους. κατὰ τοῦτο μὲν τῆς αὐλῳδίας ἐπαύσθη τὸ ἀγώνισμα· προσέθεσαν δὲ καὶ ἵππων δρόμον, ἀνηγορεύθη δὲ ἐπὶ τῷ ἅρματι Κλεισθένης Σικυῶνος τυραννήσας. (7) ὀγδόῃ δὲ πυθιάδι προσενομοθέτησαν κιθαριστὰς τοὺς ἐπὶ τῶν κρουμάτων τῶν ἀφώνων· καὶ Τεγεάτης ἐστεφανοῦτο Ἀγέλαος. τρίτῃ δὲ πυθιάδι ἐπὶ ταῖς εἴκοσι προστιθέασιν ὁπλίτην δρόμον· καὶ ἐπ´ αὐτῷ Τιμαίνετος ἐκ Φλιοῦντος ἀνείλετο τὴν δάφνην, ὀλυμπιάσιν ὕστερον πέντε Δαμάρετος Ἡραιεὺς ἐνίκησεν. ὀγδόῃ δὲ ἐπὶ τεσσαράκοντα πυθιάδι καὶ συνωρίδος εἶναι κατεστήσαντο δρόμον· καὶ Ἐξηκεστίδου Φωκέως ἐνίκησεν συνωρίς. πέμπτῃ δὲ πυθιάδι ἀπὸ ταύτης πώλους ἔζευξαν ὑπὸ ἅρματι· καὶ παρέδραμεν Ὀρφώνδα Θηβαίου τέθριππον. (8) παγκράτιον δ´ ἐν παισὶ καὶ συνωρίδα τε πώλων καὶ πῶλον κέλητα πολλοῖς ἔτεσιν ὕστερον κατεδέξαντο Ἠλείων, τὸ μὲν πρώτῃ πυθιάδι ἐπὶ ταῖς ἑξήκοντα, καὶ Ἰολαΐδας ἐνίκα Θηβαῖος· διαλιπόντες δὲ ἀπὸ ταύτης μίαν κέλητι ἔθεσαν δρόμον πώλῳ, ἐνάτῃ δὲ ἐπὶ ταῖς ἑξήκοντα συνωρίδι πωλικῇ, καὶ ἐπὶ μὲν τῷ πώλῳ τῷ κέλητι Λυκόρμας ἀνηγορεύθη Λαρισαῖος, Πτολεμαῖος δὲ ἐπὶ τῇ συνωρίδι Μακεδών· ἔχαιρον γὰρ δὴ Μακεδόνες οἱ ἐν Αἰγύπτῳ καλούμενοι βασιλεῖς, καθάπερ γε ἦσαν. δάφνης δὲ στέφανος ἐπὶ τῶν Πυθίων τῇ νίκῃ κατ´ ἄλλο μὲν ἐμοὶ δοκεῖν ἐστιν οὐδέν, ὅτι δὲ τῆς Λάδωνος θυγατρὸς Ἀπόλλωνα ἐρασθῆναι κατέσχηκεν φήμη. [10,7] (1) Le temple d'Apollon fut donc exposé dès le commencement aux entreprises des hommes avides et impies; car après ce bandit de l'île d'Eubée, les Orchoméniens Phlégyens, et ensuite Pyrrhus, fils d'Achille, se proposèrent aussi de le piller. Une partie de l'armée de Xerxès eut le même dessein. Les Phocéens, à l'instigation de leurs chefs, se rendirent maîtres du sacré dépôt qui était conservé dans ce temple, et l'eurent longtemps en leur possession. Après eux, les Gaulois virent assiéger Delphes. Enfin il était de la destinée de ce temple de ne pas échapper à l'impiété de Néron. Il en enleva cinq cents statues de bronze, tant d'hommes illustres que de nos dieux. (2) Venons maintenant à l'institution des jeux pythiques. On dit que ces jeux consistaient anciennement en un combat de poésie et de musique, dont le prix se donnait à celui qui avait fait et chanté la plus belle hymne en l'honneur du Dieu. À la première célébration, Chrysothémis de Crète fut vainqueur; il était fils de ce Carmanor qui avait purifié Apollon. Après lui, Philammon, fils de Chrysothémis, remporta la victoire, et ensuite Thamyris, fils de Philammon; car on tient que ni Orphée, qu'une haute sagesse et une parfaite connaissance des mystères de la religion rendaient recommandable, ni Musée, qui faisait profession d'imiter Orphée en tout, ne voulurent jamais s'abaisser à disputer le prix des jeux pythiques. (3) On remarque qu'Eleuther fut déclaré vainqueur, à cause de sa belle et grande voix, quoiqu'il eût chanté une hymne qui n'était pas de sa façon. On dit qu'Hésiode ne fut pas reçu à disputer le prix, parce qu'en chantant il ne savait pas accompagner de la lyre. Pour Homère, on prétend qu'il vint à Delphes consulter l'oracle; mais qu'étant devenu aveugle, il fit peu d'usage du talent qu'il avait de chanter et de jouer de la lyre en même temps. (4) En la quarante-huitième olympiade, Glaucias de Cortone fut proclamé vainqueur à Olympie. La troisième année de cette olympiade, les Amphictyons firent du changement aux jeux pythiques: car, à la vérité, ils laissèrent le prix de musique et de poésie; mais ils en ajoutèrent deux autres, l'un pour ceux qui accompagneraient de la flûte, l'autre pour les joueurs de flûte seulement. Céphalen, fils de Lampus, se distingua à chanter et à accompagner de la lyre; l'arcadien Echembrote à accompagner de la flûte, et Sacadas remporta le prix de la flûte aux deux pythiades suivantes. (5) Alors on institua à Delphes les mêmes jeux, les mêmes combats qu'à Olympie; le quadrige fut seulement excepté. Les enfants, par une loi expresse, furent admis à la course du stade simple et à la course du stade répété; mais incontinent après, je veux dire en la pythiade qui suivit immédiatement celle-là, on abolit les prix, et il fut réglé qu'il n'y aurait plus que des couronnes pour les vainqueurs. On retrancha aussi l'accompagnement des flûtes, parce que cet accompagnement avait je ne sais quoi de triste, et ne pouvait convenir qu'aux lamentations et aux élégies; c'était, en effet, l'usage que l'on en faisait. (6) Nous en avons une preuve dans l'offrande qu'Échembrote fit à Hercule d'un trépied de bronze, avec cette inscription: "Échembrote, arcadien, a dédié ce trépied à Hercule, après avoir remporté le prix aux jeux des Amphictyons, où il accompagna de la flûte les élégies qui furent chantées dans l'assemblée des Grecs". Dans la suite on ajouta aux jeux pythiques la course des chevaux, et dès la première fois qu'elle eut lieu, Clisthène fut vainqueur au quadrige; c'est ce Clisthène qui devint tyran de Sicyone. (7) À la huitième pythiade il y eut une couronne pour les joueurs d'instruments à cordes sans aucun chant; et ce fut Agélaos de Tégée qui la mérita. À la vingtième on comprit parmi les jeux la course des hommes armés, et ce genre de course valut une couronne de laurier à Timainète de Phlionte, cinq olympiades après que Démarate d'Hérée eut été couronné à Olympie. À la quarante-huitième on adopta la course du char à deux chevaux attelés ensemble; ce furent les chevaux d'Exécestidas qui remportèrent l'avantage sur tous les autres. Cinq pythiades ensuite on permit d'atteler quatre poulains à un char, et Orphondas de Thèbes fut proclamé vainqueur. (8) Mais le combat du pancrace entre enfants, la course du char attelé de deux poulains, même la simple course sur un poulain, ces jeux furent en usage à Olympie beaucoup plus tôt qu'à Delphes; car le pancrace n'y fut reçu qu'en la soixante- unième pythiade, en laquelle Iolaïdas de Thèbes eut la victoire: la simple course sur un poulain fut introduite la pythiade d'après, et l'on ne commença à voir un char attelé de deux poulains qu'en la soixante-neuvième pythiade. Lycormas de Larisse eut le prix de la course du poulain, et Ptolemée, le macédonien, fut vainqueur à la course du char. Je l'appelle ainsi parce que les rois d'Égypte n'étaient pas fâchés qu'on les appelât macédoniens, comme ils l'étaient en effet. La couronne de laurier est particulière aux jeux pythiques, ce qui n'a, je crois, d'autre fondement que l'opinion où l'on est qu'Apollon aima Daphné, fille du fleuve Ladon.


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Dernière mise à jour : 8/09/2006