HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre X

Chapitre 6

  Chapitre 6

[10,6] (1) πόλιν δὲ ἀρχαιοτάτην οἰκισθῆναί φασιν ἐνταῦθα ὑπὸ Παρνασσοῦ, Κλεοδώρας δὲ εἶναι νύμφης παῖδα αὐτόν· καί οἱ πατέρας, καθάπερ γε καὶ ἄλλοις τῶν καλουμένων ἡρώων, Ποσειδῶνά τε θεὸν καὶ Κλεόπομπον ἄνδρα ἐπονομάζουσιν. ἀπὸ τούτου δὲ τοῦ Παρνασσοῦ τῷ τε ὄρει τὸ ὄνομα τεθῆναι λέγουσι καὶ {ἀπὸ τούτου} Παρνασσίαν ὀνομασθῆναι νάπην· τῶν πετομένων τε ὀρνίθων ** τὴν ἀπ´ αὐτῶν μαντείαν γενέσθαι Παρνασσοῦ τὸ εὕρημα. (2) ταύτην μὲν οὖν κατακλυσθῆναι τὴν πόλιν ὑπὸ τῶν ὄμβρων τῶν κατὰ Δευκαλίωνα συμβάντων· τῶν δὲ ἀνθρώπων ὅσοι διαφυγεῖν τὸν χειμῶνα ἠδυνήθησαν, λύκων ὠρυγαῖς ἀπεσώθησαν ἐς τοῦ Παρνασσοῦ τὰ ἄκρα ὑπὸ ἡγεμόσι τῆς πορείας τοῖς θηρίοις, πόλιν δὲ ἣν ἔκτισαν ἐκάλεσαν ἐπὶ τούτῳ Λυκώρειαν. (3) λέγεται δὲ καὶ ἄλλος διάφορος λόγος τῷ προτέρῳ, Ἀπόλλωνι ἐκ νύμφης Κωρυκίας γενέσθαι Λύκωρον, καὶ ἀπὸ μὲν Λυκώρου πόλιν Λυκώρειαν, τὸ ἄντρον δὲ ὀνομασθῆναι τὸ Κωρύκιον ἀπὸ τῆς νύμφης. λέγεται δὲ καὶ τάδε, Κελαινὼ θυγατέρα Ὑάμῳ τῷ Λυκώρου γενέσθαι, Δελφὸν δέ, ἀφ´ οὗ τῇ πόλει τὸ ὄνομα τὸ ἐφ´ ἡμῶν ἐστι, Κελαινοῦς τε αὐτὸν τῆς Ὑάμου καὶ Ἀπόλλωνος εἶναι. (4) οἱ δὲ Καστάλιόν τε ἄνδρα αὐτόχθονα καὶ θυγατέρα ἐθέλουσιν αὐτῷ γενέσθαι Θυίαν, καὶ ἱερᾶσθαί τε τὴν Θυίαν Διονύσῳ πρῶτον καὶ ὄργια ἀγαγεῖν τῷ θεῷ· ἀπὸ ταύτης δὲ καὶ ὕστερον ὅσαι τῷ Διονύσῳ μαίνονται Θυιάδας καλεῖσθαι σφᾶς ὑπὸ ἀνθρώπων· Ἀπόλλωνος δ´ οὖν παῖδα καὶ Θυίας νομίζουσιν εἶναι Δελφόν. οἱ δὲ μητρὸς Μελαίνης φασὶν αὐτόν, θυγατρὸς Κηφισοῦ. (5) χρόνῳ δὲ ὕστερον καὶ Πυθὼ τὴν πόλιν, οὐ Δελφοὺς μόνον ἐκάλεσαν οἱ περιοικοῦντες, καθὰ καὶ Ὁμήρῳ πεποιημένα ἐν καταλόγῳ Φωκέων ἐστίν. οἱ μὲν δὴ γενεαλογεῖν τὰ πάντα ἐθέλοντες παῖδα εἶναι Δελφοῦ Πύθην καὶ ἀπὸ τούτου βασιλεύσαντος γενέσθαι τῇ πόλει τὸ ὄνομα ἥγηνται· λόγος δὲ ὃς ἥκει τῶν ἀνθρώπων ἐς τοὺς πολλούς, τὸν ὑπὸ τοῦ Ἀπόλλωνος τοξευθέντα σήπεσθαί φησιν ἐνταῦθα, καὶ διὰ τοῦτο ὄνομα τῇ πόλει γενέσθαι Πυθώ· πύθεσθαι γὰρ δὴ τὰ σηπόμενα οἱ τότε ἔλεγον, καὶ τοῦδε ἕνεκα Ὅμηρος πεποίηκεν ὡς τῶν Σειρήνων νῆσος ἀνάπλεως ὀστῶν εἴη, ὅτι οἱ τῆς ᾠδῆς αὐτῶν ἀκούοντες ἐπύθοντο ἄνθρωποι.(6) τὸν δὲ ἀποθανόντα ὑπὸ τοῦ Ἀπόλλωνος ποιηταὶ μὲν δράκοντα εἶναι καὶ ἐπὶ τῷ μαντείῳ φύλακα ὑπὸ Γῆς τετάχθαι φασί· λέγεται δὲ καὶ ὡς Κριοῦ δυναστεύοντος ἀνδρὸς περὶ Εὔβοιαν παῖς γένοιτο ὑβριστής, καὶ ἐσύλησε μὲν τοῦ θεοῦ τὸ ἱερόν, ἐσύλησε δὲ καὶ οἴκους ἀνδρῶν εὐδαιμόνων. ὡς δὲ ἐπεστράτευε καὶ δεύτερον, ἐνταῦθα οἱ Δελφοὶ τὸν Ἀπόλλωνα ἱκέτευον ἀμῦναί σφισι τὸν ἐπιόντα κίνδυνον· (7) καὶ Φημονόη πρόμαντις τηνικαῦτα οὖσα ἐν ἑξαμέτρῳ σφίσιν ἔχρησεν· ἀγχοῦ δὴ βαρὺν ἰὸν ἐπ´ ἀνέρι Φοῖβος ἐφήσει σίντῃ Παρνησσοῖο· φόνου δέ Κρήσιοι ἄνδρες χεῖρας ἁγιστεύςουσι· τὸ δὲ κλέος οὔ ποτ´ ὀλεῖται. [10,6] (1) On tient qu'anciennement, et dans les temps les plus reculés, Parnassus avait déjà bâti une ville en ce lieu-là. Il était fils de la nymphe Cléodore, et comme tous les autres héros, car ainsi les nomme-t-on, il passait pour avoir deux pères, l'un mortel, c'était Cléopompe; l'autre immortel, c'était Neptune. Le mont Parnasse et le bois du Parnasse prirent de lui leur dénomination. L'on ajoute qu'il trouva l'art de connaître l'avenir par le vol des oiseaux, (2) et que la ville dont il était le fondateur, fut submergée dans le déluge qui arriva sous le règne de Deucalion. Le peu d'hommes qui s'en sauvèrent, ayant gagné le haut du mont Parnasse, avec les loups et les autres bêtes féroces qui par leurs hurlements leur servaient de guides, ils y bâtirent une ville qu'ils nommèrent Lycorée par cette raison. (3) Cependant une autre tradition porte qu'Apollon eut, de la nymphe Corycia, Lycorus, qui donna son nom à la ville de Lycorée, et celui de sa mère à un antre voisin que l'on appelle encore aujourd'hui l'antre Corycius. À cela on ajoute qu'Hyamus, fils de Lycorus, eut pour fille Céléno, qui eut un fils d'Apollon. Ce fils s'appelait Delphus, d'où la ville de Delphes a pris sa dénomination. (4) D'autres disent que Castalius, enfant de la terre, eut une fille nommée Thyia, qui, la première fut honorée du sacerdoce de Bacchus, et célébra les orgies en l'honneur du dieu; d'où il est arrivé, disent-ils, que toutes les femmes, qui, éprises d'une sainte ivresse, ont depuis voulu pratiquer les mêmes cérémonies, ont été appelée Thyades. Or, selon eux, Delphus naquit d'Apollon et de cette Thyia; mais d'autres encore lui donnent pour mère Melainé, fille du Céphise. (5) Dans la suite, les gens du pays appelèrent la ville non seulement Delphes, mais aussi Pytho; c'est ce que Homère nous témoigne dans le dénombrement des Phocéens. Ceux qui se piquent de savoir les anciennes généalogies, prétendent que Delphus eut un fils nommé Pythès, qui étant venu à régner, donna son nom à la ville. Mais l'opinion la plus commune est qu'Apollon tua là un homme à coup de flèches, et que son corps ayant été laissé sans sépulture, il infecta bientôt tous les habitants, ce qui fit donner à la ville le nom de Pytho, du mot grec pythesthai, qui signifie sentir mauvais. En effet, quand Homère a dit que l'île des Sirènes était pleine d'ossements, c'est par la raison que ceux qui écoutaient ces enchanteresses périssaient tous, et que leur corps, privés de sépulture, infectaient l'île; ce qu'il exprime par le mot que je viens de dire. (6) Les poètes disent que ce fut un dragon qu'Apollon tua, et un dragon que la Terre avait commis à la garde de l'oracle. On raconte aussi que Crius, homme puissant dans l'île Eubée, avait un fils, grand scélérat, qui fut assez osé pour venir à main armée, piller le temple d'Apollon, et les maisons de plusieurs riches particuliers. Un jour que l'on était encore menacé de ce brigandage, les habitants de Delphes adressèrent leurs vœux à Apollon, et le conjurèrent de ne les pas abandonner dans un si pressant danger. (7) Phémonoé, qui pour lors était l'intermédiaire du Dieu, leur répondit par trois vers hexamètres, dont le sens était tel: "Apollon décochera une flèche mortelle contre le bandit du Parnasse et l'étendra à ses pieds. Souillé d'un sang si viril, il aura recours à des Crétois pour être purifié, et cet évènement sera célèbre à jamais".


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Vincent Callies (MYTHORAMA) |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 8/09/2006