HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre X

Chapitre 14

  Chapitre 14

[10,14] (1) οἱ δὲ πελέκεις Περικλύτου τοῦ Εὐθυμάχου Τενεδίου ἀνδρὸς ἐπὶ λόγῳ ἀνάθημά εἰσιν ἀρχαίῳ. Κύκνον παῖδα εἶναι Ποσειδῶνος καὶ βασιλεύειν φασὶν ἐν Κολώναις· αἱ δὲ ᾠκοῦντο ἐν γῇ τῇ Τρῳάδι αἱ Κολῶναι κατὰ νῆσον κείμεναι Λεύκοφρυν. (2) ἔχοντος δὲ θυγατέρα ὄνομα Ἡμιθέαν τοῦ Κύκνου καὶ υἱὸν καλούμενον Τέννην ἐκ Προκλείας - Κλυτίου μὲν ἦν θυγάτηρ, ἀδελφὴ δὲ Καλήτορος, ὃν Ὅμηρος ἐν Ἰλιάδι ἀποθανεῖν φησιν ὑπὸ Αἴαντος, ὅτε ὑπὸ τὴν Πρωτεσιλάου ναῦν ἔφερεν Καλήτωρ τὸ πῦρ - ταύτης οὖν προαποθανούσης ἐπεισελθοῦσα Φιλονόμη Κραγάσου - διήμαρτε γὰρ ἐρασθεῖσα τοῦ Τέννου - ψεύδεται πρὸς τὸν ἄνδρα ὡς αὐτὴ μὲν οὐκ ἐθέλουσα, τὸν δὲ αὑτῇ Τέννην συγγενέσθαι θελήσαντα· καὶ Κύκνος πείθεται τῇ ἀπάτῃ, καὶ ἐς λάρνακα ἐνθέμενος ὁμοῦ τῇ ἀδελφῇ Τέννην ἐς θάλασσαν σφᾶς ἀφίησι. (3) σώζονταί τε δὴ πρὸς τὴν νῆσον οἱ παῖδες τὴν Λεύκοφρυν καὶ ὄνομα νῆσος τὸ νῦν ἔσχεν ἀπὸ τοῦ Τέννου. Κύκνος δὲ - οὐ γὰρ τὸν πάντα ἔμελλε χρόνον ἀγνοήσειν ἀπατώμενος - ἔπλει παρὰ τὸν υἱὸν ἄγνοιάν τε ὁμολογήσων τὴν αὑτοῦ καὶ παραιτησόμενος τὸ ἁμάρτημα· προσορμισαμένου δὲ τῇ νήσῳ καὶ ἐξάψαντος ἀπὸ τῆς νεὼς πρός τινα πέτραν δένδρον τοὺς κάλους, Τέννης πελέκει σφᾶς ἀπέκοψεν ὑπὸ τοῦ θυμοῦ. (4) ἐπὶ τούτῳ ἐς τοὺς ἀρνουμένους στερεῶς λέγεσθαι καθέστηκεν ὡς δεῖνα ὅστις δὴ Τενεδίῳ πελέκει τόδε τι ἀποκόψειεν. Τέννην μὲν ὑπὸ Ἀχιλλέως ἀποθανεῖν ἀμύνοντα τῇ οἰκείᾳ φασὶν Ἕλληνες· Τενέδιοι δὲ ἀνὰ χρόνον ὑπὸ ἀσθενείας προσεχώρησαν τοῖς Ἀλεξάνδρειαν ἐν τῇ ἠπείρῳ τῇ Τρῳάδι ἔχουσιν. (5) Ἕλληνες δὲ οἱ ἐναντία βασιλέως πολεμήσαντες ἀνέθεσαν μὲν Δία ἐς Ὀλυμπίαν χαλκοῦν, ἀνέθεσαν δὲ καὶ ἐς Δελφοὺς Ἀπόλλωνα ἀπὸ ἔργων τῶν ἐν ταῖς ναυσὶν ἐπί τε Ἀρτεμισίῳ καὶ ἐν Σαλαμῖνι. λέγεται δὲ καὶ ὡς Θεμιστοκλῆς ἀφίκοιτο ἐς Δελφοὺς λαφύρων τῶν Μηδικῶν κομίζων τῷ Ἀπόλλωνι· ἐρωτήσαντα δὲ ὑπὲρ τῶν ἀναθημάτων εἰ ἐντὸς ἀναθήσει τοῦ ναοῦ, ἐκέλευεν αὐτὸν Πυθία τὸ παράπαν ἀποφέρειν ἐκ τοῦ ἱεροῦ. καὶ ἔχει οὕτω τὰ ἐς τοῦ τοῦ χρησμοῦ· μή μοι Περσῆος σκύλων περικαλλέα κόσμον νηῷ ἐγκαταθῇς· οἶκόνδ´ ἀπόπεμπε τάχιστα. (6) θαῦμα οὖν ἐποιούμεθα εἰ ἀπηξίωσεν ἐκείνου μόνου μὴ προσέσθαι τὰ ἀπὸ τῶν Μήδων. καὶ οἱ μὲν ἀπώσασθαι ἂν τὸν θεὸν καὶ ἅπαντα ὁμοίως ἡγοῦντο ὅσα ἀπὸ τοῦ Πέρσου, εἰ ὥσπερ Θεμιστοκλῆς καὶ οἱ ἄλλοι πρότερον ἀναθεῖναι σφᾶς ἐπήροντο τὸν Ἀπόλλωνα· οἱ δὲ εἰδότα τὸν θεὸν ὅτι ἱκέτης τοῦ Πέρσου γενήσοιτο Θεμιστοκλῆς, ἐπὶ τούτῳ τὰ δῶρα ἔφασαν οὐκ ἐθελῆσαι λαβεῖν, ἵνα μὴ ἀναθέντι τὸ ἔχθος ἄπαυστον ποιήσῃ τὸ ἀπὸ τοῦ Μήδου. στρατείαν δὲ τὴν ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα τοῦ βαρβάρου ἔστιν εὑρεῖν προρρηθεῖσαν μὲν ἐν τοῖς Βάκιδος χρησμοῖς, πρότερον δ´ ἔτι Εὔκλῳ τὰ ἐς αὐτὴν πεποιημένα ἐστίν. (7) Δελφῶν δὲ ἀνάθημά ἐστιν αὐτῶν πλησίον τοῦ βωμοῦ τοῦ μεγάλου λύκος χαλκοῦς. λέγουσι δὲ τῶν τοῦ θεοῦ χρημάτων συλήσαντα ἄνθρωπον, τὸν μὲν ὁμοῦ τῷ χρυσίῳ κατακρύψαντα ἔχειν αὑτὸν ἔνθα τοῦ Παρνασσοῦ μάλιστα ἦν συνεχὲς ὑπὸ ἀγρίων δένδρων, λύκον δὲ ἐπιθέσθαι οἱ καθεύδοντι, καὶ ἀποθανεῖν τε ὑπὸ τοῦ λύκου τὸν ἄνθρωπον καὶ ὡς ἐς τὴν πόλιν ὁσημέραι φοιτῶν ὠρύετο λύκος· ἐπεὶ δὲ οὐκ ἄνευ θεοῦ παραγίνεσθαί σφισιν ὑπελάμβανον, οὕτως ἐπακολουθοῦσι τῷ θηρίῳ, καὶ ἀνευρίσκουσί τε τὸ ἱερὸν χρυσίον καὶ ἀνέθεσαν λύκον τῷ θεῷ χαλκοῦν. [10,14] (1) La hache que l’on voit ensuite, est un présent de Périclyte, fils d’Euthymaque de la ville de Ténédos. Voici ce que l’on raconte de cette hache. On dit que Cycnus était fils de Neptune, et qu’il régna à Colones, ville de Troade, près de l’île Leucophrys. (2) Il épousa Proclée, fille de Clytius, et sœur de ce Calétor, qui au rapport d’Homère dans l’Iliade, fut tué par Ajax, justement dans le temps qu’il voulait brûler le vaisseau de Protésilas. Cycnus eut de Proclée une fille et un fils. Sa fille se nommait Hémithéa, et son fils Ténès. Sa femme étant morte, il épousa en secondes noces Philonomé, fille de Cragasus. Celle-ci prit de l’amour pour Ténès, son beau-fils. Mais n’ayant pu s’en faire aimer, pour se venger, elle résolut de le perdre dans l’esprit de son mari, et l’accusa d’avoir voulu la violer. Cycnus, trompé par cette imposture, fait enfermer le frère et la sœur dans un coffre, et le jeta dans la mer. (3) Sauvés par leur bonne fortune, ils arrivent à Leucophrys, qui du nom de Ténès, s’est depuis appelée Ténédos. Quelque temps après, Cycnus découvre l’artifice et la méchanceté de sa femme. Il s’embarque et va chercher son fils pour lui confesser son imprudence et lui en demander pardon. Mais au moment qu’il touche le rivage et qu’il attache le câble de son vaisseau à quelque arbre ou à quelque rocher, Ténès prend une hache et coupe le câble, le vaisseau s’éloigne et vogue au gré des vents. (4) La hache de Ténès a depuis fondé le proverbe que l’on applique à ceux qui sont inflexibles dans leur colère. C’est cette hache que l’on voit dans le temple de Delphes. Quant à Ténès, on croit qu’il fut tué depuis par Achille, en défendant son île contre les Grecs. Dans la suite, les Ténédiens considérant leur faiblesse, jugèrent à propos de ne faire plus qu’un peuple avec les habitants de la ville d’Alexandrie, qui est dans cette partie du continent que l’on nomme la Troade. Mais reprenons notre sujet. (5) Les Grecs qui combattirent contre le roi de Perse, ayant remporté deux victoires sur mer, l’une auprès d’Artemisium, l’autre à Salamine, en actions de grâces pour un si grand bienfait, envoyèrent un Jupiter de bronze à Olympie, et un Apollon à Delphes. On dit aussi que Thémistocle vint à Delphes pour offrir au Dieu les dépouilles des Mèdes, et qu’ayant demandé à la Pythie s’il les mettrait dans le temple, elle rejeta cette proposition avec dureté: "Garde-toi, lui dit-elle, d’étaler ces riches dépouilles dans le temple d’Apollon, mais bien plutôt remporte-les chez toi". (6) On peut s’étonner avec raison que Thémistocle fût le seul dont Apollon ne voulût pas recevoir des richesses prises sur les Perses. À cela les uns répondent que le Dieu eût rejeté de même toutes dépouilles des Perses, si avant que de les lui offrir on lui eût demandé son agrément; les autres disent que le Dieu prévoyant qu’un jour Thémistocle irait chez les Perses en qualité de suppliant, il ne voulut pas recevoir son présent, parce que ce grand homme, après avoir marqué par un monument public et religieux la haine qu’il avait pour cette nation, il aurait eu mauvaise grâce à attendre d’elle son salut. Au reste, vous trouverez que l’irruption des Perses en Grèce a été prédite par les oracles de Bacis, et avant lui par le poète Euclus. (7) Près du grand autel vous verrez un loup de bronze. C’est une offrande faite par les habitants de Delphes eux- mêmes. On dit qu’un scélérat, après avoir dérobé l’argent du temple, alla se cacher dans l’endroit le plus fourré du mont Parnasse. Là s’étant endormi, un loup se jeta sur lui et le mit en pièces. Ce même loup entrait toutes les nuits dans la ville et la remplissait de hurlements. On crut qu’il y avait à cela quelque chose de surnaturel; on suivit le loup, et l’on retrouva l’argent sacré que l’on reporta dans le temple. En mémoire de cet événement, on fit faire un loup de bronze, et on le consacra au Dieu.


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Dernière mise à jour : 8/09/2006