HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre X

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10,10] (1) τῷ βάθρῳ δὲ τῷ ὑπὸ τὸν ἵππον τὸν δούρειον {δὴ} ἐπίγραμμα μέν ἐστιν ἀπὸ δεκάτης τοῦ Μαραθωνίου ἔργου τεθῆναι τὰς εἰκόνας· εἰσὶ δὲ Ἀθηνᾶ τε καὶ Ἀπόλλων καὶ ἀνὴρ τῶν στρατηγησάντων Μιλτιάδης· ἐκ δὲ τῶν ἡρώων καλουμένων Ἐρεχθεύς τε καὶ Κέκροψ καὶ Πανδίων, καὶ Λεώς τε καὶ Ἀντίοχος ἐκ Μήδας Ἡρακλεῖ ενόμενος τῆς Φύλαντος, ἔτι δὲ Αἰγεύς τε καὶ παίδων τῶν Θησέως Ἀκάμας, οὗτοι μὲν καὶ φυλαῖς Ἀθήνῃσιν ὀνόματα κατὰ μάντευμα ἔδοσαν τὸ ἐκ Δελφῶν· δὲ Μελάνθου Κόδρος καὶ Θησεὺς καὶ Νηλεύς, οὗτοι δὲ οὐκέτι τῶν ἐπωνύμων εἰσί. (2) τοὺς μὲν δὴ κατειλεγμένους Φειδίας ἐποίησε, καὶ ἀληθεῖ λόγῳ δεκάτη καὶ οὗτοι τῆς μάχης εἰσίν· Ἀντίγονον δὲ καὶ τὸν παῖδα Δημήτριον καὶ Πτολεμαῖον τὸν Αἰγύπτιον χρόνῳ ὕστερον ἀπέστειλαν ἐς Δελφούς, τὸν μὲν Αἰγύπτιον καὶ εὐνοίᾳ τινὶ ἐς αὐτόν, τοὺς δὲ Μακεδόνας τῷ ἐς αὐτοὺς δέει. (3) πλησίον δὲ τοῦ ἵππου καὶ ἄλλα ἀναθήματά ἐστιν Ἀργείων, οἱ ἡγεμόνες τῶν ἐς Θήβας ὁμοῦ Πολυνείκει στρατευσάντων, Ἄδραστός τε Ταλαοῦ καὶ Τυδεὺς Οἰνέως καὶ οἱ ἀπόγονοι Προίτου Καπανεὺς Ἱππόνου καὶ Ἐτέοκλος Ἴφιος, Πολυνείκης τε καὶ Ἱππομέδων ἀδελφῆς Ἀδράστου παῖς· Ἀμφιαράου δὲ καὶ ἅρμα ἐγγὺς πεποίηται καὶ ἐφεστηκὼς Βάτων ἐπὶ τῷ ἅρματι ἡνίοχός τε τῶν ἵππων καὶ τῷ Ἀμφιαράῳ καὶ ἄλλως προσήκων κατὰ οἰκειότητα· τελευταῖος δὲ Ἀλιθέρσης ἐστὶν αὐτῶν. (4) οὗτοι μὲν δὴ Ὑπατοδώρου καὶ Ἀριστογείτονός εἰσιν ἔργα, καὶ ἐποίησαν σφᾶς, ὡς αὐτοὶ Ἀργεῖοι λέγουσιν, ἀπὸ τῆς νίκης ἥντινα ἐν Οἰνόῃ τῇ Ἀργείᾳ αὐτοί τε καὶ Ἀθηναίων ἐπίκουροι Λακεδαιμονίους ἐνίκησαν. ἀπὸ δὲ τοῦ αὐτοῦ ἐμοὶ δοκεῖν ἔργου καὶ τοὺς Ἐπιγόνους ὑπὸ Ἑλλήνων καλουμένους ἀνέθεσαν οἱ Ἀργεῖοι· κεῖνται γὰρ δὴ εἰκόνες καὶ τούτων, Σθένελος καὶ Ἀλκμαίων, κατὰ ἡλικίαν ἐμοὶ δοκεῖν πρὸ Ἀμφιλόχου τετιμημένος, ἐπὶ δὲ αὐτοῖς Πρόμαχος καὶ Θέρσανδρος καὶ Αἰγιαλεύς τε καὶ Διομήδης· ἐν μέσῳ δὲ Διομήδους καὶ τοῦ Αἰγιαλέως ἐστὶν Εὐρύαλος. (5) ἀπαντικρὺ δὲ αὐτῶν ἀνδριάντες εἰσὶν ἄλλοι· τούτους δὲ ἀνέθεσαν οἱ Ἀργεῖοι τοῦ οἰκισμοῦ τοῦ Μεσσηνίων Θηβαίοις καὶ Ἐπαμινώνδᾳ μετασχόντες. ἡρώων δέ εἰσιν αἱ εἰκόνες, Δαναὸς μὲν βασιλέων ἰσχύσας τῶν ἐν Ἄργει μέγιστον, Ὑπερμήστρα δὲ ἅτε καθαρὰ χεῖρας μόνη τῶν ἀδελφῶν· παρὰ δὲ αὐτὴν καὶ Λυγκεὺς καὶ ἅπαν τὸ ἐφεξῆς αὐτῶν γένος τὸ ἐς Ἡρακλέα τε καὶ ἔτι πρότερον καθῆκον ἐς Περσέα. (6) Ταραντίνων δὲ οἱ ἵπποι οἱ χαλκοῖ καὶ αἰχμάλωτοι γυναῖκες ἀπὸ Μεσσαπίων εἰσίν, ὁμόρων τῇ Ταραντίνων βαρβάρων, Ἀγελάδα δὲ ἔργα τοῦ Ἀργείου. Τάραντα δὲ ἀπῴκισαν μὲν Λακεδαιμόνιοι, οἰκιστὴς δὲ ἐγένετο Σπαρτιάτης Φάλανθος. στελλομένῳ δὲ ἐς ἀποικίαν τῷ Φαλάνθῳ λόγιον ἦλθεν ἐκ Δελφῶν· ὑετοῦ αὐτὸν αἰσθόμενον ὑπὸ αἴθρᾳ, τηνικαῦτα καὶ χώραν κτήσεσθαι καὶ πόλιν. (7) τὸ μὲν δὴ παραυτίκα οὔτε ἰδίᾳ τὸ μάντευμα ἐπισκεψάμενος οὔτε πρὸς τῶν ἐξηγητῶν τινα ἀνακοινώσας κατέσχε ταῖς ναυσὶν ἐς Ἰταλίαν· ὡς δέ οἱ νικῶντι τοὺς βαρβάρους οὐκ ἐγίνετο οὔτε τινὰ ἑλεῖν τῶν πόλεων οὔτε ἐπικρατῆσαι χώρας, ἐς ἀνάμνησιν ἀφικνεῖτο τοῦ χρησμοῦ, καὶ ἀδύνατα ἐνόμιζέν οἱ τὸν θεὸν χρῆσαι· μὴ γὰρ ἄν ποτε ἐν καθαρῷ καὶ αἰθρίῳ τῷ ἀέρι ὑσθῆναι. καὶ αὐτὸν γυνὴ ἀθύμως ἔχοντα - ἠκολουθήκει γὰρ οἴκοθεν - τά τε ἄλλα ἐφιλοφρονεῖτο καὶ ἐς τὰ γόνατα ἐσθεμένη τὰ αὑτῆς τοῦ ἀνδρὸς τὴν κεφαλὴν ἐξέλεγε τοὺς φθεῖρας· καί πως ὑπὸ εὐνοίας δακρῦσαι παρίσταται τῇ γυναικὶ ὁρώσῃ τοῦ ἀνδρὸς ἐς οὐδὲν προχωροῦντα τὰ πράγματα. (8) προέχει δὲ ἀφειδέστερον τῶν δακρύων καὶ - ἔβρεχε γὰρ τοῦ Φαλάνθου τὴν κεφαλήν - συνίησί τε τῆς μαντείας - ὄνομα γὰρ δὴ ἦν Αἴθρα τῇ γυναικί - καὶ οὕτω τῇ ἐπιούσῃ νυκτὶ Τάραντα τῶν βαρβάρων εἷλε μεγίστην καὶ εὐδαιμονεστάτην τῶν ἐπὶ θαλάσσῃ πόλεων. Τάραντα δὲ τὸν ἥρω Ποσειδῶνός φασι καὶ ἐπιχωρίας νύμφης παῖδα εἶναι, ἀπὸ δὲ τοῦ ἥρωος τεθῆναι τὰ ὀνόματα τῇ πόλει τε καὶ τῷ ποταμῷ· καλεῖται γὰρ δὴ Τάρας κατὰ τὰ αὐτὰ τῇ πόλει καὶ ποταμός. [10,10] (1) Sur le piédestal de ce cheval de bronze il y a une inscription qui porte, que les statues dont il est environné, proviennent de la dîme du butin que les Athéniens firent sur les Perses au combat de Marathon. Ces statues sont premièrement une Minerve et un Apollon. En second lieu Miltiade, comme général de l'armée athénienne; troisièmement parmi les héros d'Athènes, Éréchthée, Cécrops, Pandion, Léos et Antiochus, qu'Hercule eut de Midée, fille de Phylas; ensuite Égée et Acamas, l'un des fils de Thésée. Car tous ces héros, autorisés par l'oracle de Delphes, donnèrent leurs noms aux tribus des Athéniens. Mais on y voit aussi Codrus, fils de Mélanthus, Thésée et Nélée, quoiqu'aucune tribu ne porte leur nom. (2) Toutes ces statues sont de Phidias, et ont été faites en effet de la dixième partie des dépouilles remportées sur les Perses. Dans la suite les Athéniens envoyèrent encore à Delphes la statue d'Antigonus, celle de son fils Démétrius, et celle de Ptolémée, roi d'Égypte; les deux premières pour faire leur cour à ces rois de Macédoine qu'ils redoutaient, et la dernière par pur amour pour Ptolémée. (3) Près du même cheval vous verrez d'autres offrandes faites par les Argiens. Ce sont les statues des principaux chefs qui prirent le parti de Polynice, et qui marchèrent avec lui contre Thèbes, Adraste, fils de Talaüs, Tydée, fils d'Oinée; les descendants de Proitus, comme Capanée, fils d'Hipponoüs, et Etéocle, fils d'Iphis; enfin Polynice lui-même et Hippomédon, né d'une sœur d'Adraste. Là se voit aussi le char d'Amphiaraüs, avec Baton, son parent et son écuyer, qui tient les rênes des chevaux. La dernière de ces statues est d'Alitherse. (4) Ce sont autant d'ouvrages d'Hypatodore et d'Aristogiton. Les Argiens firent ce présent à Apollon après la victoire qu'ils remportèrent, conjointement avec les Athéniens, sur les Lacédémoniens auprès d'Oinoé, ville de l'état d'Argos. Je crois que ce fut à la même occasion qu'ils donnèrent aussi les statues des Épigones. Car on voit au même rang Sthénélus et Alcméon; celui-ci a la place d'honneur comme le plus ancien; ensuite Promachus, Thersandre, Egialée et Diomède. Euryalus est entre Egialée et Diomède. (5) Vis-à-vis de ce monument sont d'autres statues que les Argiens offrirent encore, après avoir rétabli les Messéniens, de concert avec les Thébains, sous la conduite d'Epaminondas. Vous voyez là Danaüs, le plus puissant des rois d'Argos, Hypermnestre, l'une de ses filles, et la seule qui conserva ses mains pures; auprès d'elle Lyncée, puis tous ces héros qui descendaient d'Hercule et même de Persée, encore plus ancien qu'Hercule. (6) Suit le présent des Tarentins, qui consiste en des chevaux de bronze et en des statues de captives qu'ils consacrèrent à Apollon, en action de grâces de la victoire qu'ils avaient remportée sur les Messapiens, nation barbare de leur voisinage. Les chevaux et les captives sont de la façon d'Agéladas d'Argos. Les Lacédémoniens envoyèrent anciennement une colonie à Tarente et en firent chef Phalantus de Sparte. L'oracle de Delphes ayant été consulté sur l'événement, répondit que Phalantus se rendrait maître de la ville et de la campagne, lorsqu'il verrait pleuvoir par un temps serein, et pour dire un temps serein l'oracle se servit du mot grec aithra. (7) Phalantus, sans trop réfléchir à l'oracle, et sans le communiquer aux interprètes, fit une descente en Italie. Il fondit sur les Barbares et les défit, mais sans pouvoir s'emparer d'aucune ville ni d'aucun canton. Alors il se souvint de l'oracle, et crut que les dieux condamnaient son entreprise, parce qu'il ne se pouvait pas faire qu'il plût par un temps serein. Sa femme, car il l'avait menée avec lui, le consolait du mieux qu'elle pouvait. Un jour qu'assis devant elle il avait la tête dans son giron, et qu'elle lui accommodait les cheveux, elle fut si touchée de l'affliction de son mari, (8) qu'elle versa un torrent de larmes, en sorte que Phalantus en eut la tête toute trempée. Comme cette femme se nommait Aithra, Phalantus comprit aussitôt le sens de l'oracle et le crut accompli. En effet, dès la nuit suivante, il prit sur les ennemis Tarente, ville maritime, fort grande et fort riche. On dit que Taras était un héros, fils de Neptune et d'une nymphe du pays, lequel donna son nom à la ville et au fleuve qui y passe; en effet ce fleuve s'appelle aussi Taras.


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Dernière mise à jour : 8/09/2006