[9,37] (1) Ἔδει δὲ ἄρα παυσθῆναι καὶ τὸ Ἄλμου γένος· οὐχ ὑπολείπεται γὰρ παῖδα
Ὀρχομενός, καὶ οὕτως ἐς Κλύμενον τὸν Πρέσβωνος τοῦ Φρίξου περιῆλθεν ἡ ἀρχή.
Κλυμένου δὲ γίνονται παῖδες, πρεσβύτατος μὲν Ἐργῖνος, ἐπὶ δὲ αὐτῷ Στράτιος καὶ Ἄρρων
καὶ Πύλεος, νεώτατος δὲ Ἀζεύς. Κλύμενον μὲν ἐν τῇ ἑορτῇ τοῦ Ὀγχηστίου Ποσειδῶνος
Θηβαίων φονεύουσιν ἄνδρες ἐξ ἀφορμῆς μικρᾶς ἐς ἅπαν θυμοῦ προαχθέντες· Ἐργῖνος δὲ
ὁ πρεσβύτατος τῶν Κλυμένου παίδων τὴν βασιλείαν παραλαμβάνει. (2) δύναμιν δὲ
αὐτίκα αὐτός τε καὶ οἱ ἀδελφοὶ συλλέξαντες ἦλθον ἐπὶ τὰς Θήβας· καὶ μάχῃ μὲν
ἐκράτησαν, τὸ δὲ ἀπὸ τούτου χωροῦσιν ἐς ὁμολογίαν Θηβαίους κατὰ ἔτος ἕκαστον τελεῖν
δασμὸν τοῦ Κλυμένου φόνου. Ἡρακλέους δὲ ἐπιτραφέντος ἐν Θήβαις, οὕτω τοῦ δασμοῦ
τε ἠλευθερώθησαν οἱ Θηβαῖοι καὶ οἱ Μινύαι μεγάλως τῷ πολέμῳ προσέπταισαν· (3)
Ἐργῖνος δὲ ἅτε κεκακωμένων ἐς τὸ ἔσχατον τῶν πολιτῶν πρὸς μὲν τὸν Ἡρακλέα
ἐποιήσατο εἰρήνην, πλοῦτον δὲ τὸν πρότερον καὶ εὐδαιμονίαν ἐκείνην ἀνασώσασθαι
ζητῶν ἠμέλησεν ἁπάντων ὁμοίως τῶν ἄλλων, ὥστε καὶ ἔλαθεν ἄγαμος καὶ ἄπαις
ἀφικόμενος ἐς γῆρας. ὡς δὲ αὐτῷ χρήματα συνείλεκτο, ἐνταῦθα ἐπεθύμησέν οἱ γενέσθαι
παῖδας· (4) ἐλθόντι δὲ ἐς Δελφοὺς καὶ ἐρομένῳ περὶ παίδων χρᾷ τάδε ἡ Πυθία· «Ἐργῖνε
Κλυμένοιο πάι Πρεσβωνιάδαο, / ὄψ´ ἦλθες γενεὴν διζήμενος, ἀλλ´ ἔτι καὶ νῦν /
ἱστοβοῆι γέροντι νέην ποτίβαλλε κορώνην». λαβόντι δὲ αὐτῷ νέαν γυναῖκα κατὰ τὸ
μάντευμα Τροφώνιος γίνεται καὶ Ἀγαμήδης. (5) λέγεται δὲ ὁ Τροφώνιος Ἀπόλλωνος
εἶναι καὶ οὐκ Ἐργίνου· καὶ ἐγώ τε πείθομαι καὶ ὅστις παρὰ Τροφώνιον ἦλθε δὴ
μαντευσόμενος. τούτους φασίν, ὡς ηὐξήθησαν, γενέσθαι δεινοὺς θεοῖς τε ἱερὰ
κατασκευάσασθαι καὶ βασίλεια ἀνθρώποις· καὶ γὰρ τῷ Ἀπόλλωνι τὸν ναὸν ᾠκοδόμησαν
τὸν ἐν Δελφοῖς καὶ Ὑριεῖ τὸν θησαυρόν. ἐποίησαν δὲ ἐνταῦθα τῶν λίθων ἕνα εἶναί σφισιν
ἀφαιρεῖν κατὰ τὸ ἐκτός· καὶ οἱ μὲν ἀεί τι ἀπὸ τῶν τιθεμένων ἐλάμβανον· Ὑριεὺς δὲ
εἴχετο ἀφασίᾳ, κλεῖς μὲν καὶ σημεῖα τὰ ἄλλα ὁρῶν ἀκίνητα, τὸν δὲ ἀριθμὸν ἀεὶ τῶν
χρημάτων ἐλάττονα. (6) ἵστησιν οὖν ὑπὲρ τῶν ἀγγείων, ἐν οἷς ὅ τε ἄργυρος ἐνῆν καὶ ὁ
χρυσός οἱ, πάγας ἤ τι καὶ ἄλλο ὃ τὸν ἐσελθόντα καὶ ἁπτόμενον τῶν χρημάτων καθέξειν
ἔμελλεν. ἐσελθόντος δὲ τοῦ Ἀγαμήδους τὸν μὲν ὁ δεσμὸς κατεῖχε, Τροφώνιος δὲ
ἀπέτεμεν αὐτοῦ τὴν κεφαλήν, ὅπως μὴ ἡμέρας ἐπισχούσης ἐκεῖνος γένοιτο ἐν αἰκίαις καὶ
αὐτὸς μηνυθείη μετέχων τοῦ τολμήματος. (7) καὶ Τροφώνιον μὲν ἐνταῦθα ἐδέξατο ἡ γῆ
διαστᾶσα, ἔνθα ἐστὶν ἐν τῷ ἄλσει τῷ ἐν Λεβαδείᾳ βόθρος τε Ἀγαμήδους καλούμενος καὶ
πρὸς αὐτῷ στήλη· τὴν δὲ ἀρχὴν τῶν Ὀρχομενίων ἔσχεν Ἀσκάλαφος καὶ Ἰάλμενος Ἄρεως
εἶναι λεγόμενοι, μητρὸς δὲ Ἀστυόχης ἦσαν τῆς Ἄκτορος τοῦ Ἀζέως τοῦ Κλυμένου· καὶ
ὑπὸ τούτοις ἡγεμόσι Μινύαι στρατεύουσιν ἐς Τροίαν. (8) μετέσχον Ὀρχομένιοι καὶ
τοῖς Κόδρου παισὶν ἐς Ἰωνίαν τοῦ στόλου. γενομένους δὲ ἀναστάτους ὑπὸ Θηβαίων
κατήγαγεν αὖθις ἐς Ὀρχομενὸν Φίλιππος ὁ Ἀμύντου· τὰ δὲ ἀπὸ τοῦ δαιμονίου σφίσιν ἐς
τὸ ἀσθενέστερον ἔμελλεν ἀεὶ ῥέψειν.
| [9,37] (1) La postérité d'Halmus ne régna pas longtemps. Orchomène n'ayant point
laissé d'enfants, le royaume passa à Clyménus, fils de Presbon, et petit-fils de
Phrixus. Ce prince eut cinq fils, Erginos, Stratios, Arrhon, Pyléos et Azée. Il
périt malheureusement; car un jour que l'on célébrait la fête de Neptune
Onchestius, il fut tué par des Thébains avec qui il avait pris querelle pour un
fort léger sujet. Erginos, l'aîné de ses fils, lui succéda, (2) et voulant
venger la mort de son père, il leva une armée avec ses frères, vint attaquer les
Thébains, les tailla en pièces, et ne mit les armes bas qu'à condition qu'ils
lui paieraient tous les ans un tribut par manière de satisfaction. Mais bientôt
après vint Hercule, qui s'étant fait le protecteur des Thébains, ne tarda pas à
les affranchir de ce honteux tribut, battit les Orchoméniens et les poussa à
outrance. (3) Erginos voyant ses sujets réduits à la dernière extrémité, fit la
paix avec Hercule. Ensuite uniquement occupé du soin de rétablir ses affaires,
et de recouvrer son ancienne opulence, il se trouva vieux qu'il n'avait pas
encore songé à se marier. Enfin après avoir amassé de grandes richesses il
voulut avoir des enfants, et dans ce désir (4) il alla consulter l'oracle de
Delphes. La Pythie lui répondit en termes énigmatiques qu'il s'en avisait bien
tard, mais que cependant il pouvait beaucoup espérer d'une jeune femme.
Conformément à cet oracle, il épousa une jeune personne, et il en eut deux fils,
Trophonius et Agamède. (5) Quelques-uns néanmoins ont cru que Trophonius était
fils d'Apollon; je serais moi-même assez porté à le croire, et c'est une pensée
fort naturelle à quiconque a vu l'antre où il rend ses oracles. Quoi qu'il en
soit, on dit que Trophonius et Agamède excellèrent l'un et l'autre dans
l'architecture, et qu'ils s'entendaient surtout admirablement bien à bâtir des
temples pour les dieux, et des palais pour les rois. Ce furent eux qui bâtirent
le temple d'Apollon à Delphes et le trésor d'Hyriée. Quant à ce dernier édifice,
en le construisant, ils y pratiquèrent un secret dont eux seuls avaient
connaissance, et par le moyen duquel, en ôtant une pierre, ils pouvaient entrer
sans que l'on s'en aperçût. Hyriée y ayant mis son argent, chaque nuit ils en
dérobaient quelque chose. (6) Le trésor paraissait toujours bien fermé, on ne
voyait aucune fracture ni aux serrures, ni aux portes, et cependant l'or et
l'argent d'Hyriée diminuaient sans cesse, ce qui le mettait fort en peine.
Enfin, il s'avisa de tendre un piège auprès des grands vases qui contenaient ses
richesses. Agamède étant entré à son ordinaire fut pris au piège; Trophonius
voyant ce malheur arrivé, ne sut faire autre chose que de couper la tête à son
frère et de l'emporter, afin qu'on ne pût reconnaître le corps, et de crainte
qu'Agamède ne fût le lendemain appliqué à la question, et n'avouât que
Trophonius était complice du vol. Telle fut la fin d'Agamède. (7) Pour
Trophonius, on dit que la terre s'étant ouverte sous ses pieds, il fut englouti
tout vivant dans cette fosse que l'on nomme encore aujourd'hui la fosse
d'Agamède, et que l'on voit dans le bois sacré de Lébadée, avec une colonne que
l'on a élevée au-dessus. Ascalaphos et Ialménos régnèrent après eux. On assure
qu'ils étaient fils de Mars et d'Astyoché, fille d'Actor, petite-fille d'Azée,
et arrière-petite-fille de Clyménus. Ce fut de leur temps et sous leur conduite
que les Orchoméniens allèrent au siège de Troie. (8) Et lorsque les fils de
Codros firent voile en Ionie pour y aller établir des colonies grecques, les
Orchoméniens eurent aussi part à cette expédition. Ensuite chassés d'Orchomène
par les Thébains, ils y furent rétablis par Philippe, fils d'Amyntas. Mais
depuis ils ont toujours eu la fortune contraire.
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