HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre VIII

Chapitre 9

  Chapitre 9

[8,9] (1) ἔστι δὲ Μαντινεῦσι ναὸς διπλοῦς μάλιστά που κατὰ μέσον τοίχῳ διειργόμενος· τοῦ ναοῦ δὲ τῇ μὲν ἄγαλμά ἐστιν Ἀσκληπιοῦ, τέχνη {δὲ} Ἀλκαμένους, τὸ δὲ ἕτερον Λητοῦς ἐστιν ἱερὸν καὶ τῶν παίδων· Πραξιτέλης δὲ τὰ ἀγάλματα εἰργάσατο τρίτῃ μετὰ Ἀλκαμένην ὕστερον γενεᾷ. τούτων πεποιημένα ἐστὶν ἐπὶ τῷ βάθρῳ Μοῦσαι καὶ Μαρσύας αὐλῶν. ἐνταῦθα ἀνὴρ ἐπείργασται στήλῃ Πολύβιος Λυκόρτα· (2) καὶ τοῦ μὲν ἐπιμνησθησόμεθα καὶ ἐν τοῖς ἔπειτα, Μαντινεῦσι δέ ἐστι καὶ ἄλλα ἱερά, τὸ μὲν Σωτῆρος Διός, τὸ δὲ Ἐπιδώτου καλουμένου· ἐπιδιδόναι γὰρ δὴ ἀγαθὰ αὐτὸν ἀνθρώποις. ἔστι δὲ καὶ Διοσκούρων καὶ ἑτέρωθι Δήμητρος καὶ Κόρης ἱερόν· πῦρ δὲ ἐνταῦθα καίουσι, ποιούμενοι φροντίδα μὴ λάθῃ σφίσιν ἀποσβεσθέν. καὶ Ἥρας πρὸς τῷ θεάτρῳ ναὸν ἐθεασάμην· (3) Πραξιτέλης δὲ τὰ ἀγάλματα αὐτήν τε καθημένην ἐν θρόνῳ καὶ παρεστώσας ἐποίησεν Ἀθηνᾶν καὶ Ἥβην παῖδα Ἥρας. πρὸς δὲ τῆς Ἥρας τῷ βωμῷ καὶ Ἀρκάδος τάφος τοῦ Καλλιστοῦς ἐστι· τὰ δὲ ὀστᾶ τοῦ Ἀρκάδος ἐπηγάγοντο ἐκ Μαινάλου, χρησμοῦ σφισιν ἐλθόντος ἐκ Δελφῶν· (4) "ἔστι δὲ Μαιναλίη δυσχείμερος, ἔνθα τε κεῖται Ἀρκάς, ἀφ´ οὗ δὴ πάντες ἐπίκλησιν καλέονται, οὗ τρίοδος καὶ τετράοδος καὶ πεντακέλευθος. ἔνθα ς´ ἐγὼ κέλομαι στείχειν καὶ ἐύφρονι θυμῷ Ἀρκάδ´ ἀειραμένους κατάγειν εἰς ἄστυ ἐραννόν· ἔνθα τε δὴ τέμενός τε θυηλάς τ´ Ἀρκάδι τεύχειν." τὸ δὲ χωρίον τοῦτο, ἔνθα τάφος ἐστὶ τοῦ Ἀρκάδος, καλοῦσιν Ἡλίου βωμούς. (5) τοῦ θεάτρου δὲ οὐ πόρρω μνήματα προήκοντά ἐστιν ἐς δόξαν, τὸ μὲν Ἑστία καλουμένη κοινή, περιφερὲς σχῆμα ἔχουσα· Ἀντινόην δὲ αὐτόθι ἐλέγετο κεῖσθαι τὴν Κηφέως· τῷ δὲ στήλη τε ἐφέστηκε καὶ ἀνὴρ ἱππεὺς ἐπειργασμένος ἐστὶν ἐπὶ τῇ στήλῃ, Γρύλος Ξενοφῶντος. (6) τοῦ θεάτρου δὲ ὄπισθεν ναοῦ τε Ἀφροδίτης ἐπίκλησιν Συμμαχίας ἐρείπια καὶ ἄγαλμα ἐλείπετο· τὸ δὲ ἐπίγραμμα τὸ ἐπὶ τῷ βάθρῳ τὴν ἀναθεῖσαν τὸ ἄγαλμα ἐδήλου θυγατέρα εἶναι Πασέου Νικίππην. τὸ δὲ ἱερὸν κατεσκευάσαντο τοῦτο οἱ Μαντινεῖς ὑπόμνημα ἐς τοὺς ἔπειτα τῆς ὁμοῦ Ῥωμαίοις ἐπ´ Ἀκτίῳ ναυμαχίας. σέβουσι δὲ καὶ Ἀθηνᾶν Ἀλέαν, καὶ ἱερόν τε καὶ ἄγαλμα Ἀθηνᾶς ἐστιν Ἀλέας αὐτοῖς. (7) ἐνομίσθη δὲ καὶ Ἀντίνους σφίσιν εἶναι θεός· τῶν δὲ ἐν Μαντινείᾳ νεώτατός ἐστιν τοῦ Ἀντίνου ναός. οὗτος ἐσπουδάσθη περισσῶς δή τι ὑπὸ βασιλέως Ἀδριανοῦ· ἐγὼ δὲ μετ´ ἀνθρώπων μὲν ἔτι αὐτὸν ὄντα οὐκ εἶδον, ἐν δὲ ἀγάλμασιν εἶδον καὶ ἐν γραφαῖς. ἔχει μὲν δὴ γέρα καὶ ἑτέρωθι, καὶ ἐπὶ τῷ Νείλῳ πόλις Αἰγυπτίων ἐστὶν ἐπώνυμος Ἀντίνου· τιμὰς δὲ ἐν Μαντινείᾳ κατὰ τοιόνδε ἔσχηκε. γένος ἦν Ἀντίνους ἐκ Βιθυνίου τῆς ὑπὲρ Σαγγαρίου ποταμοῦ· οἱ δὲ Βιθυνιεῖς Ἀρκάδες τέ εἰσι καὶ Μαντινεῖς τὰ ἄνωθεν. (8) τούτων ἕνεκα βασιλεὺς κατεστήσατο αὐτῷ καὶ ἐν Μαντινείᾳ τιμάς, καὶ τελετή τε κατὰ ἔτος ἕκαστον καὶ ἀγών ἐστιν αὐτῷ διὰ ἔτους πέμπτου. οἶκος δέ ἐστιν ἐν τῷ γυμνασίῳ Μαντινεῦσιν ἀγάλματα ἔχων Ἀντίνου καὶ ἐς τἄλλα θέας ἄξιος λίθων ἕνεκα οἷς κεκόσμηται καὶ ἀπιδόντι ἐς τὰς γραφάς· αἱ δὲ Ἀντίνου εἰσὶν αἱ πολλαί, Διονύσῳ μάλιστα εἰκασμέναι. καὶ δὴ καὶ τῆς ἐν Κεραμεικῷ γραφῆς, τὸ ἔργον εἶχε τὸ Ἀθηναίων ἐν Μαντινείᾳ, καὶ ταύτης αὐτόθι ἐστὶ μίμημα. (9) Μαντινεῦσι δὲ ἐν τῇ ἀγορᾷ γυναικός τε εἰκὼν χαλκῆ - {καὶ} Μαντινεῖς καλοῦσι Διομένειαν Ἀρκάδος - καὶ ἡρῷόν ἐστι Ποδάρου· φασὶ δὲ ἀποθανεῖν αὐτὸν ἐν τῇ πρὸς Ἐπαμινώνδαν καὶ Θηβαίους μάχῃ. γενεαῖς δὲ τρισὶν ἐμοῦ πρότερον μετέθεσαν τοῦ τάφου τὸ ἐπίγραμμα ἐς ἄνδρα ἀπόγονον μὲν ἐκείνου Ποδάρου καὶ ὁμώνυμον, γεγονότα δὲ καθ´ ἡλικίαν ὡς πολιτείας ἤδη Ῥωμαίων μετειληφέναι. (10) Ποδάρην δὲ ἐπ´ ἐμοῦ τὸν ἀρχαῖον ἐτίμων οἱ Μαντινεῖς, λέγοντες ὡς ἄριστος μὲν καὶ αὐτῶν καὶ τῶν συμμάχων γένοιτο ἐν τῇ μάχῃ Γρύλος Ξενοφῶντος, ἐπὶ δὲ τῷ Γρύλῳ Κηφισόδωρος Μαραθώνιος, οὗτος δὲ τηνικαῦτα Ἀθηναίοις ἐτύγχανεν ἱππαρχῶν· τρίτα δὲ ἀνδραγαθίας Ποδάρῃ νέμουσιν. [8,9] (1) Le principal temple de la ville est double ou pour mieux dire, c'en sont deux qui ne sont séparés que par un mur. Dans l'un il y a une statue d'Esculape, et c'est un ouvrage d'Alcamène; l'autre est consacré à Latone et à ses enfants; leurs statues ont été faites par Praxitèle trois générations après Alcamène. Sur le piédestal de ces statues le sculpteur a représenté d'un côté une Muse, de l'autre Marsyas qui joue de la flûte. Dans ce temple on voit une colonne contre laquelle est adossée une statue de Polybe, fils de Lykortas; je parlerai de lui ailleurs. (2) Les Mantinéens ont plusieurs autres temples; ils en ont un de Jupiter Sauveur, un autre de Jupiter Épidotès (= Dispensateur), comme qui dirait de la divinité dont les hommes tiennent tous leurs biens; un autre de Castor et de Pollux, un autre de Cérès et de Proserpine. Dans ce dernier ils conservent du feu toujours allumé, en prenant grand soin qu'il ne s'éteigne pas. J'ai vu aussi un temple de Junon près du théâtre. (3) La déesse est assise sur un trône, ayant à ses côtés sa fille Hébé et Minerve: c'est une sculpture de Praxitèle. Le tombeau d'Arkas, fils de Callisto, est tout auprès de l'autel de Junon; car c'est-là que ses os ont été apportés du Ménale à la suite d'un oracle rendu à Delphes, et conçu en ces termes: (4) "Ménale fut toujours le séjour des frimas; / Ménale cependant possède votre Arkas. / Peuples qui lui devez un nom si plein de gloire, / Hâtez-vous à l'envi d'honorer sa mémoire. / Qu'incessamment ses os par vos soins rapportés, / Soient au milieu de vous désormais respectés; / Et que ce héros, mis au rang des immortels, / Obtienne enfin chez vous un temple et des autels." Les Mantinéens déposèrent les cendres d'Arkas dans un lieu qu'ils nomment "les Autels du Soleil". (5) Aux environs du théâtre il y a plusieurs monuments dignes de curiosité, entre autres une espèce de rotonde où ils gardent le feu sacré, ou commun, ainsi qu'ils l'appellent. On croit que là repose Antinoé, fille de Képheus. Près de sa tombe on voit une colonne sur laquelle est une statue équestre de Grylos, fils de Xénophon. (6) Derrière le théâtre sont les ruines d'un temple de Vénus dite Symmachia (Alliance), avec quelques statues qui sont restées. Sur un piédestal vous voyez une inscription qui porte que ces statues avaient été consacrées par Nikippé, fille de Paséas. Les Mantinéens bâtirent ce temple à Vénus pour apprendre à la postérité qu'au combat naval d'Actium ils avaient combattu aux côtés des Romains. Ils ont aussi dédié un temple et une statue à Minerve Aléa. (7) Antinoos est encore une de leurs divinités, mais son temple est le plus récent de tous, et c'est pour faire leur cour à Hadrien qu'ils l'ont bâti. Pour moi je n'ai jamais vu Antinoos, mais bien de ses portraits et de ses statues. Mantinée n'est pas le seul endroit où il ait les honneurs divins; les Égyptiens ont sur le Nil une ville qui porte même son nom. Si l'on veut savoir pourquoi il est particulièrement honoré à Mantinée, en voici la raison. Antinoos était de Bithynion qui est au-delà du fleuve Sangarios. Or les habitants de Bithynion sont Arcadiens et même Mantinéens d'origine. (8) Voilà pourquoi l'empereur Hadrien a voulu qu'Antinoos eut à Mantinée un temple et des sacrifices, et qu'on y instituât même en son honneur des jeux célébrés tous les cinq ans. Dans le gymnase, il y a un édifice où l'on conserve des statues d'Antinoos; il mérite d'être vu pour la beauté du marbre dont il est orné et pour ses peintures. Antinoos y est peint en plusieurs endroits sous la forme de Bacchus, et l'on y voit aussi ce combat de la cavalerie athénienne, dont il y a un si beau tableau dans le Céramique à Athènes. (9) Sur la place publique vous verrez une statue de femme en bronze, qui, à ce que disent les habitants, représente Dioméneia, fille d'Arkas. Vous y verrez aussi le monument héroïque de Podarès, qui fut tué, disent-ils, en combattant contre Épaminondas et contre les Thébains. Quelque soixante et dix ans avant moi ils transférèrent au jeune Podarès, petit-fils de celui-ci, l'inscription qui était sur le tombeau de son aïeul. Le jeune Podarès était d'une génération permettant d'obtenir la citoyenneté romaine. (10) Mais à mon époque c'était l'ancien Podarès qui était honoré des Mantinéens. Et en effet ils disent qu'entre tous ceux qui payèrent de leur personne au combat de Mantinée, citoyens ou alliés, celui qui se distingua le plus fut Grylos, fils de Xénophon; après lui Képhisodoros de Marathon qui commandait la cavalerie des Athéniens, et en troisième lieu Podarès, celui-là même dont je parle.


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Dernière mise à jour : 1/02/2007