HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre VIII

Chapitre 50

  Chapitre 50

[8,50] (1) ἅτε δὲ ἤδη τῶν Ἀχαιῶν ἀφορώντων ἐς αὐτὸν καὶ τὰ πάντα ἐκεῖνον ποιουμένων, τοῖς τεταγμένοις αὐτῶν ἐν τῷ πεζῷ μετέβαλε τῶν ὅπλων τὴν σκευήν· φοροῦντας γὰρ μικρὰ δοράτια καὶ ἐπιμηκέστερα ὅπλα κατὰ τοὺς Κελτικοὺς θυρεοὺς τὰ γέρρα τὰ Περσῶν, ἔπεισε θώρακάς τε ἐνδύεσθαι καὶ ἐπιτίθεσθαι κνημῖδας, πρὸς δὲ ἀσπίσιν Ἀργολικαῖς χρῆσθαι καὶ τοῖς δόρασι μεγάλοις. (2) Μαχανίδου δὲ ἐν Λακεδαίμονι ἀναφύντος τυράννου καὶ αὖθις πολέμου τοῖς Ἀχαιοῖς πρὸς Λακεδαιμονίους καὶ Μαχανίδαν συνεστηκότος, ἡγεῖτο μὲν τοῦ Ἀχαϊκοῦ Φιλοποίμην· γινομένης δὲ πρὸς Μαντινείᾳ μάχης Λακεδαιμονίων μὲν οἱ ψιλοὶ τοὺς ἀσκεύους τῶν Ἀχαιῶν νικῶσι καὶ φεύγουσιν αὐτοῖς ἐπέκειτο Μαχανίδας, τῇ δὲ φάλαγγι Φιλοποίμην τῶν πεζῶν τρέπεται τῶν Λακεδαιμονίων τοὺς ὁπλίτας καὶ ἀναχωροῦντι ἀπὸ τῆς διώξεως Μαχανίδᾳ συντυχὼν ἀποκτίννυσιν αὐτόν. Λακεδαιμονίοις δὲ ἠτυχηκόσι τῇ μάχῃ περιεγεγόνει μείζων κατὰ τὸ πταῖσμα εὐτυχία, γεγονόσιν ἐλευθέροις ἀπὸ τοῦ τυράννου. (3) μετὰ δὲ οὐ πολὺ ἀγόντων Νέμεια Ἀργείων ἔτυχε μὲν τῶν κιθαρῳδῶν τῷ ἀγῶνι Φιλοποίμην παρών· Πυλάδου δὲ Μεγαλοπολίτου μὲν ἀνδρὸς γένος, κιθαρῳδοῦ δὲ τῶν ἐφ´ αὑτοῦ δοκιμωτάτου καὶ ἀνῃρημένου Πυθικὴν νίκην, τότε {δὲ} ᾄδοντος Τιμοθέου νόμον τοῦ Μιλησίου Πέρσας καὶ καταρξαμένου τῆς ᾠδῆς "Κλεινὸν ἐλευθερίας τεύχων μέγαν Ἑλλάδι κόσμον", ἀπεῖδεν ἐς τὸν Φιλοποίμενα τὸ Ἑλληνικὸν καὶ ἐπεσημήναντο τῷ κρότῳ φέρειν ἐς ἐκεῖνον τὸ ᾆσμα. τοιοῦτο ἐς Θεμιστοκλέα ἄλλο ἐν Ὀλυμπίᾳ πυνθάνομαι συμβῆναι· καὶ γὰρ Θεμιστοκλέους ἐς τιμὴν ἐπανέστη τὸ ἐν Ὀλυμπίᾳ θέατρον. (4) Φίλιππος δὲ Δημητρίου Μακεδόνων βασιλεύς, ὃς καὶ Ἄρατον φαρμάκῳ τὸν Σικυώνιον ἀπέκτεινεν, ἀπέστειλεν ἄνδρας ἐς Μεγάλην πόλιν φονεῦσαί σφισι Φιλοποίμενα ἐντειλάμενος· ἁμαρτὼν δὲ ἀνὰ τὴν Ἑλλάδα ἐμισήθη πᾶσαν. (5) Θηβαῖοι δὲ κεκρατηκότες μάχῃ Μεγαρέας καὶ ἤδη τοῦ Μεγαρικοῦ τείχους ἐπιβαίνοντες, ἀπάτῃ τῶν Μεγαρέων μετελθόντων αὐτοὺς ὡς ἥκοι Φιλοποίμην σφίσιν ἐς τὴν πόλιν, ἐς τοσοῦτο εὐλαβείας προῆλθον ὡς οἴκαδε ἀποχωρῆσαι καταλιπόντες ἄπρακτον τοῦ πολέμου τὸ ἔργον. ἐν δὲ Λακεδαίμονι αὖθις ἐπανέστη τύραννος Νάβις, ὃς Πελοποννησίων πρώτοις ἐπέθετο Μεσσηνίοις· ἐπελθὼν δέ σφισιν ἐν νυκτὶ καὶ οὐδαμῶς τὴν ἔφοδον ἐλπίζουσιν εἷλε μὲν πλὴν τῆς ἀκροπόλεως τὸ ἄστυ, ἀφικομένου δὲ ἐς τὴν ὑστεραίαν στρατιᾷ Φιλοποίμενος ἐξέπεσεν ὑπόσπονδος ἐκ Μεσσήνης. (6) Φιλοποίμην δέ, ὡς ἐξῆκέν οἱ στρατηγοῦντι χρόνος καὶ ἄρχειν ἄλλοι τῶν Ἀχαιῶν ᾕρηντο, αὖθις ἐς Κρήτην διέβη καὶ ἐπεκούρησε Γορτυνίοις πολέμῳ πιεζομένοις. ποιουμένων δὲ ἐν ὀργῇ διὰ τὴν ἀποδημίαν τῶν Ἀρκάδων αὐτόν, ἐπάνεισί τε ἐκ Κρήτης καὶ Ῥωμαίους πόλεμον κατελάμβανεν ἐπανῃρημένους πρὸς Νάβιν. (7) παρεσκευασμένων δὲ ἐπὶ τὸν Νάβιν ναυτικὸν τῶν Ῥωμαίων, Φιλοποίμην ὑπὸ προθυμίας μεθέξειν ἔμελλε τοῦ ἀγῶνος· ἅτε δὲ ἐς ἅπαν ἀπείρως θαλάσσης ἔχων τριήρους ἔλαθεν ἐπιβὰς ῥεούσης, ὥστε καὶ ἐσῆλθε Ῥωμαίους καὶ τὸ ἄλλο συμμαχικὸν μνήμη τῶν ἐπῶν ὧν ἐν καταλόγῳ πεποίηκεν Ὅμηρος ἐπὶ τῇ Ἀρκάδων ἀμαθίᾳ τῇ ἐς θάλασσαν. (8) ἡμέραις δὲ ὕστερον τῆς ναυμαχίας οὐ πολλαῖς Φιλοποίμην καὶ σὺν αὐτῷ λόχος φυλάξαντες νύκτα ἀσέληνον τὸ στρατόπεδον τῶν Λακεδαιμονίων κατεμπιπρᾶσιν ἐν Γυθίῳ. (9) ἐνταῦθα ἀπέλαβεν ἐν δυσχωρίαις Νάβις Φιλοποίμενά τε αὐτὸν καὶ ὅσοι περὶ αὐτὸν τῶν Ἀρκάδων ἦσαν· ἦσαν δὲ ἄλλως μὲν ἀγαθοὶ τὰ ἐς πόλεμον, ἀριθμὸν δὲ οὐ πολλοί. Φιλοποίμην δὲ τὴν τάξιν, ἣν τεταγμένους ἀπῆγεν ὀπίσω, ταύτην ὑπαλλάξας τὰ μάλιστα ἰσχυρὰ τῶν χωρίων πρὸς αὑτοῦ καὶ οὐ πρὸς τῶν πολεμίων ἐποίησεν εἶναι· κρατήσας δὲ τῇ μάχῃ Νάβιν καὶ τῶν Λακεδαιμονίων ἐν τῇ νυκτὶ καταφονεύσας πολλούς, δόξης ἔτι ἐς πλέον παρὰ τοῖς Ἕλλησιν ἤρθη. (10) μετὰ δὲ ταῦτα Νάβις μὲν ἐς εἰρημένον χρόνον σπονδὰς παρὰ Ῥωμαίων εὑράμενος τελευτᾷ, πρὶν οἱ τοῦ πολέμου τὰς ἀνοχὰς ἐξήκειν, ὑπὸ ἀνδρὸς Καλυδωνίου κατὰ δὴ συμμαχίας πρόφασιν ἥκοντος, πολεμίου δὲ τῷ ἔργῳ καὶ ἐπ´ αὐτὸ ἐσταλμένου τοῦτο ὑπὸ τῶν Αἰτωλῶν. [8,50] (1) Philopoimen par tous ces exploits acquit tant d'autorité parmi les Achéens, que maître de faire ce qu'il lui plaisait, il jugea à propos de changer les armes de l'infanterie. Alors qu'elle s'était servie jusqu'alors de piques fort courtes et de boucliers longs, mais fort légers à la façon des thyreoi (boucliers en forme de porte) des Celtes ou des gerra (boucliers en osier) des Perses, il lui fit prendre des cuirasses et des jambières, ainsi que des boucliers argiens et des longues lances. (2) Machanidas ayant accédé à la tyrannie à Sparte, et les Achéens étant obligés de reprendre les armes et de lui faire la guerre, ils élurent Philopoimen pour général. Les deux armées ne furent pas longtemps sans se rencontrer. Machanidas à la tête de son infanterie légère battit l'infanterie légère des Achéens, et la voyant en fuite il se mit à ses trousses. Mais Philopoimen avec sa phalange culbuta la phalange lacédémonienne, et le hasard lui ayant fait rencontrer Machanidas qui revenait de poursuivre les fuyards, il le tua; de sorte que par la mort du tyran les Lacédémoniens furent dédommagés de la perte de la bataille. (3) Peu de temps après comme les Argiens célébraient les jeux Néméens, et que Philopoimen assistait au concours des citharèdes, Pyladès de Mégalopolis, un des plus habiles en cet art, et qui avait déjà remporté le prix aux jeux Pythiques se mit à chanter un nome de Timothée de Milet, intitulé les Perses, et qui commence par ce vers: "Héros, qui rends aux Grecs l'aimable liberté". Tout le monde jeta les yeux sur Philopoimen, on battit des mains, et tous s'écrièrent que rien ne convenait mieux à ce grand homme. Semblable chose arriva, je le sais, à Olympie pour Thémistocle, où tous les assistants se levèrent pour lui faire honneur. (4) Cependant Philippe, fils de Démétrios et roi de Macédoine, celui-là même qui avait déjà empoisonné Aratos de Sicyone, envoya secrètement à Mégalopolis des assassins pour tuer Philopoimen; mais ces scélérats manquèrent leur coup, et Philippe ne s'en attira pas moins la haine et l'indignation de toute la Grèce. Ce fut environ à cette époque-là que les Thébains, après avoir défait les Mégaréens en rase campagne, assiégèrent Mégare. Ils étaient sur le point de donner l'assaut, lorsque les assiégés s'avisèrent de semer le bruit que Philopoimen arrivait à leur secours; au seul nom de Philopoimen les Thébains levèrent le siège. (5) D'un autre côté il s'éleva un nouveau tyran à Sparte; c'était Nabis, et les Messéniens furent les premiers peuples du Péloponnèse contre lesquels il tourna ses armes. Il les attaqua durant la nuit, lorsqu'ils s'y attendaient le moins, et se rendit maître de Messène à l'exception de la citadelle. Mais le lendemain Philopoimen étant arrivé avec des troupes, Nabis fut obligé de capituler et d'abandonner la ville. (6) Après cet événement Philopoimen voyant expiré son temps de commandement et d'autres généraux nommés à sa place, prit le parti de passer une seconde fois en Crète pour aller secourir les Gortyniens réduits à la dernière extrémité. Mais les Arcadiens mécontents de son départ le rappelèrent bientôt. Il revint donc et justement dans le temps que les Romains venaient de prendre les armes contre Nabis. (7) Comme il ne cherchait que l'occasion d'acquérir de la gloire il monta sur la flotte des Romains; mais en homme peu entendu dans la marine, il ne prit pas garde que la galère où il s'embarquait faisait eau de tous côtés. Les Romains et leurs alliés s'en étant aperçus, se souvinrent aussitôt du vers d'Homère où il est dit que les Arcadiens ne sont pas gens de mer. (8) Philopoimen quelques jours après son combat naval prit une troupe d'élite avec lui, et s'en alla par une nuit obscure brûler le camp des Lacédémoniens à Gythion. Nabis échappé du danger marcha droit à lui, espérant le forcer à combattre dans un lieu désavantageux. Philopoimen avait un fort petit nombre d'Arcadiens avec lui, mais c'étaient tous de bons guerriers. (9) Il fit semblant de fuir, et tout en fuyant il changea son ordre de bataille, jusqu'à ce qu'ayant gagné l'avantage du terrain il fit volte face, tomba sur Nabis, lui tua autant de monde que l'obscurité de la nuit le put permettre, et par cette action augmenta encore le renom qu'il avait parmi les Grecs. (10) Ensuite Nabis obtint des Romains une trêve; mais avant qu'elle fut expirée il perdit la vie. Un homme de Calydon sous prétexte de venir lui proposer une ligue avec les Étoliens, s'insinua dans ses bonnes grâces et le tua; aussi les Étoliens l'avaient-ils envoyé à ce dessein.


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Dernière mise à jour : 1/02/2007