[8,26] (1) Ἡραιεῦσι δὲ οἰκιστὴς μὲν γέγονεν Ἡραιεὺς ὁ Λυκάονος, κεῖται δὲ ἡ πόλις ἐν δεξιᾷ
τοῦ Ἀλφειοῦ, τὰ μὲν πολλὰ ἐν ἠρέμα προσάντει, τὰ δὲ καὶ ἐπ´ αὐτὸν καθήκει τὸν
Ἀλφειόν. δρόμοι τε παρὰ τῷ ποταμῷ πεποίηνται μυρσίναις καὶ ἄλλοις ἡμέροις
διακεκριμένοι δένδροις, καὶ τὰ λουτρὰ αὐτόθι, εἰσὶ δὲ καὶ Διονύσῳ ναοί· τὸν μὲν
καλοῦσιν αὐτῶν Πολίτην, τὸν δὲ Αὐξίτην, καὶ οἴκημά ἐστί σφισιν ἔνθα τῷ Διονύσῳ
τὰ ὄργια ἄγουσιν. (2) ἔστι καὶ ναὸς ἐν τῇ Ἡραίᾳ Πανὸς ἅτε τοῖς Ἀρκάσιν ἐπιχωρίου,
τῆς δὲ Ἥρας τοῦ ναοῦ καὶ ἄλλα ἐρείπια καὶ οἱ κίονες ἔτι ἐλείποντο· ἀθλητὰς δὲ
ὁπόσοι γεγόνασιν Ἀρκάσιν ὑπερῆρκε τῇ δόξῃ Δαμάρετος Ἡραιεύς, ὃς τὸν ὁπλίτην
δρόμον ἐνίκησεν ἐν Ὀλυμπίᾳ πρῶτος. (3) ἐς δὲ τὴν Ἠλείαν κατιὼν ἐξ Ἡραίας στάδια μέν
που πέντε καὶ δέκα ἀποσχὼν Ἡραίας διαβήσῃ τὸν Λάδωνα, ἀπὸ τούτου δὲ ἐς Ἐρύμανθον
ὅσον εἴκοσιν ἀφίξῃ σταδίοις. τῇ δὲ Ἡραίᾳ ὅροι πρὸς τὴν Ἠλείαν λόγῳ μὲν τῷ
Ἀρκάδων ἐστὶν ὁ Ἐρύμανθος, Ἠλεῖοι δὲ τὸν Κοροίβου τάφον φασὶ τὴν χώραν σφίσιν
ὁρίζειν. (4) ἡνίκα δὲ τὸν ἀγῶνα τὸν Ὀλυμπικὸν ἐκλιπόντα ἐπὶ χρόνον πολὺν ἀνενεώσατο
Ἴφιτος καὶ αὖθις ἐξ ἀρχῆς Ὀλύμπια ἤγαγον, τότε δρόμου σφίσιν ἆθλα ἐτέθη μόνον
καὶ ὁ Κόροιβος ἐνίκησε· καὶ ἔστιν ἐπίγραμμα ἐπὶ τῷ μνήματι ὡς Ὀλυμπίασιν ὁ
Κόροιβος ἐνίκησεν {καὶ} ἀνθρώπων πρῶτος καὶ ὅτι τῆς Ἠλείας ἐπὶ τῷ πέρατι ὁ τάφος
αὐτῷ πεποίηται. (5) ἔστι δὲ Ἀλίφηρα πόλισμα οὐ μέγα· ἐξελείφθη γὰρ ὑπὸ οἰκητόρων
πολλῶν ὑπὸ τὸν συνοικισμὸν τῶν Ἀρκάδων ἐς Μεγάλην πόλιν. ἐς τοῦτο οὖν τὸ πόλισμα
ἐρχόμενος ἐξ Ἡραίας τόν τε Ἀλφειὸν διαβήσῃ καὶ σταδίων μάλιστά που δέκα διελθὼν
πεδίον ἐπὶ ὄρος ἀφίξῃ καὶ αὖθις στάδια ὅσον τριάκοντα ἐς τὸ πόλισμα ἀναβήσῃ διὰ
τοῦ ὄρους. (6) Ἀλιφηρεῦσι δὲ τὸ μὲν ὄνομα τῇ πόλει γέγονεν ἀπὸ Ἀλιφήρου Λυκάονος
παιδός, ἱερὰ δὲ Ἀσκληπιοῦ τέ ἐστι καὶ Ἀθηνᾶς, ἣν θεῶν σέβονται μάλιστα, γενέσθαι
καὶ τραφῆναι παρὰ σφίσιν αὐτὴν λέγοντες· καὶ Διός τε ἱδρύσαντο Λεχεάτου βωμόν,
ἅτε ἐνταῦθα τὴν Ἀθηνᾶν τεκόντος, καὶ κρήνην καλοῦσι Τριτωνίδα, τὸν ἐπὶ τῷ ποταμῷ
τῷ Τρίτωνι οἰκειούμενοι λόγον. (7) τῆς δὲ Ἀθηνᾶς τὸ ἄγαλμα πεποίηται χαλκοῦ,
Ὑπατοδώρου {τε} ἔργον, θέας ἄξιον μεγέθους τε ἕνεκα καὶ ἐς τὴν τέχνην. ἄγουσι δὲ
καὶ πανήγυριν ὅτῳ δὴ θεῶν, δοκῶ δὲ σφᾶς ἄγειν τῇ Ἀθηνᾷ· ἐν ταύτῃ τῇ πανηγύρει
Μυάγρῳ προθύουσιν, ἐπευχόμενοί τε κατὰ τῶν ἱερείων τῷ ἥρωι καὶ ἐπικαλούμενοι τὸν
Μύαγρον· καί σφισι ταῦτα δράσασιν οὐδὲν ἔτι ἀνιαρόν εἰσιν αἱ μυῖαι. (8) κατὰ δὲ τὴν
ἐξ Ἡραίας ἄγουσαν ἐς Μεγάλην πόλιν εἰσὶ Μελαινεαί· ταύτας ᾤκισε μὲν Μελαινεὺς ὁ
Λυκάονος, ἔρημος δὲ ἦν ἐφ´ ἡμῶν, ὕδατι δὲ καταρρεῖται. Μελαινεῶν δὲ τεσσαράκοντά
ἐστιν ἀνωτέρω σταδίοις Βουφάγιον, καὶ ὁ ποταμὸς ἐνταῦθα ἔχει πηγὰς ὁ Βουφάγος
κατιὼν ἐς τὸν Ἀλφειόν· τοῦ Βουφάγου δὲ περὶ τὰς πηγὰς ὅροι πρὸς Μεγαλοπολίτας
Ἡραιεῦσίν εἰσιν.
| [8,26] (1) Héraia a eu pour fondateur Héraieus, fils de Lycaon; cette ville est bâtie à la droite de l'Alphée,
moitié sur la pente d'un coteau, moitié sur les bords du fleuve. On y voit le long de l'Alphée une
espèce de cours planté de myrtes et d'autres arbres, où les gens d'Héraia s'exercent à la course; ils ont
aussi de ce côté-là des bains publics et deux temples de Bacchus, dont ils nomment l'un Politès
(= Protecteur de la cité), l'autre Auxitès (= Qui fait croître),
(2) sans compter une chapelle où ils célèbrent les orgies en l'honneur du dieu. Pan a son temple dans
la ville; ce dieu est honoré des Arcadiens comme un dieu originaire de leur pays. Junon avait aussi
autrefois un temple à Héraia, mais on n'en voit plus que les ruines avec quelques colonnes qui sont
restées. Damarétos d'Héraia est de tous les athlètes que l'Arcadie a jamais eus, celui qui s'est acquis le
plus de gloire et de réputation; ce fut lui qui le premier aux jeux Olympiques parut à la course armée et
fut proclamé vainqueur.
(3) À quinze stades de la ville vous êtes sur les terres des Éléens et vous passez le Ladon. Vingt
autres stades au-delà vous trouvez l'Érymanthos; les Arcadiens disent que ce fleuve marque la
frontière entre Héraia et le territoire d'Élis; mais les gens d'Élis prétendent que c'est le tombeau
de Koroibos qui marque vraiment la limite de leur territoire.
(4) Lorsque Iphitos restaura les jeux Olympiques, abandonnés depuis longtemps, et que de nouveau
les fêtes Olympiques recommencèrent d'être célébrées, c'est uniquement pour la course que des prix
furent alors proposés et Koroibos fut le premier qui remporta la victoire. Son épitaphe fait foi de cet
événement, et nous apprend aussi qu'il fut enterré sur les confins de l'Élide; ce qui semble appuyer la
prétention des Éléens.
(5) D'Héraia vous allez à Aliphéra; c'est une petite ville qui fut abandonnée de la plupart de ses
habitants, lorsque les Arcadiens prirent la résolution du synécisme à Mégalopolis. En y allant
vous passez l'Alphée, et après avoir fait environ dix stades dans des plaines, vous arrivez à une
montagne, d'où vous descendez jusque dans la ville par un chemin qui peut avoir trente stades de
longueur.
(6) Aliphéra a pris son nom d'Aliphéros, fils de Lycaon. Ses temples sont au nombre de deux, dont l'un
est dédié à Esculape, l'autre à Minerve, déesse pour laquelle ces peuples ont une dévotion singulière,
persuadés qu'ils sont qu'elle est née chez eux et qu'elle y a été nourrie. C'est dans cette idée qu'ils ont
érigé un autel à Jupiter Léchéatès, parce que c'est là qu'il aurait mis au monde Minerve, et ils ont
donné le nom de Tritonis à une source à laquelle ils attribuent tout ce que l'on dit du fleuve Triton.
(7) La statue de Minerve, en bronze, est une oeuvre d'Hypatodoros qui mérite d'être vue tant pour sa
grandeur que pour sa beauté. Les gens d'Aliphéra célèbrent aussi une panégyrie en l'honneur d'une
des divinités, Minerve je crois. Lors de cette fête, ils font un sacrifice préalable à Myiagros (= celui
qui fait la chasse aux mouches), adressant leurs voeux à ce héros et l'invoquant par son nom:
avec cette précaution ils ne sont jamais incommodés par les mouches durant leurs sacrifices.
(8) Sur le chemin qui va d'Héraia à Mégalopolis on trouve Mélainai, ville autrefois bâtie par Mélaineus,
fils de Lycaon, mais aujourd'hui ce n'est plus qu'un village désert et inondé en tout temps.
Quarante stades au-dessus de Mélainai vous voyez un lieu nommé Bouphagion, où prend sa source
la rivière Bouphagos; c'est une rivière qui se jette dans l'Alphée, et dans la zone de ses sources, les gens
d'Héraia ont leur frontière avec Mégalopolis.
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