[5,4] λέγεται δὲ καὶ ἄλλο ἐπὶ τῷ Ὀξύλῳ τοιόνδε, ὡς τοὺς παῖδας ὑποπτεύσειε τοῦ
Ἀριστομάχου, μὴ τὴν Ἠλείαν τε ἰδόντες ἀγαθὴν οὖσαν καὶ ἐξειργασμένην διὰ
πάσης οὐκ ἐθελήσωσιν ἔτι αὐτῷ διδόναι τὴν γῆν, καὶ τοῦδε ἕνεκα διὰ τῶν
Ἀρκάδων καὶ οὐ διὰ τῆς Ἠλείας τοῖς Δωριεῦσιν ἡγήσατο. Ὀξύλῳ δὲ σπεύσαντι
ἀμαχεὶ λαβεῖν τὴν Ἠλείων ἀρχὴν Δῖος οὐκ εἶκε, πρόκλησιν δὲ ἐποιεῖτο μὴ σφᾶς
παρασκευῇ τῇ πάσῃ διακινδυνεῦσαι, προκριθῆναι δὲ ἀφ' ἑκατέρων στρατιώτην
ἕνα ἐς τὴν μάχην: (2) καί πως συνήρεσε ταῦτα ἀμφοτέροις, οἱ δὲ ἐς τὸ ἔργον
προταχθέντες Δέγμενός τε Ἠλεῖος ἦν τοξότης καὶ παρὰ τῶν Αἰτωλῶν
Πυραίχμης σφενδόνην δεδιδαγμένος. κρατήσαντος δὲ τοῦ Πυραίχμου τήν τε
βασιλείαν ἔσχεν Ὄξυλος καὶ Ἐπειοὺς τοὺς ἀρχαίους τὰ μὲν ἄλλα εἴασεν ἐπὶ τοῖς
αὑτῶν μένειν, συνοίκους δέ σφισι τοὺς Αἰτωλοὺς ἐπὶ ἀναδασμῷ τῆς χώρας
ἐπεισήγαγε. καὶ Δίῳ τε ἀπένειμε γέρα καὶ ἥρωσι τοῖς τε ἄλλοις κατὰ τὰ ἀρχαῖα
ἐφύλαξε τὰς τιμὰς καὶ Αὐγέᾳ τὰ ἐς τὸν ἐναγισμὸν ἔτι καὶ ἐς ἡμᾶς αὐτῷ
καθεστηκότα. (3) λέγεται δὲ ὡς καὶ τοὺς ἀνθρώπους ἐκ τῶν κωμῶν, ὅσοι τοῦ
τείχους οὐ πολὺ ἀφεστήκεσαν, κατελθεῖν ἔπεισεν ἐς τὴν πόλιν καὶ πλήθει τε
οἰκητόρων (καὶ) μείζονα καὶ εὐδαιμονεστέραν ἐς τὰ ἄλλα ἀπέφηνε τὴν Ἦλιν.
ἀφίκετο δὲ αὐτῷ καὶ ἐκ Δελφῶν χρησμός, τὸν Πελοπίδην ἐπάγεσθαι
συνοικιστήν: Ὄξυλος δὲ τὴν ζήτησιν ἐποιεῖτο σπουδῇ καὶ ἀναζητῶν εὗρεν
Ἀγώριον τὸν Δαμασίου τοῦ Πενθίλου τοῦ Ὀρέστου, καὶ αὐτόν τε ἐξ Ἑλίκης τῆς
Ἀχαιῶν καὶ σὺν τῷ Ἀγωρίῳ μοῖραν τῶν Ἀχαιῶν ἐπηγάγετο οὐ πολλήν. (4) τῷ δὲ
Ὀξύλῳ Πιερίαν μὲν τῇ γυναικὶ ὄνομα εἶναι λέγουσι, πέρα δὲ τὰ ἐς αὐτὴν οὐ
μνημονεύουσιν. Ὀξύλου δὲ γενέσθαι παῖδάς φασιν Αἰτωλὸν καὶ Λαί̈αν:
προαποθανόντος δὲ Αἰτωλοῦ θάπτουσιν αὐτὸν οἱ γονεῖς ἐν αὐτῇ ποιησάμενοι τῇ
πύλῃ τὸ μνῆμα, ἥτις ἐπ' Ὀλυμπίαν καὶ τὸ ἱερὸν ἄγει τοῦ Διός: ἔθαψαν δὲ αὐτὸν
οὕτω κατὰ μαντείαν, ὡς μήτε ἐκτὸς τῆς πόλεως μήτε ἐντὸς γένοιτο ὁ νεκρός.
ἐναγίζει δὲ ὁ γυμνασίαρχος ἔτι καὶ ἐς ἐμὲ καθ' ἕκαστον ἔτος τῷ Αἰτωλῷ.
(5) μετὰ δὲ Ὄξυλον Λαί̈ας ἔσχεν ὁ Ὀξύλου τὴν ἀρχήν. οὐ μὴν τούς γε
ἀπογόνους αὐτοῦ βασιλεύοντας εὕρισκον, καὶ σφᾶς ἐπιστάμενος ὅμως παρίημι:
οὐ γάρ τί μοι καταβῆναι τὸν λόγον ἠθέλησα ἐς ἄνδρας ἰδιώτας. χρόνῳ δὲ
ὕστερον Ἴφιτος, γένος μὲν ὢν ἀπὸ Ὀξύλου, ἡλικίαν δὲ κατὰ Λυκοῦργον τὸν
γράψαντα Λακεδαιμονίοις τοὺς νόμους, τὸν ἀγῶνα διέθηκεν ἐν Ὀλυμπίᾳ
πανήγυρίν τε Ὀλυμπικὴν αὖθις ἐξ ἀρχῆς καὶ ἐκεχειρίαν κατεστήσατο, ἐκλιπόντα
ἐπὶ χρόνον ὁπόσος δὴ οὗτος ἦν: αἰτίαν δὲ δι' ἥντινα ἐξέλιπε τὰ Ὀλύμπια, ἐν τοῖς
ἔχουσιν ἐς Ὀλυμπίαν τοῦ λόγου δηλώσω. (6) τῷ δὲ Ἰφίτῳ, φθειρομένης τότε δὴ
μάλιστα τῆς Ἑλλάδος ὑπὸ ἐμφυλίων στάσεων καὶ ὑπὸ νόσου λοιμώδους,
ἐπῆλθεν αἰτῆσαι τὸν ἐν Δελφοῖς θεὸν λύσιν τῶν κακῶν: καί οἱ προσταχθῆναί
φασιν ὑπὸ τῆς Πυθίας ὡς αὐτόν τε Ἴφιτον δέοι καὶ Ἠλείους τὸν Ὀλυμπικὸν
ἀγῶνα ἀνανεώσασθαι. ἔπεισε δὲ Ἠλείους Ἴφιτος καὶ Ἡρακλεῖ θύειν, τὸ πρὸ
τούτου πολέμιόν σφισιν Ἡρακλέα εἶναι νομίζοντας. τὸν δὲ Ἴφιτον τὸ ἐπίγραμμα
τὸ ἐν Ὀλυμπίᾳ φησὶν Αἴμονος παῖδα εἶναι, Ἑλλήνων δὲ οἱ πολλοὶ Πραξωνίδου
καὶ οὐχ Αἴμονος εἶναί φασι: τὰ δὲ Ἠλείων γράμματα ἀρχαῖα ἐς πατέρα
ὁμώνυμον ἀνῆγε τὸν Ἴφιτον.
(7) Ἠλείοις δὲ μέτεστι μὲν πολέμου τοῦ πρὸς Ἰλίῳ, μέτεστι δὲ καὶ ἔργων κατὰ τὴν
Μήδων ἐς τὴν Ἑλλάδα ἔφοδον. ὑπερβάντων δὲ ὅσοι σφίσιν ἐγένοντο κίνδυνοι
πρὸς Πισαίους τε καὶ Ἀρκάδας ὑπὲρ τῆς διαθέσεως τοῦ ἀγῶνος τοῦ ἐν Ὀλυμπίᾳ,
συνέβαλον μὲν Λακεδαιμονίοις ἀκουσίως ἐς τὴν Ἀθηναίων, συνέστησαν δὲ μετὰ
οὐ πολὺν χρόνον ἐπὶ Λακεδαιμονίους Μαντινεῦσιν ὁμοῦ καὶ Ἀργείοις,
ἐπαγόμενοι καὶ τὸ Ἀττικὸν ἐς τὴν συμμαχίαν. (8) κατὰ δὲ τὴν Ἄγιδος
ἐπιστρατείαν ἐς τὴν γῆν καὶ τὴν προδοσίαν τὴν Ξενίου μάχῃ μὲν περὶ Ὀλυμπίαν
νικῶσιν οἱ Ἠλεῖοι καὶ τροπὴν ἐργασάμενοι τῶν Λακεδαιμονίων ἐκ τοῦ περιβόλου
σφᾶς ἐξήλασαν τοῦ ἱεροῦ: χρόνῳ δὲ ὕστερον ἐπαύθη σφίσιν ὁ πόλεμος κατὰ τὰς
συνθήκας ἃς ἐγὼ πρότερον ἔτι ἐν τῷ λόγῳ τῷ ἐς Λακεδαιμονίους ἐδήλωσα.
(9) Φιλίππου δὲ τοῦ Ἀμύντου οὐκ ἐθέλοντος ἀποσχέσθαι τῆς Ἑλλάδος,
προσεχώρησαν μὲν ἐς τὴν συμμαχίαν τῶν Μακεδόνων οἱ Ἠλεῖοι στάσει
κακωθέντες ὑπὸ ἀλλήλων, μαχεσθῆναι δὲ οὐχ ὑπέμειναν τοῖς Ἕλλησιν ἐναντία
ἐν Χαιρωνείᾳ: τῆς δὲ ἐφόδου Φιλίππῳ τῆς ἐπὶ Λακεδαιμονίους μετέσχον κατὰ
ἔχθος ἐς αὐτοὺς τὸ ἀρχαῖον, ἀποθανόντος δὲ Ἀλεξάνδρου Μακεδόσι καὶ
Ἀντιπάτρῳ μετὰ Ἑλλήνων ἐπολέμησαν.
| [5,4] CHAPITRE IV.
Quelques-uns ont dit qu'Oxylus appréhenda
que les fils d'Aristomaque, s'ils voyaient une fois
l'Elide, qui est un beau et bon pays, ne voulussent
la garder, et que par cette raison il mena
les Doriens au Péloponnèse, non par 1'Elide,
mais par l'Arcadie. Quoi qu'il en soit, lorsqu'il
crut s'en rendre maître sans combat, il se trompa ;
car Dius, qui en était le possesseur, ne jugea
pas à propos de la lui abandonner. Cependant, au
lieu d'exposer toutes leurs forces au risque d'une
bataille, ils convinrent de choisir un Etolien et
un Eléen, qui, par un combat singulier terminassent
la querelle des deux princes. Leur résolution
ayant été approuvée, Degménus, archer, fut
choisi de la part des Eléens, et Pyrechmès, frondeur,
de la part des Etoliens. Pyrechmès remporta
la victoire, et aussitôt Oxylus fut reconnu
pour roi. Il épargna les anciens Epéens, qui en
furent quittes pour recevoir les Etoliens, et pour
partager leurs terres avec eux. Ensuite il rendit
à Jupiter le culte prescrit par les lois, même
à tous les héros du pays, de qui la mémoire
était en vénération, et particulièrement à Augée,
en l'honneur de qui il institua des cérémonies
qui se pratiquent encore aujourd'hui. On dit
qu'ayant attiré dans sa capitale une grande quantité
d'hommes qui demeuraient dans les villages
circonvoisins, il agrandit Elis à proportion, et
en fit une ville très florissante et très peuplée. Un
jour qu'il consultait l'oracle de Delphes, le dieu
lui ordonna de choisir un descendant de Pélops,
et de l'associer à l'empire. Oxylus, après y avoir
bien pensé, jeta les yeux sur Agorius, fils de
Damosius, petit-fils de Penthile, et arrière-petit-fils
d'Oreste : il le fit venir d'Hélice, ville d'Achaïe,
avec un petit nombre d'Achéens choisis, et lui
donna part aux affaires du gouvernement. La
femme d'Oxylus se nommait, dit-on, Piéria; c'est
tout ce que l'on en sait. Il en eut deux fils,
Etolus et Laïas. Etolus mourut jeune, et fut
inhumé sous la porte de la ville par où l'on sort
pour aller au temple de Jupiter à Olympie ; on
lui éleva un tombeau en cet endroit, à cause d'un
oracle qui avait ordonné qu'on ne l'enterrât ni au-dedans
ni au-dehors de la ville. On fait encore tous
les ans son anniversaire dans le lieu d'exercice,
et c'est le préfet du lieu qui en a soin. Oxylus
étant mort, la couronne passa à son fils Laïas. Pour
celui-ci, je ne vois pas que ses enfants lui aient
succédé; ainsi je le passe sous silence, parce que cet
endroit de ma narration ne regarde pas encore les
personnes privées.
Dans la suite, Iphitus, un des descendants d'Oxylus,
et contemporain de Lycurgue, qui a donné
des lois aux Lacédémoniens, rétablit les jeux
olympiques, et indiqua des jours d'assemblée avec une
espèce de foire franche pour la célébration de ces
jeux ; car tout cela avait été interrompu : j'en
dirai la raison lorsque j'en serai au détail de ce
qui concerne Olympie. La Grèce gémissait, alors
déchirée par des guerres intestines, et désolée en
même temps par la peste. Iphitus alla à Delphes pour
consulter l'oracle sur des maux si pressants. Il lui
fut répondu par la Pythie que le renouvellement
des jeux olympiques serait le salut de la Grèce;
qu'il y travaillât donc lui et les Eléens. Aussitôt
Iphitus ordonna un sacrifice à Hercule, pour
apaiser ce dieu, que les Eléens croyaient leur être
contraire. Si l'on s'en rapporte à une inscription
qui est à Olympie, Iphitus était fils d'Hémon ;
mais la plupart des Grecs l'ont cru fils de
Proxonidas, à la réserve des Eléens, qui par d'anciens
monuments, prétendent prouver que son père portait
le même nom que lui.
Quant aux Eléens, ils allèrent à la guerre de
Troye, et contribuèrent ensuite à chasser les
Perses qui avaient fait une invasion dans la Grèce.
Je ne rapporte point ici toutes les guerres qu'ils
eurent avec les Arcadiens et avec Pise, au sujet
des jeux olympiques, dont ils voulaient toujours
avoir la direction. Je dirai seulement qu'obligés
de suivre le parti des Lacédémoniens, ils firent
avec eux une irruption dans l'Attique ; mais peu
de temps après, s'étant ligués avec les Athéniens,
les Argiens et ceux de Mantinée, ils se déclarèrent
contre Sparte ; et Agis étant entré avec une
armée dans l'Elide, par la trahison de Xénias,
ils remportèrent sur lui une grande victoire,
auprès d'Olympie, dissipèrent son armée, et
chassèrent de l'enceinte du temple bon nombre de
Lacédémoniens qui s'y étaient refugiés; ensuite
ils firent la paix aux conditions que j'ai dites,
lorsque j'ai traité des affaires de Lacédémone. Durant
les troubles que Philippe ne cessa de causer à
la Grèce, les Eléens, qui pour lors étaient fort
affaiblis par leur propre division, ne purent
s’empêcher de se joindre aux Macédoniens; cependant
ils ne voulurent jamais combattre contre les Grecs,
à la bataille de Chéronée ; ils agirent seulement de
concert avec Philippe, lorsqu'il attaqua les
Lacédémoniens, en quoi ils ne firent que suivre la
haine invétérée qu'ils avaient contre Sparte ; mais
après la mort d'Alexandre ils se réunirent avec
les Grecs, contre Antipater et contre les Macédoniens.
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