[5,26] Μεσσηνίων δὲ τῶν Δωριέων οἱ Ναύπακτόν ποτε
παρὰ Ἀθηναίων λαβόντες ἄγαλμα ἐν Ὀλυμπίᾳ Νίκης
ἐπὶ τῷ κίονι ἀνέθεσαν· τοῦτό ἐστιν ἔργον μὲν Μενδαίου
Παιωνίου, πεποίηται δὲ ἀπὸ ἀνδρῶν πολεμίων,
ὅτε Ἀκαρνᾶσι καὶ Οἰνιάδαις ἐμοὶ δοκεῖν ἐπολέμησαν.
Μεσσήνιοι δὲ αὐτοὶ λέγουσι τὸ ἀνάθημά σφισιν
ἀπὸ τοῦ ἔργου τοῦ ἐν τῇ Σφακτηρίᾳ νήσῳ μετὰ Ἀθηναίων
πραχθέντος εἶναι, καὶ οὐκ ἐπιγράψαι τὸ ὄνομα
τῶν πολεμίων σφᾶς τῷ ἀπὸ Λακεδαιμονίων δείματι,
ἐπεὶ Οἰνιαδῶν γε καὶ Ἀκαρνάνων οὐδένα ἔχειν φόβον.
τὰ δὲ ἀναθήματα Μικύθου πολλά τε ἀριθμὸν καὶ
οὐκ ἐφεξῆς ὄντα εὕρισκον, ἀλλὰ Ἰφίτου μὲν τοῦ Ἠλείου
καὶ Ἐκεχειρίας στεφανούσης τὸν Ἴφιτον, τούτων μὲν
τῶν εἰκόνων ἔχεται τοσάδε ἀναθήματα τῶν Μικύθου,
Ἀμφιτρίτη καὶ Ποσειδῶν τε καὶ Ἑστία· Γλαῦκος δὲ
ὁ ποιήσας ἐστὶν Ἀργεῖος. παρὰ δὲ τοῦ ναοῦ τοῦ μεγάλου
τὴν ἐν ἀριστερᾷ πλευρὰν ἀνέθηκεν ἄλλα, Κόρην
τὴν Δήμητρος καὶ Ἀφροδίτην Γανυμήδην τε καὶ Ἄρτεμιν,
ποιητῶν δὲ Ὅμηρον καὶ Ἡσίοδον, καὶ θεοὺς
αὖθις Ἀσκληπιὸν καὶ Ὑγείαν. Ἀγών τε ἐν τοῖς ἀναθήμασίν
ἐστι τοῖς Μικύθου φέρων ἁλτῆρας, οἱ δὲ ἁλτῆρες
οὗτοι παρέχονται σχῆμα τοιόνδε· κύκλου παραμηκεστέρου
καὶ οὐκ ἐς τὸ ἀκριβέστατον περιφεροῦς
εἰσιν ἥμισυ, πεποίηται δὲ ὡς καὶ τοὺς δακτύλους τῶν
χειρῶν διιέναι καθάπερ δι´ ὀχάνων ἀσπίδος. τούτων
μὲν δὴ σχῆμά ἐστι τὸ εἰρημένον· παρὰ δὲ τοῦ Ἀγῶνος
τὴν εἰκόνα Διόνυσος καὶ ὁ Θρᾷξ ἐστιν Ὀρφεὺς καὶ
ἄγαλμα Διός, οὗ δὴ καὶ ὀλίγῳ πρότερον ἐπεμνήσθην.
ταῦτα ἔργα ἐστὶν Ἀργείου Διονυσίου· τεθῆναι δὲ
ὑπὸ τοῦ Μικύθου καὶ ἄλλα ὁμοῦ τούτοις λέγουσι,
Νέρωνα δὲ ἀφελέσθαι φασὶ καὶ ταῦτα. τοῖς δὲ ἐργασαμένοις
αὐτά, γένος οὖσιν Ἀργείοις, Διονυσίῳ τε καὶ
Γλαύκῳ, διδάσκαλόν σφισιν οὐδένα ἐπιλέγουσιν· ἡλικίαν
δὲ αὐτῶν ὁ τὰ ἔργα ἐς Ὀλυμπίαν ἀναθεὶς ἐπιδείκνυσιν
ὁ Μίκυθος. τὸν γὰρ δὴ Μίκυθον τοῦτον
Ἡρόδοτος ἔφη ἐν τοῖς λόγοις, ὡς Ἀναξίλα τοῦ ἐν
Ῥηγίῳ τυραννήσαντος γενόμενος δοῦλος καὶ ταμίας
τῶν Ἀναξίλα χρημάτων ὕστερον τούτων ἀπιὼν οἴχοιτο
ἐς Τεγέαν τελευτήσαντος Ἀναξίλα. τὰ δὲ ἐπὶ τοῖς ἀναθήμασιν
ἐπιγράμματα καὶ πατέρα Μικύθῳ Χοῖρον καὶ
Ἑλληνίδας αὐτῷ πόλεις Ῥήγιόν τε πατρίδα καὶ τὴν
ἐπὶ τῷ πορθμῷ Μεσσήνην δίδωσιν· οἰκεῖν δὲ τὰ μὲν
ἐπιγράμματα ἐν Τεγέᾳ φησιν αὐτόν, τὰ δὲ ἀναθήματα
ἀνέθηκεν ἐς Ὀλυμπίαν εὐχήν τινα ἐκτελῶν ἐπὶ σωτηρίᾳ
παιδὸς νοσήσαντος νόσον φθινάδα.
πλησίον δὲ τῶν μειζόνων ἀναθημάτων Μικύθου,
τέχνης δὲ τοῦ Ἀργείου Γλαύκου, Ἀθηνᾶς ἄγαλμα ἕστηκε
κράνος ἐπικειμένη καὶ αἰγίδα ἐνδεδυκυῖα· Νικόδαμος
μὲν εἰργάσατο ὁ Μαινάλιος, Ἠλείων δέ ἐστιν ἀνάθημα.
παρὰ δὲ τὴν Ἀθηνᾶν πεποίηται Νίκη· ταύτην Μαντινεῖς
ἀνέθεσαν, τὸν πόλεμον δὲ οὐ δηλοῦσιν ἐν τῷ
ἐπιγράμματι· Κάλαμις δὲ οὐκ ἔχουσαν πτερὰ ποιῆσαι
λέγεται ἀπομιμούμενος τὸ Ἀθήνῃσι τῆς Ἀπτέρου καλουμένης
ξόανον. πρὸς δὲ τοῖς ἐλάσσοσιν ἀναθήμασι τοῦ
Μικύθου, ποιηθεῖσι δὲ ὑπὸ Διονυσίου, πρὸς τούτοις
Ἡρακλέους ἐστὶ τῶν ἔργων τὸ ἐς τὸν λέοντα τὸν ἐν
Νεμέᾳ καὶ ὕδραν τε καὶ ἐς τὸν κύνα τοῦ Ἅιδου καὶ
τὸν ἐπὶ Ἐρυμάνθῳ ποταμῷ κάπρον· ἐκόμισαν δὲ αὐτὰ
ἐς Ὀλυμπίαν Ἡρακλεῶται Μαριανδυνῶν ὁμόρων βαρβάρων
καταδραμόντες τὴν χώραν. ἡ δὲ Ἡράκλεια πεπόλισται
μὲν ἐπὶ Εὐξείνῳ πόντῳ, ἀπῳκίσθη δὲ ἐκ Μεγάρων·
μετέσχον δὲ καὶ Βοιωτῶν Ταναγραῖοι τοῦ οἰκισμοῦ.
| [5,26] CHAPITRE XXVI.
Vous verrezencore une statue de la Victoire
posée sur une colonne ; elle est de la
façon de Péonius de Mende: c'est un monument
de ces Messéniens descendus des Doriens,
qui reçurent Naupacte de la libéralité d'Athènes.
Je le crois fait des dépouilles remportées sur les
Acarnaniens et les Oeniades mais si l'on s'en rapporte
aux Messéniens, c'est le tribut qu'ils payèrent
à Jupiter après la victoire par eux remportée dans
l'Isle Sphactérie ; et la preuve qu'ils en donnent
c'est que s'il s'était agi des Acarnaniens et des
Œniades, ils n'auraient pas hésité à marquer le
nom de ces peuples, sans craindre de les offenser;
au lieu que s'agissant d'ennemis tels que les Lacédémoniens,
ils ont voulu les ménager, et ont
mieux aimé ne point mettre d'inscription à la statue.
Enparcourant le bois sacré, j'y ai trouvé des
présents de Smicythus, épars de tous côtés : mais
après la statue d'Iphitus et celle d'Ecéchiria,
qui de sa main couronne ce héros, vous voyez
de suite plusieurs statues données par ce même
Smicythus, une Amphytrite, un Neptune, une
Vesta, tous ouvrages de Glaucus d'Argos ; et sur
la gauche du grand temple, une Proserpine, une
Vénus, un Ganymède, une Diane, Homère et
Hésiode; l'élite des poètes, ensuite un Esculape
et une Hygeia; enfin le dieu Agon que vous
reconnaissez à deux contre-poids d'athlètes qu'il
porte entre ses mains. Ces contre-poids sont
faits en manière de demi-cercle, non parfaitement
rond, mais un peu ovale, et au défaut du
cercle il a un endroit par où l'on passe les
doigts comme entre les courroies d'un bouclier.
Après le dieu Agon, est un Bacchus, un Orphée,
et ce Jupiter dont j'ai déjà parlé. Toutes ces statues
sont de Denys d'Argos. On prétend que Smicythus
en avait donné plusieurs autres, que Néron
a enlevées. On ne dit point de quelle école étaient
ces deux statuaires d'Argos, Dionysius et Glaucus :
pour le temps où ils ont vécu, on en peut
juger par le temps du pieux et riche personnage
qui les a employés : car Hérodote nous apprend
que Smicythus fut premièrement domestique
d'Anaxilas, tyran de Rhegium; qu'ensuite
il devint son intendant, et qu'après la mort de
son maître, il se retira à Tégée. On voit, par
plusieurs inscriptions, qu'il était fils de Choerus,
qu'il naquit à Rhegium, et que Messine, sur le
détroit, fut le lieu de son domicile : par d'autres,
on voit qu'il demeurait à Tégée. La plupart de
ses riches présents n'étaient que l'accomplissement
d'un voeu qu'il avait fait à Jupiter pour obtenir
la guérison de son fils, malade de phtisie. Les
dons qu'il a faits, sont de deux espèces, les uns
plus considérables, de la façon de Glaucus d'Argos,
les autres moins, de la main de Denys. Auprès
des premiers, on a placé une Minerve qui
a son casque et son égide. Cette statue est une
offrande des Eléens, et c'est Nicodamus de Ménale
qui l'a faite. A côté de Minerve est une Victoire
donnée par ceux de Mantinée, après une
guerre dont le succès fut heureux : l'inscription
ne dit point quelle guerre c'était. Cette Victoire
passe pour être de Calamis, qui ne lui a point
donné d'ailes, ayant pris pour modèle celle qui
est à Athènes et qui n'est point ailée. Auprès des
seconds, on voit une partie des travaux d'Hercule,
son combat contre le lion néméen, et contre
l'hydre, son entreprise sur le cerbère, et sa victoire
sur le sanglier qui infestait les bords du
fleuve Erymanthe. Tontes ces statues d'Hercule
furent données par les Héracléotes, après qu'ils
eurent ravagé le pays des Mariandyniens, qui
étaient des barbares limitrophes. Héraclée est une
ville sur le Pont-Euxin, bâtie par une peuplade
de Mégaréens et de Tanagréens, qui vint s'établir
la. Vis-à-vis de ces dernières statues, vous en
voyez un grand nombre d'autres qui se suivent ;
elles sont au midi et tout contre le temple de Pélops.
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