[5,2] τῷ δὲ Ἡρακλεῖ πρὸς τὸν Αὐγέαν πολεμοῦντι οὐδὲν ὑπῆρχεν ἀποδείκνυσθαι
λαμπρόν: ἅτε γὰρ καὶ τόλμῃ καὶ ταῖς ἡλικίαις τοῦ Ἄκτορος τῶν παίδων
ἀκμαζόντων, ἐτρέπετο ὑπ' αὐτῶν ἀεὶ τὸ συμμαχικὸν τοῦ Ἡρακλέους, ἐς ὃ
Ἰσθμικὰς σπονδὰς Κορινθίων ἐπαγγειλάντων καὶ θεωρῶν ἐς τὸν ἀγῶνα
ἐρχομένων τῶν υἱῶν τοῦ Ἄκτορος ἀπέκτεινε σφᾶς λοχήσας ὁ Ἡρακλῆς ἐν
Κλεωναῖς. ἀφανοῦς δὲ ὄντος τοῦ εἰργασμένου τὸν φόνον μάλιστα ἐποιεῖτο ἡ
Μολίνη σπουδὴν τῶν παίδων τὸν αὐτόχειρα ἐξευρεῖν. (2) ὡς δὲ ἔμαθεν, ἐνταῦθα
οἱ Ἠλεῖοι δίκας τοῦ φόνου παρὰ Ἀργείων ἀπῄτουν: τηνικαῦτα γὰρ ἔτυχεν
Ἡρακλῆς ἐν Τίρυνθι οἰκῶν. μὴ διδόντων δέ σφισι δίκας τῶν Ἀργείων, οἱ δὲ
δεύτερα ἐνέκειντο Κορινθίοις ἔκσπονδον τὸ Ἀργολικὸν πᾶν τοῦ ἀγῶνος
γενέσθαι τοῦ Ἰσθμικοῦ. ὡς δὲ ἡμάρτανον καὶ τούτου, Μολίνην θέσθαι φασὶν ἐπὶ
τοῖς πολίταις κατάρας, ἢν Ἰσθμίων μὴ θέλωσιν εἴργεσθαι. φυλάσσουσι δὲ τῆς
Μολίνης καὶ ἐς τόδε ἔτι τὰς κατάρας, καὶ ὅσοι τὰ σώματα ἀσκοῦσιν Ἠλείων, οὔ
σφισιν ἐς τὸν ἀγῶνα ἐσελθεῖν καθέστηκε τὸν Ἰσθμικόν. (3) διάφοροι δὲ τῷ
εἰρημένῳ δύο εἰσὶν ἄλλοι λόγοι. τούτων δὲ ὁ μὲν Κύψελον τὸν τυραννήσαντα
Κορινθίων φησὶν ἄγαλμα ἀναθεῖναι τῷ Διὶ χρυσοῦν ἐς Ὀλυμπίαν,
προαποθανόντος δὲ τοῦ Κυψέλου πρὶν ἐπὶ τῷ ἀναθήματι τὸ ὄνομα ἐπιγράψαι τὸ
αὑτοῦ, τοὺς Κορινθίους παρὰ Ἠλείων αἰτεῖν δοῦναί σφισιν ἐπιγράψαι δημοσίᾳ
τὴν πόλιν ἐπὶ τῷ ἀναθήματι, οὐ τυχόντας δὲ ὀργῇ τε ἐς τοὺς Ἠλείους χρῆσθαι
καὶ προειπεῖν σφισιν Ἰσθμίων εἴργεσθαι. πῶς ἂν οὖν Κορινθίοις αὐτοῖς τοῦ
ἀγῶνος μετῆν τοῦ ἐν Ὀλυμπίᾳ, εἰ δὴ ἄκοντάς γε Ἠλείους ἀπὸ τῶν Ἰσθμίων
εἶργον; (4) ὁ δὲ ἕτερος ἔχει τῶν λόγων Προλάῳ παῖδας ἀνδρὶ παρὰ Ἠλείοις
δοκίμῳ καὶ τῇ γυναικὶ αὐτοῦ Λυσίππῃ Φίλανθον καὶ Λάμπον γενέσθαι: τούτους
ἐπὶ τὸν ἀγῶνα ἐλθόντας τῶν Ἰσθμίων παγκρατιάσοντας ἐν παισί, τὸν δὲ αὐτῶν
παλαίσοντα, ὑπὸ τῶν ἀνταγωνιστῶν, πρὶν ἢ ἐς τὸν ἀγῶνα ἐσελθεῖν,
ἀποπνιγῆναι σφᾶς ἢ καὶ ἄλλῳ τῷ τρόπῳ διαχρησθῆναι: καὶ οὕτω τὰς ἐπὶ τοῖς
Ἠλείοις, ἢν Ἰσθμίων μὴ ἑκόντες εἴργωνται, Λυσίππης ἀρὰς εἶναι. δείκνυται δὲ
καὶ ὅδε εὐήθης ὢν ὁ λόγος. (5) Τίμωνι γὰρ ἀνδρὶ Ἠλείῳ γεγόνασι πεντάθλου
νῖκαι τῶν ἐν Ἕλλησιν ἀγώνων, καί οἱ καὶ εἰκών ἐστιν ἐν Ὀλυμπίᾳ καὶ ἐλεγεῖον,
στεφάνους τε ὁπόσους ἀνείλετο ὁ Τίμων λέγον καὶ δὴ καὶ αἰτίαν δι' ἥντινα
Ἰσθμικῆς οὐ μέτεστιν αὐτῷ νίκης: καὶ ἔχει τὰ ἐς τοῦτο τὸ ἐλεγεῖον:
Σισυφίαν δὲ μολεῖν χθόν' ἐκώλυεν ἀνέρα νείκη
ἀμφὶ Μολιονιδᾶν οὐλομένῳ θανάτῳ. τάδε μὲν ἡμῖν ἐς τοσοῦτο ἐξητάσθω.
| [5,2] CHAPITRE II.
HERCULE ayant déclaré la guerre à Augée, ne
put exécuter aucune entreprise considérable,
parce que les fils d'Actor, qui étaient à la fleur de
leur âge et pleins de courage, rendaient tous ses
desseins inutiles. Environ ce temps-là, les Corinthiens
indiquèrent leurs jeux isthmiques avec promesse de
sûreté pour tous ceux qui voudraient y assister;
les fils d'Actor se mirent en chemin pour
s'y rendre : Hercule, qui en fut averti, alla les
attendre auprès de Cléone, et leur dressa une
embuscade où ils périrent. Leur mort fut bientôt
sue, mais l'auteur en était ignoré; Molione, leur
mère, fit tant qu'elle le découvrit. Aussitôt les
Eléens envoyèrent prier les Argiens d'en faire
justice; ils s'adressaient aux Argiens, parce qu'Hercule
demeurait alors à Tirynte. Ceux-ci ayant
laissé le crime impuni, Ies Eléens supplièrent les
Corinthiens d'interdire les jeux isthmiques à tous
les Argiens, pour les punir de ce qu'ils protégeaient
un criminel qui en avait violé les franchises
et les privilèges. Mais les Corinthiens n'ayant
pas eu plus d'égards à leurs prières, on dit que
Molione frappa de sa malédiction tous ceux de
ses citoyens, qui à l'avenir oseraient assister aux
jeux isthmiques, et la crainte d'encourir cette
malédiction, eut tant d'empire sur l'esprit des
Eléens, qu'encore à présent ceux d'entr'eux qui
s'exercent pour disputer le prix aux jeux de la
Grèce, s'abstiennent des jeux isthmiques. Cependant
on attribue cette espèce d'interdit à deux
autres causes; car, selon quelques auteurs, Cypselus,
tyran de Corinthe, ayant dédié une statue
d'or à Jupiter dans la ville d'Olympie, et étant
mort avant que d’y mettre son nom, les Corinthiens
prièrent les Eléens de trouver bon que la
dédicace se fît au nom de la ville de Corinthe;
les Eléens ne le voulurent pas souffrir ; les
Corinthiens leur en surent si mauvais gré, que
pour se venger, ils les exclurent à perpétuité
des jeux isthmiques ; mais il ne paraît pas
vraisemblable que les Corinthiens eussent été admis
aux jeux olympiques, s'ils avaient les premiers interdit
les jeux isthmiques aux Eléens. C'est pourquoi
d'autres auteurs content le fait autrement.
Ils disent que Prolaüs était un Eléen très
distingué, qui avait eu de sa femme, Lysippe, deux
fils, Philantus et Lampus; que ces jeunes enfants
étant allés aux jeux isthmiques pour disputer le
prix du pancrace et de la lutte avec d'autres
enfants de leur âge, ils avaient été étranglés ou
tués d'une autre façon par leurs antagonistes avant
que de combattre, et que Lysippe, leur mère,
en avait eu un tel déplaisir, que sur le champ
elle avait donné sa malédiction aux Eléens, si
jamais il leur arrivait d'assister à ces jeux. Mais
nous avons une preuve de la fausseté de cette
opinion ; car l'on voit à Olympie la statue d'un
Eléen, nommé Timon, qui avait remporté le
prix du pentathle presque à tous les jeux de la
Grèce. Au-dessous de cette statue est une
inscription en vers élégiaque, qui marque les
victoires de ce fameux athlète, et qui dit que les
jeux isthmiques étaient les seuls où il n'avait pas
été couronné, parce que les mânes vengeurs des
Molionides ne permettaient pas aux Eléens
de prendre part à ces spectacles. Voilà un point
de critique suffisamment discuté ; revenons à Hercule.
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