HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IV

Chapitre 32

  Chapitre 32

[4,32] τὸ δὲ ὀνομαζόμενον παρὰ Μεσσηνίων ἱεροθέσιον ἔχει μὲν θεῶν ἀγάλματα ὁπόσους νομίζουσιν Ἕλληνες, ἔχει δὲ χαλκῆν εἰκόνα Ἐπαμινώνδου. κεῖνται δὲ καὶ ἀρχαῖοι τρίποδες· ἀπύρους αὐτοὺς καλεῖ Ὅμηρος. τὰ δὲ ἀγάλματα τὰ ἐν τῷ γυμνασίῳ ποιήματά ἐστιν ἀνδρῶν Αἰγυπτίων, Ἑρμῆς καὶ Ἡρακλῆς τε καὶ Θησεύς. τούτους μὲν δὴ τοῖς πᾶσιν Ἕλλησι καὶ ἤδη τῶν βαρβάρων πολλοῖς περί τε γυμνάσια καὶ ἐν παλαίστραις καθέστηκεν ἔχειν ἐν τιμῇ· Αἰθίδαν δὲ ἐμαυτοῦ πρεσβύτερον ὄντα εὕρισκον, γενομένῳ δέ οἱ χρήμασιν οὐκ ἀδυνάτῳ τιμαὶ παρὰ Μεσσηνίων ὑπάρχουσιν ἅτε ἥρωι. εἰσὶ δὲ τῶν Μεσσηνίων οἳ τῷ Αἰθίδᾳ χρήματα μὲν γενέσθαι πολλὰ ἔλεγον, οὐ μέντοι τοῦτόν γε εἶναι τὸν ἐπειργασμένον τῇ στήλῃ, πρόγονον δὲ καὶ ὁμώνυμον ἄνδρα τῷ Αἰθίδᾳ· Αἰθίδαν δὲ τὸν πρότερον ἡγήσασθαι τοῖς Μεσσηνίοις φασίν, ἡνίκα ἐν τῇ νυκτὶ Δημήτριός σφισιν Φιλίππου μηδαμῶς ἐλπίσασιν αὐτός τε καὶ στρατιὰ λανθάνουσιν ἐσελθόντες ἐς τὴν πόλιν. καὶ Ἀριστομένους δὲ μνῆμά ἐστιν ἐνταῦθα· οὐ κενὸν δὲ εἶναι τὸ μνῆμα λέγουσιν, ἀλλ´ ἐρομένου μου τρόπον τε ὅντινα καὶ ὁπόθεν Ἀριστομένους κομίσαιντο τὰ ὀστᾶ, μεταπέμψασθαι μὲν ἐκ Ῥόδου φασί, τὸν δὲ ἐν Δελφοῖς θεὸν τὸν κελεύσαντα εἶναι. πρός τε δὴ τούτοις ἐδίδασκόν με ὁποῖα ἐπὶ τῷ τάφῳ δρῶσι. ταῦρον ὅντινα ἐναγίζειν μέλλουσιν, ἀγαγόντες ἐπὶ τὸ μνῆμα ἔδησαν πρὸς τὸν ἑστηκότα ἐπὶ τῷ τάφῳ κίονα· δὲ ἅτε ἄγριος καὶ ἀήθης δεσμῶν οὐκ ἐθέλει μένειν· θορυβουμένῳ δέ οἱ καὶ σκιρτῶντι ἢν κίων κινηθῇ, Μεσσηνίοις ἐστὶν αἴσιον, οὐ κινηθέντος δὲ ἀσύμφορα ἐπαγγέλλει τὸ σημεῖον. παραγενέσθαι δὲ Ἀριστομένην καὶ τῷ περὶ Λεῦκτρα ἀγῶνι ἐθέλουσιν οὐ μετὰ ἀνθρώπων ἔτι ὄντα, καὶ ἀμῦναί τε αὐτόν φασι Θηβαίοις καὶ μάλιστα γενέσθαι τοῦ ἀτυχήματος Λακεδαιμονίοις αἴτιον. ἐγὼ δὲ Χαλδαίους καὶ Ἰνδῶν τοὺς μάγους πρώτους οἶδα εἰπόντας ὡς ἀθάνατός ἐστιν ἀνθρώπου ψυχή, καί σφισι καὶ Ἑλλήνων ἄλλοι τε ἐπείσθησαν καὶ οὐχ ἥκιστα Πλάτων Ἀρίστωνος· εἰ δὲ ἀποδέχεσθαι καὶ οἱ πάντες ἐθελήσουσιν, ἐκεῖνό γε ἀντειπεῖν οὐκ ἔνεστι μὴ οὐ τὸν πάντα αἰῶνα Ἀριστομένει τὸ μῖσος τὸ ἐς Λακεδαιμονίους ἐνεστάχθαι. δὲ αὐτὸς ἤκουσα ἐν Θήβαις, εἰκὸς μέν τι παρείχετο ἐς τὸν Μεσσηνίων λόγον, οὐ μὴν παντάπασί γέ ἐστιν αὐτοῖς ὡμολογηκότα. φασὶ δὲ οἱ Θηβαῖοι μελλούσης τῆς μάχης ἔσεσθαί σφισιν ἐν Λεύκτροις ἐς ἄλλα τε ἀποστεῖλαι χρηστήρια καὶ ἐρησομένους τὸν ἐν Λεβαδείᾳ θεόν. λέγεται μὲν οὖν καὶ τὰ παρὰ τοῦ Ἰσμηνίου καὶ τοῦ Πτῴου, πρὸς δὲ τὰ ἐν Ἄβαις τε χρησθέντα καὶ τὰ ἐν Δελφοῖς· Τροφώνιον δέ φασιν εἰπεῖν ἑξαμέτρῳ· πρὶν δορὶ συμβαλέειν ἐχθροῖς, στήσασθε τρόπαιον, ἀσπίδα κοσμήσαντες ἐμήν, τὴν εἵσατο νηῷ θοῦρος Ἀριστομένης Μεσσήνιος. αὐτὰρ ἐγώ τοι ἀνδρῶν δυσμενέων φθίσω στρατὸν ἀσπιστάων. ἀφικομένου δὲ τοῦ χρησμοῦ δεηθῆναι Ξενοκράτους λέγουσιν Ἐπαμινώνδαν· δὲ τήν τε ἀσπίδα μεταπέμπεται τοῦ Ἀριστομένους καὶ ἐκόσμησεν ἀπ´ αὐτῆς τρόπαιον, ὅθεν τοῖς Λακεδαιμονίοις ἔσεσθαι σύνοπτον ἔμελλεν. ᾔδεσαν δὲ ἄρα τὴν ἀσπίδα οἱ μὲν αὐτῶν ἐν Λεβαδείᾳ καθ´ ἡσυχίαν ἑωρακότες, ἀκοῇ δὲ καὶ πάντες· ὡς δὲ ἐγέντο νίκη Θηβαίοις, ἀποδιδόασιν αὖθις τῷ Τροφωνίῳ τὸ ἀνάθημα. Ἀριστομένους δὲ καὶ χαλκοῦς ἀνδριάς ἐστιν ἐν τῷ Μεσσηνίων σταδίῳ· τοῦ θεάτρου δὲ οὐ πόρω Σαράπιδός ἐστι καὶ Ἴσιδος ἱερόν. [4,32] CHAPITRE XXXII. Ils ont encore un temple où l'on garde les victimes destinées aux sacrifices. Ce lieu est orné de toutes les statues des dieux dont le culte est reçu en Grèce. Epaminondas y est aussi en bronze, et j'y ai vu des trépieds d'une grande antiquité, qui n'ont jamais été sur le feu. Dans le lieu d'exercice, il y a quelques statues faites par des ouvriers Egyptiens, entr'autres un Mercure, un Hercule et un Thésée, divinités qui non seulement chez les Grecs, mais même chez plusieurs nations barbares, président aux exercices, et sont particulièrement honorées dans les palestres. Parmi ces statues, j'en ai remarqué une d'un certain Ethidas, qui vivait presque de notre temps., et que les Messéniens révèrent comme un héros, parce qu'il avait amassé des richesses immenses. Cependant j'ai ouï dire àquelques-uns que ce n'est pas cet Ethidas que l'on a voulu représenter sur un cippe, mais un autre plus ancien, qui, lorsque Démétrius, fils de Philippe, surprit Messène et y entra de nuit avec ses troupes, se mit à la tête de ce qu'il put rassembler d'habitants, et chassa les ennemis. Dans le même lieu d'exercice on voit le tombeau d'Aristomène ; ils prétendent que c'est un vrai tombeau, non un cénotaphe : je leur demandai comment cela se pouvait faire, et ils me répondirent que par le commandement de l'oracle de Delphes, le corps de ce héros avait été rapporté de Rhodes à Messène. Ensuite ils me contèrent quelques particularités du sacrifice qu'ils font sur son tombeau. Il y a auprès une colonne à laquelle ils attachent le taureau qui doit servir de victime : cet animal aussitôt qu'il se sent lié, tache de s'échapper. Si à force de se tourmenter il déplace la colonne, c'est une marque que la victime est agréable, et ils en tirent un bon augure; mais si, au contraire, l'animal moins fougueux, laisse la colonne en l'état où elle est, ils se craient menacés de quelque malheur. Au reste, ils sont persuadés qu'Aristomène, bien qu'il ne fût plus au monde, ne laissa pas de se trouver à la bataille de Leuctres, et que s'étant mis du parti des Thébains, il fut cause de la victoire qu'ils remportèrent sur les Lacédémoniens. Je sais que les Chaldéens et les Mages, dans Ies Indes, ont dit les premiers, que l'âme de l'homme est immortelle; plusieurs philosophes grecs ont depuis embrassé cette opinion, et entre autres Platon, fils d'Ariston. Si tout le monde en veut convenir, je ne vois plus de difficulté à croire qu'Aristomène ait pu, même après sa mort, conserver la haine implacable qu'il avait contre les Lacédémoniens. Et ce que j'ai appris à Thèbes, quoiqu'un peu différent de ce que disent les Messéniens, ne laisse pas de le rendre assez probable; car des Thébains m'ont dit qu'avant la bataille de Leuctres, leurs généraux envoyèrent consulter plusieurs oracles a Delphes, à Abes, au mont Ptoüs, à Ismène, et surtout celui de Trophonius à Lébadée ; que tous avaient répondu, et que la réponse de Trophonius, nommément était, qu'avant que d'en venir aux mains, ils érigeassent un trophée, et y étalassent le bouclier d'Aristomène, s'ils voulaient que le dieu combattit pour eux ; qu'en conséquence de cet oracle, Epaminondas avait engagé Xénocrate à aller prendre le bouclier d'Aristomène dans l'antre dé Trophonius, et qu'il en avait orné son trophée, qui était placé sur une éminence, d'où les Lacédémoniens pouvaient aisément le voir. En effet, les Lacédémoniens n'ignoraient pas que le bouclier d'Aristomène était à Lébadée, plusieurs d'entre eux l'avaient vu, et tous le savaient du moins par ouï dire. Les Thébains, après leur victoire, ne manquèrent pas de reporter ce précieux monument dans le lieu où il avait été consacré. Voilà ce que j'ai appris à Thèbes. Aristomène est encore en bronze à Ithome, dans le stade. Le théâtre n'a rien de particulier ; il n'est pas loin d'un temple qui est consacré à Sérapis et à Isis.


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Dernière mise à jour : 24/05/2006