[4,24] Ἀριστομένης δὲ ὡς τὴν ἡγεμονίαν ἀπείπατο
τῶν ἐς τὴν ἀποικίαν στελλομένων, τὰς θυγατέρας τὴν
πρεσβυτάτην καὶ τὴν ἐπὶ ταύτῃ καὶ Ἁγναγόραν τὴν
ἀδελφὴν τὴν μὲν Θάρυκι ἐς Φιγαλίαν, Δαμοθοΐδᾳ δὲ
Λεπρεάτῃ καὶ Ἡραιεῖ Θεοπόμπῳ τὰς θυγατέρας συνῴκισεν·
αὐτὸς δὲ ἀφικόμενος ἐς Δελφοὺς ἐχρῆτο τῷ
θεῷ. καὶ τὸ μὲν τῷ Ἀριστομένει γενόμενον μάντευμα
οὐ λέγεται· Δαμαγήτῳ δὲ Ῥοδίῳ βασιλεύοντι ἐν Ἰαλυσῷ,
τότε δὲ ἥκοντι παρὰ τὸν Ἀπόλλωνα καὶ ἐρωτῶντι
ὁπόθεν ἀγαγέσθαι χρὴ γυναῖκα, ἔχρησεν ἡ Πυθία
θυγατέρα ἀνδρὸς τῶν Ἑλλήνων τοῦ ἀρίστου λαβεῖν.
ὁ δὲ—ἦν γὰρ καὶ τρίτη τῷ Ἀριστομένει θυγάτηρ—
γαμεῖ ταύτην, Ἑλλήνων τῶν τότε ἐκεῖνον μακρῷ δή
τινι ἄριστον νομίζων. Ἀριστομένης δὲ ἐς μὲν τὴν
Ῥόδον ἀφίκετο σὺν τῇ θυγατρί, ἐκεῖθεν δὲ ἔς τε Σάρδεις
ἐνενόει παρὰ Ἄρδυν τὸν Γύγου καὶ ἐς Ἐκβάτανα
τὰ Μηδικὰ ἀναβῆναι παρὰ τὸν βασιλέα Φραόρτην·
ἀλλὰ γὰρ πρότερον τούτων συνέπεσεν ἀποθανεῖν αὐτῷ
νοσήσαντι, οὐ γὰρ ἔδει συμφορὰν οὐδεμίαν Λακεδαιμονίοις
ἔτι ἐξ Ἀριστομένους γενέσθαι. τελευτήσαντι
δὲ αὐτῷ Δαμάγητος καὶ οἱ Ῥόδιοι μνῆμά τε ἐπιφανὲς
ἐποίησαν καὶ ἔνεμον ἀπὸ ἐκείνου τιμάς. τὰ
μὲν δὴ λεγόμενα ἐς τοὺς Διαγορίδας καλουμένους
ἐν Ῥόδῳ, γεγονότας δὲ ἀπὸ Διαγόρου τοῦ Δαμαγήτου
τοῦ Δωριέως τοῦ Δαμαγήτου τε καὶ τῆς Ἀριστομένους
θυγατρός, παρῆκα, μὴ οὐ κατὰ καιρὸν
δοκοίην γράφειν· Λακεδαιμόνιοι δὲ τότε, ὡς ἐπεκράτησαν
τῆς Μεσσηνίας, τὴν μὲν ἄλλην πλὴν τῆς Ἀσιναίων
αὐτοὶ διελάγχανον, Μοθώνην δὲ Ναυπλιεῦσιν ἐδίδοσαν
ἐκπεπτωκόσιν ἐκ Ναυπλίας ἔναγχος ὑπὸ Ἀργείων.
Μεσσηνίων δὲ τοὺς ἐγκαταληφθέντας ἐν τῇ γῇ,
συντελοῦντας κατὰ ἀνάγκην ἐς τοὺς εἵλωτας, ἐπέλαβεν
ἀπὸ Λακεδαιμονίων ὕστερον ἀποστῆναι κατὰ τὴν ἐνάτην
ὀλυμπιάδα καὶ ἑβδομηκοστήν, ἣν Κορίνθιος ἐνίκα
Ξενοφῶν, Ἀρχιμήδους Ἀθήνῃσιν ἄρχοντος· ἀπέστησαν
δὲ καιρὸν τοιόνδε εὑρόντες. Λακεδαιμονίων ἄνδρες
ἀποθανεῖν ἐπὶ ἐγκλήματι ὅτῳ δὴ καταγνωσθέντες ἱκέται
καταφεύγουσιν ἐς Ταίναρον· ἐντεῦθεν δὲ ἡ ἀρχὴ τῶν
ἐφόρων ἀπὸ τοῦ βωμοῦ σφᾶς ἀποσπάσασα ἀπέκτεινε.
Σπαρτιάταις δὲ ἐν οὐδενὶ λόγῳ θεμένοις τοὺς ἱκέτας
ἀπήντησεν ἐκ Ποσειδῶνος μήνιμα, καί σφισιν ἐς ἔδαφος
τὴν πόλιν πᾶσαν κατέβαλεν ὁ θεός. ἐπὶ δὲ τῇ
συμφορᾷ ταύτῃ καὶ τῶν εἱλώτων ὅσοι Μεσσήνιοι τὸ
ἀρχαῖον ἦσαν, ἐς τὸ ὄρος τὴν Ἰθώμην ἀπέστησαν.
Λακεδαιμόνιοι δὲ ἄλλα τε μετεπέμποντο συμμαχικὰ ἐπ´
αὐτοὺς καὶ Κίμωνα τὸν Μιλτιάδου πρόξενόν σφισιν
ὄντα καὶ Ἀθηναίων δύναμιν· ἀφικομένους δὲ τοὺς
Ἀθηναίους ὑποπτεῦσαι δοκοῦσιν ὡς τάχα νεωτερίσοντας
καὶ ὑπὸ τῆς ὑποψίας ἀποπέμψασθαι μετ´ οὐ πολὺ
ἐξ Ἰθώμης. Ἀθηναῖοι δὲ τὴν ἐς αὐτοὺς τῶν Λακεδαιμονίων
ὑπόνοιαν συνέντες Ἀργείοις τε φίλοι δι´
αὐτὸ ἐγένοντο καὶ Μεσσηνίων τοῖς ἐν Ἰθώμῃ πολιορκουμένοις
ἐκπεσοῦσιν ὑποσπόνδοις ἔδοσαν Ναύπακτον,
ἀφελόμενοι Λοκροὺς τοὺς πρὸς Αἰτωλίᾳ καλουμένους
Ὀζόλας. τοῖς δὲ Μεσσηνίοις παρέσχεν ἀπελθεῖν ἐξ
Ἰθώμης τοῦ τε χωρίου τὸ ἐχυρὸν καὶ ἅμα Λακεδαιμονίοις
προεῖπεν ἡ Πυθία ἦ μὴν εἶναί σφισι δίκην ἁμαρτοῦσιν
ἐς τοῦ Διὸς τοῦ Ἰθωμάτα τὸν ἱκέτην.
ὑπόσπονδοι μὲν ἐκ Πελοποννήσου τούτων ἕνεκα ἀφείθησαν·
| [4,24] CHAPITRE XXIV.
Aristomène, ayant refusé, comme j'ai dit, d'être
chef de la colonie, maria sa soeur Hagnagora
en secondes noces, à Tharyx de Phigalée; il avait
deux filles qu'il établit aussi, mariant l'aînée à
Damosthoedas, de la ville de Leprée, et la cadette
à Théopompe d'Hérée ; ensuite il alla à
Delphes pour consulter le dieu, mais on ne dit
point quelle réponse il en eut. Damagète, rhodien,
qui était roi de Jalyse, se trouva à
Delphes en même-temps qu'Aristomène, et consulta
aussi l'oracle de son côté, pour savoir quelle
femme il épouserait. La Pythie lui conseilla de
choisir une fille dont le père était le plus honnête
homme, et le plus distingué de tous les Grecs.
Aristomène avait encore une fille à marier; Damagète
l'épousa, étant persuadé qu'il n'y avait point
alors d'homme dans toute la Grèce, qui fût comparable
à son beau-père. Aristomène conduisit
lui-même sa fille à Rhodes, d'où ensuite il passa
à Sardes, pour s'aboucher avec Ardys, fils. de
Gygès et roi des Lydiens. Son dessein était
d'aller ensuite à Ecbatane, et de négocier quelqu'entreprise
avec Phaorte, roi des Mèdes; mais
il tomba malade à Sardes, et y finit ses jours. Car
il était arrêté que les Lacédémoniens ne seraient
plus tourmentés par Aristomène. Damagète et
les Rhodiens lui érigèrent un superbe monument,
et commencèrent dès lors à lui rendre
de grands honneurs. Il y aurait bien des choses
à raconter des Diagorides, ainsi les appelle-t-on à
Rhodes, et ce sont les descendants de Diagoras,
lequel était fils de Damagète second,
petit-fils de Doriéüs, et arrière-petit-fils de ce
Damagète qui avait épousé une fille d'Aristomène :
mais je passe toutes ces choses sous silence pour
ne pas m'écarter de mon sujet.
Les Lacédémoniens se voyant maîtres de la
Messénie, partagèrent les terres entr'eux, à la
réserve de ce qui appartenait aux Asinéens, et
et ils donnèrent Mothone aux Naupliens, qui
peu de temps auparavant avaient été chassés de
Nauples par les Argiens. Cependant les Messéniens
qui étaient répandus dans la campagne,
et que les Lacédémoniens avaient mis au nombre
de ces serfs publics, qui ont le nom d'Hilotes,
secouèrent le joug encore une fois vers la
soixante-dix-neuvième olympiade que Xénophon de
Corinthe fut couronné aux jeux olympiques, et
qu'Archidémidas était archonte à Athènes; et
voici qu'elle fut l'occasion de leur révolte. Quelques
Lacédémoniens ayant été condamnés à
mort pour je ne sais quel crime, se refugièrent
dans le temple de Neptune au Ténare ; mais,
par ordre des Ephores, ils furent arrachés de
l'autel, et sur le champ exécutés. Neptune irrité
de cette profanation commise dans son temple,
punit les Spartiates par une inondation, qui submergea
presque toute leur ville. Ce fut durant
cette calamité que tout ce qu'il y avait de Messéniens
parmi les Hilotes, désertèrent et allèrent
se cantonner sur le mont Ithome. Pour les réduire,
les Lacédémoniens demandèrent aussitôt
du secours à leurs alliés, et particulièrement aux
Athéniens, qui leur envoyèrent des troupes commandées
par Cimon, fils de Miltiade, lequel
Cimon tenait aux Spartiates par les liens de
l'hospitalité. Cependant, peu de temps après, ils
prirent de l'ombrage de ces troupes, et appréhendant
quelque entreprise de leur part, ils les
contre-mandèrent. Les Athéniens piqués de cet
affront, se liguèrent avec les Argiens ; et voyant
les Messéniens obligés de capituler et d'abandonner
le mont Ithome, ils leur donnèrent Naupacte,
dont ils avaient dépouillé ces Locriens qui sont
voisins de l'Etolie, et que l'on nomme Ozoles. Les
Messéniens durent leur salut en cette occasion,
et à l'assiette du lieu qui est naturellement fortifié,
et à ce que la Pythie avait dit aux Lacédémoniens
qu'ils commettraient une faute irrémissible
s'ils usaient de rigueur envers des gens qui étaient
sous la protection de Jupiter Ithomate ; c'est
pourquoi on les reçut à composition, et ils en
lurent quittes pour évacuer le Péloponnèse.
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