HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IV

Chapitre 23

  Chapitre 23

[4,23] τῶν δὲ Μεσσηνίων ὁπόσοι περὶ τὴν Εἶραν καὶ ἑτέρωθί που τῆς Μεσσηνίας ἐγκατελήφθησαν, τούτους μὲν οἱ Λακεδαιμόνιοι προσένειμαν ἐς τὸ εἱλωτικόν· Πύλιοι δὲ καὶ Μοθωναῖοι καὶ ὅσοι τὰ παραθαλάσσια ᾤκουν, {καὶ} ναυσὶν ὑπὸ τὴν ἅλωσιν τῆς Εἴρας ἀπαίρουσιν ἐς Κυλλήνην τὸ ἐπίνειον τὸ Ἠλείων. ἐκεῖθεν δὲ παρὰ τοὺς ἐν Ἀρκαδίᾳ Μεσσηνίους ἀπέστελλον, ἐθέλοντες κοινῷ στόλῳ χώραν ἔνθα οἰκήσουσιν ἀναζητεῖν, καὶ Ἀριστομένην ἐκέλευον ἡγεῖσθαί σφισιν ἐς ἀποικίαν. δὲ αὐτὸς μὲν ἕως ἂν περιῇ, πολεμήσειν Λακεδαιμονίοις ἔφασκεν, ἐπίστασθαι δὲ ἀκριβῶς ὡς ἀεί τι ἀναφύσεται τῇ Σπάρτῃ δι´ αὐτοῦ κακόν· ἐκείνοις δὲ Γόργον καὶ Μάντικλον ἔδωκεν ἡγεμόνας. δὲ Εὐεργετίδας ἐς μὲν τὸ Λύκαιον σὺν τοῖς ἄλλοις Μεσσηνίοις καὶ αὐτὸς ἀπεχώρησεν· ἐκεῖθεν δέ, ὡς ἑώρα τὸ βούλευμα διαπεπτωκὸς τῷ Ἀριστομένει τὸ ἐς τὴν κατάληψιν τῆς Σπάρτης, ἀναπείσας τῶν Μεσσηνίων ὡς πεντήκοντα ἐπάνεισιν ἐπὶ τοὺς Λακεδαιμονίους ἐς τὴν Εἶραν, καὶ ἐντυχὼν διαρπάζουσιν ἔτι τὰ ἐπινίκια πένθος σφίσιν ἐποίησε. καὶ τὸν μὲν ἐνταῦθα ἐπιλαμβάνει τὸ χρεών, Ἀριστομένης δὲ ὡς τοὺς ἡγεμόνας τοῖς Μεσσηνίοις ἐπέταξεν ἰέναι ἐς Κυλλήνην, ὅστις ἐθέλοι μετέχειν τῆς ἀποικίας. καὶ μετέσχον ἅπαντες, πλὴν εἰ γῆράς τινα ἀπεῖργεν μηδὲ εὐπορῶν ἔτυχεν ἐς τὴν ἀποδημίαν· οὗτοι δὲ αὐτοῦ κατέμειναν παρὰ τοῖς Ἀρκάσιν. ἑάλω δὲ Εἶρα καὶ πόλεμος δεύτερος Λακεδαιμονίων καὶ Μεσσηνίων τέλος ἔσχεν Ἀθηναίοις ἄρχοντος Αὐτοσθένους, ἔτει πρώτῳ τῆς ὀγδόης τε καὶ εἰκοστῆς ὀλυμπιάδος, ἣν ἐνίκα Χίονις Λάκων. ὡς δὲ ἐς τὴν Κυλλήνην οἱ Μεσσήνιοι συνελέχθησαν, τὸν μὲν παρόντα χειμῶνα ἔδοξεν αὐτοῦ χειμάζειν, καὶ τὴν ἀγοράν σφισι καὶ χρήματα οἱ Ἠλεῖοι παρεῖχον· ἅμα δὲ τῷ ἦρι ἐβουλεύοντο ποῖ χρὴ σταλῆναι. γνῶμαι δὲ ἦσαν Γόργου μὲν Ζάκυνθον τὴν ὑπὲρ Κεφαλληνίας καταλαβόντας καὶ νησιώτας ἀντὶ ἠπειρωτῶν γενομένους ναυσὶν ἐς τὰ παραθαλάσσια τῆς Λακωνικῆς ἐπιπλέοντας κακοῦν τὴν γῆν· Μάντικλος δὲ ἐκέλευε Μεσσήνης μὲν καὶ τοῦ Λακεδαιμονίων ἔχθους λαβεῖν λήθην, πλεύσαντας δὲ ἐς Σαρδὼ κτήσασθαι μεγίστην τε νῆσον καὶ εὐδαιμονίᾳ πρώτην. ἐν τοσούτῳ δὲ Ἀναξίλας παρὰ τοὺς Μεσσηνίους ἀπέστελλεν ἐς Ἰταλίαν καλῶν. δὲ Ἀναξίλας ἐτυράννει μὲν Ῥηγίου, τέταρτος δὲ ἀπόγονος ἦν Ἀλκιδαμίδου· μετῴκησε δὲ Ἀλκιδαμίδας ἐκ Μεσσήνης ἐς Ῥήγιον μετὰ τὴν Ἀριστοδήμου τοῦ βασιλέως τελευτὴν καὶ Ἰθώμης τὴν ἅλωσιν. οὗτος οὖν Ἀναξίλας τοὺς Μεσσηνίους μετεπέμπετο· ἐλθοῦσί τε ἔλεγεν ὡς Ζαγκλαῖοι διάφοροι μέν εἰσιν αὐτῷ, χώραν δὲ εὐδαίμονα καὶ πόλιν ἐν καλῷ τῆς Σικελίας ἔχουσιν, δὴ σφίσιν ἐθέλειν ἔφη συγκατεργασάμενος δοῦναι. προσεμένων δὲ τὸν λόγον, οὕτως Ἀναξίλας διεβίβασεν ἐς Σικελίαν αὐτούς. Ζάγκλην δὲ τὸ μὲν ἐξ ἀρχῆς κατέλαβον λῃσταί, καὶ ἐν ἐρήμῳ τῇ γῇ τειχίσαντες ὅσον περὶ τὸν λιμένα ὁρμητηρίῳ πρὸς τὰς καταδρομὰς καὶ ἐς τοὺς ἐπίπλους ἐχρῶντο· ἡγεμόνες δὲ ἦσαν αὐτῶν Κραταιμένης Σάμιος καὶ Περιήρης ἐκ Χαλκίδος. Περιήρει δὲ ὕστερον καὶ Κραταιμένει καὶ ἄλλους ἐπαγαγέσθαι τῶν Ἑλλήνων ἔδοξεν οἰκήτορας. τότε δὲ τοὺς Ζαγκλαίους τε Ἀναξίλας ναυσὶν ἀνταναγομένους ἐνίκησε καὶ οἱ Μεσσήνιοι μάχῃ πεζῇ· Ζαγκλαῖοι δὲ κατὰ γῆν τε ὑπὸ Μεσσηνίων καὶ ναυσὶν ἅμα ἐκ θαλάσσης ὑπὸ Ῥηγίνων πολιορκούμενοι, καὶ ἁλισκομένου σφίσιν ἤδη τοῦ τείχους, ἐπί τε βωμοὺς θεῶν καὶ πρὸς τὰ ἱερὰ καταφεύγουσιν. Ἀναξίλας μὲν οὖν τοῖς Μεσσηνίοις παρεκελεύετο τούς τε ἱκετεύοντας Ζαγκλαίων ἀποκτείνειν καὶ τοὺς λοιποὺς γυναιξὶν ὁμοῦ καὶ παισὶν ἀνδραποδίσασθαι· Γόργος δὲ καὶ Μάντικλος παρῃτοῦντο Ἀναξίλαν μὴ σφᾶς, ὑπὸ συγγενῶν ἀνδρῶν πεπονθότας ἀνόσια, ὅμοια αὐτοὺς ἐς ἀνθρώπους Ἕλληνας ἀναγκάσαι δρᾶσαι. μετὰ δὲ τοῦτο ἤδη τοὺς Ζαγκλαίους ἀνίστασαν ἀπὸ τῶν βωμῶν καὶ ὅρκους δόντες καὶ αὐτοὶ παρ´ ἐκείνων λαβόντες ᾤκησαν ἀμφότεροι κοινῇ· ὄνομα δὲ τῇ πόλει μετέθεσαν Μεσσήνην ἀντὶ Ζάγκλης καλεῖσθαι. ταῦτα δὲ ἐπὶ τῆς ὀλυμπιάδος ἐπράχθη τῆς ἐνάτης καὶ εἰκοστῆς, ἣν Χίονις Λάκων τὸ δεύτερον ἐνίκα, Μιλτιάδου παρ´ Ἀθηναίοις ἄρχοντος. Μάντικλος δὲ καὶ τὸ ἱερὸν Μεσσηνίοις τοῦ Ἡρακλέους ἐποίησε, καὶ ἔστιν ἐκτὸς τείχους θεὸς ἱδρυμένος, Ἡρακλῆς καλούμενος Μάντικλος, καθάπερ γε καὶ Ἄμμων ἐν Λιβύῃ καὶ ἐν Βαβυλῶνι Βῆλος μὲν ἀπὸ ἀνδρὸς Αἰγυπτίου Βήλου τοῦ Λιβύης ὄνομα ἔσχεν, Ἄμμων δὲ ἀπὸ τοῦ ἱδρυσαμένου ποιμένος. Μεσσηνίοις μὲν οὖν τοῖς φεύγουσιν ἐγεγόνει πέρας τῆς ἄλης· [4,23] CHAPITRE XXIII. Tout ce qui resta de Messéniens à Ira, et ceux qui se dispersèrent en différents endroits de la Messénie, furent mis par les Lacédémoniens au nombre de ces serfs publics, auxquels ils donnent le nom d'Hilotes. Les Pyliens, les Mothonéens et tous les autres de la même nation, qui habitaient le long des côtes, voyant Ira prise, s'embarquèrent et passèrent à Cyllène, qui est un port des Eléens ; d'où ils vinrent bientôt joindre leurs compatriotes en Arcadie, afin d'aller chercher de nouvelles terres, de concert avec eux, et par une même expédition. Tous souhaitaient qu'Aristomène voulût être le chef de la colonie; mais il les assura que tant qu'il vivrait il combattrait contre les Lacédémoniens, et qu'il espérait faire encore bien de la peine à Sparte ; il leur donna donc pour conducteurs Gorgus et Manticlus. Cependant Evergétidas avec sa troupe avait aussi gagné le mont Lycée; quand il eut appris que l'entreprise d'Aristomène avait échoué par la perfidie d'Aristocrate, il prit avec lui cinquante Messéniens, de ceux qui avaient la meilleure volonté, s'en retourna à Ira, et donnant brusquement sur les Lacédémoniens, qui ne songeaient qu'à piller la ville, il en fit un grand carnage, et changea leur triomphe en funérailles ; ensuite, content de sa vengeance, il accomplit sa destinée, et mourut glorieusement les armes à la main. Aristomène, après avoir donné des chefs à ses citoyens, commanda que ceux des Messéniens qui voudraient aller chercher fortune ailleurs, s'assemblassent à Cyllène pour s'y embarquer ; tous s'y trouvèrent, à la réserve de quelques vieillards et de quelques misérables qui n'avaient pas le moyen de faire les frais du voyage. Ainsi finit la seconde guerre des Messéniens avec les Lacédémoniens. Authosthène était pour lors archonte à Athènes, et c'était la première année de la vingt-huitième olympiade, en laquelle année Chionis, lacédémonien, remporta la victoire aux jeux olympiques. Les Messéniens qui s'étaient rendus à Cyllène, voyant que l'hiver approchait, résolurent d'attendre le printemps, et cependant les Eléens ne les laissèrent manquer ni de vivres, ni d'argent. Aux approches de la belle saison il fut question de savoir où ils iraient. Gorgus était d'avis qu'ils allassent occuper Zacynthe, qui est une isle au-dessus de Céphallenie, parce que de-là, disait-il, devenus insulaires d'habitants de terre ferme que nous étions, nous pourrons, par nos vaisseaux, inquiéter toute la côte maritime de la Laconie. Manticlus, au contraire, soutenait qu'il fallait oublier Messène, et tous les maux que les Lacédémoniens leur avaient faits : allons droit en Sardaigne, disait-il, c'est une belle et grande isle qui nous fournira abondamment toutes les choses nécessaires à la vie. Sur ces entrefaites, Anaxilas envoya prier les Messéniens de venir en Italie; Anaxilas régnait à Rhegium, et il était arrière-petis-fils d'Alcidamas, qui, après la mort d'Aristodème, et la prise d'Ithome, avait quitté la Messénie pour aller s'établir à Rhegium. Anaxilas invita donc les Messéniens à venir chez lui. Quand ils furent arrivés, il leur dit qu'il était continuellement en guerre avec les Zancléens; que ces peuples possédaient un fort bon pays, avec une ville située dans un des meilleurs cantons de la Sicile ; que s'ils voulaient se joindre à lui, et lui aider à conquérir ce pays, il leur en ferait présent. Les Messéniens acceptèrent la proposition et aussitôt Anaxilas les mena en Sicile. Zancle n'était du commencement qu'une retraite de corsaires, qui entourèrent d'un mur un lieu désert, mais proche d'une bonne rade, et ils y bâtirent un fort d'où ils pouvaient courir les mers et exercer impunément leur piraterie. Leurs premiers chefs firent Cratémenès, de Samos, et Périérès, de Chalcis, qui, dans la suite attirèrent dans leur ville d'autres Grecs pour la peupler. Enfin, les Zancléens battus sur mer par Anaxilas, défaits sur terre par les Messéniens, ensuite assiégés d'un et d'autre côté dans Zancle, et voyant déjà une partie de leurs murs abattue, n'eurent d'autres ressources que de se refugier aux pieds des autels dans leurs temples. Anaxilas voulait que, sans respecter le lieu, on les passât au fil de l'épée, et que l'on vendit les autres à l'encan, avec leurs femmes et leurs enfants: mais les généraux Messéniens demandèrent grâce pour ces malheureux, et prièrent Anaxilas de ne pas les obliger à traiter des Grecs, comme les Lacédémoniens les avaient traités eux-mêmes par une cruauté insigne, et au mépris des liens du sang. Ainsi l'asyle fut respecté ; les Zancléens, sortis de leurs temples, partagèrent leurs domiciles et leur empire aux vainqueurs ; ensuite les deux peuples se jurèrent fidélité réciproquement les uns aux autres, et Zancle changea seulement son nom en celui de Messène. Ce fut en la trentième olympiade que cela arriva, et la même année que Chionis, lacédemonien, remporta le prix pour la troisième fois, Miltiade étant pour lors archonte à Athènes. Manticlus bâtit un temple à Hercule, pour la nouvelle colonie, et ce temple subsiste encore à présent hors des murs de la ville, et on le nomme le temple d'Hercule Manticlus, comme on dit le temple de Jupiter Ammon, et le temple de Jupiter Bélus, le premier du nom d'un berger qui consacra ce temple à Jupiter en Afrique ; et le second du nom de Bélus, égyptien, qui en avait consacré un au même dieu dans Babylone. Voilà comment les Messéniens, chassés de leur pays, trouvèrent enfin un établissement, et cessèrent d'être vagabonds.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Vincent Callies (MYTHORAMA) |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/05/2006