HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre III

Chapitre 5

  Chapitre 5

[3,5] V. Πλείσταρχος μὲν οὖν Λεωνίδου νεωστὶ τὴν βασιλείαν παρειληφὼς ἐτελεύτησε, Πλειστοάναξ δὲ ἔσχε τὴν ἀρχὴν Παυσανίου τοῦ Πλαταιᾶσιν ἡγησαμένου· Πλειστοάνακτος δὲ ἐγένετο Παυσανίας. οὗτος ἐς τὴν Ἀττικὴν ἀφίκετο Παυσανίας Θρασυβούλῳ καὶ Ἀθηναίοις πολέμιος τῷ λόγῳ, τοῖς δὲ ἄρχειν ἐπιτραπεῖσιν ὑπὸ Λυσάνδρου καταστησόμενος τὴν τυραννίδα ἐν βεβαίῳ. καὶ μάχῃ μὲν ἐνίκησεν Ἀθηναίων τοὺς ἔχοντας τὸν Πειραιᾶ, μετὰ δὲ τὴν μάχην αὐτίκα οἱ τὸν στρατὸν ἀπάγειν οἴκαδε ἤρεσε μηδὲ ἀνοσίων ἀνδρῶν τυραννίδα αὔξοντα ἐπισπάσασθαι τῇ Σπάρτῃ τὸ αἴσχιστον <τῶν> ὀνειδῶν. (2) ὡς δὲ ἐπανῆλθεν ἐξ Ἀθηνῶν μαχεσάμενος ἄπρακτον μάχην, ὑπάγουσιν αὐτὸν ἐς κρίσιν οἱ ἐχθροί. βασιλεῖ δὲ τῷ Λακεδαιμονίων δικαστήριον ἐκάθιζον οἵ τε ὀνομαζόμενοι γέροντες, ὀκτὼ καὶ εἴκοσιν ὄντες ἀριθμόν, καὶ τῶν ἐφόρων ἀρχή, σὺν δὲ αὐτοῖς καὶ τῆς οἰκίας βασιλεὺς τῆς ἑτέρας. τέσσαρες μὲν δὴ καὶ δέκα τῶν γερόντων, ἐπὶ δὲ αὐτοῖς Ἆγις τῆς ἑτέρας οἰκίας βασιλεύς, ἀδικεῖν τὸν Παυσανίαν κατέγνωσαν· (3) τὸ δὲ ἄλλο ἀπέγνω δικαστήριον. μετὰ δὲ οὐ πολὺν χρόνον Λακεδαιμονίων συλλεγόντων ἐπὶ Θήβας στρατιάν - αἰτία δὲ ἥτις ἐγένετο προσέσται τῷ ἐς Ἀγησίλαον λόγῳ - , τότε δὲ Λύσανδρος μὲν ἐς τὴν Φωκίδα ἀφικόμενος καὶ ἀναλαβὼν πανδημεὶ τοὺς Φωκέας οὐδένα ἔτι ἐπισχὼν χρόνον ἔς τε Βοιωτίαν ἐληλύθει καὶ προσβολὰς ἐποιεῖτο ἐς τὸ Ἁλιαρτίων τεῖχος οὐκ ἐθελόντων ἀπὸ Θηβαίων ἀφίστασθαι. ἐσεληλύθεσαν δὲ ἤδη καὶ Θηβαίων καὶ Ἀθηναίων τινὲς κρύφα ἐς τὴν πόλιν, ὧν ἐπεξελθόντων καὶ πρὸ τοῦ τείχους ταξαμένων ἄλλοι τε ἐνταῦθα Λακεδαιμονίων καὶ Λύσανδρος ἔπεσε. (4) Παυσανίας δὲ ὑστέρησε μὲν τοῦ ἀγῶνος παρὰ Τεγεατῶν καὶ ἐξ Ἀρκαδίας τῆς ἄλλης ἀθροίζων δύναμιν· ὡς δὲ ἐς τὴν Βοιωτίαν ἀφίκετο, ἐπυνθάνετό (τε) τήν τε ἧτταν τῶν ὁμοῦ Λυσάνδρῳ καὶ αὐτοῦ Λυσάνδρου τὴν τελευτήν, ἐπῆγε δὲ ὅμως ἐπὶ τὰς Θήβας τὸν στρατὸν καὶ διενοεῖτο ὡς μάχης ἄρξων. ἐνταῦθα οἵ τε Θηβαῖοι (τὰ) ἐναντία ἐτάσσοντο καὶ Θρασύβουλος ἀπέχειν οὐ πολὺ ἀπηγγέλλετο ἄγων τοὺς Ἀθηναίους· ἀνέμενε δὲ ἄρξαι Λακεδαιμονίους μάχης, ἄρξασι δὲ αὐτὸς ἤδη κατὰ νώτου σφίσιν ἔμελλεν ἐπικείσεσθαι. (5) ἔδεισεν οὖν Παυσανίας διπλοῦ στρατιωτικοῦ πολεμίων ἀνδρῶν μεταξὺ ἀποληφθῆναι, καὶ οὕτω σπονδάς τε πρὸς τοὺς Θηβαίους ἐποιήσατο καὶ τοὺς ὑπὸ τῷ Ἁλιαρτίων τείχει πεσόντας ἀνείλετο. τοῦτο Λακεδαιμονίοις μὲν ἐγένετο οὐ κατὰ γνώμην, ἐγὼ δὲ ἐπαινῶ τῶνδε ἕνεκα τὸ βούλευμα· ἅτε γὰρ εὖ εἰδὼς Παυσανίας ὡς τὰ σφάλματα ἀεὶ Λακεδαιμονίοις γίνονται ἐν μέσῳ πολεμίων ἀποληφθεῖσι, τό τε ἐν Θερμοπύλαις καὶ ἐν τῇ Σφακτηρίᾳ νήσῳ δεῖμα ἐποιήσατο μή σφισι καὶ αὐτὸς τρίτου γένηται κακοῦ πρόφασις. (6) τότε δὲ ἐν αἰτίᾳ ποιουμένων τῶν πολιτῶν τὴν βραδυτῆτα αὐτοῦ τὴν ἐς Βοιωτίαν οὐχ ὑπέμεινεν ἐσελθεῖν ἐς δικαστήριον, Τεγεᾶται δὲ αὐτὸν τῆς Ἀθηνᾶς ἱκέτην ἐδέξαντο τῆς Ἀλέας. ἦν δὲ ἄρα τὸ ἱερὸν τοῦτο ἐκ παλαιοῦ Πελοποννησίοις πᾶσιν αἰδέσιμον καὶ τοῖς αὐτόθι ἱκετεύουσιν ἀσφάλειαν μάλιστα παρείχετο· ἐδήλωσαν δὲ οἵ τε Λακεδαιμόνιοι τὸν Παυσανίαν καὶ ἔτι πρότερον τούτου Λεωτυχίδην καὶ Ἀργεῖοι Χρυσίδα, καθεζομένους ἐνταῦθα ἱκέτας, οὐδὲ ἀρχὴν ἐξαιτῆσαι θελήσαντες. (7) Παυσανίου δὲ φυγόντος οἱ μὲν παῖδες Ἀγησίπολις καὶ Κλεόμβροτος νέοι παντάπασιν ἔτι ἦσαν, Ἀριστόδημος δὲ ἐπετρόπευεν αὐτοὺς γένους ἐγγύτατα ὤν· καὶ τὸ ἐν Κορίνθῳ Λακεδαιμονίων κατόρθωμα Ἀριστοδήμου σφίσιν ἐγένετο ἡγουμένου. (8) Ἀγησίπολις δὲ ἐπεὶ τὴν βασιλείαν ἔσχεν αὐξηθείς, Πελοποννησίων πρώτοις ἐπολέμησεν Ἀργείοις. ὡς δὲ ἐκ τῆς Τεγεατῶν ἐς τὴν Ἀργολίδα ἤγαγε τὸν στρατόν, πέμπουσι κήρυκα οἱ Ἀργεῖοι σπεισόμενον πρὸς Ἀγησίπολίν σφισι πατρῴους δή τινας σπονδὰς ἐκ παλαιοῦ καθεστώσας τοῖς Δωριεῦσι πρὸς ἀλλήλους. δὲ οὔτε τῷ κήρυκι ἐσπείσατο καὶ προιὼν ὁμοῦ τῇ στρατιᾷ τὴν γῆν ἔφθειρεν· ἔσεισέ τε δὴ θεὸς καὶ Ἀγησίπολις οὐδ' οὕτω τὴν δύναμιν ἀπάξειν ἔμελλε, καίτοι Λακεδαιμονίοις μάλιστα Ἑλλήνων - ὡσαύτως δὲ καὶ Ἀθηναίοις - δεῖμα αἱ διοσημεῖαι παρείχοντο. (9) καὶ μὲν ὑπὸ τὸ τεῖχος κατεστρατοπεδεύετο ἤδη τὸ Ἀργείων καὶ οὐ παρίει σείων θεὸς καί τινες καὶ ἀπώλοντο τῶν στρατιωτῶν κεραυνωθέντες, τοὺς δὲ καὶ ἔκφρονας ἐποίησαν αἱ βρονταί. οὕτω μὲν δὴ ἐκ τῆς Ἀργολίδος ἀνέζευξεν ἄκων, ἐπὶ δὲ Ὀλυνθίους ἐποιεῖτο αὖθις στρατείαν. κρατοῦντα δὲ αὐτὸν τῷ πολέμῳ καὶ ᾑρηκότα τῶν τε ἄλλων πόλεων τῶν ἐν Χαλκιδεῦσι τὰς πολλὰς καὶ αὐτὴν ἐλπίζοντα αἱρήσειν τὴν Ὄλυνθον νόσος τε ἐξαίφνης καὶ θάνατος ἐπέλαβεν ἀπ' αὐτῆς. [3,5] CHAPITRE V. Plistarque, fils de Léonidas, fut à peine sur le trône, qu'il mourut. Plistoanax lui succéda; il était fils de ce Pausanias dont je viens de parler, et qui acquit tant d'honneur au combat de Platée. Plistoanax eut un fils qui eut nom aussi Pausanias, et ce fut lui qui mena une armée dans l'Attique, sous prétexte de se joindre à Thrasybule et aux Athéniens, mais en effet pour affermir la domination des trente tyrans que Lysander avait établis à Athènes; cependant après s'être rendu maître du Pyrée, il ramena ses troupes à Sparte, n'ayant pas jugé à propos d'imprimer au nom Lacédémonien une tache aussi honteuse que celle de confirmer la tyrannie de trente scélérats qui renversaient toutes les lois. Il revint donc sans avoir rien fait de ce qu'on attendait de lui; mais aussitôt ses ennemis le citèrent en justice et l'obligèrent à rendre compte de sa conduite. Or voici comment chez les Lacédémoniens on procède à faire le procès à un roi ; les vingt-huit sénateurs avec les éphores et le roi de l'autre famille composent un tribunal; ce roi pour lors était Agis. Pausanias comparut donc devant ce tribunal ; quatorze sénateurs avec Agis le déclarèrent coupable, tous les autres furent pour lui et le renvoyèrent absous. A quelque temps de-là les Lacédémoniens résolurent de faire la guerre aux Thébains ; j'en dirai la raison lorsque j'en serai à l'histoire d'Agésilas. La guerre étant résolue, ils ne songèrent. qu'à lever des troupes; Lysander, qui devait avoir le commandement de l'armée, alla dans la Phocide, enrôla tout ce qu'il put trouver de gens de bonne volonté; puis sans perdre de temps entra dans la Béotie, et vint mettre le siége devant Haliarte, qui voulait demeurer fidèle aux Thébains. La garnison venait d'être renforcée par quelques détachements d'Athéniens et de Thébains que l'on avait fait filer secrètement dans la ville ; se voyant donc assez nombreuse, elle fit une vigoureuse sortie et se rangea en bataille sous les murs de la ville. Lysander la vint attaquer, mais il fut entièrement défait, et resta sur la place avec un grand nombre des siens. Sur ces entrefaites arrive Pausanias qui de son côté était allé faire des levées chez les Tégéates et en Arcadie. Il ne fut pas plutôt en Béotie qu'il apprit le désastre de Lysander et de son armée, ce qui pourtant ne l'empêcha pas de marcher droit à Thèbes dans le dessein de l'assiéger; mais quand il vit que les Thébains étaient bien résolus à se défendre, que d'ailleurs Thrasybule était sur le point d'arriver avec un secours d'Athéniens, et que ce général n'attendait que le moment du combat pour venir prendre les Lacédémoniens en queue ; alors craignant d'être enveloppé et d'avoir tout à la fois deux armées sur les bras, il changea d'avis, empêcha les troupes de donner, et se contenta de faire avec les Thébains un traité par lequel il lui était permis de donner la sépulture aux Lacédémoniens qui avaient péri sous les murs d'Haliarte. Sa conduite fut encore désapprouvée à Sparte; mais pour moi je ne puis la blâmer; car Pausanias, qui savait que les Lacédémoniens avaient succombé toutes les fois qu'ils s'étaient trouvés entre deux armées ennemies, comme aux Thermopyles et dans l'île Sphactérie, craignit avec raison de donner lieu à une troisième défaite. Cependant comme ses citoyens ne pensaient pas de même, et qu'ils lui faisaient surtout un crime d'être arrivé trop tard en Béotie, il ne crut pas devoir s'exposer à subir un second jugement; il chercha donc un asyle chez les Tégéates, dans le temple de Minerve, dite Aléa. Ce temple a été de tout temps en grande vénération dans tout le Péloponnèse, et ceux qui s'y réfugient y trouvent une entière sureté; c'est ce que les Lacédémoniens éprouvèrent en la personne de Pausanias, et ce qu'ils avaient éprouvé auparavant en celle de Léotychide, comme les Argiens en la personne de Chrysis ; car ces trois illustres criminels s'étant sauvés dans ce temple, ne furent pas même redemandés par leurs supérieurs. Durant l'exil de Pausanias, ses enfants Agésipolis et Cléombrote, tous deux en bas âge, furent sous la tutèle d'Aristodème, leur plus proche parent. Les Lacédémoniens, sous la conduite de ce tuteur, combattirent heureusement près de Corinthe. Dès qu'Agésipolis put gouverner par lui-même, les Argiens furent de tous les peuples du Péloponnèse les premiers à qui il déclara la guerre. Déjà même il marchait au travers du pays des Tégéates pour entrer dans celui d'Argos, lorsque les Argiens lui envoyèrent un héraut pour le prier d'accorder une suspension d'armes en vertu d'un ancien usage que tous lies Doriens observaient réciproquement entr'eux ; mais bien loin d'accorder au héraut ce qu'il demandait, il permit à ses soldats de se débander et de faire le dégât dans la campagne. Un tremblement de terre se fit sentir dans ce temps-là sans qu'il en changeât de résolution, ni qu'il eût envie de rebrousser chemin, quoique jusques-là dans ces occasions les Lacédémoniens et les Athéniens fussent plus susceptibles de peur que tous les autres Grecs. Il campait déjà devant les murs d'Argos, que le tremblement de terre continuait toujours; même quelques-uns de ses soldats furent frappés de la foudre, et le bruit épouvantable du tonnerre dans cette circonstance en effraya si fort quelques autres, qu'ils étaient comme hors d'eux-mêmes. Il fut donc obligé de décamper malgré lui, et tourna ses armes contre les Olynthiens ; dans cette expédition il eut la fortune assez favorable, car il prit plusieurs villes de la Chalcide, et il espérait se rendre maître d'Olynthe, lorsque étant tombé malade il finit ses jours.


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Dernière mise à jour : 16/06/2006