HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre III

Chapitre 25

  Chapitre 25

[3,25] XXV. προελθόντι δὲ ἀπὸ τοῦ μνήματος ἐκδίδωσιν ἐς θάλασσαν ποταμός, ὄνομα δέ οἱ Σκύρας, ὅτι κατὰ τοῦτον ἀνώνυμον τέως ὄντα Πύρρος Ἀχιλλέως ἔσχε ταῖς ναυσίν, ἡνίκα ἐπὶ τὸν Ἑρμιόνης γάμον ἔπλευσεν ἐκ Σκύρου. διαβάντων δὲ τὸν ποταμὸν ἔστιν ἱερὸν ἀρχαῖον ἀΠωτέρω Διὸς βωμοῦ. τοῦ ποταμοῦ δὲ σταδίους τεσσαράκοντα ἀπέχει Πύρριχος ἐν μεσογαίᾳ. τὸ δὲ ὄνομα τῇ πόλει γενέσθαι φασὶν ἀπὸ Πύρρου τοῦ Ἀχιλλέως, οἱ δὲ εἶναι θεὸν Πύρριχον τῶν καλουμένων (2) Κουρήτων· εἰσὶ δὲ οἳ Σιληνὸν ἐκ Μαλέας ἐλθόντα ἐνταῦθα λέγουσιν οἰκῆσαι. τραφῆναι μὲν δὴ τὸν Σιληνὸν ἐν τῇ Μαλέᾳ δηλοῖ καὶ τάδε ἐξ ᾄσματος Πινδάρου ζαμενὴς δὲ χοροιτύπος, ὃν Μαλέας ὄρος ἔθρεψε, Ναίδος ἀκοίτας, Σιληνός· δὲ καὶ Πύρριχος ὄνομα ἦν αὐτῷ, Πινδάρῳ μὲν οὐκ ἔστιν εἰρημένον, λέγουσι δὲ οἱ περὶ τὴν Μαλέαν οἰκοῦντες. (3) ἔστι δὲ ἐν τῇ Πυρρίχῳ φρέαρ ἐν τῇ ἀγορᾷ, δοῦναι δέ σφισι τὸν Σιληνὸν νομίζουσι· σπανίζοιέν τ' ἂν ὕδατος, εἰ τὸ φρέαρ τοῦτο ἐπιλείποι. θεῶν δὲ ἐν τῇ γῇ σφισιν ἱερά ἐστιν Ἀρτέμιδός τε ἐπίκλησιν Ἀστρατείας, ὅτι τῆς ἐς τὸ πρόσω στρατείας ἐνταῦθα ἐπαύσαντο Ἀμαζόνες, καὶ Ἀπόλλων Ἀμαζόνιος· ξόανα μὲν ἀμφότερα, ἀναθεῖναι δὲ λέγουσιν αὐτὰ τὰς ἀπὸ Θερμώδοντος γυναῖκας. (4) ἀπὸ δὲ Πυρρίχου καταβάντι ἐς θάλασσαν ἔστι Τευθρώνη· τὸν δὲ οἰκιστὴν οἱ ταύτῃ Τεύθραντα Ἀθηναῖον ὄντα ἀποφαίνουσι, τιμῶσι δὲ θεῶν μάλιστα Ἰσσωρίαν Ἄρτεμιν, καὶ πηγή σφισίν ἐστι Ναία. Τευθρώνης δὲ ἀπέχει πεντήκοντα καὶ ἑκατὸν σταδίους ἐς θάλασσαν ἀνέχουσα ἄκρα Ταίναρον, καὶ λιμένες τε Ἀχίλλειός ἐστι καὶ Ψαμαθοῦς, ἐπὶ δὲ τῇ ἄκρᾳ ναὸς εἰκασμένος σπηλαίῳ καὶ πρὸ αὐτοῦ Ποσειδῶνος ἄγαλμα. (5) ἐποίησαν δὲ Ἑλλήνων τινὲς ὡς Ἡρακλῆς ἀναγάγοι ταύτῃ τοῦ Ἅιδου τὸν κύνα, οὔτε ὑπὸ γῆν ὁδοῦ διὰ τοῦ σπηλαίου φερούσης οὔτε ἕτοιμον ὂν πεισθῆναι θεῶν ὑπόγαιον εἶναί τινα οἴκησιν ἐς ἣν ἀθροίζεσθαι τὰς ψυχάς. ἀλλὰ Ἑκαταῖος μὲν Μιλήσιος λόγον εὗρεν εἰκότα, ὄφιν φήσας ἐπὶ Ταινάρῳ τραφῆναι δεινόν, κληθῆναι δὲ Ἅιδου κύνα, ὅτι ἔδει τὸν δηχθέντα τεθνάναι παραυτίκα ὑπὸ τοῦ ἰοῦ, καὶ τοῦτον ἔφη τὸν ὄφιν ὑπὸ Ἡρακλέους ἀχθῆναι παρ' Εὐρυσθέα· (6) Ὅμηρος δὲ - πρῶτος γὰρ ἐκάλεσεν Ἅιδου κύνα ὅντινα Ἡρακλῆς ἦγεν - οὔτε ὄνομα ἔθετο οὐδὲν οὔτε συνέπλασεν ἐς τὸ εἶδος ὥσπερ ἐπὶ τῇ Χιμαίρᾳ· οἱ δὲ ὕστερον Κέρβερον ὄνομα ἐποίησαν καὶ κυνὶ τἄλλα εἰκάζοντες κεφαλὰς τρεῖς φασιν ἔχειν αὐτὸν, οὐδέν τι μᾶλλον Ὁμήρου κύνα τὸν ἀνθρώπῳ σύντροφον εἰρηκότος εἰ δράκοντα ὄντα ἐκάλεσεν Ἅιδου κύνα. (7) ἀναθήματα δὲ ἄλλα τέ ἐστιν ἐπὶ Ταινάρῳ καὶ Ἀρίων κιθαρῳδὸς χαλκοῦς ἐπὶ δελφῖνος. τὰ μὲν οὖν ἐς αὐτὸν Ἀρίονα καὶ τὰ ἐπὶ τῷ δελφῖνι Ἡρόδοτος εἶπεν ἀκοὴν ἐν τῇ Λυδίᾳ συγγραφῇ· τὸν δὲ ἐν Ποροσελήνῃ δελφῖνα τῷ παιδὶ σῶστρα ἀποδιδόντα, ὅτι συγκοπέντα ὑπὸ ἁλιέων αὐτὸν ἰάσατο, τοῦτον τὸν δελφῖνα εἶδον καὶ καλοῦντι τῷ παιδὶ ὑπακούοντα καὶ φέροντα, ὁπότε ἐποχεῖσθαί οἱ βούλοιτο. (8) ἔστι δὲ ἐπὶ Ταινάρῳ καὶ πηγή, νῦν μὲν οὐδὲν ὥστε καὶ θαῦμα εἶναι παρεχομένη, πρότερον δὲ τοῖς ἐνιδοῦσιν ἐς τὸ ὕδωρ τοὺς λιμένας - φασὶ - καὶ τὰς ναῦς θεάσασθαι παρεῖχε. τοῦτο ἔπαυσε γυνὴ τὸ ὕδωρ μὴ καὶ τοῦ λοιποῦ τοιαῦτα ἐπιδείκνυσθαι, μεμιασμένην ἐναποπλύνασα ἐσθῆτα. (9) Ταινάρου δὲ τῆς ἄκρας πλοῦν ὅσον τεσσαράκοντα σταδίων ἀφέστηκε Καινήπολις· ὄνομα δὲ ἦν πάλαι καὶ ταύτῃ Ταίναρον. ἐν αὐτῇ δὲ μέγαρον Δήμητρος καὶ ἐπὶ θαλάσσῃ ναός ἐστιν Ἀφροδίτης καὶ ἄγαλμα ὀρθὸν λίθου. ἐντεῦθεν ἀποσχόντι τριάκοντα σταδίους Θυρίδες ἄκρα Ταινάρου καὶ πόλεως ἐρείπια Ἱππόλας ἐστίν, ἐν δὲ αὐτοῖς Ἀθηνᾶς ἱερὸν Ἱππολαίτιδος· ὀλίγον δὲ ἀπωτέρω Μέσσα πόλις καὶ λιμήν. (10) ἀπὸ τούτου στάδια τοῦ λιμένος πεντήκοντά ἐστι καὶ ἑκατὸν ἐπὶ Οἴτυλον· δὲ ἥρως ἀφ' οὗ τῇ πόλει τὸ ὄνομα ἐγένετο, Ἀργεῖος τὸ ἀνέκαθεν, Ἀμφιάνακτος υἱὸς ὢν τοῦ Ἀντιμάχου. θέας δὲ ἄξια ἐν Οἰτύλῳ Σαράπιδός ἐστιν ἱερὸν καὶ ἐν τῇ ἀγορᾷ Καρνείου ξόανον Ἀπόλλωνος. [3,25] CHAPITRE XXV. Un peu plus loin que ce monument, vous verrez une rivière qui se décharge dans la mer ; cette rivière, qui autrefois n'avait pas de nom, fut appelée Scyras, depuis que Pyrrhus, fils d'Achille, y aborda avec ses vaisseaux, après s'être embarqué à Scyros pour venir épouser Hermione. Au-delà de cette rivière est un vieux temple, et à quelque distance du temple, est un autel de Jupiter. En remontant vers la terre ferme, à quarante stades de l'embouchure de Scyras, on trouve la ville de Pyrrhique, qui a pris son nom ou de Pyrrhus, fils d'Achille, ou de Pyrrhichus, l'un des Curètes. D'autres disent que Silène quitta Malée pour venir demeurer en cette vile ; à la vérité, Pindare témoigne, dans une de ses odes, que Silène avait été élevé à Malée; mais qu'il se soit jamais appelé Pyrrhichus, c'est ce que l'on ne trouvera point dans Pindare; il n'y a que les habitants de Malée qui l'aient rêvé. Quoi qu'il en soit, dans le marché de Pyrrhique il y a un puits dont les habitants croient être redevables au Silène ; si ce puits venait à tarir, ils manqueraient entièrement d'eau. Les Pyrrhiquiens ont chez eux un temple de Diane Astratée, nom qui a été donné à la déesse,- parce que, suivant la tradition du pays, l'armée des Amazones demeura en deçà de ce lieu, et n'avança pas plus loin; Apollon a aussi un temple sous le nom d'Amasonius, et par la même raison ; les statues de ces deux divinités sont de bois, et l'on croit qu'elles furent consacrées par ces femmes qui étaient venues des rives du Thermodon. Si vous descendez de Pyrrhique vers la mer, vous trouverez, sur votre chemin, Teuthrone, ville qui a été bâtie, à ce que disent les habitants, par Teuthras, athénien ; ces peuples honorent particulièrement Diane Issoria : la fontaine Naïa est tout ce que j'ai vu de curieux dans leur ville. A cent cinquante stades de Teuthrone vous avez le promontoire de Ténare, qui avance considérablement dans la mer, et sous lequel il y a deux ports, l'un nommé Achillée, l'autre Psamathus ; sur ce promontoire est un temple de Neptune, en forme de grotte, et à l'entrée une statue du dieu. Quelques poètes Grecs ont imaginé que c'était par-là qu'Hercule avait emmené le chien de Pluton ; mais outre que dans cette grotte il n'y a aucun souterrain, il n'est pas vraisemblable qu'un dieu tienne son empire sous terre, ni que nos âmes s'attroupent là après notre mort. Hécatée de Milet a eu une idée assez raisonnable, quand il a dit que cet endroit du Ténare servoit de repaire à un serpent effroyable, que l'on appelait le chien des enfers parce que quiconque en était piqué mourait aussitôt, et il prétend qu'Hercule amena ce serpent à Eurysthée. Homère, qui le premier a parlé du chien des enfers qu'Hercule traîna après lui, ne le distingue par aucun nom propre, ni ne le dépeint, bien qu'il dépeigne la Chimère ; mais ceux qui sont venus après lui, ont appelé ce chien Cerbère : ils lui ont donné trois tètes, et en ont fait un gros dogue, quoiqu'Homère, par le chien des enfers, ait aussi bien pu entendre un dragon, qu'un animal domestique. Pour revenir à mon sujet, on voit au promontoire de Ténare plusieurs monuments antiques, entr'autres Arion jouant de la lyre, et assis sur un dauphin. Hérodote, dans son histoire des Lydiens, a rapporté ce qu'il avait appris d' Arion et de ce dauphin; pour moi je parlerai ici comme témoin oculaire ; j'ai vu à Poroselène un dauphin qui avait été blessé par des pêcheurs, et dont un jeune enfant avait pris soin : ce dauphin pour prix de sa guérison, obéissait à cet enfant, venait à lui quand il l'appelait, et le portait sur son dos partout où il voulait. Vous verrez aussi au Ténare une fontaine qui véritablement n'a rien de surprenant aujourd'hui, mais dont on racontait autrefois des merveilles ; car si l'on en croit les gens du lieu, ceux qui regardaient dedans y voyaient des ports et des vaisseaux ; ils disent qu'elle a cessé de présenter ces objets, depuis qu'une femme y a lavé des habits qui étaient souillés. Du promontoire de Ténare à Cénépolis il y a environ quarante stades de navigation : anciennement: cette ville s'appelait Ténare ; on y trouve un temple de Cérès, et sur le bord de la mer un temple de Vénus, où la déesse est debout et en marbre. Trente stades plus loin c'est un lieu appelé Thyridès , et qui est tout au haut de la côte ; près de là sont les ruines de la ville Hippola, au milieu desquelles subsiste encore une chapelle de Minerve Hippolaitis. A une très petite distance on trouve la ville et le port de Messa ; du port à la ville d'Œtile je compte cent cinquante stades : le héros qui a donné son nom à cette ville était Argien de naissance, fils d'Amphianax, et petit-fils d'Antimaque : ce que j'ai vu dans cette ville de plus digne de curiosité, c'est un temple de Sérapis, et une statue d'Apollon Carnéüs dans la place.


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Dernière mise à jour : 16/06/2006