HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre III

Chapitre 23

  Chapitre 23

[3,23] XXIII. Κύθηρα δὲ κεῖται μὲν ἀπαντικρὺ Βοιῶν, ἐς δὲ Πλατανιστοῦντα - ἐλάχιστον γὰρ τῆς ἠπείρου ταύτῃ διέστηκεν νῆσος - ἐς ταύτην τὴν ἄκραν τὸν Πλατανιστοῦντα ἀπὸ ἄκρας τῆς ἠπείρου, καλουμένης δὲ Ὄνου γνάθου, σταδίων πλοῦς τεσσαράκοντά ἐστιν. ἐν Κυθήροις δὲ ἐπὶ θαλάσσης Σκάνδειά ἐστιν ἐπίνειον, Κύθηρα δὲ πόλις ἀναβάντι ἀπὸ Σκανδείας στάδια ὡς δέκα. τὸ δὲ ἱερὸν τῆς Οὐρανίας ἁγιώτατον καὶ ἱερῶν ὁπόσα Ἀφροδίτης παρ' Ἕλλησίν ἐστιν ἀρχαιότατον· αὐτὴ δὲ θεὸς ξόανον ὡπλισμένον. (2) πλέοντι δὲ ἐκ Βοιῶν τὴν ὑπὸ τὴν ἄκραν τῆς Μαλέας λιμήν ἐστιν ὀνομαζόμενον Νύμφαιον καὶ Ποσειδῶνος ἄγαλμα ὀρθὸν καὶ σπήλαιον θαλάσσης ἐγγύτατα, ἐν δὲ αὐτῷ γλυκέος ὕδατος πηγή· καὶ ἄνθρωποι περιοικοῦσι πολλοί. περιπλεύσαντι δὲ τὴν ἄκραν τῆς Μαλέας καὶ ἑκατὸν στάδια ἀποσχόντι, ἐπὶ θαλάσσῃ χωρίον ἐν ὅροις Βοιατῶν Ἀπόλλωνος μὲν ἱερόν ἐστιν, Ἐπιδήλιον δὲ ὀνομαζόμενον· (3) τὸ γὰρ τοῦ Ἀπόλλωνος ξόανον, νῦν ἐστιν ἐνταῦθα, ἐν Δήλῳ ποτὲ ἵδρυτο. τῆς γὰρ Δήλου τότε ἐμπορίου τοῖς Ἕλλησιν οὔσης καὶ ἄδειαν τοῖς ἐργαζομένοις διὰ τὸν θεὸν δοκούσης παρέχειν, Μηνοφάνης Μιθριδάτου στρατηγὸς εἴτε αὐτὸς ὑπερφρονήσας εἴτε καὶ ὑπὸ Μιθριδάτου προστεταγμένον - ἀνθρώπῳ γὰρ ἀφορῶντι ἐς κέρδος τὰ θεῖα ὕστερα λημμάτων - , οὗτος οὖν Μηνοφάνης, ἅτε οὔσης (4) ἀτειχίστου τῆς Δήλου καὶ ὅπλα οὐ κεκτημένων ἀνδρῶν, τριήρεσιν ἐσπλεύσας ἐφόνευσε μὲν τοὺς ἐπιδημοῦντας τῶν ξένων, ἐφόνευσε δὲ αὐτοὺς τοὺς Δηλίους· κατασύρας δὲ πολλὰ μὲν ἐμπόρων χρήματα, πάντα δὲ ἀναθήματα, προσεξανδραποδισάμενος δὲ καὶ γυναῖκας καὶ τέκνα, καὶ αὐτὴν ἐς ἔδαφος κατέβαλε τὴν Δῆλον. ἅτε δὲ πορθουμένης τε καὶ ἁρπαζομένης, τῶν τις βαρβάρων ὑπὸ ὕβρεως τὸ ξόανον τοῦτο ἀπέρριψεν ἐς τὴν θάλασσαν· ὑπολαβὼν δὲ κλύδων ἐνταῦθα τῆς Βοιατῶν ἀπήνεγκε, καὶ τὸ χωρίον διὰ τοῦτο Ἐπιδήλιον ὀνομάζουσι. (5) τὸ μέντοι μήνιμα ἐκ τοῦ θεοῦ διέφυγεν οὔτε Μηνοφάνης οὔτε αὐτὸς Μιθριδάτης· ἀλλὰ Μηνοφάνην μὲν παραυτίκα, ὡς ἀνήγετο ἐρημώσας τὴν Δῆλον, λοχήσαντες ναυσὶν οἱ διαπεφευγότες τῶν ἐμπόρων καταδύουσι, Μιθριδάτην δὲ ὕστερον τούτων ἠνάγκασεν θεὸς αὐτόχειρα αὑτοῦ καταστῆναι, τῆς τε ἀρχῆς οἱ καθῃρημένης καὶ ἐλαυνόμενον πανταχόθεν ὑπὸ Ῥωμαίων· εἰσὶ δὲ οἵ φασιν αὐτὸν παρά του τῶν μισθοφόρων θάνατον βίαιον ἐν μέρει χάριτος εὕρασθαι. (6) τούτοις μὲν τοιαῦτα ἀπήντησεν ἀσεβήσασι· τῇ δὲ Βοιαῶν ὅμορος Ἐπίδαυρός ἐστιν Λιμηρά, σταδίους ὡς διακοσίους ἀπέχουσα Ἐπιδηλίου. φασὶ δὲ οὐ Λακεδαιμονίων, τῶν δὲ ἐν τῇ Ἀργολίδι Ἐπιδαυρίων εἶναι, πλέοντες δὲ ἐς Κῶν παρὰ τὸν Ἀσκληπιὸν ἀπὸ τοῦ κοινοῦ προσσχεῖν τῆς Λακωνικῆς ἐνταῦθα καὶ ἐξ ἐνυπνίων γενομένων σφίσι καταμείναντες οἰκῆσαι. (7) λέγουσι δὲ καὶ ὡς οἴκοθεν ἐκ τῆς Ἐπιδαύρου δράκοντα ἐπαγομένοις αὐτοῖς ἐξέφυγεν ἐκ τῆς νεὼς δράκων, ἐκφυγὼν δὲ οὐ πόρρω κατέδυ θαλάσσης, καί σφισιν ὁμοῦ τῶν ὀνειράτων τῇ ὄψει καὶ ἀπὸ τοῦ σημείου τοῦ κατὰ τὸν δράκοντα ἔδοξεν αὐτόθι καταμείναντας οἰκῆσαι. καὶ ἔνθα δράκων κατέδυ, βωμοί τέ εἰσιν Ἀσκληπιοῦ καὶ ἐλαῖαι περὶ αὐτοὺς πεφύκασιν. (8) προελθόντι δὲ ἐν δεξιᾷ δύο που σταδίους, ἔστιν Ἰνοῦς καλούμενον ὕδωρ, μέγεθος μὲν κατὰ λίμνην μικράν, τῆς γῆς δὲ ἐν βάθει μᾶλλον· ἐς τοῦτο τὸ ὕδωρ ἐν τῇ ἑορτῇ τῆς Ἰνοῦς ἐμβάλλουσιν ἀλφίτων μάζας. ταύτας ἐπὶ μὲν αἰσίῳ τοῦ ἐμβαλόντος καταδεξάμενον ἔχει τὸ ὕδωρ· εἰ δὲ ἀναπέμψαιτο σφᾶς, πονηρὸν κέκριται σημεῖον. (9) τὸ δὲ αὐτὸ καὶ ἐν Αἴτνῃ δηλοῦσιν οἱ κρατῆρες· καὶ γὰρ χρυσοῦ ἐς αὐτοὺς καὶ ἀργύρου ποιήματα, ἔτι δὲ καὶ ἱερεῖα τὰ πάντα ἀφιᾶσι· ταῦτα δὲ ἢν μὲν ὑπολαβὸν ἀπενέγκῃ τὸ πῦρ, οἱ δὲ χαίρουσιν ὡς ἐπὶ πεφηνότι ἀγαθῷ, ἀπωσαμένου δὲ τὰ ἐμβληθέντα συμφορὰν ἔσεσθαι τούτῳ τῷ ἀνδρὶ νομίζουσι. (10) κατὰ δὲ τὴν ὁδὸν τὴν ἐκ Βοιῶν ἐς Ἐπίδαυρον τὴν Λιμηρὰν ἄγουσαν Ἀρτέμιδος ἱερόν ἐστιν ἐν τῇ Ἐπιδαυρίων Λιμνάτιδος. πόλις δὲ ἀπέχουσα οὐ πολὺ ἀπὸ θαλάσσης ἐπὶ μετεώρῳ μὲν ᾤκισται, θέας δὲ αὐτόθι ἄξια τὸ μὲν Ἀφροδίτης ἐστὶν ἱερόν, τὸ δὲ Ἀσκληπιοῦ καὶ ἄγαλμα ὀρθὸν λίθου, καὶ Ἀθηνᾶς ἐν τῇ ἀκροπόλει ναός, πρὸ δὲ τοῦ λιμένος Διὸς ἐπίκλησιν Σωτῆρος. (11) ἄκρα δὲ ἐς τὸ πέλαγος κατὰ τὴν πόλιν ἀνέχει καλουμένη Μινῴα· καὶ μὲν κόλπος οὐδέν τι ἔχει διάφορον ὅσαι κατὰ τὴν Λακωνικὴν ἄλλαι θαλάσσης εἰσὶν ἐσβολαί, αἰγιαλὸς δὲ ταύτῃ παρέχεται ψηφῖδας σχῆμα εὐπρεπεστέρας καὶ χρόας παντοδαπῆς. [3,23] CHAPITRE XXIII. Vis-a-vis de Boée est la ville de Cythère ; c'est une isle qui de ce côté-là est fort proche du continent, et à la hauteur d'un promontoire, appelé le Plataniste, qui par mer n'est éloigné que de quarante stades du promontoire dont j'ai parlé, et qu'ils nomment mâchoire d'âne. La rade de Cythère se nomme Scandée, et de cette rade à la ville il n'y a guère que dix stades. On voit à Cythère un temple de Vénus Uranie, qui passe pour le plus ancien et le plus célèbre de tous les temples que Vénus ait dans la Grèce; la statue de la déesse la représente armée. Si vous allez par la mer de Boée au cala Malée, vous verrez sur la côte l'étang de Nymbée ainsi le nomme-t-on; auprès est un Neptune tout droit sur ses pieds, et au bord de la mer on vous fera remarquer un antre où il y a une fontaine d'eau douce ; ce lieu est très fréquenté. Cent stades au-dessus de Malée, vous trouvez sur les confins des Boéates, un lieu qui est consacré à Apollon, et qu'ils nomment Epidelium ; ce nom vient de ce que la statue qui s'y voit, est la même que celle qui était autrefois à Délos ; voici par quelle aventure. Dans le temps que Délos était la ville la plus marchande de toute la Grèce, et que le culte d'Apollon semblait la mettre à couvert de toute insulte, Ménophane, un des généraux de Mithridate, soit de son propre mouvement, soit par ordre de son maître, car tout homme qui est possédé de l'amour des richesses compte la religion pour rien ; Ménophane, dis-je, s'avisa de venir investir Délos avec sa flotte, et l'ayant trouvée sans fortifications ni murailles, et les habitants sans armes, il n'eut pas de peine à s'en rendre maître ; il passa au fil de l'épée tout ce qu'il y avait d'hommes capables de résister; étrangers et citoyens, s'empara de leurs effets, pilla le temple, rasa la ville et fit vendre les femmes et les enfants, comme autant d'esclaves. Durant le sac de la ville, un barbare eut l'impiété d'enlever la statue du dieu, et la jeta dans la mer; le flot l'ayant portée jusques vers les confins des Boréates, les gens du pays la prirent, se l'approprièrent, et en mémoire de cet évènement, le lieu où ils la déposèrent fut nommé Epidélium. Mais, ni Ménophane, ni Mithridate lui-même, ne purent échapper à la vengeance du dieu ; car après cette expédition, Ménophane étant déjà en pleine mer des négociants qui s'étaient sauvés du massacre, trouvèrent le moyen de joindre son vaisseau, d'entrer sur son bord et de le tuer. Pour Mithridate, la colère d'Apollon le poursuivit jusqu'à l'obliger de tourner ses mains contre lui-même, après avoir perdu ses états et s'être vu chassé de ville en ville par les Romains. D'autres disent qu'il demanda en grace à un de ces soldats mercenaires qu'il avait dans ses troupes, de lui passer son épée au travers du corps : quoi qu'il en soit, l'impiété de l'un et de l'autre ne demeura pas impunie. Sur la frontière des Boéates, à quelques deux cents stades d'Epidélium, on trouve la ville d'Epidaure, autrement appelée Liméra. Les habitants se disent une colonie non de Lacédémoniens, mais de ces Epidauriens du pays d'Argos; et ils racontent que des députés envoyés par ces peuples vers Esculape dans l'isle de Cos, ayant abordé en cette contrée de la Laconie, avaient été avertis en songe de s'y établir ; que même un serpent, qu'ils menaient avec eux, sortit du vaisseau et alla se cacher dans une caverne sur le bord de la mer; prodige qui, joint aux apparitions qu'ils avaient eues en songe, les détermina à bâtir là une ville, à laquelle ils donnèrent aussi le nom d'Epidaure; et à l'endroit où le serpent se cacha, ils élevèrent à Esculape deux autels, qui sont aujourd'hui couverts
d'oliviers sauvages que la terre a produits à l'entour. Deux stades plus loin, sur la droite, vous verrez ce qu'ils appellent le marais d'Ino ; c'est un marais de peu d'étendue, mais fort profond. Tous les ans, à la fête d'Ino, ils jettent dans ce marais des morceaux de pâte ; si cette pâte va au fond, ils en tirent un bon augure, et un mauvais si elle revient sur l'eau. On dit que les bouches du mont Etna donnent lieu à de semblables pronostiques. Les gens des environs y jettent de petites figures d'or et d'argent, quelques-uns même toute sorte de victimes ; si le tourbillon cle flammes les engloutit, c'est pour eux un heureux présage; au contraire, s'il les rejette, ils se croient menacés de quelque malheur. Sur le chemin qui conduit de Boée à Epidaure, et dans le territoire même des Epidauriens, vous trouvez un temple de Diane surnommée Limnatis; la ville d'Epidaure est bâtie sur une hauteur, et fort peu éloignée de la mer. Tout ce que j'y ai vu de beau, c'est un temple de Vénus, un temple d'Esculape, où le dieu est en marbre et debout, et dans la citadelle un temple de Minerve. Vers le port il y a un temple de Jupiter Sauveur, et au bas de la ville un promontoire qui avance dans la mer, et qu'ils nomment Minoa. Le bassin auquel il sert d'abri n'a rien de particulier et n'est pas différent des autres qui se voient Je long des côtes de la Laconie ; j'ai seulement remarqué que le rivage de cette rade était plein de petits cailloux d'une beauté singulière, soit pour la figure, soit pour les couleurs.


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Dernière mise à jour : 16/06/2006