HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre III

Chapitre 21

  Chapitre 21

[3,21] XXI. προελθόντι δὲ αὐτόθεν σταδίους εἴκοσι τοῦ Εὐρώτα τὸ ῥεῦμα ἐγγυτάτω τῆς ὁδοῦ γίνεται, καὶ Λάδα μνῆμά ἐστιν ὠκύτητι ὑπερβαλομένου ποδῶν τοὺς ἐπ' αὐτοῦ· καὶ δὴ καὶ Ὀλυμπίασιν ἐστεφανοῦτο δολίχῳ κρατῶν, δοκεῖν δέ μοι κάμνων αὐτίκα μετὰ τὴν νίκην ἐκομίζετο, καὶ συμβάσης ἐνταῦθά οἱ τελευτῆς τάφος ἐστὶν ὑπὲρ τὴν λεωφόρον. τὸν δὲ ὁμώνυμον τούτῳ, νίκην καὶ αὐτὸν Ὀλυμπίασι, πλὴν οὐ δολίχου, σταδίου δὲ ἀνελόμενον, Ἀχαιὸν ἐξ Αἰγίου φησὶν εἶναι (καὶ) τὰ ἐς τοὺς Ὀλυμπιονίκας Ἠλείων γράμματα. (2) προιόντι δὲ ὡς ἐπὶ τὴν Πελλάναν Χαράκωμά ἐστιν ὀνομαζόμενον καὶ μετὰ τοῦτο Πελλάνα πόλις τὸ ἀρχαῖον. Τυνδάρεων δὲ οἰκῆσαί φασιν ἐνταῦθα, ὅτε Ἱπποκόωντα καὶ τοὺς παῖδας ἔφευγεν ἐκ Σπάρτης. θέας δὲ ἄξια αὐτόθι ἰδὼν Ἀσκληπιοῦ τε οἶδα ἱερὸν καὶ τὴν πηγὴν Πελλανίδα. ἐς ταύτην λέγουσιν ὑδρευομένην ἐσπεσεῖν παρθένον, ἀφανισθείσης δὲ τὸ κάλυμμα ἀναφανῆναι τὸ ἐπὶ τῆς κεφαλῆς ἐν ἑτέρᾳ πηγῇ Λαγκίᾳ. (3) Πελλάνας δὲ ἑκατὸν στάδια ἀπέχει Βελεμίνα καλουμένη· τῆς δὲ χώρας τῆς Λακωνικῆς Βελεμίνα μάλιστα ἄρδεσθαι πέφυκεν, ἥντινα διοδεύει μὲν τοῦ Εὐρώτα τὸ ὕδωρ, παρέχεται δὲ ἀφθόνους καὶ αὐτὴ πηγάς. (4) ἐπὶ θάλασσαν δὲ ἐς Γύθιον καταβαίνοντί ἐστι Λακεδαιμονίοις () κώμη καλουμένη Κροκέαι καὶ λιθοτομία· μία μὲν πέτρα συνεχὴς οὐ διήκουσα, λίθοι δὲ ὀρύσσονται σχῆμα τοῖς ποταμίοις ἐοικότες, ἄλλως μὲν δυσεργεῖς, ἢν δὲ ἐπεργασθῶσιν, ἐπικοσμήσαιεν ἂν καὶ θεῶν ἱερά, κολυμβήθραις δὲ καὶ ὕδασι συντελοῦσι μάλιστα ἐς κάλλος. θεῶν δὲ αὐτόθι πρὸ μὲν τῆς κώμης Διὸς Κροκεάτα λίθου πεποιημένον ἄγαλμα ἕστηκε, Διόσκουροι δὲ ἐπὶ τῇ λιθοτομίᾳ χαλκοῖ. (5) μετὰ δὲ Κροκέας ἀποτραπεῖσιν ἐς δεξιὰν ἀπὸ τῆς ἐς Γύθιον εὐθείας ἐπὶ πόλισμα ἥξεις Αἰγίας· Ὅμηρον δὲ ἐν τοῖς ἔπεσι τὸ πόλισμα τοῦτο ὀνομάζειν λέγουσιν Αὐγειάς. ἐνταῦθα ἔστι μὲν λίμνη καλουμένη Ποσειδῶνος, ἔστι δὲ ἐπὶ τῇ λίμνῃ ναὸς καὶ ἄγαλμα τοῦ θεοῦ. τοὺς δὲ ἰχθῦς δεδοίκασιν ἐξαιρεῖν, τὸν θηρεύσαντα ἁλιέα γενέσθαι λέγοντες ἐξ ἀνθρώπου. (6) Γύθιον δὲ ἀπέχει μὲν σταδίους τριάκοντα Αἰγιῶν, ἐπὶ θαλάσσῃ δὲ ᾠκισμένον ἔστιν ἤδη τῶν Ἐλευθερολακώνων, οὓς βασιλεὺς Αὔγουστος δουλείας ἀφῆκε Λακεδαιμονίων τῶν ἐν Σπάρτῃ κατηκόους ὄντας. θαλάσσῃ μὲν δὴ πλὴν τοῦ Κορινθίων ἰσθμοῦ περιέχεται πᾶσα Πελοπόννησος· κόχλους δὲ ἐς βαφὴν πορφύρας παρέχεται τὰ ἐπιθαλάσσια τῆς Λακωνικῆς ἐπιτηδειοτάτας μετά γε τὴν Φοινίκων θάλασσαν. (7) ἀριθμὸς δὲ τῶν Ἐλευθερολακώνων ὀκτὼ πόλεις καὶ δέκα εἰσί, πρώτη μὲν καταβᾶσιν ἐξ Αἰγιῶν ἐπὶ θάλασσαν Γύθιον, μετὰ δὲ αὐτὴν Τευθρώνη τε καὶ Λᾶς καὶ Πύρριχος, ἐπὶ Ταινάρῳ δὲ Καινήπολις Οἴτυλός τε καὶ Λεῦκτρα καὶ Θαλάμαι, πρὸς δὲ Ἀλαγονία τε καὶ Γερηνία· τὰ δὲ ἐπέκεινα Γυθίου πρὸς θαλάσσῃ Ἀσωπὸς Ἀκριαὶ Βοιαὶ Ζάραξ Ἐπίδαυρος Λιμηρὰ Βρασιαὶ Γερόνθραι Μαριός. αὗται μὲν οὖν εἰσιν αἱ λοιπαὶ τῶν Ἐλευθερολακώνων ἀπὸ τεσσάρων ποτὲ καὶ εἴκοσι πόλεων· τὰς δὲ ἄλλας, ἐφ' ἃς ἂν καὶ αὐτὰς λόγος ἐπέλθῃ δή μοι, συντελούσας ἴστω τις ἐς Σπάρτην καὶ οὐχ ὁμοίως τοῖς προλεχθεῖσιν αὐτονόμους. (8) Γυθεᾶται δὲ τῆς πόλεως ἀνθρώπων μὲν οὐδένα οἰκιστὴν γενέσθαι λέγουσιν, Ἡρακλέα δὲ καὶ Ἀπόλλωνα ὑπὲρ τοῦ τρίποδος ἐς ἀγῶνα ἐλθόντας, ὡς διηλλάγησαν, μετὰ τὴν ἔριν οἰκίσαι κοινῇ τὴν πόλιν· καὶ ἐν τῇ ἀγορᾷ σφισιν Ἀπόλλωνος καὶ Ἡρακλέους ἐστὶν ἀγάλματα, πλησίον δὲ αὐτῶν Διόνυσος. ἑτέρωθι δὲ Ἀπόλλων Κάρνειος καὶ ἱερὸν Ἄμμωνος καὶ Ἀσκληπιοῦ χαλκοῦν ἄγαλμά ἐστιν, οὐκ ἐπόντος ὀρόφου τῷ ναῷ, καὶ πηγὴ τοῦ θεοῦ καὶ Δήμητρος ἱερὸν ἅγιον καὶ Ποσειδῶνος ἄγαλμα Γαιαόχου. (9) ὃν δὲ ὀνομάζουσι Γυθεᾶται Γέροντα, οἰκεῖν ἐν θαλάσσῃ φάμενοι, Νηρέα ὄντα εὕρισκον· καί σφισι τοῦ ὀνόματος τούτου παρέσχεν ἀρχὴν Ὅμηρος ἐν Ἰλιάδι ἐν Θέτιδος λόγοις· ὑμεῖς μὲν νῦν δῦτε θαλάσσης εὐρέα κόλπον, ὀψόμεναί τε γέρονθ' ἅλιον καὶ δώματα πατρός. καλοῦνται δὲ ἐνταῦθα καὶ πύλαι Καστορίδες, καὶ ἐν τῇ ἀκροπόλει ναὸς καὶ ἄγαλμα Ἀθηνᾶς πεποίηται. [3,21] CHAPITRE XXI. A quelques vingt stades de-là vous trouverez l'Eurotas qui passe presque au bord du chemin ; en y arrivant vous verrez le tombeau de Ladas, qui fut l'homme le plus agile de son temps; il mérita d'être couronné aux jeux olympiques pour avoir doublé le stade ; je crois qu'il tomba malade incontinent après sa victoire, et qu'il se fit porter en ce lieu, où étant mort il fut inhumé sur le grand chemin. L'histoire des Eléens, dans le catalogue de ceux qui ont été couronnés à Olympie, fait mention d'un autre Ladas, natif d'Egion en Achaïe, qui remporta aussi le prix aux jeux olympiques, non de la longue course, mais simplement du stade. En avançant du côté de Pellane, vous rencontrerez une petite place nom- mée Characome, d'où il n'y a plus qu'un pas à Pellane ; c'était autrefois un ville où l'on dit que Tyndare se retira, lorsqu'il sortit de Sparte, chassé par Hippocoon et par ses enfants. Ce que j'y ai vu de plus remarquable, c'est un temple d'Esculape ; et une fontaine qui n'a point d'autre nom que la fontaine de Pellane; on dit qu'une jeune fille s'y laissa tomber en puisant de l'eau, et que son voile fut trouvé dans une autre fontaine, qu'on nomme Lancée. Cent stades plus loin est un canton appelé Belemine ; c'est un petit pays fort aquatique, il est arrosé par l'Eurotas et par quantité de sources. En descendant à Gythion, sur le bord de la mer on trouve un village appelé Crocée, et dans ce village des carrières où se forment non des pierres de taille, mais des cailloux tout semblables à ceux que l'on voit sur la grève auprès des rivières ; ces cailloux sont fort difficiles à tailler, mais s'ils étaient mis en oeuvre, on pourroit s'en servir à orner les niches des temples, et ils feraient aussi un fort bel effet dans des réservoirs et dans des aquéducs. A l'entrée du village il y a une statue de pierre qui représente Jupiter Crocéate, et auprès des carrières les Dioscures sont en bronze. Au sortir de Crocée, en quittant le chemin de Gythion et en prenant à main droite, on arrive à une bourgade qui a nom Egies : on croit que c'est la même qui dans Homère est appelée Augée. Là, il y a un étang, dit l'étang de Neptune, et sur sa rive un temple du dieu et une statue; on n'ose pêcher cet étang, parce que, dit-on, si on le pêchait, on serait métamorphosé en un certain poisson. Gythée est à quelque trente stades d'Egies ; c'est une ville sur le bord de la mer, et qui est habitée par ces Eleuthérolacons que l'empereur Auguste affranchit de la domination de Sparte. Tout le Péloponnèse est baigné de la mer, à l'exception du seul côté où se trouve l'isthme de Corinthe ; mais les côtes maritimes de la Laconie ont le privilège de porter des coquillages qui sont excellents pour teindre les étoffes en pourpre, et qui ne le cèdent qu'aux coquillages de la mer rouge. Les villes que les Eleuthérolacons occupent aujourd'hui sont au nombre, de dix-huit ; la première est Gythée, que vous rencontrez en descendant d'Egies vers la mer ; vous avez ensuite Teuthrone, Las et Pyrrique ; d'un autre côté vous trouvez près du Ténare Cénépolis, Oetilos, Leuctres, Thalames, Alagonie et Gérénie ; sur le bord de la mer, au-delà de Glytée, vous avez Asope, Aeries, Boée, Zarax, Epidaure, autrement nommée Liméra, Brasies, Géeonthre et Marios; c'est tout ce qui reste aux Eleuthérolacons, car autrefois ils avaient vingt-quatre villes. Quant à celle dont je vais parler, j'avertis que bien loin d'être sujettes à la domination de Sparte, et de faire partie cle l'état, comme d'autres dont j'ai parlé plus haut, elles sont indépendantes, et se gouvernent par leurs propres lois. Les Gythéates ne reconnaissent aucun mortel pour auteur de leur origine; ils disent qu'Hercule et Apollon se disputèrent longtemps un trépied, et qu'ayant enfin terminé leur querelle, ils bâtirent Gythée de concert et à frais communs ; c'est pourquoi ces dieux ont leurs statues au milieu du marché; Bacchus a aussi la sienne auprès d'eux, et dans un autre endroit on voit un Apollon Carnéüs. Les principaux temples de la ville sont celui d'Ammon et celui d'Esculape ; ce dernier n'a point de plafond; le dieu y est représenté en bronze. Auprès est une fontaine, dite la fontaine d'Esculape ; un peu plus loin vous trouvez un temple de Cérès, qui est chez eux en grande vénération ; là Neptune a sa statue, et l'inscription porte que c'est Neptune le maître de la terre. Les Gythéates révèrent encore une ancienne divinité, dont ils parlent comme d'un vieillard, et qui a, disent-ils, son palais dans la mer; je m'imagine que c'est Nérée qu'ils veulent dire, et je le conjecture de ces paroles de Thétis aux nymphes dans Homère : "Pour vous, Nymphes, rentrez dans vos grottes profondes; Un vieillard fortuné vous attend sous les ondes ; Allez revoir Nérée et briller à sa cour." Le temple de Cérès n'est pas éloigné des portes de la ville; ils appellent ces portes Castorides, du nom des Dioscures. La citadelle n'a rien de considérable qu'un temple de Minerve et une statue de la déesse.


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Dernière mise à jour : 16/06/2006