HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre III

Chapitre 2

  Chapitre 2

[3,2] II. Εὐρυσθένει πρεσβυτέρῳ τῶν Ἀριστοδήμου παίδων ὄντι ἡλικίαν γενέσθαι λέγουσιν υἱὸν Ἆγιν· ἀπὸ τούτου δὲ τὸ γένος τὸ Εὐρυσθένους καλοῦσιν Ἀγιάδας. ἐπὶ τούτου Πατρεῖ τῷ Πρευγένους κτίζοντι ἐν Ἀχαίᾳ πόλιν, ἥντινα Πάτρας καὶ ἐς ἡμᾶς καλοῦσιν ἀπὸ τοῦ Πατρέως τούτου, συνεπελάβοντο Λακεδαιμόνιοι τοῦ οἰκισμοῦ. συνήραντο δὲ καὶ Γρᾷ τῷ Ἐχέλα τοῦ Πενθίλου τοῦ Ὀρέστου στελλομένῳ ναυσὶν ἐς ἀποικίαν. καὶ μὲν τὴν τῆς Ἰωνίας μεταξὺ καὶ Μυσῶν, καλουμένην δὲ Αἰολίδα ἐφ' ἡμῶν, καθέξειν ἔμελλεν· δέ οἱ πρόγονος Πενθίλος Λέσβον τὴν ὑπὲρ τῆς ἠπείρου ταύτης νῆσον εἷλεν ἔτι πρότερον. (2) ἐπὶ δὲ Ἐχεστράτου τοῦ Ἄγιδος βασιλεύοντες ἐν Σπάρτῃ Κυνουρέας τοὺς ἐν (τῇ) ἡλικίᾳ Λακεδαιμόνιοι ποιοῦσιν ἀναστάτους, αἰτίαν ἐπενεγκόντες ὡς τὴν Ἀργολίδα συγγενῶν σφισιν ὄντων Ἀργείων λῃσταί τε ἐκ τῆς Κυνουριακῆς κακουργοῖεν καὶ αὐτοὶ καταδρομὰς ἐκ τοῦ φανεροῦ ποιοῖντο ἐς τὴν γῆν. λέγονται δὲ οἱ Κυνουρεῖς Ἀργεῖοι τὸ ἀνέκαθεν εἶναι, καὶ οἰκιστήν φασιν αὐτῶν Κύνουρον γενέσθαι τὸν Περσέως. (3) ἔτεσι δὲ ὕστερον οὐ πολλοῖς Λαβώτας Ἐχεστράτου τὴν ἀρχὴν ἔσχεν ἐν Σπάρτῃ. τοῦτον τὸν Λαβώταν Ἡρόδοτος ἐν τῷ λόγῳ τῷ ἐς Κροῖσον ὑπὸ Λυκούργου τοῦ θεμένου τοὺς νόμους φησὶν ἐπιτροπευθῆναι παῖδα ὄντα· Λεωβώτην δέ οἱ τίθεται τὸ ὄνομα καὶ οὐ Λαβώταν. Λακεδαιμονίοις δὲ πρῶτον τότε ἔδοξεν ἄρασθαι πρὸς Ἀργείους πόλεμον· ἐποιοῦντο δὲ ἐς αὐτοὺς ἐγκλήματα τήν τε Κυνουριακὴν ἑλόντων αὑτῶν ἀποτέμνεσθαι τοὺς Ἀργείους καὶ τοὺς περιοίκους σφῶν ὑπηκόους ὄντας ἀφιστάναι. τότε μὲν δὴ παρὰ οὐδετέρων πολεμησάντων ὅμως μνήμης ἄξιον πραχθῆναί φασιν οὐδέν· (4) τοὺς δὲ ἐφεξῆς βασιλεύσαντας τῆς οἰκίας ταύτης Δόρυσσον τὸν Λαβώτα καὶ Ἀγησίλαον Δορύσσου δι' ὀλίγου σφᾶς τὸ χρεὼν ἐπέλαβεν ἀμφοτέρους. ἔθηκε δὲ καὶ Λυκοῦργος Λακεδαιμονίοις τοὺς νόμους ἐπὶ τῆς Ἀγησιλάου βασιλείας· θεῖναι δὲ αὐτὸν λέγουσιν οἱ μὲν παρὰ τῆς Πυθίας διδαχθέντα ὑπὲρ αὐτῶν, οἱ δὲ ὡς Κρητικὰ ὄντα νόμιμα ἐπαγάγοιτο. τούτους δὲ οἱ Κρῆτες τοὺς νόμους τεθῆναί σφισιν ὑπὸ Μίνω λέγουσι, βουλεύσασθαι δὲ ὑπὲρ τῶν νόμων οὐκ ἄνευ θεοῦ τὸν Μίνω. ᾐνίξατο δὲ καὶ Ὅμηρος ἐμοὶ δοκεῖν περὶ τοῦ Μίνω τῆς νομοθεσίας ἐν τοῖσδε τοῖς ἔπεσι· τῇσι δ' ἐνὶ Κνωσσός, μεγάλη πόλις, ἔνθα τε Μίνως ἐννέωρος βασίλευε Διὸς μεγάλου ὀαριστής. (5) Λυκούργου μὲν οὖν καὶ ἐν τοῖς ἔπειτα τοῦ λόγου ποιήσομαι μνήμην· Ἀγησιλάου δὲ παῖς ἐγένετο Ἀρχέλαος. ἐπὶ τούτου Λακεδαιμόνιοι πολέμῳ κρατήσαντες πόλιν τῶν περιοικίδων ἠνδραποδίσαντο Αἴγυν, ὑποπτεύσαντες ὡς οἱ Αἰγῦται φρονοῦσι τὰ Ἀρκάδων. Χαρίλαος δὲ τῆς ἑτέρας οἰκίας βασιλεὺς συνεξεῖλε μὲν καὶ Ἀρχελάῳ τὴν Αἴγυν, ὁπόσα δὲ καὶ ἰδίᾳ Λακεδαιμονίων αὐτὸς ἔδρασεν ἡγούμενος, μνήμην καὶ τῶνδε ποιησόμεθα ὁμοῦ τῷ λόγῳ μεταβάντι ἐς τοὺς Εὐρυπωντίδας καλουμένους. (6) Ἀρχελάου δὲ ἦν Τήλεκλος· ἐπὶ τούτου πόλεις Λακεδαιμόνιοι τῶν περιοικίδων πολέμῳ κρατήσαντες ἐξεῖλον Ἀμύκλας καὶ Φᾶριν καὶ Γεράνθρας, ἐχόντων ἔτι Ἀχαιῶν. τούτων Φαρῖται καὶ Γερανθρᾶται τὴν ἔφοδον τῶν Δωριέων καταπλαγέντες ἀπελθεῖν ἐκ Πελοποννήσου συγχωροῦνται ὑπόσπονδοι· τοὺς δὲ Ἀμυκλαιεῖς οὐκ ἐξ ἐπιδρομῆς ἐκβάλλουσιν, ἀλλὰ ἀντισχόντας τε ἐπὶ πολὺ τῷ πολέμῳ καὶ ἔργα οὐκ ἄδοξα ἐπιδειξαμένους. δηλοῦσι δὲ καὶ οἱ Δωριεῖς τρόπαιον ἐπὶ τοῖς Ἀμυκλαιεῦσιν ἀναστήσαντες, ὡς ἐν τῷ τότε λόγου μάλιστα ἄξιον τοῦτο ὑπάρξαν σφίσιν. οὐ πολλῷ δὲ ὕστερον τούτων ἀπέθανεν ὑπὸ Μεσσηνίων Τήλεκλος ἐν Ἀρτέμιδος ἱερῷ· τὸ δὲ ἱερὸν τοῦτο ἐν μεθορίῳ τῆς τε Λακωνικῆς καὶ τῆς Μεσσηνίας ἐπεποίητο ἐν χωρίῳ καλουμένῳ Λίμναις. (7) Τηλέκλου δὲ ἀποθανόντος Ἀλκαμένης ἔσχεν Τηλέκλου τὴν ἀρχήν· καὶ Λακεδαιμόνιοι πέμπουσιν ἐς Κρήτην Χαρμίδαν τὸν Εὔθυος, ἄνδρα ἐν Σπάρτῃ τῶν δοκίμων, στάσεις τε καταπαύσοντα τοῖς Κρησὶ καὶ τὰ πολίσματα, ὁπόσα ἦν ἀπωτέρω θαλάσσης καὶ ἄλλως ἀσθενῆ, ταῦτα μὲν τοὺς Κρῆτας πείσοντα ἐκλιπεῖν, τὰ δὲ ἐν ἐπικαίρῳ τοῦ παράπλου συνοικιοῦντα ἀντ' αὐτῶν. ἀνέστησαν δὲ καὶ Ἕλος ἐπὶ θαλάσσῃ πόλισμα Ἀχαιῶν ἐχόντων καὶ Ἀργείους τοῖς εἵλωσιν ἀμύναντας μάχῃ νικῶσιν. [3,2] CHAPITRE II. La tradition du pays est qu'Eurysthène, fils aîné d'Aristodème eut un fils nommé Agis; de là vient que tous les descendants d'Eurysthène furent nommés Agides. Sous le règne d'Agis, Patréus, fils de Preugènes, voulant peupler une ville qu'il avait bâtie en Achaïe, et qui de son nom s'appelle encore aujourd'hui Patra, les Lacédémoniens le secondèrent dans ce dessein ; ils entrèrent aussi dans les vues de Gras, fils d'Echélatus, petit-fils de Penthile, et arrière-petit-fils d'Oreste, lequel Gras voulait s'embarquer et mener une peuplade en quelque lieu où il pût faire un nouvel établissement. Il choisit ce pays qui est entré l'lonie et la Mysie, appelé aujourd'hui l'Eolie; et ce qui le détermina à ce choix, ce fut que Penthile, son aïeul, s'était déja emparé de Lesbos, isle voisine de ce continent. Après Agis, son fils Echestrate régna à Sparte; de son temps, les Lacédémoniens chassèrent de Cynure tout ce qu'il y avait d'habitants en âge de porter les armes; le prétexte de ce traitement fut que les Cynuréens, au mépris de la consanguinité qui était entr'eux et les Argiens, non seulement souffraient que des bandits de leur territoire ravageassent les terres des Argiens, mais qu'eux-mêmes faisaient tout ouvertement des courses jusqu'aux portes d'Argos ; en effet, on dit que les Cynuréens descendent des Argiens, et qu'ils ne sont originairement qu'une colonie d'Argiens, qui fut menée là par Cynure, fils de Persée. Quelques années après, Labotas, fils d'Echestrate, lui succéda : Hérodote, dans l'histoire de Croesus, dit que Lycurgue, qui a donné des lois aux Lacédémoniens, avait été tuteur de ce jeune prince qu'il nomme Léobotas, et non Labotas; durant son règne les Lacédémoniens déclarèrent la guerre aux Argiens pour la première fois. Le sujet de cette guerre était que les Lacédémoniens ayant conquis Cynure et les terres qui en dépendaient, les Argiens ne cessaient d'en usurper quelque coin, et de solliciter les peuples voisins et amis de Sparte à quitter son alliance. Cependant cette guerre n'eut pas de suite, et il ne s'y passa rien de remarquable. Ceux de la même famille qui régnèrent ensuite; savoir, Doryssus, fils de Labotas, et Agésilas, fils de Doryssus, vécurent fort peu ; ce fut pourtant sous Agésilas que Lycurgue publia ses lois ; les uns disent qu'il les avait reçues de la Pythie, les autres qu'il les avait apportées de Crète ; pour les Crétois, ils assurent eux-mêmes qu'ils sont redevables des leurs à Minos, et qu'il ne les leur donna qu'après avoir consulté Jupiter; c'est aussi ce qu'Homère semble avoir voulu nous déclarer par ces vers : "Et Gnosse la superbe, où de neuf en neuf ans, Le sage roi Miuos, dégagé de ses sens, Au sein de Jupiter épurait ses idées, Et recevait des lois par lui même dictées". Mais je parlerai de Lycurgue ailleurs. Agésilas eut pour successeur son fils Archélaüs ; pendant son règne les Lacédémoniens assiégèrent Egys, ville voisine de leur frontière, et l'ayant prise, ils la détruisirent entièrement, de crainte qu'elle ne se liguât avec les Arcadiens. Archélaüs l'ut secondé dans cette entreprise par Charilas, qui était aussi roi de Sparte, mais de l'autre famille; je raconterai ce qui se passa sous ses ordres, lorsque j'en serai à l'histoire des rois de la seconde branche, qui furent nommés Eurypontides. A Archélaüs succéda son fils Téléclus, sous lequel les Lacédémoniens prirent, sur les confins de la Laconie, trois villes dont les Achéens étaient en possession, Amycle, Pharis et Géranthre : les habitants de Pharis et de Géranthre ayant pris l'alarme de l'arrivée des Doriens, étaient déjà sortis du Péloponnèse sous de certaines conditions ; mais pour ceux d'Amycle, non seulement ils n'eurent point de peur des Doriens, mais ils firent une vigoureuse défénse et donnèrent de grandes preuves de valeur; c'est ce que les Doriens témoignèrent eux-mêmes par le trophée qu'ils érigèrent lorsqu'ils furent enfin maîtres de la place ; car c'était déclarer qu'ils regardaient cette conquête comme fort glorieuse. Quelque temps après, Téléclus fut tué par les Messéniens dans un temple de Diane qui est sur la frontière de la Laconie et de la Messénie au bourg de Limné. Téléclus étant mort, son fils, Alcamène, lui succéda ce fut sous son règne que les Lacédémoniens envoyèrent en Crète Charmidas, fils d'Euthys, et l'un des plus considérables de Sparte, pour appaiser des séditions qui s'étaient élevées parmi les Crétois et pour engager ces peuples à abandonner les places de la côte les plus exposées, ou qui étaient sans défense, et à se contenter de garder celles qui avaient de bons ports, en quoi il avait ordre de les aider. Pendant ce temps-là, ils prirent et rasèrent Hélos, ville maritime dont les Achéens s'étaient rendu maîtres, et défirent en bataille rangée les Argiens qui allaient secourir les Hilotes.


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Dernière mise à jour : 16/06/2006