[3,10] X. οὐ πολλῷ δὲ ὕστερον τὸν ἀγῶνα ἔθηκαν τῶν Ἰσθμίων οἱ ἐπὶ λακωνισμῷ
φεύγοντες Κορίνθιοι<. oi(> δὲ ἐν τῇ πόλει τότε μὲν τῷ Ἀγησιλάου δείματι
ἡσύχαζον· ἀναζεύξαντος δὲ ἐς τὴν Σπάρτην, οὕτω καὶ αὐτοὶ μετὰ Ἀργείων τὰ
Ἴσθμια ἄγουσιν. ἀφίκετο δὲ καὶ αὖθις ἐπὶ Κόρινθον στρατιᾷ· καὶ - ἐπῄει γὰρ
Ὑακίνθια - ἀφίησι τοὺς Ἀμυκλαιεῖς οἴκαδε ἀπελθόντας τὰ καθεστηκότα τῷ τε
Ἀπόλλωνι καὶ Ὑακίνθῳ δρᾶσαι. ταύτην τὴν μοῖραν ἐπιθέμενοι καθ' ὁδὸν
Ἀθηναῖοι καὶ Ἰφικράτης διέφθειραν· (2) Ἀγησίλαος δὲ καὶ ἐς Αἰτωλίαν
ἐπικουρήσων ἀφίκετο Αἰτωλοῖς ὑπὸ Ἀκαρνάνων πολέμῳ πιεζομένοις, καὶ
Ἀκαρνᾶνας ἠνάγκασε καταλύσασθαι τὸν πόλεμον οὐ πολὺ ἀποδέοντας
Καλυδῶνα καὶ τὰ ἄλλα Αἰτωλῶν πολίσματα ᾑρηκέναι. χρόνῳ δὲ ὕστερον
ἔπλευσε καὶ ἐς Αἴγυπτον, ἀφεστηκότων ἀπὸ βασιλέως τῶν Αἰγυπτίων
βοηθήσων· καὶ ἔστιν Ἀγησιλάῳ πολλά τε εἰργασμένα καὶ μνήμης ἄξια ἐν
Αἰγύπτῳ. καὶ - ἦν γὰρ δὴ ἤδη γέρων - τὸν μὲν κατὰ τὴν πορείαν ἐπέλαβεν ἡ
μοῖρα· Λακεδαιμόνιοι δέ, ὡς ἐκομίσθη σφίσιν ὁ νεκρός, θάπτουσιν αὐτὸν
βασιλέων τιμήσαντες μάλιστα.
(3) Ἀρχιδάμου δὲ τοῦ Ἀγησιλάου βασιλεύοντος κατέλαβον τὸ ἱερὸν Φωκεῖς τὸ ἐν
Δελφοῖς. Θηβαίοις μὲν δὴ πολεμεῖν τοῖς Φωκεῦσιν ἀφίκετο μὲν καὶ ἰδίᾳ
συμμαχικὰ ἐπὶ χρήμασιν, ἀπὸ δὲ κοινοῦ λόγου Λακεδαιμόνιοί τε καὶ Ἀθηναῖοί
σφισιν ἤμυνον, οἱ μὲν ἀρχαίαν δή τινα ἐκ τῶν Φωκέων μνημονεύοντες
εὐεργεσίαν, Λακεδαιμόνιοι δὲ προφάσει μὲν καὶ οὗτοι φιλίας, κατὰ ἔχθος δὲ ἐμοὶ
δοκεῖν τὸ Θηβαίων. Θεόπομπος δὲ ὁ Δαμασιστράτου τόν τε Ἀρχίδαμον μετασχεῖν
τῶν χρημάτων αὐτὸν καὶ ἔτι Δεινίχαν τὴν Ἀρχιδάμου γυναῖκα παρὰ τῶν
δυναστευόντων ἐν Φωκεῦσιν ἔφη λαμβάνουσαν δωρεὰν ἑτοιμότερον ποιεῖν
σφισιν ἐς τὴν συμμαχίαν Ἀρχίδαμον. (4) τὸ μὲν δὴ χρήματα ἱερὰ δέξασθαι καὶ
ἀνδράσιν ἀμῦναι μαντείων πορθήσασι τὸ ἐπιφανέστατον οὐκ ἐς ἔπαινον
τίθεμαι, τοσοῦτον δέ οἱ πρόσεστιν ἐς ἔπαινον· Δελφῶν γὰρ τούς τε ἡβῶντας
ἀποκτεῖναι καὶ γυναῖκας καὶ τέκνα ἐξανδραποδίσασθαι, καταβαλεῖν δὲ καὶ
αὐτὴν ἐς ἔδαφος τὴν πόλιν ἐτόλμων οἱ Φωκεῖς· ταῦτα οὖν μὴ παθεῖν ὑπὸ τῶν
Φωκέων αὐτοὺς παρῃτήσατο Ἀρχίδαμος. (5) διέβη δὲ καὶ ἐς Ἰταλίαν ὕστερον
Ταραντίνοις βαρβάρων πόλεμον συνδιοίσων σφίσιν ὁμόρων· καὶ ἀπέθανέ τε
αὐτόθι ὑπὸ τῶν βαρβάρων καὶ αὐτοῦ τὸν νεκρὸν ἁμαρτεῖν τάφου τὸ μήνιμα
ἐγένετο ἐμποδὼν τὸ ἐκ τοῦ Ἀπόλλωνος. τοῦ δὲ Ἀρχιδάμου τούτου τὸν μὲν
πρεσβύτερον παῖδα Ἆγιν κατέλαβεν ἀποθανεῖν Μακεδόσιν ἐναντία καὶ
Ἀντιπάτρῳ μαχεσάμενον, Εὐδαμίδας δὲ ὁ νεώτερος Λακεδαιμονίοις ἐβασίλευσεν
ἄγουσιν εἰρήνην. τὰ δὲ ἐς Ἆγιν τὸν Εὐδαμίδου καὶ ἐς Εὐρυδαμίδαν τὸν Ἄγιδος ὡς
ἔσχεν, ἤδη μοι καὶ τάδε ἡ Σικυωνία γραφὴ διεξῄει.
(6) ἰοῦσι δὲ ἀπὸ τῶν Ἑρμῶν ἐστιν ὁ τόπος οὗτος ἅπας δρυῶν πλήρης· τὸ δὲ ὄνομα
τῷ χωρίῳ Σκοτίταν (τὸ δὲ σκότος) οὐ τὸ συνεχὲς τῶν δένδρων ἐποίησεν, ἀλλὰ
Ζεὺς ἐπίκλησιν ἔσχε Σκοτίτας, καὶ ἔστιν ἐν ἀριστερᾷ τῆς ὁδοῦ δέκα μάλιστά που
στάδια ἐκτραπομένοις ἱερὸν Σκοτίτα Διός. ἐπανελθόντων δὲ ἐντεῦθεν
προελθοῦσιν ὀλίγον καὶ τραπεῖσιν αὖθις ἐς ἀριστερὰν ἄγαλμά ἐστιν Ἡρακλέους
καὶ τρόπαιον· ἀναστῆσαι δὲ ἐλέγετο Ἡρακλῆς ἀποκτείνας Ἱπποκόωντα καὶ τοὺς
παῖδας. (7) τρίτη δὲ ἐκ τῆς ὁδοῦ τῆς εὐθείας ἐκβολὴ κατὰ τὰ δεξιὰ ἐς Καρύας ἄγει
καὶ ἐς τὸ ἱερὸν τῆς Ἀρτέμιδος. τὸ γὰρ χωρίον Ἀρτέμιδος καὶ Νυμφῶν ἐστιν αἱ
Κάρυαι καὶ ἄγαλμα ἕστηκεν Ἀρτέμιδος ἐν ὑπαίθρῳ Καρυάτιδος· χοροὺς δὲ
ἐνταῦθα αἱ Λακεδαιμονίων παρθένοι κατὰ ἔτος ἱστᾶσι καὶ ἐπιχώριος αὐταῖς
καθέστηκεν ὄρχησις. ἀναστρέψαντι δὲ καὶ κατὰ τὴν λεωφόρον ἰόντι ἐρείπια
Σελλασίας ἐστί· ταύτην, καθὰ καὶ πρότερον ἔγραψα, ἠνδραποδίσαντο Ἀχαιοὶ
Λακεδαιμονίους καὶ τὸν βασιλέα Κλεομένην τὸν Λεωνίδου μάχῃ νικήσαντες.
(8) ἐν δὲ Θόρνακι - ἐς γὰρ τοῦτον ἀφίξῃ προιών - ἄγαλμά ἐστι Πυθαέως
Ἀπόλλωνος κατὰ τὰ αὐτὰ τῷ ἐν Ἀμύκλαις πεποιημένον· τὸ δὲ σχῆμα ὁποῖόν
ἐστιν, ἐπ' ἐκείνῳ γράψω. Λακεδαιμονίοις γὰρ ἐπιφανέστερά ἐστι τὰ ἐς τὸν
Ἀμυκλαῖον, ὥστε καὶ τὸν χρυσόν, ὃν Κροῖσος ὁ Λυδὸς τῷ Ἀπόλλωνι ἔπεμψε τῷ
Πυθαεῖ, τούτῳ ἐς κόσμον τοῦ ἐν Ἀμύκλαις κατεχρήσαντο ἀγάλματος.
| [3,10] CHAPITRE X.
Peu de temps après, ceux des Corinthiens qui avaient
été chassés de la ville comme partisans des Lacédémoniens,
célébrèrent les jeux isthmiques; à l'égard des autres,
ils se tinrent renfermés dans leurs murs à cause de la crainte
qu'ils avaient d'Agésilas mais dès qu'ils le virent éloigné,
ils célébrèrent les mêmes jeux avec les Argiens. Incontinent
après, Agésilas revint avec son armée; cependant comme la
fête Hyacinthia approchait, il renvoya les Amicléens chez eux
afin qu'ils puissent solemniser; à la manière de leur pays,
cette fête qui est instituée en l'honneur d'Apollon et d'Hyacinthe,
mais ils n'allèrent pas jusqu'à Amicle, car ayant été
malencontreusement rencontrés par Iphicrate, qui commandait
l'armée Athénienne, ils furent taillés en pièces. Après cet échec,
Agésilas marcha au secours des Etoliens, qui étaient extrèmement
pressés par les Acarnaniens. A son arrivée, tout changea de face;
les Acarnaniens furent obligés de mettre les armes bas, lorsqu'ils
étaient à la veille de prendre Calydon et plusieurs autres villes
d'Etolie. Ensuite il fit voile en Egypte pour secourir les Egyptiens
contre le roi de Perse, dont ils avaient quitté l'alliance. Là, il
fit plusieurs grandes et mémorables actions, mais comme
il était fort vieux, il y finit ses jours. Son corps fut rapporté à
Sparte, et les Lacédémoniens lui firent des funérailles beaucoup
plus magnifiques qu'ils n'avaientt encore fait à aucun de leurs rois.
Son fils, Archidame, lui succéda; sous son règne, les Phocéens
se rendirent maître du temple d'Apollon à Delphes; ils y
trouvèrent des richesses immenses qui les mirent en état de soudoyer
des troupes étrangères et de faire la gurre aux Thébains
avec leurs propres forces. Les Lacédémoniens et les Athéniens
ne laissèrent pas de leur donner de puissants secours;
ceux-ci, par reconnaissance des services qu'ils avaient autrefois
reçus de ces peuples et ceux-là pour la haine qu'ils portaient
aux Thébains, haine qu'ils coloraient du prétexte de leur ancienne
alliance avec els Phocéens. Cependant Théopompe, fils de
Damasistrate, a écrit que véritablement Archidame se portait
de lui-même à cette guerre, mais qu'il y avait encore été excité par
Dinicha, sa femme, que les Phocéens avaient gagné à force d'argent
et de présents. Que ce prince ait eu sa part d'un argent sacré et qu'il
se soit fait le défenseur de gens qui avaient détruit et pillé
le plus célèbre temple de l'univers,
c'est ce que pour moi je n'approuve point; mais
du moins Archidame est-il louable en une chose;
c'est que les Phocéens voulant passer au fil de
l'épée tout ce qu'il y avait de jeunes hommes à
Delphes, faire esclaves tous les autres, femmes et
enfants, et raser entièrement la ville, il s'opposa à
ce cruel dessein et en empêcha l'exécution. A quelque
temps de-là, il passa en Italie au secours des
Tarentins, qui faisaient la guerre à des barbares
dont le voisinage leur était fort incommode. Il
combattit ces barbares, et fut tué dans le combat;
son corps demeura même sans sépulture, par un
effet de la colère d'Apollon, qui ne lui avait pas
pardonné la profanation de son temple. Archidame
laissa deux fils; l'aîné, qui était Agis, lui succéda et
fût tué en combattant contre Antipater, roi de
Macédoine. Le cadet, nommé Eudamidas, régna
paisiblement après lui, et fut père d'un autre
Agis, qui eut pour fils Eurydamidas. J'ai
raconté les aventures de l'un et de l'autre en traitant
l'histoire des Sicyoniens.
Quand on est descendu de ce lieu dont j'ai parlé,
et que l'on nomme les Hermès, on trouve un bois
planté de chêne, qu'ils appellent le Scotitas,
non à cause de son obscurité, comme on le pourrait
croire, mais parce que dans ce petit canton,
Jupiter est honoré sous le nom de Jupiter Scotitas,
et qu'il a son temple sur la gauche, à dix
stades du grand chemin. En reprenant ce grand
chemin et en avançant un peu, on trouve encore
sur la gauche une statue d'Hercule et un trophée;
la tradition est qu'Hercule érigea lui-même ce
trophée après qu'il eut tué Hippocoon et ses enfants.
Au troisième détour, à main droite, vous
verrez un sentier qui mène à Caryes et à un temple
de Diane; car tout ce lieu-là est consacré à Diane
et aux nymphes; on y voit même une statue de
Diane Caryatis qui est exposée à l'air, et autour
de laquelle toutes les filles de Sparte viennent
danser à certains jours de l'année, car ces danses
sont pour elles un acte de religion. De-là, rentrant
dans le grand chemin, vous n'aurez pas fàit
quelques pas, que vous appercevrez les ruines de
Sélasie ; cette ville, comme j'ai déjà dit, fut détruite
par Aratus, après la victoire qu'il remporta
sur les Lacédémoniens, et sur leur roi Cléomène.
Ensuite vous arrivez sur le bord du Thornax ;
là il y a une statue d'Apollon Pythaeüs, faite sur
le modèle de celle qui est à Amycle, dont je vais
bientôt parler; mais les Lacédémoniens ont eu plus
de dévotion pour cette dernière, ayant employé
à l'orner les richesses que Croesus, roi de Lydie,
leur avait données pour l'ornement de la première.
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