[8,74] Εἰ δὲ βούλεται ἡμᾶς ὁ Κέλσος καὶ στρατηγεῖν ὑπὲρ
πατρίδος, ἴστω ὅτι καὶ ταῦτα ποιοῦμεν, οὐ πρὸς τὸ βλέπεσθαι
ὑπὸ τῶν ἀνθρώπων καὶ κενοδοξεῖν ἐπ´ αὐτῶν ταῦτα πράττοντες·
ἐν γὰρ τῷ κρυπτῷ ἡμῶν κατ´ αὐτὸ τὸ ἡγεμονικὸν
εὐχαί εἰσιν, ἀναπεμπόμεναι ὡς ἀπὸ ἱερέων ὑπὲρ τῶν ἐν τῇ
πατρίδι ἡμῶν. Χριστιανοὶ δὲ μᾶλλον εὐεργετοῦσι τὰς
πατρίδας ἢ οἱ λοιποὶ τῶν ἀνθρώπων, παιδεύοντες τοὺς
πολίτας καὶ εὐσεβεῖν διδάσκοντες εἰς τὸν πολιέα θεόν,
ἀναλαμβάνοντες εἰς θείαν τινὰ καὶ ἐπουράνιον πόλιν τοὺς ἐν
ταῖς ἐλαχίσταις πόλεσι καλῶς βιώσαντας· πρὸς οὓς λέγοιτο
ἄν· ἐν ἐλαχίστῃ πόλει «πιστὸς ἐγένου», ἧκε καὶ ἐπὶ
τὴν μεγάλην, ὅπου «θεὸς ἔστη ἐν συναγωγῇ θεῶν, ἐν μέσῳ
δὲ θεοὺς διακρίνει», καὶ σὲ συναριθμῶν αὐτοῖς, ἐὰν μηκέτι
ὡς ἄνθρωπος ἀποθνῄσκῃς μηδ´ «ὡς εἷς τῶν ἀρχόντων» πίπτῃς.
| [8,74] Si Celse veut même que nous
prenions la conduite des armées pour le service de la patrie, qu'il sache
que nous le faisons aussi : mais que ce n'est pas pour être regardés des
hommes, ni pour en tirer un vain honneur ; car c'est dans le secret de nos
cœurs et par les mouvements de nos esprits que, comme des ministres
publics, nous poussons des vœux en faveur de nos compatriotes. Les
chrétiens sont ceux de tous les hommes qui sont les plus utiles à leur
patrie ; en ce qu'ils donnent de bonnes leçons aux autres citoyens et
qu'ils leur apprennent à servir religieusement le Dieu protecteur :
faisant ensuite passer dans une ville céleste et divine, ceux qui auront
bien vécu dans les petites villes d'ici-bas ; car un jour il leur sera dit
: Vous avez été fidèles dans une très petite ville : entrez dans une plus
grande (Matth. XXV, 21) ; dans celle où Dieu préside à l'assemblée des
dieux et où il est au milieu des dieux pour les juger (Luc, XIX, 17). Il
vous mettra de leur nombre, afin que vous ne mouriez plus comme un homme,
et que vous ne tombiez point comme l'un des princes (Ps. LXXXI ou LXXXII,
1 et 7).
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