[8,5] Πολλῶν τοίνυν λεγομένων ἢ ὄντων θεῶν ὁμοίως δὲ καὶ
κυρίων, ἡμεῖς πάντα πράττομεν, ἵν´ οὐ μόνα τὰ προσκυνούμενα
ὡς θεοὺς παρὰ τοῖς ἐπὶ γῆς ἔθνεσιν ὑπεραναβῶμεν
ἀλλὰ γὰρ καὶ οὕς φασιν αἱ γραφαὶ θεούς, περὶ ὧν οὐδὲν
ἴσασιν οἱ «ξένοι τῶν» διὰ Μωϋσέως καὶ τοῦ σωτῆρος
Ἰησοῦ ἡμῶν «διαθηκῶν» τοῦ θεοῦ καὶ οἱ ἀλλότριοι τῶν
διὰ τούτων δηλουμένων ἐπαγγελιῶν αὐτοῦ. Ὑπεραναβαίνει
δὲ τὴν παρὰ πᾶσι δαιμονίοις δουλείαν ὁ μηδὲν ἔργον δαιμονίοις
φίλον ποιῶν, καὶ ὑπεραναβαίνει τὴν μερίδα τῶν παρὰ Παύλῳ
λεγομένων εἶναι θεῶν ὁ σκοπῶν, εἴτε ὡς ἐκεῖνοι εἴθ´ ὅπως
ποτὲ ἔχει τὰ πράγματα, οὐ «τὰ βλεπόμενα ἀλλὰ τὰ μὴ
βλεπόμενα»· καὶ ὁρῶν τις, τίνα τρόπον καὶ «Ἡ τῆς
κτίσεως ἀποκαραδοκία τὴν ἀποκάλυψιν τῶν υἱῶν τοῦ θεοῦ
ἀπεκδέχεται. Τῇ γὰρ ματαιότητι ἡ κτίσις ὑπετάγη, οὐχ
ἑκοῦσα, ἀλλὰ διὰ τὸν ὑποτάξαντα ἐπ´ ἐλπίδι», εὐφημῶν
τὴν κτίσιν καὶ βλέπων, τίνα τρόπον «ἐλευθερωθήσεται»
πᾶσα «ἀπὸ τῆς δουλείας τῆς φθορᾶς» καὶ καταντήσεται
«εἰς τὴν ἐλευθερίαν τῆς δόξης τῶν τέκνων τοῦ θεοῦ», οὐ
περισπᾶται πρὸς τὸ τῷ θεῷ καὶ ἄλλῳ τινὶ δουλεύειν
μετ´ αὐτοῦ οὐδὲ πρὸς τὸ «δυσὶ κυρίοις δουλεύειν».
Οὐ στάσεως οὖν φωνὴ ἐπὶ τοῖς νοήσασι τὰ τοιαῦτα καὶ
μὴ θέλουσι «δουλεύειν» πλείοσι «κυρίοις», διὰ τοῦτο
ἀρκουμένοις κυρίῳ Ἰησοῦ Χριστῷ, παιδεύοντι ὑφ´ ἑαυτῷ
τοὺς δουλεύοντας αὐτῷ, ἵν´ αὐτοὺς πεπαιδευμένους παραδῷ
γενομένους «βασιλείαν» ἀξίαν θεοῦ τῷ θεῷ καὶ πατρί.
Ἀλλὰ καὶ ἀποσχίζουσι καὶ ἀπορρηγνύουσιν ἑαυτοὺς ἀπὸ
τῶν ἀλλοτρίων «τῆς πολιτείας» τοῦ θεοῦ καὶ ξένων «τῶν
διαθηκῶν» αὐτοῦ, ἵνα «τὸ ἐν οὐρανοῖς πολίτευμα»
πολιτεύσωνται, προσερχόμενοι θεῷ ζῶντι «καὶ πόλει θεοῦ,
Ἱερουσαλὴμ ἐπουρανίῳ, καὶ μυριάσιν ἀγγέλων πανηγύρει
καὶ ἐκκλησίᾳ πρωτοτόκων, ἀπογεγραμμένων ἐν οὐρανῷ».
| [8,5] Comme donc il y a plusieurs dieux,
soit de nom, soit de fait, et pareillement plusieurs seigneurs,
nous mettons tous nos soins à nous élever non seulement
au-dessus de ce que les peuples de la terre adorent comme des dieux, mais
au-dessus même de ce qui est ainsi nommé dans les Écritures (Ephés., Il, 12) ;
et qui est entièrement inconnu à eux qui n'ont aucune part aux
alliances que Dieu a établies par Moïse et par Jésus, notre Sauveur, ni
aux promesses qu'il a publiées par eux. L'on s'élève jusqu'à ne rendre
aucun service aux démons, lorsqu'on ne fait rien qui puisse leur être
agréable : et l'on s'élève même au-dessus de ce qui est échu en partage à
ceux qui sont appelés dieux par saint Paul, lorsqu'on regarde soit comme
eux, soit de quelqu'autre manière que ce puisse être, non les choses
visibles, mais les invisibles (II Cor., IV, 18). C'est ce que l'on fait
encore lorsque, voyant que les créatures attendent avec impatience la
manifestation des enfants de Dieu, comme elles y sont obligées, non pas
volontairement, mais à cause de celui qui les a assujetties à la vanité,
avec espérance, on a de bons sentiments de ces créatures qui doivent être
toutes délivrées de la corruption à laquelle elles sont asservies, et
jouir de la glorieuse liberté des enfants de Dieu (Rom., VIII, 19 et 20} ;
mais qu'on ne se laisse point aller à servir tout à la fois et Dieu et
quelque autre, à servir deux maîtres en même temps. Ce n'est donc point là
une parole de sédition dans la bouche de ceux qui, entendant bien ces
matières, refusent de servir plusieurs maîtres et s'attachent uniquement
au Seigneur Jésus-Christ qui prend soin d'instruire lui-même ceux qui le
servent, afin qu'après les avoir instruits et en avoir fait un royaume
digne de Dieu, il les donne à Dieu son Père. Ils se cantonnent de la
sorte, rompant commerce avec ceux qui ne sont point du nombre des sujets
de Dieu, et qui sont des étrangers à l'égard de ces alliances (Ephés., II, 12).
Ils veulent vivre comme des citoyens du ciel qui ont l'avantage
d'approcher du Dieu vivant, de la ville de Dieu, la Jérusalem céleste, de
la troupe innombrable des anges, de l'assemblée et de l'église des
premiers nés, dont les noms sont écrits dans le ciel (Philipp., III, 20).
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