HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre VIII

Chapitre 6

  Chapitre 6

[8,6] Ἀλλ´ οὐδ´ ὡς βλαπτομένου τοῦ θεοῦ, ὡς δοκεῖ βλάπτεσθαι ἄνθρωπος ὑπὸ τοῦ καὶ ἄλλῳ παρ´ αὐτὸν δουλεύοντος, ἐκκλίνομεν τὸ δουλεύειν ἄλλῳ τινὶ τῷ θεῷ διὰ τοῦ λόγου αὐτοῦ καὶ τῆς ἀληθείας αὐτοῦ, ἀλλ´ ἵνα ἡμεῖς μὴ βλαβῶμεν ἑαυτοὺς χωρίζοντες τῆς τοῦ ἐπὶ πᾶσι θεοῦ μερίδος, ὡς οἰκείως αὐτοῦ τῇ μακαριότητι ζῶντας πνεύματι ἐξαιρέτῳ «υἱοθεσίας»· ἐστιν ἐν υἱοῖς τοῦ ἐν οὐρανοῖς πατρός, οὐ λεξείδια ἀλλὰ πράγματα μεγαλοφώνως κατὰ τὸ κρυπτὸν φθεγγομένοις τὸ «Ἀββὰ πατήρ». Λακεδαιμονίων μὲν οὖν οἱ πρέσβεις τὸν Περσῶν βασιλέα, καίτοι προσαναγκαζόντων σφόδρα τῶν δορυφόρων, οὐ προσεκύνησαν φοβούμενοι τὸν ἕνα κύριον αὐτῶν τὸν Λυκούργου νόμον· οἱ δὲ τὴν πολλῷ μείζονα καὶ θειοτέραν πρεσβείαν «ὑπὲρ Χριστοῦ» πρεσβεύοντες οὔτε τὸν Περσῶν ἄρχοντα οὔτε τὸν Ἑλλήνων οὔτε τὸν Αἰγυπτίων οὔτε τὸν οὑτινοσοῦν ἔθνους προσκυνήσαιεν ἄν, κἂν οἱ δορυφόροι τῶν ἀρχόντων δαίμονες καὶ τοῦ διαβόλου ἄγγελοι προσαναγκάζειν αὐτοὺς ἐθέλωσι τοῦτο ποιεῖν καὶ πείθωσι μακρὰν χαίρειν λέγειν τῷ παντὸς νόμου τῶν ἐπὶ γῆς κρείττονι. Κύριος γὰρ τῶν «ὑπὲρ Χριστοῦ» πρεσβευόντων Χριστός ἐστιν, ὑπὲρ οὗ πρεσβεύουσιν, «ἐν ἀρχῇ» λόγος ὢν καὶ «πρὸς τὸν θεὸν» ὢν καὶ «θεὸς» ὤν. [8,6] Ce n'est pas, au reste, dans la crainte de porter quelque préjudice à Dieu (Hébr., XII, 22 et 23), de la même manière qu'un homme croirait souffrir du préjudice, si celui qui le sert en servait un autre en même temps ; ce n'est pas dans cette crainte, dis-je, qu'en servant Dieu par son Verbe et par sa vérité, nous refusons d'en servir aucun autre avec lui. C'est de peur de nous porter préjudice à nous-mêmes, en nous détachant du partage du grand Dieu, où nous vivons d'une manière qui approche de sa béatitude, par le moyen de l'esprit d'adoption, cet esprit divin qui ne met pas de simples paroles dans la bouche des enfants du Père céleste, mais qui leur imprime dans le cœur quelque chose de bien plus réel, les faisant crier d'une voix forte, bien que ce soit en secret, Abba, c'est-à-dire Mon Père (Rom., VIII, 15). Les ambassadeurs des Lacédémoniens, craignant de violer la loi de Lycurgue, la seule dont ils reconnaissaient l'empire, refusèrent d'adorer le roi de Perse (Hérodote) quelques efforts que fissent ses gardes pour les y obliger. Ceux qui soutiennent, au nom de Jésus-Christ une ambassade bien plus noble et bien plus divine, n'adoreront jamais non plus ni le prince des Perses, ni celui des Grecs, ni celui des Égyptiens, ni celui de quelque autre nation que ce puisse être, quelques efforts que les gardes de ces princes, je veux dire les démons, les anges du diable, fassent pour les y contraindre et pour leur persuader de désobéir à une loi plus excellente que toutes les lois de la terre (II Cor., V, 20) ; car ce Jésus-Christ, dont ils sont les ambassadeurs et qui par là même est leur Seigneur, est ce Verbe, qui était au commencement, qui était avec Dieu, et qui était Dieu lui-même (Jean, I,1).


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Dernière mise à jour : 17/10/2008