[8,33] Ἐκ τούτων δὲ δῆλον ὅτι καὶ πρὸς τὰ ἑξῆς αὐτῷ
λελεγμένα ἀπηντήσαμεν, οὕτως ἔχοντα· Ἢ τοίνυν οὐδαμῇ
οὐδαμῶς βιωτέον οὐδὲ τῇδε παριτητέον, ἢ τὸν ἐπὶ τοῖσδε
παρελθόντα εἰς τὸν βίον δαίμοσι τοῖς τὰ ἐπὶ γῆς εἰληχόσιν
εὐχαριστητέον καὶ ἀπαρχὰς καὶ εὐχὰς ἀποδοτέον, ἕως ἂν
ζῶμεν, ὡς ἂν φιλανθρώπων αὐτῶν τυγχάνοιμεν. Καὶ βιωτέον
οὖν ἡμῖν, καὶ κατὰ τὸν λόγον τοῦ θεοῦ βιωτέον, ὅσον οἷόν τε
καὶ δίδοται κατ´ αὐτὸν βιοῦν· δίδοται δὲ καὶ ὅτε, εἴτ´ ἐσθίομεν
εἴτε πίνομεν, «πάντα εἰς δόξαν θεοῦ» ποιοῦμεν. Καὶ οὐ
παραιτητέον ἡμῖν τὸ χρῆσθαι μετ´ εὐχαριστίας τῆς πρὸς τὸν
κτίσαντα τοῖς δι´ ἡμᾶς αὐτοῦ δημιουργήμασι. Καὶ ἐπὶ τοῖσδε
μᾶλλον παρήχθημεν ὑπὸ τοῦ θεοῦ εἰς τὸν βίον, ἢ ἐφ´ οἷς
Κέλσος οἴεται, καὶ οὐχ ὑποκείμεθά γε δαίμοσιν ἀλλὰ τῷ ἐπὶ
πᾶσι θεῷ διὰ τοῦ ἡμᾶς προσαγαγόντος Ἰησοῦ τοῦ Χριστοῦ.
Καὶ κατὰ νόμους μὲν θεοῦ οὐδεὶς εἴληχε δαίμων τὰ ἐπὶ
γῆς· διὰ δὲ τὴν σφῶν παρανομίαν τάχα μὲν αὑτοῖς διείλοντο
τοὺς τόπους, ἔνθα ἐρημία ἐστὶ γνώσεως θεοῦ καὶ τοῦ
κατ´ αὐτὸν βίου ἢ ἔνθα πολύς ἐστιν ὁ τῆς θειότητος ἀλλότριος,
τάχα δὲ ὡς ἄξιοι τῶν πονηρῶν ἐπιστάται καὶ κολασταὶ
αὐτῶν ὑπὸ τοῦ διοικοῦντος τὰ ὅλα λόγου ἐτάχθησαν ἄρχειν
τῶν ἑαυτοὺς ὑποταξάντων τῇ κακίᾳ καὶ οὐ τῷ θεῷ. Καὶ διὰ
τοιαῦτα δὲ Κέλσος μὲν ὡς ἀγνοῶν θεὸν τὰ χαριστήρια
δαίμοσιν ἀποδιδότω, ἡμεῖς δὲ τῷ τοῦ παντὸς δημιουργῷ
εὐχαριστοῦντες καὶ τοὺς μετ´ εὐχαριστίας καὶ εὐχῆς τῆς ἐπὶ
τοῖς δοθεῖσι προσαγομένους ἄρτους ἐσθίομεν, σῶμα γενομένους
διὰ τὴν εὐχὴν ἅγιόν τι καὶ ἁγιάζον τοὺς μετὰ ὑγιοῦς
προθέσεως αὐτῷ χρωμένους.
| [8,33] Il est clair que ce qu'il ajoute est déjà réfuté par ce que nous venons
d'établir. Il faut donc, dit-il, cesser absolument de vivre, il faudrait
même n'être point venu au monde, ou, puisque nous y avons été mis à ces
conditions, il faut bien que nous rendions aux démons qui président sur
les choses de la terre, les actions de grâces qui leur sont dues, que nous
leur adressions des prémices, et que nous leur adressions des vœux tant
que nous vivrons, afin que nous ressentions toujours les effets de leur
bienveillance. Il ne faut point cesser de vivre, mais il faut conformer
notre vie à la parole de Dieu autant que cela nous est possible : et c'est
ce que nous pouvons faire, si lorsque nous mangeons ou que nous buvons,
nous faisons tout pour la gloire de Dieu. Nous ne devons point faire de
difficulté non plus d'user des ouvrages du Créateur en lui rendant grâces
de ce qu'il les a créés pour nous, et c'est à ces conditions plutôt qu'à
celles que Celse a marquées, que Dieu nous a mis au monde. Nous ne
dépendons point des démons; nous dépendons du grand Dieu, par
Jésus-Christ, qui nous donne à lui. Il n'y a point de démons qui président
par l'ordre de Dieu sur les choses de la terre ; mais peut-être que par
une suite de leur propre méchanceté, ils ont fait entre eux le partage des
lieux d'où la connaissance de Dieu et la vie conforme à ses lois sont
entièrement bannies, ou qui sont peuplés d'ennemis de la Divinité.
Peut-être aussi que comme ils sont dignes de régner sur des méchants et
d'être employés à les punir, le Verbe, par qui toutes choses sont
gouvernées, leur a donné de l'autorité sur ceux qui aiment mieux
reconnaître l'empire du péché que celui de Dieu. Que Celse après cela
aille rendre ses actions de grâces aux démons, lui qui ne connaît point
Dieu. Pour nous dont le dessein est de plaire au Créateur de l'univers,
nous observons, lorsque nous mangeons le pain qu'on met devant nous,
d'adresser nos vœux et de rendre nos actions de grâces à celui qui nous le
donne, et ce pain devient, par le moyen de la prière, un corps qui non
seulement est saint, mais qui a même la vertu de sanctifier ceux qui en
usent avec un esprit bien disposé.
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