[8,3] Ἴδωμεν δὴ πρὸ τῶν ἑξῆς εἰ μὴ εὐλόγως ἀποδεχόμεθα
τὴν «Οὐδεὶς δύναται δυσὶ κυρίοις δουλεύειν» φωνήν, ᾗ
ἐπιφέρεται τὸ «Ἢ γὰρ τὸν ἕνα μισήσει καὶ τὸν ἕτερον
ἀγαπήσει, ἢ ἑνὸς ἀνθέξεται καὶ τοῦ ἑτέρου καταφρονήσει»,
καὶ ἑξῆς αὐτῷ τὸ «Οὐ δύνασθε θεῷ δουλεύειν καὶ μαμωνᾷ».
Καλεῖ δ´ ἡμᾶς ἡ ἀπολογία εἰς βαθύτερόν τινα καὶ ἀπόρρητον
περὶ θεῶν καὶ κυρίων λόγον. Ἐπίσταται γὰρ ἡ θεία γραφὴ
τὸν μέγαν εἶναι κύριον παρὰ «πάντας τοὺς θεούς»· ἐν
οἷς «θεοὺς» οὐ τοὺς προσκυνουμένους ἐν τοῖς ἔθνεσιν
ἐξακούομεν, ἅτε μαθόντες ὅτι «Πάντες οἱ θεοὶ τῶν ἐθνῶν
δαιμόνια», ἀλλὰ «θεούς», ὧν οἶδέ τινα συναγωγὴν ὁ
προφητικὸς λόγος, καὶ τὸν ἐπὶ πᾶσι θεὸν τούτους διακρίνοντα
καὶ διατασσόμενον ἑκάστῳ τὸ οἰκεῖον αὐτῷ ἔργον. «Ὁ θεὸς»
γὰρ «ἔστη ἐν συναγωγῇ θεῶν, ἐν μέσῳ δὲ θεοὺς διακρινεῖ».
Καὶ γάρ ἐστι «θεὸς θεῶν κύριος», ὃς διὰ τοῦ υἱοῦ «ἐκάλεσε
τὴν γῆν ἀπὸ ἀνατολῶν ἡλίου ἕως δυσμῶν». Καὶ προστασσόμεθα
ἐξομολογεῖσθαι «τῷ θεῷ τῶν θεῶν», μαθόντες καὶ
τὸ «Ὁ θεὸς οὐκ ἔστι νεκρῶν ἀλλὰ ζώντων»· ἅπερ δὴ λέγεται
οὐ μόνον διὰ τῶν ἐκκειμένων ἀλλὰ καὶ δι´ ἄλλων μυρίων.
| [8,3] Avant
que de passer outre, voyons si c'est à tort que nous approuvons cette
maxime, que nul ne peut servir deux maîtres (Matth., VI, 24), avec la
raison qui en est ajoutée, c'est, que ou il haïra l'un et aimera l'autre,
ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre; et ce qui suit encore,
qu'on ne peut servir Dieu et Mammon. Pour mettre la vérité dans son jour,
nous sommes obligés d'entrer dans une question fort abstruse et fort
difficile, touchant ceux qui portent le nom de dieux et de maîtres ou de
seigneurs ; car l'Écriture sainte reconnaît un souverain Seigneur
au-dessus de tous les dieux (Ps. XCVI ou XVII, 9). Mais par ces dieux
dont elle parle, nous n'entendons pas les dieux adorés parmi les nations.
Elle nous a appris elle-même que tous les dieux des Gentils sont des
démons (Ps. XCV ou XCVI, 5). Nous entendons ces dieux dont le prophète
nous représente l'assemblée au milieu de laquelle le grand Dieu préside
pour les juger et pour leur assignera chacun leur propre emploi. Dieu,
dit-il, assiste dans l'assemblée des dieux; il préside là au milieu d'eux
et il les juge. Car Dieu est le Seigneur des Dieux (Ps. LXXXI ou
LXXXII,1); c'est lui qui par le moyen de son Fils a appelé la terre depuis
l'Orient jusqu'à l'Occident (Ps. XLIX ou L, 1). Aussi sommes-nous
exhortés d'un côté à célébrer le Dieu des dieux (Ps., CXXXV ou CXXXVI, 2);
et nous savons de l'autre que Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais le
Dieu des vivants (Matth., XXII, 32). Ce sont là des choses qui nous sont enseignées non seulement dans les passages que nous venons de citer, mais
dans une infinité d'autres.
|