[8,22] Ἐὰν δέ τις πρὸς ταῦτα ἀνθυποφέρῃ τὰ περὶ τῶν
παρ´ ἡμῖν κυριακῶν ἢ παρασκευῶν ἢ τοῦ Πάσχα ἢ τῆς
Πεντηκοστῆς δι´ ἡμερῶν γινόμενα, λεκτέον καὶ πρὸς τοῦτο
ὅτι ὁ μὲν τέλειος, ἀεὶ ἐν τοῖς λόγοις ὢν καὶ τοῖς ἔργοις καὶ
τοῖς διανοήμασι τοῦ τῇ φύσει κυρίου λόγου θεοῦ, ἀεί ἐστιν
αὐτοῦ ἐν ταῖς ἡμέραις καὶ ἀεὶ ἄγει κυριακὰς ἡμέρας· ἀλλὰ
καὶ ὁ ἀεὶ παρασκευάζων ἑαυτὸν πρὸς τὸ ἀληθινῶς ζῆν
καὶ ἀπεχόμενος τῶν τοῦ βίου ἡδέων καὶ τοὺς πολλοὺς
ἀπατώντων καὶ μὴ τρέφων «τὸ φρόνημα τῆς σαρκὸς»
ἀλλ´ ὑπωπιάζων αὑτοῦ «τὸ σῶμα» καὶ δουλαγωγῶν ἀεὶ
ἄγει τὰς παρασκευάς. Ἔτι δὲ ὁ νοήσας ὅτι «τὸ πάσχα
ἡμῶν ἐτύθη Χριστός», καὶ χρὴ ἑορτάζειν ἐσθίοντα τῆς
σαρκὸς τοῦ λόγου, οὐκ ἔστιν ὅτε οὐ ποιεῖ τὸ πάσχα, ὅπερ
ἑρμηνεύεται διαβατήρια, διαβαίνων ἀεὶ τῷ λογισμῷ καὶ
παντὶ λόγῳ καὶ πάσῃ πράξει ἀπὸ τῶν τοῦ βίου πραγμάτων
ἐπὶ τὸν θεόν, καὶ ἐπὶ τὴν πόλιν αὐτοῦ σπεύδων. Πρὸς τούτοις
δὲ ὁ δυνάμενος μετ´ ἀληθείας λέγειν· «Συνανέστημεν τῷ
Χριστῷ» ἀλλὰ καὶ τό· «Συνήγειρε καὶ συνεκάθισεν ἡμᾶς
ἐν τοῖς ἐπουρανίοις ἐν Χριστῷ» ἀεί ἐστιν ἐν ταῖς τῆς
Πεντηκοστῆς ἡμέραις, καὶ μάλιστα ὅτε καὶ «εἰς τὸ
ὑπερῷον» ὡς οἱ ἀπόστολοι τοῦ Ἰησοῦ ἀναβὰς σχολάζει τῇ
δεήσει καὶ «τῇ προσευχῇ», ὡς ἄξιος γενέσθαι τῆς «φερομένης
πνοῆς βιαίας» ἐξ οὐρανοῦ, βιαζομένης ἐξαφανίσαι
τὴν ἐν ἀνθρώποις κακίαν καὶ τὰ ἀπ´ αὐτῆς, ἄξιος δὲ καί
τινος μερισμοῦ γλώσσης ἀπὸ θεοῦ πυρίνης.
| [8,22] Si l'on
nous objecte là-dessus nos jours de dimanche, nos jours de préparation,
notre Pâque et notre Pentecôte, qui nous engagent à de certaines pratiques
de dévotion, par leur retour réglé, il faut répondre à cela que le
chrétien parfait qui, par ses paroles, ses actions et ses pensées, est
toujours son légitime Seigneur, Dieu le Verbe, est toujours aussi dans le
jour du Seigneur ; que tous les jours sont pour lui des jours de dimanche.
Tout de même, celui qui se prépare sans cesse à vivre comme il faut, pour
vivre véritablement, qui renonce aux douceurs de la vie par lesquelles
tant d'âmes sont séduites, qui ne flatte point les inclinations de la
chair, mais qui dompte son corps et qui le réduit en servitude (Rom.,
VIII, 6), celui-là est sans cesse dans des jours de préparation (I Cor, IX,27).
Celui encore qui a bien compris que Jésus-Christ, notre pâque, a
été sacrifié pour nous (I Cor., V, 7), et qu'il faut célébrer cette fête
en mangeant la chair du Verbe, celui-là n'est jamais sans faire la pâque;
et, comme le mot de pâque signifie passage, il s'étudie continuellement,
par tout ce qu'il pense, tout ce qu'il dit et tout ce qu'il fait, à passer
des choses du monde à Dieu, s'avançant à grands pas vers sa cité sainte.
Enfin celui qui peut dire dans la vérité: Nous sommes ressuscites avec
Jésus-Christ (Col., II, 12) ; et encore : Dieu en ressuscitant
Jésus-Christ nous a ressuscites avec lui, et en le faisant asseoir dans
les lieux célestes nous y a fait asseoir avec lui (Ephés., II, 6),
celui-là est toujours dans des jours de Pentecôte, surtout lorsque montant
dans la chambre haute avec les apôtres de Jésus, il s'applique à l'oraison
et à la prière (Act., I,13,14) pour se rendre digne de ce souffle
impétueux qui vient du ciel (Ibid., II, 2, 3) et qui détruit par sa force
toute la corruption humaine avec ses effets, pour se rendre digne même
d'avoir quelque part à ces langues de feu dont Dieu fait la distribution.
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