HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre VIII

Chapitre 23

  Chapitre 23

[8,23] δὲ πολὺς τῶν πιστεύειν δοκούντων καὶ μὴ τηλικοῦτος δεῖται ὑπομνήσεως χάριν, μὴ βουλόμενος μὴ δυνάμενος πάσας τοιαύτας ἄγειν ἡμέρας, αἰσθητῶν παραδειγμάτων, ἵνα μὴ τέλεον παραρρυῇ. Τοιαῦτα δ´ οἶμαι τὸν Παῦλον νενοηκότα μέρος μὲν «ἑορτῆς» ὠνομακέναι τὴν ἐν ἡμέραις τεταγμέναις παρ´ ἑτέρας ἑορτήν, ᾐνίχθαι δὲ ἐκ τοῦ οὕτως λελεγμένου ὅτι οὐκ «ἐν μέρει ἑορτῆς» ἀλλ´ ἐν ὁλοκλήρῳ καὶ ἀδιαλείπτῳ ἐστὶν ἑορτῇ ἀεὶ βίος κατὰ τὸν θεῖον λόγον. Ὅρα οὖν πάλιν κἀκ τῶν εἰρημένων περὶ ἑορτῶν τῶν παρ´ ἡμῖν, συνεξεταζομένων ταῖς δημοτελέσι τοῦ Κέλσου καὶ τῶν ἐθνῶν ἑορταῖς, εἰ μὴ μακρῷ σεμνότεραί εἰσιν αὗται αἱ ἑορταὶ τῶν δημοτελῶν, ἐν αἷς «τὸ φρόνημα τῆς σαρκὸς» ἑορτάζον ἐξυβρίζει ἐπὶ μέθας καὶ ἀκολασίας ἐκτρεπόμενον. Πολὺ δ´ ἂν εἴη νῦν λέγειν, διὰ τί αἱ κατὰ τὸν τοῦ θεοῦ νόμον ἑορταὶ «ἄρτον κακώσεως» διδάσκουσιν ἐσθίειν «ἄζυμα μετὰ πικρίδων», διότι φασί· «Ταπεινώσατε τὰς ψυχὰς ὑμῶν» τι τούτοις παραπλήσιον. Οὐδὲ γὰρ δυνατόν ἐστι τὸν σύνθετον ἄνθρωπον, ὅσον ἔτι « σὰρξ ἐπιθυμεῖ κατὰ τοῦ πνεύματος, τὸ δὲ πνεῦμα κατὰ τῆς σαρκός», ἐξ ὅλων ἑορτάζειν· γὰρ ἑορτάζων τις τῷ πνεύματι κακοῖ τὸ σῶμα, μὴ πεφυκὸς διὰ «τὸ φρόνημα τῆς σαρκὸς» ἑορτάζειν μετὰ τοῦ πνεύματος, ἑορτάζων κατὰ σάρκα οὐ χωρεῖ καὶ τὴν κατὰ πνεῦμα ἑορτήν. Ἀλλὰ γὰρ ἀρκεῖ ταῦτα εἰς τὸν περὶ ἑορτῶν λόγον ἐπὶ τοῦ παρόντος. [8,23] Mais comme le plus grand nombre de ceux qui semblent croire ne sont pas tels qu'il serait à souhaiter, et qu'il leur manque, ou la volonté, ou le pouvoir de passer tous les jours de la manière qui vient d'être dite, ils ont besoin de quelques objets sensibles qui rafraîchissent leurs idées, de peur qu'elles ne s'effacent entièrement. C'est a mon avis la pensée de saint Paul, lorsqu'il nomme portion de fête (Col.,II,16) les fêtes qui sont fixées à de certains jours distingués des autres. Car il veut insinuer par là que la vie, conforme à la parole de Dieu, n'est pas une vie où il y ait quelque portion de fête, mais qu'elle se passe tout entière dans une fête perpétuelle et non interrompue. Voyez donc encore par ce que je viens de dire de nos fêtes si, en les comparant avec les fêtes publiques de Celse, je veux dire celles des Gentils, les nôtres ne se trouveront pas d'un ordre bien plus excellent que celles-là, puisque dans les emportements, dont la célébration de ces dernières est accompagnée, on ne consulte que les inclinations de la chair (Rom., VIII, 6) pour s'abandonner à l'ivrognerie et à la dissolution. Il faudrait faire un trop long discours pour expliquer ici pourquoi dans les fêtes indites par la loi de Dieu, il est enjoint de manger du pain d'affliction ou des azymes (c'est-à-dire des pains sans levain) avec des herbes amères (Deutér., XVI, 3) ; pourquoi il est dit : Humiliez vos âmes (Exode, XII, 8), et d'autres choses semblables. L'homme étant un être composé, dans lequel les mouvements de la chair s'élèvent contre ceux de l'esprit, et les mouvements de l'esprit contre ceux de la chair (Lévite XVI, 29), il n'est pas possible que les fêtes qu'il célèbre regardent tout ce qui est en lui; car s'il les célèbre selon l'esprit, il fait souffrir son corps qui, â cause des inclinations de la chair (Gal., V, 17), n'est pas capable d'être d'une même fête que l'esprit : et s'il les célèbre selon la chair, l'esprit de son côté ne peut être de la fête. Mais en voilà assez sur les fêtes pour cette heure.


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Dernière mise à jour : 17/10/2008