[8,20] Εἰσὶν οὖν τινες τῶν δικαίων ἄνθραξ λίθος καὶ ἄλλοι
σάπφειρος καὶ ἄλλοι ἴασπις καὶ ἄλλοι κρύσταλλος· καὶ
οὕτω πᾶν γένος ἐκλεκτῶν καὶ τιμίων λίθων εἰσὶν οἱ δίκαιοι.
Τὸν δὲ περὶ λίθων νοῦν καὶ τῆς φύσεως αὐτῶν λόγον, καὶ
εἰς ποδαπὰς ψυχὰς ἀναφέρεσθαι δύναται ἑκάστου τιμίου
λίθου τὸ ὄνομα, οὐ κατὰ τὸν παρόντα καιρόν ἐστι διηγήσασθαι·
μόνον δ´ ἐχρῆν ὑπομνησθῆναι ἐπ´ ὀλίγον τοῦ
βουλήματος τῶν καθ´ ἡμᾶς ναῶν καὶ ἑνὸς τοῦ ἐκ λίθων
τιμίων νεὼ τοῦ θεοῦ. Ὥσπερ γάρ, εἰ ἐπὶ τοῖς νομιζομένοις
ναοῖς ἕκαστοι κατὰ τὰς σφῶν πόλεις ἐσεμνύνοντο πρὸς τοὺς
ἑτέρους, ἔλεγον ἂν οἱ ἐπὶ τοῖς τιμιωτέροις ναοῖς μέγα
φρονοῦντες τὰ ἐξαίρετα τῶν ἰδίων εἰς ἔλεγχον τῶν ὑποδεεστέρων·
οὕτως πρὸς τοὺς ἐγκαλοῦντας ἡμῖν, ἐπεὶ μὴ νομίζομεν
δεῖν σέβειν τὸ θεῖον παρ´ ἀναισθήτοις ναοῖς, ἀντιπαραλαμβάνομεν
τοὺς καθ´ ἡμᾶς ναοὺς καὶ δείκνυμεν τοῖς γε
μὴ ἀναισθήτοις μηδὲ παραπλησίοις τοῖς ἀναισθήτοις θεοῖς
αὐτῶν ὅτι οὐδεμία σύγκρισίς ἐστιν οὔτε τῶν παρ´ ἡμῖν
ἀγαλμάτων πρὸς τὰ ἀγάλματα τῶν ἐθνῶν οὔτε τῶν παρ´ ἡμῖν
βωμῶν καὶ τῶν παρ´ αὐτοῖς, ἵν´ οὕτως ὀνομάσω, θυμιαμάτων
πρὸς τοὺς ἐκείνων βωμοὺς καὶ τὰς παρ´ αὐτοῖς
κνίσσας καὶ αἵματα ἀλλ´ οὐδὲ τῶν ἀποδεδομένων ναῶν πρὸς
τοὺς ναοὺς τῶν ἀναισθήτων, ὑπὸ ἀναισθήτων ἀνθρώπων
θαυμαζομένων καὶ μηδὲ φαντασιωθέντων τὴν θείαν αἴσθησιν,
ᾗ αἰσθάνεταί τις θεοῦ καὶ τῶν τούτου ἀγαλμάτων καὶ ναῶν
καὶ βωμῶν, πρεπόντων θεῷ.
Οὐκ εἰς τὸ πιστὸν οὖν ἀφανοῦς καὶ ἀπορρήτου κοινωνίας
καὶ τὸ τοιοῦτο σύνθημα φεύγομεν βωμοὺς καὶ ἀγάλματα καὶ
νεὼς ἱδρύεσθαι, ἀλλ´ ὅτι εὑρόντες διὰ τὴν Ἰησοῦ διδασκαλίαν
τὸν τρόπον τῆς εἰς τὸ θεῖον εὐσεβείας φεύγομεν τὰ φαντασίᾳ
εὐσεβείας ἀσεβεῖς ποιοῦντα τοὺς ἐσφαλμένους ἀπὸ τῆς διὰ
Ἰησοῦ Χριστοῦ εὐσεβείας· ὅς ἐστι μόνος «ὁδὸς» εὐσεβείας,
ἀληθῶς λέγων τό· «Ἐγώ εἰμι ἡ ὁδὸς καὶ ἡ ἀλήθεια καὶ ἡ ζωή.»
| [8,20] Entre les justes donc, les uns sont des
escarboucles, les autres des saphirs ; les uns répondent au jaspe, les
autres au cristal. Et tous ensemble, ils sont un amas de toutes sortes de
pierres rares et précieuses. Mais d'examiner en détail la nature et les
rapports de ces pierres, pour déterminer à quelles âmes le nom de chaque
pierre précieuse peut convenir, ce n'est pas de quoi il s'agit maintenant.
Il suffit d'avoir remarqué en peu de mots ce que l'on entend parmi nous
par nos temples et par ce grand et unique temple de Dieu tout bâti de
pierres précieuses. Car comme si les hommes entraient en contestation les
uns avec les autres, au sujet de ce qu'on appelle communément des temples,
et que chacun voulût donner l'avantage à sa patrie, ceux qui se
vanteraient d'avoir chez eux les plus magnifiques, s'efforceraient d'en
étaler toutes les beautés, pour montrer que celles des autres sont
beaucoup au-dessous : nous en usons à peu près de même. Lorsqu'on nous
querelle sur ce que nous ne croyons pas que la Divinité doive être servie
dans des temples inanimés, nous opposons à cela la considération de nos
propres temples, et nous faisons voir à ceux qui ne sont pas aussi
aveugles que les dieux qu'ils adorent, qu'il n'y a nulle comparaison de
nos simulacres aux simulacres des gentils, ni de nos autels aux leurs, ni
de nos parfums, s'il faut parler de la sorte, au sang et à la fumée de
leurs victimes. Je dis donc aussi de nos temples, tels que je les ai
représentés, qu'ils l'emportent infiniment sur ces temples bâtis pour des
choses insensibles et admirés par des hommes insensibles comme elles; des
hommes qui, ne pouvant seulement concevoir qu'il y ait des sens d'un ordre
tout divin, n'ont jamais eu aucun sentiment de Dieu ni des simulacres, des
temples et des autels dignes de sa majesté. Ainsi, lorsque nous nous
défendons de bâtir des temples, d'élever des autels et de dresser des
simulacres, ce n'est pas parce que c'est la marque dont nous sommes
convenus pour gage de l'union secrète et cachée que nous entretenons
ensemble (Prov., II, 5) : c'est parce qu'ayant appris dans l'école de
Jésus-Christ la vraie manière de servir Dieu avec piété, nous voulons
éviter tout ce qui, sous une vaine apparence de piété, fait des impies de
tous ceux qui s'éloignent des règles de la piété, prescrites par Jésus ;
car c'est lui seul qui est la voie de la piété, comme il disait très
véritablement, Je suis la voie, la vérité et la vie (Jean, XIV, 6).
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