[8,10] Ὅτι δὲ ἡ πρὸς τὸν υἱὸν τοῦ θεοῦ τιμὴ ἐν βίῳ ὑγιεῖ
γίνεται, οὕτως δὲ καὶ ἡ πρὸς τὸν θεὸν καὶ πατέρα, ὅρα εἰ
μὴ διδασκόμεθα ἔκ τε τοῦ «Ὃς ἐν νόμῳ καυχᾶσαι, διὰ τῆς
παραβάσεως τοῦ νόμου τὸν θεὸν ἀτιμάζεις» καὶ ἐκ τοῦ
«Πόσῳ δοκεῖτε χείρονος ἀξιωθήσεται τιμωρίας ὁ τὸν υἱὸν
τοῦ θεοῦ καταπατήσας καὶ τὸ αἷμα τῆς διαθήκης κοινὸν
ἡγησάμενος, ἐν ᾧ ἡγιάσθη, καὶ τὸ πνεῦμα τῆς χάριτος
ἐνυβρίσας». Εἰ γὰρ «διὰ τῆς παραβάσεως τοῦ νόμου»
ἀτιμάζει τὸν θεὸν ὁ παραβαίνων τὸν νόμον, καὶ καταπατεῖ
«τὸν υἱὸν τοῦ θεοῦ» ὁ μὴ παραλαβὼν τὸν λόγον· δῆλον ὅτι
τιμᾷ μὲν τὸν θεὸν ὁ τηρῶν τὸν νόμον, σέβει δὲ τὸν θεὸν ὁ
κεκοσμημένος τῷ λόγῳ τοῦ θεοῦ καὶ τοῖς ἔργοις αὐτοῦ.
Εἰ δὲ ᾔδει Κέλσος, τίνες μέν εἰσι τοῦ θεοῦ, καὶ ὅτι μόνοι
οἱ σοφοί, τίνες δὲ οἱ ἀλλότριοι, καὶ ὅτι πάντες οἱ φαῦλοι οἱ
μηδαμῶς νεύοντες πρὸς ἀρετῆς ἀνάληψιν, εἶδεν ἄν, πῶς δεῖ
λέγειν τὸ τιμῶν οὖν τις καὶ σέβων τοὺς ἐκείνου πάντας
τί λυπεῖ τὸν θεόν, οὗ πάντες εἰσίν;
| [8,10] Ainsi l'honneur que l'on rend au Fils de Dieu et
celui que l'on rend à Dieu le Père consistent dans une vie pure. Voyez si
ce n'est pas ce qui nous est enseigne dans ce passage : Vous qui vous
glorifiez dans la loi, déshonorez-vous Dieu par la violation de la loi
(Rom., Il, 23) ? Et dans cet autre : Combien plus rude croyez-vous que sera
le châtiment dont sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils
de Dieu, qui aura tenu pour une chose profane le sang de l'alliance par
lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'esprit de la grâce
(Hébr., X, 29) ? En effet, puisque celui qui viole la loi déshonore Dieu
par cette violation, et que celui qui foule aux pieds la parole de Dieu,
foule aux pieds le Fils de Dieu même, il est clair que celui-là honore
Dieu, qui garde sa loi, et que celui-là sert Dieu, qui fait gloire
d'écouter sa parole et de vivre comme elle l'ordonne. Si Celse savait bien
qui sont ceux que Dieu avoue, savoir uniquement les personnes vertueuses,
et qui sont ceux que Dieu ne reconnaît point, savoir tous les méchants qui
n'ont aucun esprit de retour vers la vertu, il s'entendrait peut-être
mieux qu'il ne fait quand il dit : Lors donc qu'on rend de l'honneur et du
respect à ceux que Dieu avoue, comment pourrait-il s'en offenser, lui de
qui ils dépendent tous?
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