[8,11] Ἑξῆς δὲ τούτοις φησί· Καὶ μὴν ὅ γε φάσκων ἕνα
εἰρῆσθαι κύριον, περὶ θεοῦ λέγων, ἀσεβεῖ διαιρῶν τὴν τοῦ
θεοῦ βασιλείαν καὶ στασιάζων, ὡς οὔσης αἱρέσεως καὶ
ὄντος τινὸς ἑτέρου ἀντιστασιώτου αὐτῷ. Χώραν δ´ εἶχεν
αὐτῷ ταῦτα, εἰ γραμμικαῖς ἀποδείξεσι παρίστη τοὺς ὑπὸ
τῶν ἐθνῶν προσκυνουμένους ὡς θεοὺς θεοὺς εἶναι, καὶ τοὺς
περὶ τὰ ἀγάλματα καὶ τοὺς νεὼς καὶ τοὺς βωμοὺς νομιζομένους
τυγχάνειν παρίστη μὴ ὄντας φαύλους τινὰς δαίμονας.
Ἀλλὰ καὶ τὴν τοῦ θεοῦ βασιλείαν παρ´ ἡμῖν συνεχῶς
λεγομένην καὶ γεγραμμένην ἡμεῖς μὲν καὶ νοεῖν εὐχόμεθα
καὶ τοιοῦτοι γίνεσθαι, ἵν´ ὑπὸ θεοῦ μόνου βασιλευώμεθα,
καὶ γένηται καὶ ἡμῶν ἡ βασιλεία τοῦ θεοῦ. Ἐκεῖνος δέ,
πολλοὺς ἡμᾶς διδάσκων σέβειν θεούς, θεῶν μᾶλλον ὤφειλεν,
εἰ τὰ ἀκόλουθα ἑαυτῷ ἐσκόπει, λέγειν βασιλείαν ἤπερ θεοῦ.
Οὔτ´ οὖν αἱρέσεις παρὰ θεῷ οὔτ´ ἐστί τις θεὸς ἀντιστασιώτης
αὐτῷ, κἂν οἷον Γίγαντές τινες ἢ Τιτᾶνες διὰ τὴν ἰδίαν
φαυλότητα θεομαχεῖν θέλωσι μετὰ Κέλσου καὶ τῶν ἀραμένων
πόλεμον πρὸς τὸν διὰ μυρίων παραστήσαντα τὰ περὶ τοῦ
Ἰησοῦ καὶ πρὸς αὐτὸν τὸν ἐπὶ σωτηρίᾳ τοῦ γένους ἡμῶν
παντὶ τῷ κόσμῳ ἀθρόως ἑαυτὸν ὄντα λόγον, ὡς ἕκαστος
χωρεῖ, ἐπιδεδωκότα.
| [8,11] Il ajoute : Celui qui dit en parlant de Dieu, qu'il n'y en a qu'un seul
qu'on doit appeler Seigneur, celui-là encore est un impie qui divise le
royaume de Dieu et qui veut y introduire la sédition, comme s'il y avait
divers partis, dont l'un eût un chef et l'autre un autre. Il serait bien
fondé à parler ainsi, s'il pouvait faire voir par des démonstrations
évidentes que ceux qui sont honorés comme des dieux, parmi les Gentils,
sont effectivement des dieux, et qu'il pût nous convaincre que ceux qu'on
prétend qui habitent auprès des simulacres, des temples et des autels, ne
sont pas de mauvais démons. Pour ce qui est de nous, qui faisons du
royaume de Dieu le sujet le plus ordinaire de nos discours et de nos
écrits, nous ne souhaitons rien tant que d'en bien connaître la nature,
afin que nous soyons en état de n'avoir d'autre roi que Dieu et de
posséder nous-mêmes son royaume. Mais pour Celse, qui veut nous porter à
servir plusieurs dieux, s'il voulait parler conformément à ses principes,
il devait plutôt dire le royaume des dieux que le royaume de Dieu. Il n'y
a donc point divers partis qui divisent l'empire où Dieu règne, et il n'y
a point d'autre Dieu qui se fasse chef de parti contre lui, bien qu'il y
ait quelques hommes assez perdus pour vouloir combattre contre Dieu comme
des Géants ou des Titans, et pour déclarer la guerre avec Celse, et à
celui qui a rendu une infinité de témoignages en faveur de Jésus, et à
Jésus qui s'est présenté lui-même à tout le monde avec des trésors de
grâces, pour le salut du genre humain, se proportionnant à la portée de
chacun, lui qui est le Verbe qui nous instruit.
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