[8,9] Ὅρα δὲ πῶς ἀβασάνιστόν ἐστι τὸ εἰ γάρ τι καὶ ἄλλο
τῶν ἐν τοῖς ὅλοις θεραπεύσεις, ἐν ᾧ ἐμφαίνεται τὴν τοῦ
θεοῦ θεραπείαν χωρὶς πάσης βλάβης ἡμῶν ἡμᾶς προσάγειν
ἁπαξαπλῶς τινι τῶν τοῦ θεοῦ. Ἀλλ´ ὡσπερεὶ αἰσθηθεὶς
ἑαυτοῦ οὐχ ὑγιῶς εἰπόντος· Εἰ γάρ τι καὶ ἄλλο τῶν ἐν τοῖς
ὅλοις θεραπεύσεις, εἶτ´ ἐπαναλαμβάνει καὶ διόρθωσιν προσάγει
τῷ λεγομένῳ ἐν τούτῳ· Οὐδ´ ἔξεστι τιμᾶσθαι οὐδενί, ὅτῳ
μὴ ἐξ ἐκείνου τοῦτο δέδοται. Καὶ πυθώμεθα τοῦ Κέλσου
περὶ τῶν τιμωμένων ὡς θεῶν ἢ δαιμόνων ἢ καὶ ἡρώων ὅτι
πόθεν, ὦ οὗτος, ἀποδεικνύναι ἔχεις ὅτι ἀπὸ τοῦ θεοῦ τούτοις
δέδοται τὸ τιμᾶσθαι καὶ οὐχὶ ἀπὸ ἀγνοίας καὶ ἀμαθίας
ἀνθρωπίνης πλανωμένων καὶ ἀποπιπτόντων τοῦ κυρίως
τιμωμένου; Τιμᾶται γοῦν, ὡς πρὸ βραχέος ἔλεγες, ὦ
Κέλσε, τὰ Ἀδριανοῦ παιδικά, καὶ οὐ δή που ἐρεῖς ὅτι ἀπὸ
τοῦ θεοῦ τῶν ὅλων δέδοται τὸ τιμᾶσθαι ὡς θεῷ τῷ Ἀντινόῳ.
Τὸ δ´ αὐτὸ καὶ περὶ τῶν ἄλλων ἐροῦμεν, ἀπαιτοῦντες
ἀπόδειξιν περὶ τοῦ δεδόσθαι αὐτοῖς ἀπὸ τοῦ ἐπὶ πᾶσι θεοῦ
τὸ τιμᾶσθαι.
Ἐὰν δ´ ἡμῖν ἀνθυποφέρῃ τὸ παραπλήσιον περὶ τοῦ Ἰησοῦ,
ἀποδείξομεν ὅτι ἀπὸ θεοῦ δέδοται αὐτῷ τὸ τιμᾶσθαι·
«Ἵνα πάντες τιμῶσι τὸν υἱόν, καθὼς τιμῶσι τὸν πατέρα.»
Αἱ γὰρ πρὸ τῆς γενέσεως αὐτοῦ προφητεῖαι συστάσεις ἦσαν
τῆς τιμῆς αὐτοῦ. Ἀλλὰ καὶ τὰ ὑπ´ αὐτοῦ γενόμενα παράδοξα
οὐ μαγγανείᾳ, ὡς οἴεται Κέλσος, ἀλλὰ θειότητι προειρημένῃ
ὑπὸ τῶν προφητῶν τὴν ἀπὸ θεοῦ εἶχε μαρτυρίαν· ἵν´ ὁ
«τιμῶν τὸν υἱὸν» ὄντα λόγον μηδὲν ἄλογον πράττων
ὠφελῆται ἐκ τοῦ τιμᾶν αὐτόν, καὶ τιμῶν αὐτὸν ὄντα ἀλήθειαν
κρείττων γίνηται ἀπὸ τοῦ τιμᾶν ἀλήθειαν, οὕτως δὲ καὶ
ἀπὸ τοῦ τιμᾶν σοφίαν καὶ δικαιοσύνην καὶ πάντα, ἅπερ
φασὶν εἶναι οἱ θεῖοι λόγοι τὸν υἱὸν τοῦ θεοῦ.
| [8,9] Voyez encore avec combien de légèreté Celse ajoute : Car quand vous
rendriez aussi vos services à quelque autre être de ceux qui sont dans
tout l'univers. Par où il insinue que le service que nous rendons à Dieu
nous conduit directement, et sans que nous en devions rien craindre, à
quelqu'un de ces êtres qui appartiennent à Dieu. Mais ensuite, comme s'il
s'apercevait qu'il n'a pas eu raison de dire, car quand vous rendriez
aussi vos services à quelque autre être de ceux qui sont dans tout
l'univers, il se reprend aussitôt, et il continue son discours par cette
espèce de correction, qu'il n'y en a aucun qui soit en droit de prétendre
qu'on l'honore s'il n'en a reçu le privilège de Dieu. Sur quoi il nous
permettra de lui faire cette question : Dites-nous de grâce, Celse, d'où
pouvez-vous prouver que ceux qui sont honorés comme des dieux, comme des démons ou comme des héros, en aient reçu le privilège de Dieu, et non de
l'ignorance et de la simplicité des hommes qui, étant tombés dans
l'erreur, ont abandonné celui à qui il appartient proprement d'être
honoré? On honore Antinoüs, comme vous le disiez vous-même, il n'y a pas
longtemps. Cependant vous ne voudriez pas soutenir que ce soit le grand
Dieu qui ait donné à ce mignon d'Adrien le privilège d'être honoré comme
un dieu. Nous en dirons autant des autres, et nous demanderons qu'on nous
fasse voir comment c'est le Dieu souverain qui leur adonné ce privilège.
Si pour réponse l'on nous fait la même demande sur le sujet de Jésus, nous
prouverons que Dieu lui a donné le privilège d'être honoré, afin que tous
honorent le Fils comme ils honorent le Père (Jean, V, 23). Car toutes les
prédictions qui ont été faites de lui avant sa naissance étaient autant de
motifs pour porter les hommes à l'honorer, et les miracles qu'il a faits,
non par les charmes de la magie, comme Celse se le persuade, mais par une
vertu divine, qui avait elle-même été prédite par les prophètes, ont aussi
été autorisés par le témoignage de Dieu. De sorte qu'en honorant le Fils
qui est le Verbe ou la raison (Jean. I,1), on tire cet avantage de
l'honneur qu'on lui rend, qu'on ne fait rien contre la raison; en
l'honorant encore, lui qui est la vérité (Jean, XIV, 6), on en profite par
cela même qu'on honore la vérité, ce qui se doit dire tout de même de
l'honneur qu'on lui rend, en tant qu'il est la sagesse et la justice (I Cor., I, 30),
et qu'il porte tous ces autres noms que l'Écriture sainte
donne au Fils de Dieu.
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