[7,9] Ἐπεὶ δὲ καὶ τὸν τρόπον τῶν ἐν Φοινίκῃ καὶ Παλαιστίνῃ
μαντείων ἐπαγγέλλεται φράσειν ὁ Κέλσος ὡς ἀκούσας
καὶ πάνυ καταμαθών, φέρε καὶ ταῦτα κατανοήσωμεν. Πρῶτον
δὴ λέγει πλείονα εἶναι εἴδη προφητειῶν, μὴ ἐκτιθέμενος
αὐτά· οὐδὲ γὰρ εἶχεν, ἀλλὰ ψευδῶς ἐπανετείνετο. Ὃ δέ
φησιν εἶναι τελεώτατον παρὰ τοῖς τῇδε ἀνδράσιν ἴδωμεν.
Πολλοί, φησί, καὶ ἀνώνυμοι ῥᾷστα ἐκ τῆς προστυχούσης
αἰτίας καὶ ἐν ἱεροῖς καὶ ἔξω ἱερῶν, οἱ δὲ καὶ ἀγείροντες καὶ
ἐπιφοιτῶντες πόλεσιν ἢ στρατοπέδοις, κινοῦνται δῆθεν ὡς
θεσπίζοντες. Πρόχειρον δ´ ἑκάστῳ καὶ σύνηθες εἰπεῖν· Ἐγὼ
ὁ θεός εἰμι ἢ θεοῦ παῖς ἢ πνεῦμα θεῖον. Ἥκω δέ· ἤδη γὰρ
ὁ κόσμος ἀπόλλυται, καὶ ὑμεῖς, ὦ ἄνθρωποι, διὰ τὰς ἀδικίας
οἴχεσθε. Ἐγὼ δὲ σῶσαι θέλω· καὶ ὄψεσθέ με αὖθις
μετ´ οὐρανίου δυνάμεως ἐπανιόντα. Μακάριος ὁ νῦν με
θρησκεύσας, τοῖς δ´ ἄλλοις ἅπασι πῦρ αἰώνιον ἐπιβαλῶ καὶ
πόλεσι καὶ χώραις. Καὶ ἄνθρωποι, οἳ μὴ τὰς ἑαυτῶν ποινὰς
ἴσασι, μεταγνώσονται μάτην καὶ στενάξουσι· τοὺς δέ μοι
πεισθέντας αἰωνίους φυλάξω. Εἶτα τούτοις ἑξῆς φησι·
Ταῦτ´ ἐπανατεινάμενοι προστιθέασιν ἐφεξῆς ἄγνωστα καὶ
πάροιστρα καὶ πάντῃ ἄδηλα, ὧν τὸ μὲν γνῶμα οὐδεὶς ἂν
ἔχων νοῦν εὑρεῖν δύναιτο· ἀσαφῆ γὰρ καὶ τὸ μηδέν, ἀνοήτῳ
δὲ ἢ γόητι παντὶ περὶ παντὸς ἀφορμὴν ἐνδίδωσιν, ὅπῃ
βούλεται, τὸ λεχθὲν σφετερίζεσθαι.
| [7,9] Mais puisque Celse promet de nous apprendre quelle est cette
manière de prophétiser dont on use dans la Phénicie et dans la
Palestine, comme une chose dont il est instruit parfaitement, et qu'il
sait d'original, voyons un peu ce qu'il en dit. Il pose d'abord qu'il y a
plusieurs espèces de prophéties; mais il ne les explique point, et il
ne lui était pas possible de le faire : car il ne dit cela que par une
vaine ostentation. Quoi qu'il en soit, arrêtons-nous avec lui à la
manière qu'il trouve la plus parfaite parmi ces peuples. Il en a
plusieurs, dit-il, qui, bien que sans nom, font avec une extrême
facilité, et pour quelque occasion que ce soit, sacrée ou profane,
tous les gestes et tous les mouvements de gens inspirés; d'autres
les font dans les villes et dans les armées, à dessein d'attirer et de
surprendre qui ils peuvent. De tous ceux-là il n'y en a aucun qui ne
puisse dire, comme ils ont accoutumé de le dire effectivement : Je
suis Dieu, je suis le Fils de Dieu, ou l'Esprit de Dieu: je suis venu au
monde, parce que le monde va périr ; et vous, ô hommes ! vous
périrez vous-mêmes aussi, à cause de vos iniquités ; mais je veux
vous sauver, et vous me verrez revenir avec une puissance divine.
Bienheureux seront ceux qui me rendent maintenant hommage.
Pour tous les autres, je les abîmerai dans les flammes d'un feu
éternel, avec les villes et les campagnes. Ceux qui n'ont aucun
soupçon des supplices qui les attendent, gémiront alors et se
repentiront en vain ; mais je conserverai éternellement ceux qui
m'auront été fidèles. Ensuite il ajoute encore : Toutes ces belles et
grandes paroles sont suivies de termes étranges, fanatiques et
entièrement inconnus dont une personne raisonnable ne saurait
pénétrer le sens, tant ils sont obscurs, qui n'en ont même point du
tout, mais qui donnent lieu aux ignorants ou au premier imposteur
qui se présente, de les appliquer à toutes sortes de sujets, comme
bon leur semble.
|