[7,8] Οὐκ οἶδα δ´ ὅπως ὁ Κέλσος εἰπών· Τὰ δ´ ὑπὸ τῶν ἐν
Ἰουδαίᾳ τῷ ἐκείνων τρόπῳ λεχθέντα προσέθηκεν· ἢ μὴ
λεχθέντα, ὡς ἄπιστος φάσκων δύνασθαι καὶ μὴ λελέχθαι
αὐτὰ ἀλλ´ ἀναγεγράφθαι τάχα τὰ μὴ λεχθέντα. Οὐ γὰρ εἶδε
τοὺς χρόνους, οὐδ´ ὅτι πρὸ πολλῶν ἐτῶν μυρία προειπόντες
ἔλεγον καὶ περὶ τῆς Χριστοῦ ἐπιδημίας. Πάλιν τε αὖ τοὺς
ἀρχαίους προφήτας διαβαλεῖν ἐθέλων φησὶν αὐτοὺς πεπροφητευκέναι
τὸν τρόπον τοῦτον, ὃν εἰώθασι, φησίν, ἔτι νῦν
οἱ περὶ Φοινίκην τε καὶ Παλαιστίνην· μὴ δηλώσας πότερον
ἀλλοτρίους λέγει τινὰς τοῦ Ἰουδαίων λόγου καὶ Χριστιανῶν
ἢ κατὰ τὸν χαρακτῆρα τῶν προφητῶν ἰουδαϊκῶς προφητεύοντας.
Ὅπως δ´ ἂν ἔχῃ ἃ λέγει, ἐλέγχεται ἐψευσμένα.
Οὔτε γάρ τινες τῶν τῆς πίστεως ἀλλοτρίων παραπλήσιόν
τι τοῖς προφήταις πεποιήκασιν, οὔτε νεώτεροι καὶ μετὰ τὴν
Ἰησοῦ ἐπιδημίαν ἱστόρηνται ἐν Ἰουδαίοις τινὲς προφητεύσαντες.
Τὸ γὰρ ἅγιον πνεῦμα ὡμολόγηται ἐκείνους καταλελοιπέναι,
ἀσεβήσαντας εἰς τὸν θεὸν καὶ τὸν προφητευθέντα
ὑπὸ τῶν παρ´ αὐτοῖς προφητῶν. Σημεῖα δὲ τοῦ ἁγίου
πνεύματος κατ´ ἀρχὰς μὲν ἐπὶ τῆς Ἰησοῦ διδασκαλίας
μετά τε τὴν ἀνάληψιν αὐτοῦ πλείονα ἐδείκνυτο, ὕστερον δὲ
ἐλάττονα· πλὴν καὶ νῦν ἔτι ἴχνη ἐστὶν αὐτοῦ παρ´ ὀλίγοις,
τὰς ψυχὰς τῷ λόγῳ καὶ ταῖς κατ´ αὐτὸν πράξεσι κεκαθαρμένοις.
«Ἅγιον γὰρ πνεῦμα παιδείας φεύξεται δόλον, καὶ
ἀπαναστήσεται ἀπὸ λογισμῶν ἀσυνέτων.»
| [7,8] Je ne sais pas, au reste, ce qui oblige Celse à dire : Mais
pour les choses dites ou non dites dans la Judée à la manière du
pays : ajoutant ces mots, Ou non dites, comme un incrédule qui
s'imagine qu'il se peut faire que ce soient des suppositions, et qu'on
ait écrit des choses qui n'aient peut-être jamais été dites. La
doctrine des temps lui est sans doute inconnue ; et il ne sait pas
que ces prophètes qui ont prédit l'avènement de Jésus-Christ, ont
aussi prédit une infinité d'autres choses plusieurs années avant
qu'elles soient arrivées. Il ajoute, dans le dessein de donner
atteinte aux anciens prophètes. Qu'ils ont prophétisé de la même
manière qu'on le voit faire encore aujourd'hui, dit-il, aux habitants
de la Phénicie et de la Palestine. Mais il ne déclare point s'il entend
par là des personnes qui n'aient rien de commun sur le fait de la
religion avec les Juifs et les chrétiens, ou des personnes dont les
prophéties aient le même caractère que celles des prophètes juifs.
Quoi qu'il en soit, ce qu'il dit se trouve faux, de quelque façon qu'on
le prenne. Car jamais aucun de ceux qui n'ont point embrassé notre
foi, n'a rien fait d'approchant de ce qu'ont fait les anciens
prophètes; et depuis l'avènement de Jésus-Christ, l'on n'en a point
vu de nouveaux parmi les Juifs, qui visiblement ont été abandonnés
par le Saint-Esprit à cause de leur impiété envers Dieu, et envers
celui dont leurs propres prophètes avaient tant parlé. Le Saint-Esprit; au reste, a donné des signes et des marques de sa présence
au commencement, lorsque Jésus prêchait sur la terre. Il en donna
davantage encore après l'ascension du Sauveur. Depuis, ces signes
ont diminué. Il en reste pourtant des traces en quelque peu de
personnes qui ont l'âme purifiée parla doctrine de l'Évangile, et dont
les actions y sont conformes. Car l'Esprit saint qui nous instruit fuit
la fraude, et s'éloigne des mauvaises pensées (Sag., I, 5).
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