[7,10] Ἐχρῆν δὲ αὐτόν, εἴπερ εὐγνωμόνει πρὸς τὴν κατηγορίαν,
ἐκθέσθαι αὐταῖς λέξεσι τὰς προφητείας, εἴτ´ ἐν αἷς
θεὸς παντοκράτωρ ἐπηγγέλλετο εἶναι ὁ λέγων, εἴτ´ ἐν αἷς
ὁ υἱὸς τοῦ θεοῦ, εἴτε καὶ ἐν αἷς τὸ πνεῦμα τὸ ἅγιον λέγον
εἶναι ἐπιστεύετο· οὕτω γὰρ κἂν ἠγωνίασεν ἀνασκευάσαι
τὰ εἰρημένα καὶ δεῖξαι ὅτι οὐκ ἔνθεοι ἦσαν οἱ λόγοι, περιέχοντες
ἐπιστροφὴν ἀπὸ τῶν ἁμαρτημάτων καὶ ἔλεγχον τῶν
τότε ὄντων καὶ πρόγνωσιν περὶ τῶν μελλόντων. Διὸ καὶ οἱ
κατ´ αὐτοὺς ἀπογραψάμενοι τὰς προφητείας αὐτῶν ἐφύλαξαν,
ἵνα καὶ οἱ μεταγενέστεροι ἀναγινώσκοντες θαυμάζωσιν ὡς
λόγους θεοῦ καὶ ὠφελούμενοι οὐ μόνον ἀπὸ τῶν ἐπιπληκτικῶν
καὶ ἐπιστρεπτικῶν ἀλλὰ καὶ ἀπὸ τῶν προγνωστικῶν ταῖς
ἐκβάσεσι πειθόμενοι περὶ τοῦ θεῖον εἶναι πνεῦμα τὸ προειρηκὸς
τὴν κατὰ τὸν λόγον εὐσέβειαν ἀσκοῦντες διατελῶσι,
πειθόμενοι τῷ νόμῳ καὶ τοῖς προφήταις.
Οἱ μὲν οὖν προφῆται ὅσα ἦν αὐτόθεν νοηθῆναι τοῖς
ἀκούουσι χρήσιμα καὶ συμβαλλόμενα τῇ τῶν ἠθῶν ἐπανορθώσει
χωρὶς πάσης ἐπικρύψεως κατὰ τὸ βούλημα τοῦ θεοῦ
εἰρήκασιν, ὅσα δὲ μυστικώτερα ἦν καὶ ἐποπτικώτερα καὶ
ἐχόμενα θεωρίας τῆς ὑπὲρ τὴν πάνδημον ἀκοήν, ταῦτα
«δι´ αἰνιγμάτων» καὶ ἀλληγοριῶν καὶ τῶν καλουμένων
σκοτεινῶν λόγων καὶ τῶν ὀνομαζομένων παραβολῶν ἢ
παροιμιῶν ἀπεφήναντο· ἵν´ οἱ μὴ φυγοπονοῦντες ἀλλὰ
πάντα πόνον ὑπὲρ ἀρετῆς καὶ ἀληθείας ἀναδεχόμενοι ἐξετάσαντες
εὕρωσι καὶ εὑρόντες, ὡς λόγος αἱρεῖ, οἰκονομήσωσιν.
Ὁ δὲ γεννάδας Κέλσος ὡσπερεὶ θυμωθεὶς ἐπὶ τῷ μὴ νενοηκέναι
τοὺς τῶν προφητῶν τοιούτους λόγους ἐλοιδόρησεν
αὐτούς, εἰπὼν ὅτι ταῦτα ἐπανατεινάμενοι προστιθέασιν
ἐφεξῆς ἄγνωστα καὶ πάροιστρα καὶ πάντῃ ἄδηλα, ὧν τὸ
μὲν γνῶμα οὐδεὶς ἂν νοῦν ἔχων εὑρεῖν δύναιτο· ἀσαφῆ γὰρ
καὶ τὸ μηδέν, ἀνοήτῳ δὲ ἢ γόητι παντὶ περὶ παντὸς ἀφορμὴν
ἐνδίδωσιν, ὅπῃ βούλεται, τὸ λεχθὲν σφετερίζεσθαι. Καὶ
πανούργως μοι ἔδοξε ταῦτ´ εἰρηκέναι, κωλύειν τὸ ὅσον
ἐφ´ ἑαυτῷ βουλόμενος τοὺς ἐντυγχάνοντας ταῖς προφητείαις
βασανίζειν καὶ ἐξετάζειν αὐτῶν τὸν νοῦν· καὶ πέπονθέ τι
πρᾶγμα παραπλήσιον τοῖς εἰποῦσι περί τινος προφήτου,
εἰσελθόντος πρός τινα καὶ τὰ μέλλοντα προειπόντος αὐτῷ·
«Τί εἰσῆλθεν ὁ ἐπίληπτος οὗτος πρός σε;»
| [7,10] S'il voulait agir de bonne foi dans les accusations
qu'il nous fait, il devait rapporter les propos repris des prophéties,
soit de celles où le Dieu tout-puissant est introduit comme s'il
parlait lui-même, soit de celles où c'est le Fils de Dieu, ou de celles
enfin qui sont sous le nom du Saint-Esprit. Alors il eût pu travailler
à les détruire et à faire voir qu'il n'y a rien de divin en des discours
pleins de motifs pour la conversion des pécheurs, de censures à
ceux des siècles passés et de prédictions pour l'avenir; car c'est
parce qu'on voyait tout cela dans les discours des prophètes, que
leurs prophéties ont été recueillies et conservées par les hommes
de leur temps, afin que la postérité, en les lisant, pût les admirer
comme des oracles de Dieu, et qu'on profitât non seulement des
exhortations et des remontrances, mais aussi des prédictions, pour
apprendre, par les événements, qu'ayant été dictées par l'Esprit
divin, elles nous obligent à suivre toute notre vie les règles de la
piété que la loi et les prophètes nous ont révélées et prescrites. Les
prophètes donc ont proposé ouvertement et sans voile, comme Dieu
le leur ordonnait, toutes les choses que leurs auditeurs avaient
intérêt d'entendre sur-le-champ et qui pouvaient servir à la
correction de leurs moeurs; mais pour les choses plus mystérieuses
et plus sublimes, qui demandaient une intelligence au-dessus du
commun, ils les ont proposées sous des énigmes et sous des
allégories, en des termes couverts, avec des similitudes et des
paraboles, comme on les nomme. Ce qu'ils ont fait, afin que ceux
qui ne fuient point le travail, et qui prennent avec joie toute sorte
de peine, en vue de la vérité et de la vertu, cherchassent pour
trouver, et n'ayant trouvé ce qu'ils cherchaient, ils en fissent l'usage
que la raison demanderait d'eux. Mais Celse, dont les mouvements
sont toujours nobles, se met comme en colère de ce qu'il ne peut
entendre le style des prophètes, et il en vient aux injures. Toutes
ces belles paroles, dit-il, sont suivies de termes étranges,
fanatiques et entièrement inconnus, dont une personne raisonnable
ne saurait pénétrer le sens, tant ils sont obscurs, qui n'en ont même
point du tout, mais qui donnent lieu aux ignorants ou au premier
imposteur qui se présente, de les appliquer à toutes sortes de
sujets, comme bon leur semble. Il me paraît assez croyable qu'il ne
parle ainsi que pour détourner adroitement, autant qu'il lui est
possible, ceux qui lisent les prophéties, de les méditer et d'en
approfondir le sens. En quoi il fait quelque chose d'approchant de
ceux qui disaient à un homme qu'un prophète était allé trouver pour
lui prédire l'avenir : Qu'est allé faire chez toi cet insensé (II ou IV
Rois, 9, 11)?
|