[7,11] Εἰκὸς μὲν οὖν εἶναι λόγους πολλῷ τῆς ἡμετέρας ἕξεως
σοφωτέρους, τοὺς δυναμένους ἀποδεικνύναι ψευδόμενον ἐν
τούτοις τὸν Κέλσον καὶ ἐνθέους τὰς προφητείας· πλὴν καὶ
ἡμεῖς κατὰ τὸ δυνατὸν ἡμῖν πεποιήκαμεν, τά, ὥς φησι
Κέλσος, πάροιστρα καὶ πάντῃ ἄδηλα πρὸς λέξιν διηγησάμενοι
ἐν τοῖς πραγματευθεῖσιν ἡμῖν εἰς τὸν Ἡσαΐαν καὶ εἰς τὸν
Ἰεζεκιὴλ καὶ εἴς τινας τῶν δώδεκα. Θεοῦ δὲ διδόντος τὴν
ἐν τῷ λόγῳ αὐτοῦ προκοπὴν καθ´ οὓς βούλεται χρόνους
προστεθήσεται τοῖς ἤδη εἰς ταῦτα ὑπαγορευθεῖσιν ἤτοι τὰ
λείποντα ἢ ὅσα γ´ ἂν φθάσωμεν σαφηνίσαι. Καὶ ἄλλοι δὲ οἱ
βουλόμενοι ἐξετάζειν τὴν γραφὴν νοῦν ἔχοντες τὸ γνῶμα
αὐτῆς εὑρεῖν ἂν δύναιντο, οὔσης ἀληθῶς πολλαχοῦ ἀσαφοῦς
μέν, οὐ μήν, ὥς φησι Κέλσος, τὸ μηδέν. Ἀλλ´ οὐδὲ δύναταί
τις ἀνόητος ἢ γόης ἐξομαλίσαι ἢ ὅπῃ ποτὲ τὸ λεχθὲν σφετερίσασθαι·
μόνος δὲ καὶ πᾶς ὁ κατ´ ἀλήθειαν ἐν Χριστῷ
σοφὸς τὸν εἱρμὸν πάντα ἀποδῴη ἂν τῶν μετ´ ἐπικρύψεως
εἰρημένων ἐν τοῖς προφήταις, «πνευματικὰ πνευματικοῖς»
συγκρίνων καὶ κατασκευάζων ἀπὸ τῆς συνηθείας τῶν
γραφῶν ἕκαστον τῶν εὑρισκομένων.
Οὐ πιστευτέον δὲ τῷ Κέλσῳ λέγοντι τοιούτων ἀνθρώπων
γεγονέναι αὐτήκοον. Οὐδὲ γὰρ κατὰ τοὺς Κέλσου χρόνους
γεγόνασί τινες προφῆται τοῖς ἀρχαίοις παραπλήσιοι, ἐπεὶ
κἂν παραπλησίως τοῖς πάλαι γραφεῖσιν ἀνεγράφησαν καὶ
ἑξῆς προφητεῖαι ὑπὸ τῶν ἀποδεξαμένων καὶ θαυμασάντων
αὐτάς. Δοκεῖ δέ μοι πάντῃ δῆλον εἶναι τὸ τοῦ Κέλσου
ψεῦδος, ὅτι οἱ δῆθεν προφῆται, ὧν αὐτήκοος ἐγένετο, ἐλεγχθέντες
ὑπὸ Κέλσου ὡμολόγησαν αὐτῷ οὗ τινος ἐδέοντο, καὶ
ὅτι ἐπλάσσοντο λέγοντες ἀλλοπρόσαλλα. Ἔδει δ´ αὐτὸν καὶ
ὀνόματα θεῖναι ὧν ἔφασκεν αὐτήκοος γεγονέναι· ἵνα ἐκ τῶν
ὀνομάτων, εἴπερ εἶχεν εἰπεῖν, φανῇ τοῖς κρίνειν δυναμένοις,
πότερον ἀληθῆ ἢ ψευδῆ ἔλεγεν.
| [7,11] Je suis persuadé, au reste, qu'on pourrait écrire avec
beaucoup plus de lumières que moi, pour faire voir que Celse est un
calomniateur et que les prophéties sont divinement inspirées : mais
je l'ai fait selon ma portée dans mes commentaires sur Isaïe, sur
Ézéchiel et sur quelques-uns des douze petits prophètes, où j'ai
expliqué à la lettre ces termes fanatiques et entièrement inconnus,
comme il les appelle. Et si Dieu me fait la grâce dans le temps qu'il
l'aura ordonné de m'avancer dans la connaissance de ses mystères,
j'achèverai d'expliquer ce qui me reste, ou je porterai du moins mes
éclaircissements le plus loin que je pourrai. S'il y a des personnes
éclairées qui veuillent étudier l'Écriture, elles pourront de leur côté
se rendre capables de l'entendre : car il faut avouer qu'en divers
endroits elle a de l'obscurité, mais qu'elle n'ait point du tout de
sens, c'est ce que Celse a tort d'avancer. Il n'est pas vrai non plus
qu'un ignorant ou un imposteur puisse la tourner et l'appliquer
comme bon lui semble. Il n'y a que celui qui est véritablement sage
et savant en Jésus-Christ qui, par un privilège propre à tous ceux
qui sont tels, puisse mettre en tout leur jour les mystères cachés
dans les prophéties, traitant spirituellement les choses spirituelles (I
Cor., II, 13), et fondant toutes ses explications sur le style ordinaire
des Écritures. Celse, au reste, ne doit pas être cru quand il dit qu'il
a vu lui-même prophétiser de ces gens ; car de son temps il n'y
avait plus aucun prophète pareil aux anciens. S'il y en avait eu,
leurs auditeurs, saisis d'admiration n'auraient pas manqué de
recueillir leurs discours comme autrefois, et de nous conserver aussi
ces nouvelles prophéties. Et il est assez clair, ce me semble, que
Celse dit une fausseté, lorsqu'il ajoute : Qu'ayant convaincu ces
prétendus prophètes, qu'il a vus lui-même prophétiser, ils lui ont
avoué leur faiblesse, qu'ils ne couvraient qu'en usant de paroles
ambiguës pour tromper le monde. Il devait marquer les noms de
ceux qu'il a ainsi vus prophétiser, si c'était une chose qu'il pût faire,
afin que, par là, les personnes capables d'en juger eussent le
moyen de connaître si ce qu'il dit est vrai ou faux.
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