[7,12] Οἴεται δὲ καὶ τοὺς ἀπὸ τῶν προφητῶν ἀπολογουμένους
περὶ τῶν κατὰ τὸν Χριστὸν μηδὲν μὲν δύνασθαι
πρὸς ἔπος λέγειν, ἐπὰν φαίνηταί τι πονηρὸν ἢ αἰσχρὸν ἢ
ἀκάθαρτον λεγόμενον περὶ τοῦ θείου ἢ μιαρόν. Διὸ καὶ ὡς
μηδεμιᾶς οὔσης ἀπολογίας συνείρει ἑαυτῷ μυρία περὶ τῶν
μὴ διδομένων. Εἰδέναι δὲ χρὴ ὅτι καὶ οἱ βουλόμενοι κατὰ
τὰς θείας ζῆν γραφὰς καὶ ἐπιστάμενοι ὅτι «Γνῶσις ἀσυνέτου
ἀδιεξέταστοι λόγοι» καὶ ἀναγνόντες τὸ «Ἕτοιμοι ἀεὶ
πρὸς ἀπολογίαν παντὶ τῷ αἰτοῦντι ἡμᾶς λόγον περὶ τῆς ἐν
ἡμῖν ἐλπίδος» οὐκ ἐπὶ μόνον τὸ προειρῆσθαι τάδε τινὰ
καταφεύγουσιν, ἀλλὰ γὰρ καὶ τὰς δοκούσας ἀπεμφάσεις
λύειν πειρῶνται καὶ δεικνύναι οὐδὲν εἶναι πονηρὸν ἐν τοῖς
λόγοις οὐδ´ αἰσχρὸν οὐδ´ ἀκάθαρτον οὐδὲ μιαρὸν ἀλλὰ τοιοῦτον
γίνεσθαι τοῖς ὡς χρὴ ἐκδέχεσθαι μὴ συνιεῖσι τὴν θείαν
γραφήν. Ἐχρῆν δ´ αὐτὸν ἀπὸ τῶν προφητῶν τὸ φαινόμενον
ἐν αὐτοῖς πονηρὸν ἢ τὸ δοκοῦν αὐτῷ αἰσχρὸν ἢ τὸ νομιζόμενον
αὐτῷ ἀκάθαρτον ἢ ὃ ὑπελάμβανεν εἶναι μιαρὸν παραθέσθαι,
εἴπερ τοιαῦτα ἔβλεπεν ἐν τοῖς προφήταις εἰρημένα· πληκτικώτερος
γὰρ ἂν ὁ λόγος αὐτοῦ ἦν καὶ πρὸς ὃ ἐβούλετο
ἀνυτικώτερος· νυνὶ δὲ οὐ παρέθετο, ἀλλ´ ἐπανατεινάμενος
ἀπειλεῖ τοιαῦτα φαίνεσθαι ἐν ταῖς γραφαῖς, καταψευδόμενος
αὐτῶν. Πρὸς οὖν κενοὺς ψόφους ὀνομάτων οὐδεὶς λόγος
αἱρεῖ ἀπολογήσασθαι ὑπὲρ τοῦ δεῖξαι ὅτι οὐδὲν πονηρὸν ἢ
αἰσχρὸν ἢ ἀκάθαρτον ἢ μιαρόν ἐστιν ἐν τοῖς τῶν προφητῶν
λόγοις.
| [7,12] Il s'imagine
encore que ceux qui défendent la cause de Jésus-Christ par
l'autorité des prophètes, ne sauraient donner aucune réponse
raisonnable sur le fait des prophéties qui semblent attribuer à la
Divinité quelque chose de mauvais, de honteux, d'impur ou de sale
; et supposant ainsi qu'on ne lui saurait répondre, il tire une infinité
de conséquences qu'on ne lui accordera pas : car il faut savoir que
ceux qui veulent conformer leur vie aux enseignements de
l'Écriture, où ils ont appris que les connaissances de l'insensé ne sont
que des pensées mal digérées (Sirac, XXI, 18 ou 19) et que nous
devons être toujours prêts de répondre pour notre défense à tous
ceux qui nous demanderont raison de l'espérance que nous avons (I
Pier., Ill, 15) ; il faut, dis-je, savoir que ceux-là ne se contentent
pas d'alléguer que telles ou telles choses ont été prédites; mais
qu'ils tâchent aussi de lever l'absurdité apparente de ces prédictions
et de faire voir qu'elles ne renferment rien de mauvais, de honteux,
d'impur, ni de sale, rien qui ne dût être comme il est, si l'on suit
l'explication de ceux qui sont accoutumés au style de l'Écriture
sainte. Celse devait rapporter les endroits mêmes des prophètes où
il croit remarquer ces choses mauvaises, honteuses, impures et
sales. Son discours en aurait eu bien plus de force, et se serait
trouvé bien plus propre à soutenir son dessein. Mais au lieu de le
faire, il pose en l'air, et par une calomnie à laquelle il veut que sa
seule autorité serve de preuve que tout cela se trouve dans
l'Écriture. Il ne serait donc pas raisonnable de se défendre contre
des paroles qui ne sont autre chose qu'un vain son, ni de se mettre
en peine de justifier que dans les écrits des prophètes il n'y a rien
de mauvais, de honteux, d'impur, ni de sale.
|