[7,68] Διὰ δὲ τὰ ἀνωτέρω πολλὰ περὶ τοῦ Ἰησοῦ ἡμῖν
εἰρημένα οὐ χρὴ νῦν παλιλλογεῖν πρὸς τὸ ὅτι μὲν οὖν αὐτοὶ
διελέγχονται σαφῶς οὐ θεὸν ἀλλ´ οὐδὲ δαίμονα, ἀλλὰ νεκρὸν
σέβοντες. Τοῦτο μὲν αὐτίκα διὰ τοῦτο παραλιπόντες ἴδωμεν
τὰς ἑξῆς τοῦ Κέλσου λέξεις, ἐν αἷς φησι· Πρότερον δὲ
ἐρήσομαι, διὰ τί δαίμονας οὐ θεραπευτέον; Οὐ πάντα μέντοι
κατὰ γνώμην διοικεῖται τοῦ θεοῦ, καὶ πᾶσα ἐξ ἐκείνου
πρόνοια; Καὶ ὅ τι περ ἂν ᾖ ἐν τοῖς ὅλοις, εἴτε θεοῦ
ἔργον εἴτ´ ἀγγέλων εἴτ´ ἄλλων δαιμόνων εἴτε ἡρώων,
πάντα ταῦτα ἔχει νόμον ἐκ τοῦ μεγίστου θεοῦ, τέτακται δὲ
ἐφ´ ἑκάστῳ δύναμιν λαχὼν ὅστις ἠξίωται; Τοῦτον οὖν τὸν
ἐκεῖθεν ἐξουσίας τετυχηκότα οὐ θεραπεύσει δικαίως ὁ
σέβων τὸν θεόν; Οὔτοι γὰρ οἷόν τε, φησί, «δουλεύειν» τὸν
αὐτὸν πλείοσι «κυρίοις».
Ὅρα δὴ καὶ ἐν τούτοις ὅσα συναρπάζει, δεόμενα οὐκ
εὐκαταφρονήτου ἐξετάσεως ἀλλὰ καὶ ἐπιστήμης βαθυτέρων
καὶ ἀπορρητοτέρων περὶ τῆς τῶν ὅλων πραγμάτων διοικήσεως.
Τὸ γὰρ πάντα κατὰ γνώμην διοικεῖσθαι τοῦ θεοῦ πῶς
λέγεται, ἐξεταστέον, καὶ πότερον τὸ διοικεῖσθαι φθάνει καὶ
ἐπὶ τὰ ἁμαρτανόμενα ἢ μή. Εἰ μὲν γὰρ φθάνει τὸ διοικεῖσθαι
καὶ ἐπὶ τὰ ἁμαρτανόμενα οὐ μόνον ἐν ἀνθρώποις ἀλλὰ καὶ
δαίμοσι καὶ εἴ τι ἄλλο τῶν ἔξω σωμάτων πέφυκεν ἁμαρτάνειν,
ὁράτω τὴν ἀτοπίαν ὁ τοῦτο λέγων τοῦ πάντα κατὰ γνώμην
διοικεῖσθαι τοῦ θεοῦ· ἀκολουθεῖ γὰρ τῷ λόγῳ καὶ τὰ
ἁμαρτανόμενα καὶ πάντα τὰ ἀπὸ κακίας κατὰ γνώμην
διοικεῖσθαι τοῦ θεοῦ, ὅπερ οὐ ταὐτόν ἐστι τῷ οὐ κωλύοντος
τοῦ θεοῦ γίνεσθαι· εἰ δὲ καὶ κυρίως τις ἀκούοι τοῦ διοικεῖσθαι,
διοικεῖσθαι μὲν λέγει τὰ ἀπὸ κακίας διοικούμενα
—δηλονότι πάντα κατὰ γνώμην διοικεῖται τοῦ θεοῦ—, καὶ
οὐ παρανομεῖ εἰς τὴν διοίκησιν τοῦ θεοῦ πᾶς ἁμαρτάνων.
Τὸ δ´ ὅμοιον καὶ περὶ προνοίας διασταλτέον καὶ λεκτέον
ὅτι τὸ πᾶσα ἐξ ἐκείνου πρόνοια σημαίνει μέν τι ἀληθές, ὅτε
ἡ πρόνοια σπουδαῖόν ἐστιν· εἰ δ´ ἁπαξαπλῶς πάντα τὰ
γινόμενα κατὰ πρόνοιαν εἶναι φήσομεν, κἂν κακῶς τι
γίνηται, ψεῦδος ἔσται τὸ πᾶσα ἐξ ἐκείνου πρόνοια· εἰ μὴ
ἄρα καὶ τὰ κατ´ ἐπακολούθησιν τῶν ἐκ προνοίας θεοῦ λέγοι
τις εἶναι ἐκ προνοίας θεοῦ.
Ἀποφαίνεται δὲ καὶ ὅ τι περ ἂν ᾖ ἐν τοῖς ὅλοις, εἴτε θεοῦ
ἔργον εἴτ´ ἀγγέλων εἴτε ἄλλων δαιμόνων εἴτε ἡρώων, πάντα
ταῦτα ἔχει νόμον ἐκ τοῦ μεγίστου θεοῦ, καὶ οὐκ ἀληθῆ γε
λόγον ἀποφαίνεται. Οὐδὲ γὰρ τὰ παρανομοῦντα ἑπόμενα
νόμῳ τῷ ἀπὸ μεγίστου θεοῦ παρανομεῖ. Παρανομεῖν δὲ ὁ
λόγος δείκνυσιν οὐ μόνον ἀνθρώπους φαύλους ἀλλὰ καὶ τοὺς
φαύλους δαίμονας καὶ τοὺς φαύλους ἀγγέλους.
| [7,68] Après toutes les choses que nous avons dites de Jésus dans ce
qui a précédé, ce serait faire une répétition inutile que de répondre
à ces paroles de Celse : Il est aisé de les convaincre, et la chose
parle d'elle-même, qu'ils adorent, non un Dieu, non même des
démons, mais un mort. Laissant donc là cette objection sans nous y
arrêter davantage, passons à ce qu'il ajoute : Premièrement, dit-il,
je voudrais bien leur demander pourquoi il ne faut pas servir les
démons. Cela empêche-t-il que toutes les choses du monde ne
soient conduites suivant le plaisir de Dieu; et que la Providence ne
soit la seule qui gouverne tout? Quelque chose qui se fasse dans
l'univers, soit par un Dieu, soit par des anges, soit par d'autres
démons, soit par des héros, tout n'est-il pas réglé par les lois du
Dieu souverain, pendant que ces puissances inférieures sont
établies pour quelques emplois particuliers, selon que chacune en
est jugée digne ? N'est-il donc pas juste que celui qui adore Dieu,
serve aussi ceux à qui Dieu a communiqué un tel pouvoir? Mais
c'est qu'il n'est pas possible qu'un même homme serve plusieurs
maîtres. Voyez encore combien il ramasse ici de choses dont
l'examen demande une grande application d'esprit et une profonde
connaissance de ce qu'il y a de plus caché dans le gouvernement de
l'univers ; car il faut examiner comment on doit entendre que
toutes les choses du monde sont conduites suivant le plaisir de
Dieu; et si cette conduite s'étend ou ne s'étend pas jusque sur les
péchés. Si l'on dit qu'elle s'étend jusque sur les pèchés, tant des
hommes que des démons et des autres êtres immatériels qui
peuvent être capables de pécher, c'est à ceux qui le disent à voir
combien il y a d'inconvénients à soutenir que toutes les choses du
monde sont conduites suivant le plaisir de Dieu, puisqu'il suit de ce
sentiment que tous les désordres du péché et tous les effets de la
corruption sont conduits selon le plaisir de Dieu, ce qui est bien
différent de dire que Dieu n'empêche pas qu'ils n'arrivent. A
prendre donc le mot de conduire dans sa propre signification, quand
on dit que les mauvaises actions sont conduites par Dieu, c'est
autant que si l'on disait que toutes choses étant conduites suivant
le plaisir de Dieu, ceux qui font ces mauvaises actions ne pèchent
point contre sa conduite. Il faut faire la même distinction sur le
sujet de la Providence. Lorsqu'on dit que la Providence de Dieu est
la seule qui gouverne tout, on dit une chose très véritable, si ce
qu'on attribue à la Providence ne renferme rien que de juste. Mais,
si l'on prétend attribuer à la Providence absolument tout ce qui se
fait, quelqu'injuste qu'il puisse être, il n'est pas vrai que la
Providence de Dieu soit la seule qui gouverne tout, si ce n'est qu'on
veuille rapporter à la Providence de Dieu ce qui n'est qu'une
dépendance de ses effets. Celse dit encore que quelque chose qui
se fasse dans l'univers, soit par un dieu, soit par des anges, soit par
d'autres démons, soit par des héros, tout est réglé par les lois du
Dieu souverain. Mais ce qu'il dit n'est pas vrai ; car on ne peut pas
dire que ceux qui pèchent suivent, quand ils pèchent, les lois du
Dieu souverain : et nous apprenons de l'Écriture que ce ne sont pas
seulement les méchants hommes qui pèchent, mais aussi les
mauvais démons et les mauvais anges.
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