[7,57] Εἶθ´ ἑξῆς ὡσπερεὶ σκοπὸν ἔχων τὸ συμπληροῦν
βιβλίον ἐβούλετο ἡμᾶς μᾶλλον τὸν Ἰωνᾶν νομίσαι θεὸν ἤπερ
Ἰησοῦν, Ἰωνᾶν, τὸν κηρύξαντα μετάνοιαν μιᾷ πόλει τῇ
Νινευή, προκρίνων Ἰησοῦ, τοῦ κηρύξαντος μετάνοιαν ὅλῳ
τῷ κόσμῳ καὶ μᾶλλον ἐκείνου ἀνύσαντος. Καὶ τὸν μὲν
«ἐν τῇ κοιλίᾳ τοῦ κήτους» τεραστίως ποιήσαντα καὶ
παραδόξως «τρεῖς ἡμέρας καὶ τρεῖς νύκτας» ἐβούλετο
ἡμᾶς ἀναγορεῦσαι θεόν, τὸν δ´ ἀναδεξάμενον ὑπὲρ ἀνθρώπων
ἀποθανεῖν οὐκ ἤθελε Κέλσος, μαρτυρούμενον ὑπὸ τοῦ θεοῦ
διὰ τῶν προφητῶν, ἄξιον εἶναι τῆς δευτερευούσης μετὰ τὸν
θεὸν τῶν ὅλων, δι´ ἃ ἐποίησεν ἐν οὐρανῷ καὶ ἐπὶ γῆς ἀνδραγαθήματα,
τιμῆς. Καὶ Ἰωνᾶς μέν, φεύγων ἵνα μὴ κηρύξῃ
τὸ προστεταγμένον ὑπὸ τοῦ θεοῦ, κατεπόθη ὑπὸ τοῦ κήτους,
Ἰησοῦς δέ, ἐπεὶ ἐδίδαξεν ἅπερ ὁ θεὸς ἐβούλετο, τὸν ὑπὲρ
ἀνθρώπων θάνατον ἀνεδέξατο.
Ἑξῆς δέ φησιν ὅτι ἔδει μᾶλλον τὸν Δανιήλ, ἀναβάντα ἀπὸ
τῶν λεόντων, προσκυνεῖσθαι ὑφ´ ἡμῶν ἤπερ τὸν Ἰησοῦν,
τὴν ἀγριότητα πάσης δυνάμεως ἀντικειμένης καταπατήσαντα
καὶ ἡμῖν δόντα «ἐξουσίαν πατεῖν ἐπάνω ὄφεων καὶ σκορπίων
καὶ ἐπὶ πᾶσαν τὴν δύναμιν τοῦ ἐχθροῦ». Εἶτα μὴ ἔχων
ἄλλους λέγειν φησίν· Ἢ οἱ τῶνδε ἔτι τερατωδέστεροι, ἅμα
ἵνα λοιδορήσῃ τὸν Ἰωνᾶν καὶ τὸν Δανιήλ· τὸ γὰρ ἐν Κέλσῳ
πνεῦμα εὐλογεῖν δικαίους οὐκ ἠπίστατο.
| [7,57] Après cela,
comme s'il ne se proposait que de grossir son livre, il assure que
nous aurions eu plus de raison de prendre Jonas pour Dieu, que de
faire passer Jésus pour tel : et il met ainsi Jonas, qui n'a prêché la
pénitence qu'à la seule ville de Ninive ( Jon., Ill, 4 ), au-dessus de
Jésus, qui l'a prêchée à tout le monde et avec bien plus de fruit. Il
trouverait bon que nous fissions un dieu de celui qui, par un miracle
surprenant, est demeuré trois jours et trois nuits dans le ventre
d'un grand poisson (Ibid.. II, 1), et il trouve mauvais que celui qui a
bien voulu souffrir la mort pour les nommes, celui à qui Dieu a
rendu témoignage par les prophètes et qui a fait, et au ciel et sur la
terre, des choses si admirables et si avantageuses, soit estimé à
cause de cela même digne d'un honneur qui ne le cède qu'a celui
que l'on rend au grand Dieu. Pour Jonas, il fut englouti par le
poisson (Ibid., I, 3.) parce qu'il refusait d'aller faire les
dénonciations dont Dieu l'avait chargé : mais Jésus a souffert la
mort pour les hommes, après avoir prêché la doctrine que Dieu lui
avait donné ordre d'apporter au monde. Celse ajoute que nous
aurions dû plutôt adorer Daniel, échappé des griffes des lions (Dan.,
VI, 23) que Jésus, qui a foulé aux pieds la férocité de toutes les
puissances ennemies (Col.,II, 15; Luc., X,19), et qui nous donne le
pouvoir de marcher sur les serpents, sur les scorpions sur toutes les
forces de l'adversaire. Enfin n'en ayant plus d'autres à nommer, il
achève en disant : Et d'autres dont les aventures tiennent encore
plus du prodige : par où il veut aussi donner atteinte à Jonas et à
Daniel ; car l'esprit qui est en Celse ne sait ce que c'est que de dire
du bien des justes.
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