[7,56] Εἶτ´ οὐκ οἶδ´ ὅπως ἐβούλετο ἡμᾶς μᾶλλον Σίβυλλαν
ἀναγορεῦσαι παῖδα θεοῦ ἢ Ἰησοῦν, ἀποφηνάμενος ὅτι
παρενεγράψαμεν εἰς τὰ ἐκείνης πολλὰ καὶ βλάσφημα καὶ μὴ
ἀποδείξας μηδ´ ὅ τι παρενεγράψαμεν. Ἀπέδειξε δ´ ἄν, εἰ τὰ
ἀρχαιότερα καθαρώτερα ἐδείκνυε καὶ οὐκ ἔχοντα ἅπερ οἴεται
παρεγγεγράφθαι· μὴ ἀποδείξας δὲ μηδ´ ὅτι βλάσφημά ἐστι
ταῦτα, εἶτα πάλιν οὐ δὶς οὐδὲ τρὶς ἀλλὰ δὴ πολλάκις ἐπιρρητότατον
εἶπε τὸν Ἰησοῦ βίον, οὐ στὰς καθ´ ἕκαστον τῶν ἐν
τῷ βίῳ αὐτοῦ πεπραγμένων καὶ νομιζομένων εἶναι ἐπιρρητοτάτων,
ἵνα τοῦτ´ εἰπὼν δόξῃ μὴ μόνον ἀναποδείκτως
ἀποφαίνεσθαι ἀλλὰ καὶ λοιδορεῖν ὃν οὐκ ἐπίσταται. Εἰ γὰρ
τὰ εἴδη τοῦ ἐπιρρητοτάτου βίου ἐν ταῖς πράξεσιν αὐτοῦ
φαινόμενα αὐτῷ ἐκτιθέμενος ἦν, κἂν ἠγωνισάμεθα πρὸς
ἕκαστον τῶν δοκούντων εἶναι αὐτῷ ἐπιρρητοτάτων.
Τὸ δὲ καὶ θανάτῳ οἰκτίστῳ κεχρῆσθαι τὸν Ἰησοῦν
δύναιτ´ ἂν λέγεσθαι καὶ περὶ Σωκράτους καὶ περὶ Ἀναξάρχου,
οὗ πρὸ βραχέος ἐμνημόνευσε, καὶ περὶ ἄλλων μυρίων.
Ἢ οἴκτιστος μέν ἐστιν ὁ Ἰησοῦ θάνατος, οὐχὶ δὲ καὶ ὁ
ἐκείνων; Ἢ ὁ ἐκείνων μὲν οὐκ οἴκτιστος, ὁ δὲ τοῦ Ἰησοῦ
οἴκτιστος; Ὁρᾷς οὖν καὶ ἐνταῦθα ὅτι σκοπὸς ἦν τῷ Κέλσῳ
τὸ διαλοιδορεῖσθαι πρὸς τὸν Ἰησοῦν, κινουμένῳ οἶμαι ὑπό
τινος πνεύματος, καταλυθέντος ὑπὸ τοῦ Ἰησοῦ καὶ καθαιρεθέντος,
ἵνα μηκέτι ἔχῃ κνίσσας καὶ αἵματα, οἷς τρεφόμενον
ἠπάτα τοὺς ἐν τοῖς ἐπὶ γῆς ἀγάλμασι ζητοῦντας θεὸν καὶ
μὴ ἀναβλέποντας εἰς τὸν ἐπὶ πᾶσιν ἀληθῶς θεόν.
| [7,56] Celse veut ensuite, je ne sais pas par quelle raison, qu'au lieu de
donner Dieu pour Père à Jésus, nous eussions mieux fait de le
donner à la Sibylle, dans les écrits de laquelle il soutient que nous
avons fait glisser plusieurs choses pleines d'impiété. Mais il ne fait
point voir quelles sont ces choses que nous avons fait glisser dans
les écrits de la Sibylle ; ce qu'il devait faire, en produisant des vieux
exemplaires non altérés, où ne se trouvât point ce qu'il croit que
nous y avons fait glisser : et il ne se met pas même en peine de
justifier que ce soient des choses pleines d'impiété. Il poursuit; et
parlant de la vie de Jésus, il la traite d'infâme vie. Comme il a déjà
fait, non deux ou trois fois, mais très souvent. Il ne s'arrête point
cependant à examiner chacune des actions que Jésus a faites
pendant sa vie, ni à nous marquer ce qu'il y trouve d'infâme. Il veut
avoir le privilège non seulement d'avancer des choses sans les
prouver, mais aussi de dire des injures sans connaître celui à qui il
les dit. Au lieu que s'il s'était attaché à faire voir quelle sortie
d'infamie il trouve dans la vie et dans les actions de Jésus, nous, de
notre côté, nous serions mis en devoir de défendre tous les endroits
par où il les aurait attaquées. Pour ce qui est de la mort pleine de
misère, qu'il reproche à Jésus, c'est un reproche que l'on pourrait
faire aussi, et à Socrate et à cet Anaxarque dont il vient de nous
parler, et à une infinité d'autres. Si la mort de Jésus a été pleine de
misère, peut-on dire que la leur ne l'ait pas été? Et si leur mort n'a
pas été pleine de misère, peut-on dire que celle de Jésus l'ait été?
Vous voyez encore ici que Celse n'a pour but que de faire des
outrages à Jésus : et je ne puis m'imaginer autre chose sinon qu'il y
est poussé par quelque esprit du nombre de ceux dont Jésus a
détruit et abattu la puissance, qui maintenant se trouvent privés de
la fumée et du sang dont ils se nourrissaient, en séduisant ceux qui
cherchent Dieu sur la terre, dans les simulacres, au lieu de s'élever
jusqu'au vrai Dieu, le souverain Maître de toutes choses.
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