[7,55] Ἐπεὶ δέ φησι μετὰ τὸν κατάλογον τῶν τοσούτων
ἀνδρῶν τό· Τί τοιοῦτον ὁ ὑμέτερος θεὸς κολαζόμενος
ἐφθέγξατο; εἴποιμεν ἂν πρὸς αὐτὸν ὅτι τῇ παρὰ ταῖς
μάστιξι καὶ ταῖς πολλαῖς αἰκίαις αὐτοῦ σιωπῇ παντὸς τοῦ
ἐν Ἕλλησιν ἐν περιστάσεσι τυγχάνοντος φθεγξαμένου μᾶλλον
ἐνέφηνε καρτερίαν καὶ ὑπομονήν· εἴ γε κἂν τούτῳ πιστεύειν
ὁ Κέλσος βούλεται εὐγνωμόνως ἀναγεγραμμένῳ ὑπὸ φιλαλήθων
ἀνδρῶν, τῶν καὶ τὰ παράδοξα ἀψευδῶς εἰρηκότων
καὶ τὴν παρὰ ταῖς μάστιξι σιωπὴν αὐτοῦ ἐκείνοις συναριθμησάντων.
Ἀλλὰ καὶ ἐμπαιζόμενος καὶ ἐνδυόμενος τὴν
«κοκκίνην χλαμύδα» καὶ τὸν «ἀκάνθινον στέφανον» τῇ
κεφαλῇ περιτιθέμενος καὶ τὸν «κάλαμον» λαμβάνων ἐπὶ
τῆς χειρὸς ἀντὶ σκήπτρου ἄκρᾳ πρᾳότητι ἐχρήσατο, μηδὲν
μηδ´ ἀγενὲς μηδ´ ἀγανακτητικὸν εἰπὼν πρὸς τοὺς τοσαῦτα
κατ´ αὐτοῦ τολμήσαντας.
Οὐκ ἦν οὖν κατὰ τὸν ἀπὸ καρτερίας παρὰ ταῖς μάστιξι
σιωπήσαντα καὶ ἀπὸ πρᾳότητος πάντα ὑπομένοντα τὰ παρὰ
τῶν ἐμπαιζόντων προσαγόμενα εἰρηκέναι ἀπὸ ἀγεννείας, ὡς
οἴονταί τινες, καὶ τό· «Πάτερ, εἰ δυνατόν, τὸ ποτήριον
παρελθέτω τοῦτο ἀπ´ ἐμοῦ· πλὴν οὐχ ὡς ἐγὼ θέλω, ἀλλ´ ὡς
σύ.» Ἔχει μὲν οὖν λόγον ἡ δοκοῦσα ὑποπαραίτησις εἶναι
τοῦ καλουμένου ποτηρίου, ὃν ἐν ἄλλοις ἐπὶ πλεῖον ἐξητάσαμεν
καὶ ἀποδεδώκαμεν. Ἵνα δ´ ἁπλούστερον ἀκούσωμεν τοῦ
λελεγμένου, ὅρα εἰ μὴ μετὰ τῆς πρὸς τὸν θεὸν εὐσεβείας
καὶ ἡ εὐχὴ εἴρηται, παντὸς οὑτινοσοῦν τὸ περιστατικὸν οὐ
προηγούμενον εἶναι νομίζοντος, ἀλλ´ ὑπομένοντος τὸ μὴ
προηγουμένως συμβαῖνον, ὅταν καιρὸς καλῇ. Ἀλλὰ καὶ οὐκ
ἐνδεδωκότος ἦν ἡ φωνή, εὐαρεστουμένου δὲ τοῖς συμβαίνουσι
καὶ προτιμῶντος τὰ ἀπὸ προνοίας περιστατικὰ ἡ λέγουσα
φωνή· «Πλὴν οὐ τί ἐγὼ θέλω, ἀλλὰ τί σύ.»
| [7,55] Puisqu'il ajoute, après avoir fait
l'énumération de tous ceux à qui il nous renvoie : Qu'est-ce que
votre Dieu a dit de pareil dans les tourments (I Pier., II, 23) ? il lui
faut répondre que le silence de Jésus, sous les coups et au milieu
des supplices, a marqué plus de fermeté et de constance que tout
ce que les Grecs ont pu dire dans les maux qu'ils souffraient. Celse
refusera-t-il de croire ce qu'en disent de bonne foi des auteurs
sincères, qui ont écrit dans toute la vérité ce que Jésus a fait
d'étonnant, et qui mettent au nombre des choses de cet ordre le
silence qu'il garda pendant qu'on le déchirait à coups de fouet? Il
conserva toujours cette merveilleuse douceur dans les insultes qui
lui furent faites, et quand on le revêtit d'un manteau d'écarlate, et
quand on lui mit sur la tête une couronne d'épines, et quand on lui
mit dans la main un roseau au lieu de sceptre, il ne lui échappa
jamais rien de bas, jamais une parole de ressentiment contre ceux
qui lui faisaient tant d'outrages (Matth., XXVII, 26, 28, 29). Puis
donc qu'il a eu la constance de se laisser fustiger sans ouvrir la
bouche, et qu'il a souffert avec tant de douceur toutes les insultes
de ceux qui l'outrageaient, il n'a pas été capable de dire par
faiblesse comme quelques-uns se l'imaginent : Mon Père, que ce
calice s'éloigne de moi, s'il est possible : toutefois qu'il en soit non
selon ma volonté, mais selon la tienne (Matth., XXVI, 39). La prière
qui semble être renfermée dans ces paroles pour l'éloignement de
ce qui est désigné par le nom de calice, cache un sens que nous
avons expliqué ailleurs, où nous l'avons examiné plus
particulièrement. Mais pour les prendre le plus simplement qu'il est
possible, voyez si dans cette prière, il n'y a rien qui blesse la piété
que l'on doit à Dieu, et s'il n'est pas naturel à tous les hommes de
regarder les adversités non comme des choses désirables d'elles-mêmes
mais comme des accidents qu'il faut soutenir quand on s'y
trouve exposé, quoiqu'on voulût bien ne l'être pas. Outre que ces
paroles, toutefois qu'il en soit, non selon ma volonté, mais selon la
tienne, ne sont pas les paroles d'un homme qui succombe sous le
faix, mais d'un homme qui supporte patiemment les maux qui lui
arrivent, et qui se soumet avec respect aux ordres de la Providence.
|