[7,58] {Μετὰ ταῦτα δὲ ἴδωμεν καὶ τὴν ἑξῆς αὐτοῦ λέξιν
οὕτως ἔχουσαν· Ἔστιν αὐτοῖς καὶ τοιόνδε παράγγελμα, τὸν
ὑβρίζοντα μὴ ἀμύνεσθαι· κἂν τύπτῃ, φησί, τὴν ἑτέραν
γνάθον, σὺ δὲ καὶ τὴν ἄλλην πάρεχε· Ἀρχαῖον καὶ τοῦτο,
εὖ μάλα πρόσθεν εἰρημένον, ἀγροικότερον δ´ αὐτὸ ἀπεμνημόνευσαν.
Ἐπεὶ καὶ Πλάτωνι πεποίηται Σωκράτης Κρίτωνι
διαλεγόμενος τάδε· «Οὐδαμῶς ἄρα δεῖ ἀδικεῖν. Οὐ δῆτα.
Οὐδ´ ἀδικούμενον ἄρα ἀνταδικεῖν, ὡς οἱ πολλοὶ οἴονται,
ἐπειδή γε οὐδαμῶς δεῖ ἀδικεῖν. Οὐ φαίνεται.} Τί δὲ δή;
Κακουργεῖν δεῖ, ὦ Κρίτων, ἢ οὔ; Οὐ δεῖ δή που, ὦ Σώκρατες.
Τί δέ; Ἀντικακουργεῖν καὶ κακῶς πάσχοντα, ὡς οἱ
πολλοί φασι, δίκαιον ἢ οὐ δίκαιον; Οὐδαμῶς. Τὸ γάρ που
κακῶς ποιεῖν ἀνθρώπους τοῦ ἀδικεῖν οὐδὲν διαφέρει. Ἀληθῆ
λέγεις. Οὔτε ἄρα ἀνταδικεῖν δεῖ οὐδὲ κακῶς ποιεῖν οὐδένα
ἀνθρώπων, οὐδ´ ἂν ὁτιοῦν πάσχῃ παρ´ αὐτῶν.» Ταῦτά
φησιν ὁ Πλάτων καὶ αὖθις τάδε· «Σκόπει οὖν δὴ καὶ σὺ
εὖ μάλα, πότερον κοινωνεῖς καὶ συνδοκεῖ σοι, καὶ ἀρχόμεθα
ἐντεῦθεν βουλευόμενοι, ὡς οὐδέποτε ὀρθῶς ἔχοντος οὔτε τοῦ
ἀδικεῖν οὔτε τοῦ ἀνταδικεῖν οὔτε κακῶς πάσχοντα ἀμύνεσθαι
ἀντιδρῶντα κακῶς· ἢ ἀφίστασαι καὶ οὐ κοινωνεῖς τῆς
ἀρχῆς; Ἐμοὶ μὲν γὰρ καὶ πάλαι οὕτως καὶ νῦν ἔτι δοκεῖ.»
Πλάτωνι μὲν οὖν οὕτως ἤρεσεν, ἦν δὲ καὶ πρόσθεν ἔτι θείοις
ἀνδράσι δεδογμένα. Ἀλλὰ τῶνδε μὲν πέρι καὶ τῶν ἄλλων,
ὅσα παραφθείρουσιν, ἀρκείτω τὰ εἰρημένα· καὶ ὅτῳ φίλον
ἐπὶ πλεῖόν τι αὐτῶν ζητεῖν, εἴσεται.
| [7,58] Voyons maintenant ce qu'il ajoute : Ils ont aussi, dit-il, ce
précepte : que l'on ne doit point repousser les outrages; et voici
comme ils l'expriment; Si l'on vous frappe sur une joue, présentez
encore l'autre (Matth., V, 39). Mais la même chose a été dite
longtemps avant eux. Tout ce qu'il y a du leur, ce n'est que
l'expression grossière. En effet, Platon introduit Socrate
s'entretenant de la sorte arec Criton (Dans le Criton) : "Il ne faut
donc faire d'injustice à personne. Sans doute. Ni même, quoi qu'on
en pense ordinairement, à ceux qui nous font injustice les premiers,
puisqu'en général il ne faut faire aucune injustice. C'est ce qu'il me
semble. Mais dites-moi, Criton, est-il pemis de faire du mal ou s'il
ne l'est pas? Je ne crois pas qu'il le soit. Socrate. Et si l'on nous fait
du mal, est-il juste que nous en rendions, comme la plupart se
l'imaginent, ou s'il n'est pas juste ? Il n'est pas juste, à mon avis :
car il n'y a point de différence entre faire du mal à quelqu'un et lui
faire injustice. Vous avez raison : de sorte qu'il ne faut ni faire
injustice à aucun homme, ni lui faire du mal de quelque manière
que vous en ayez été traité". C'est ainsi que parle Platon; et il ajoute
encore: "Voyez donc bien si vous êtes en ceci d'accord avec moi, et
si nous pouvons bâtir sur ce fondement ; qu'il n'est jamais permis
de faire injustice, quand même nous y aurions été provoques, ni de
rendre le mal que l'on nous a fait; ou si vous êtes d'une autre
opinion, et ne voulez pas admettre ce principe, ça toujours été mon
sentiment et ce l'est encore". Voilà quelles sont les maximes de
Platon, et les hommes divins qui l'ont précède, en avaient de toutes
pareilles. Mais que cela suffise sur ce sujet ; et sur les autres
matières que ces gens n'ont prises d'ailleurs que pour les gâter. Si
quelqu'un en veut faire un examen plus exact, il peut se satisfaire
sans beaucoup de peine.
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