HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre VII

Chapitre 53

  Chapitre 53

[7,53] Μετὰ ταῦτα τοίνυν, πρὸς κατὰ δύναμιν ἀπηντήσαμεν, φησὶ πρὸς ἡμᾶς· Πόσῳ δ´ ἦν ὑμῖν ἄμεινον, ἐπειδή γε καινοτομῆσαί τι ἐπεθυμήσατε, περὶ ἄλλον τινὰ τῶν γενναίως ἀποθανόντων καὶ θεῖον μῦθον δέξασθαι δυναμένων σπουδάσαι; Φέρε, εἰ μὴ ἤρεσκεν Ἡρακλῆς καὶ Ἀσκληπιὸς καὶ οἱ πάλαι δεδοξασμένοι, Ὀρφέα εἴχετε, ἄνδρα ὁμολογουμένως ὁσίῳ χρησάμενον πνεύματι καὶ αὐτὸν βιαίως ἀποθανόντα. Ἀλλ´ ἴσως ὑπ´ ἄλλων προείληπτο. Ἀνάξαρχον γοῦν, ὃς εἰς ὅλμον ἐμβληθεὶς καὶ παρανομώτατα συντριβόμενος εὖ μάλα κατεφρόνει τῆς κολάσεως λέγων· «Πτίσσε, πτίσσε τὸν Ἀναξάρχου θύλακον, αὐτὸν γὰρ οὐ πτίσσεις»· θείου τινὸς ὡς ἀληθῶς πνεύματος φωνή. Ἀλλὰ καὶ τούτῳ φθάσαντές τινες ἠκολούθησαν φυσικοί. Οὐκοῦν Ἐπίκτητον; Ὃς τοῦ δεσπότου στρεβλοῦντος αὐτοῦ τὸ σκέλος ὑπομειδιῶν ἀνεκπλήκτως ἔλεγε· «Κατάσσεις», καὶ κατάξαντος «Οὐκ ἔλεγον», εἶπεν, «ὅτι κατάσσεις»; Τί τοιοῦτον ὑμέτερος θεὸς κολαζόμενος ἐφθέγξατο; Ὑμεῖς δὲ κἂν Σίβυλλαν, χρῶνταί τινες ὑμῶν, εἰκότως ἂν μᾶλλον προεστήσασθε ὡς τοῦ θεοῦ παῖδα· νῦν δὲ παρεγγράφειν μὲν εἰς τὰ ἐκείνης πολλὰ καὶ βλάσφημα εἰκῇ δύνασθε, τὸν δὲ βίῳ μὲν ἐπιρρητοτάτῳ θανάτῳ δὲ οἰκτίστῳ χρησάμενον θεὸν τίθεσθε. Πόσῳ τοῦδε ἐπιτηδειότερος ἦν ὑμῖν Ἰωνᾶς «ἐπὶ τῇ κολοκύντῃ» Δανιὴλ ἐκ τῶν θηρίων οἱ τῶνδε ἔτι τερατωδέστεροι; [7,53] Après ce que nous venons d'examiner, selon que nous en avons été capables, Celse nous parle de la sorte : Si vous aviez tant d'envie d'innover, combien auriez-vous mieux fait de choisir quelqu'un qui fut mort glorieusement, et en qui la fiction qui l'aurait fait Dieu, trouvât au moins à se soutenir? Si vous ne vous accommodiez pas d'Hercule, d'Esculape, et de ces autres héros de l'antiquité. vous aviez Orphée qui était sans contredit un homme divinement inspiré et qui est mort lui aussi, de mort violente. Mais peut-être que vous aviez été devancés par d'autres à son égard. Vous pouviez donc prendre Anaxagore que qui, comme on le pilait dans un mortier avec la dernière barbarie, témoignait un généreux mépris pour ce supplice. Broyez, broyez, disait-il, l'étui d'Anaxarque; car pour lui vous ne le touchez point. Parole vraiment digne de l'Esprit divin. Mais il y en avait encore d'autres qui faisaient déjà profession d'être ses disciples pour la physique. Vous pouviez prendre Épictète qui comme son maître lui tordait violemment la jambe : Vous me rompez la jambe, lui dit-il en souriant et sans s'émouvoir ; et comme il la lui eût rompue, ne l'avais-je pas bien dit, ajouta-t-il, que vous me la rompriez ? Qu'est-ce que votre Dieu a dit de pareil dans les tourments? Quand vous vous seriez adressés à la Sybille, dont quelques-uns de vous font valoir l'autorité, vous auriez été mieux fondés à lui donner Dieu pour père. Mais vous avez pris le vain parti de faire glisser dans ses écrits plusieurs choses pleines d'impiété, et vous nous présentez pour Dieu, celui qui a fini son infâme vie par une mort pleine de misère. N'aviez-vous pas des sujets incomparablement plus propres pour votre dessein, et en Jonas, englouti par le grand poisson, et en Daniel, échappé des griffes des lions, et en d'autres, dont les aventures tiennent encore plus du prodige?


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Dernière mise à jour : 21/11/2008