[7,52] Μὴ ἀγανακτείτω δὲ Κέλσος, ἐπὰν χωλοὺς λέγωμεν
καὶ τὰς βάσεις τῆς ψυχῆς πεπηρωμένους τοὺς ἐπὶ τὰ νομιζόμενα
ἱερὰ ὡς ἀληθινὰ ἱερὰ σπεύδοντας καὶ μὴ ὁρῶντας
ὅτι οὐδὲν βαναύσων ἔργον δύναται εἶναι ἱερόν. Τρέχουσι δὲ
καὶ οἱ κατὰ τὴν διδασκαλίαν Ἰησοῦ εὐσεβοῦντες, ἕως ἐπὶ
τὸ τέλος φθάσαντες δρόμου εἴπωσιν ἐρρωμένῃ καὶ ἀληθευούσῃ
τῇ διαθέσει· «Τὸν ἀγῶνα τὸν καλὸν ἠγώνισμαι, τὸν δρόμον
τετέλεκα, τὴν πίστιν τετήρηκα· λοιπὸν ἀπόκειταί μοι ὁ
τῆς δικαιοσύνης στέφανος.» Καὶ ἕκαστός γε ἡμῶν «οὕτως»
τρέχει «ὡς οὐκ ἀδήλως» καὶ «οὕτω» πρὸς τὴν κακίαν
πυκτεύει «ὡς οὐκ ἀέρα δέρων» ἀλλὰ τοὺς ὑπὸ «τὸν
ἄρχοντα τῆς ἐξουσίας τοῦ ἀέρος, τοῦ πνεύματος τοῦ νῦν
ἐνεργοῦντος ἐν τοῖς υἱοῖς τῆς ἀπειθείας». Λεγέτω δ´ ἡμᾶς
ὁ Κέλσος σώματι τῷ νεκρῷ ζῶντας, ἀκούοντας· «Εἰ κατὰ
σάρκα ζῆτε, μέλλετε ἀποθνῄσκειν· εἰ δὲ πνεύματι τὰς πράξεις
τοῦ σώματος θανατοῦτε, ζήσεσθε», καὶ μανθάνοντας τὸ
«Εἰ πνεύματι ζῶμεν, πνεύματι καὶ στοιχῶμεν»· εἴη τε
τοῖς ἔργοις ἡμᾶς δεικνύναι ψευδόμενον τὸν λέγοντα περὶ
ἡμῶν ὅτι τῷ σώματι ζῶμεν τῷ νεκρῷ.
| [7,52] Cependant, que Celse ne trouve pas mauvais si nous
prenons pour des boiteux, pour des gens estropiés à l'égard de
l'âme, ceux qui courent aux temples comme à des lieux qui ont
quelque sainteté réelle, sans considérer que la main d'un vil artisan
ne peut rien faire qui soit effectivement sacré. Ceux qui suivent la
religion de Jésus courent aussi, jusqu'à ce qu'ils soient arrivés au
but de leur course : et c'est alors qu'ils s'écrient avec toute la force
et la confiance que donne la vérité: J'ai bien combattu dans la lice,
j'ai fourni ma course, j'ai conservé la foi ; il ne me reste que de
recevoir la couronne qui m'est réservée avec justice. ( II Tim., IV,
7, 8) ! Mais quand nous courons tous ainsi, ce n'est pas sans avoir
de but certain ; quand nous combattons contre le vice, ce n'est pas
comme donnant des coups en l'air (I Cor., IX, 26), c'est plutôt
comme attaquant les sujets du prince qui a l'empire de l'air, de cet
esprit qui déploie maintenant son efficace dans les incrédules
(Ephés., II, 2J. Que Celse dise donc que nous ne vivons qu à l'égard
de notre corps, la partie morte de notre être, nous à qui
s'adressent ces paroles : Si vous vivez selon la chair, vous ne
pouvez éviter la mort ; mais si vous mortifiez par l'esprit les actes
du corps, vous vivrez (Rom., VIII, 13) : et qui savons encore que si
nous vivons par l'esprit, nous devons aussi nous conduire par
l'esprit (Gal., V, 25). Tâchons seulement de faire en sorte que nos
actions convainquent de mensonge celui qui nous fait ce reproche.
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