[7,51] Καὶ τί με δεῖ ἐπὶ πλεῖον ἀντιπαρατιθέναι τῇ λέξει
Κέλσου, ὡς πολλῷ πρότερον τούτων παρ´ ἡμῖν λελεγμένων,
ὅτε καὶ ἐκ τῶν εἰρημένων σαφές ἐστι τὸ βούλημα ἡμῶν;
Ἐν τούτοις δὲ καὶ οἱονεὶ τίθησιν, εἰπὼν πνεῦμα θεῖον κατιὸν
ἐκ θεοῦ προαγγέλλειν τὰ θεῖα, τοῦτ´ ἂν εἴη τὸ πνεῦμα τὸ
ταῦτα κηρύττον, οὗ δὴ πλησθέντες ἄνδρες παλαιοὶ πολλὰ
κἀγαθὰ ἤγγειλαν. Οὐκ εἶδε δὲ διαφορὰν τῶν παρ´ ἡμῖν
ἠκριβωμένων, τοῖς λέγουσιν ὅτι καὶ «Τὸ ἄφθαρτόν σου
πνεῦμά ἐστιν ἐν πᾶσι, διὸ τοὺς παραπίπτοντας κατ´ ὀλίγον»
ἐλέγχει ὁ θεός, φάσκουσι δὲ ἄλλα καὶ τὸ «Λάβετε πνεῦμα
ἅγιον» τὴν ποσότητα τοῦ διδομένου ἑτέραν ἐμφαίνειν παρὰ
τὴν δηλουμένην ἐκ τοῦ «Βαπτισθήσεσθε ἐν πνεύματι
ἁγίῳ οὐ μετὰ πολλὰς ταύτας ἡμέρας».
Ἔργον δέ ἐστι ταῦτ´ ἐπιμελῶς νοήσαντα ἰδεῖν διαφορὰν
τῶν ἐκ διαλειμμάτων πλειόνων χωρησάντων τὴν τῆς ἀληθείας
κατάληψιν καὶ βραχεῖαν ἐπίνοιαν θεοῦ καὶ τῶν ἐπὶ πλεῖον
θεοφορηθέντων καὶ ἀεὶ μετὰ θεοῦ ἑστηκότων καὶ διὰ παντὸς
ὑπὸ θείου πνεύματος ἀγομένων· ὅπερ εἰ ἦν ἐξετασθὲν καὶ
νενοημένον Κέλσῳ, οὐκ ἂν ἀμαθίαν ἡμῖν ἐνεκάλει οὐδὲ
προσέταττε μὴ λέγειν τυφλώττειν τοὺς ἐν ὑλικαῖς τέχναις
ἀνθρώπων, ταῖς κατὰ τὰ ἀγάλματα, οἰομένους ἐνδείκνυσθαι
τὴν εὐσέβειαν. Οὐδεὶς γὰρ βλέπων τῆς ψυχῆς ὀφθαλμοῖς
ἄλλῳ τρόπῳ σέβει τὸ θεῖον παρὰ τὸν ὑποδεικνύντα ἐνορᾶν
ἀεὶ τῷ τοῦ παντὸς δημιουργῷ καὶ πᾶσαν εὐχὴν ἀναφέρειν
ἐκείνῳ καὶ πάντα πράττειν ὡς ἐν ὀφθαλμοῖς θεοῦ, ἐπὶ θεατοῦ,
ἐνορῶντος ἡμῶν καὶ τοῖς λογισμοῖς.
Εὐχόμεθα οὖν ἡμεῖς καὶ βλέπειν καὶ ὁδηγοὶ εἶναι τυφλῶν,
ἕως προσελθόντες τῷ λόγῳ τοῦ θεοῦ ἀπολάβωσι τὰς ὑπὸ
τῆς ἀγνοίας τυφλωθείσας ὄψεις τῆς ψυχῆς αὐτῶν. Ἐὰν δὲ
καὶ ποιῶμεν ἄξια τοῦ εἰπόντος τοῖς μαθηταῖς· «Ὑμεῖς
ἐστε τὸ φῶς τοῦ κόσμου» καὶ τοῦ διδάξαντος λόγου ὅτι
«Τὸ φῶς ἐν τῇ σκοτίᾳ φαίνει» ἐσόμεθα καὶ «φῶς» τῶν
ἐν σκότει καὶ παιδεύσομεν τοὺς ἄφρονας καὶ διδάξομεν τοὺς
νηπίους.
| [7,51] Mais qu'est-il besoin
que j'oppose un plus grand nombre de nos passages aux
paroles de Celse pour faire voir qu'elles ne contiennent rien qui n'ait
été dit parmi nous longtemps auparavant, puisque ceux que nous
avons allégués jusqu'ici suffisent pour justifier clairement notre
prétention ? Il semble que ce qu'il ajoute y ait quelque rapport. S'il
est vrai que quelqu esprit soit descendu de la part de Dieu pour
déclarer aux hommes les choses divines, c'est sans doute l'esprit
qui a révélé ces vérités; c'est de ce même esprit que les anciens ont
été remplis, pour publier tant de belles et de bonnes choses. Mais il
ne sait pas combien cela est différent des excellentes pensées de
ceux qui nous disent : Ton esprit incorruptible est répand partout, ô
Dieu ! c'est pourquoi tu corriges peu à peu ceux qui tombent en
quelque faute (Sag., XII, 1,2), de ceux qui nous apprennent encore
parmi leurs autres enseignements, que ces mots, Recevez le Saint-
Esprit (Jean, XX, 22), nous marquent, dans ce qui est donné, une
qualité différente de celle qui est désignée par ceux-ci : Vous serez
baptisés du Saint-Esprit dans peu de jours (Act., I, 5). On ne
saurait, au reste, sans beaucoup de peine et d'étude, concevoir la
différence qu'il y a entre ceux qui ne reçoivent la connaissance de la
vérité, c'est-à-dire celle de Dieu, qu'à diverses fois, par intervalles
et pour peu de temps, et ceux qui ont un perpétuel commerce avec
Dieu, qui sont toujours animés de sa vertu, et toujours conduits par
son esprit. Si Celse s'y était appliqué avec assez de soin pour y
réussir, il ne nous accuserait pas d'ignorance et il ne nous
défendrait pas de traiter d'aveugles ceux qui croient que la piété se
fait voir par les ouvrages qui sortent de la main des hommes, et par
les productions d'un art mécanique, tel que la sculpture. Un homme
qui a les yeux de l'âme bien disposés, ne sert jamais la Divinité par
d'autres voies que par celles qui le conduisent à avoir toujours en
vue le Créateur de l'univers, à n'adresser de vœux qu'à lui seul, et à
faire toutes ses actions comme sous les yeux de Dieu, qui sont si
perçants, qu'ils pénètrent jusque dans nos pensées. Notre désir est
donc, et de voir nous-mêmes, et d'être les guides des aveugles
pour les amener à la parole de Dieu (ou au Verbe), qui leur fasse
recouvrer la vue de l'âme, que l'ignorance leur avait fait perdre.
Mais c'est en nous rendant dignes de celui qui disait à ses disciples
: Vous êtes la lumière du monde (Matth., V, 14) ; de ce Verbe divin
qui enseignait que la lumière a relui dans les ténèbres (Jean, I, 5) ;
c'est par là, dis-je, que nous deviendrons la lumière de ceux qui
sont couverts de ténèbres, que nous donnerons de la sagesse à
ceux qui en manquent, que nous instruirons les ignorants (Rom., Il,
19, 20).
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