HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre VII

Chapitre 50

  Chapitre 50

[7,50] μὲν οὖν οὐκ ἐσαφήνισε, πῶς μετὰ γενέσεώς ἐστι πλάνη, οὐδὲ παρέστησεν τι περ ἐβούλετο, ἵνα κατανοήσωμεν συγκρίνοντες τὰ αὐτοῦ τοῖς ἡμετέροις· οἱ δὲ προφῆται, αἰνιττόμενοι τι περὶ τῶν γενέσεως πραγμάτων σοφόν, θυσίαν «περὶ ἁμαρτίας» λέγουσιν ἀναφέρεσθαι καὶ περὶ τῶν ἄρτι γεγενημένων ὡς οὐ καθαρῶν ἀπὸ ἁμαρτίας. Φασὶ δὲ καὶ τό· «Ἐν ἀνομίαις συνελήφθην, καὶ ἐν ἁμαρτίαις ἐκίσσησέ με μήτηρ μουἈλλὰ καὶ ἀποφαίνονται ὅτι «Ἀπηλλοτριώθησαν οἱ ἁμαρτωλοὶ ἀπὸ μήτρας», παραδόξως λέγοντες καὶ τό· «Ἐπλανήθησαν ἀπὸ γαστρός, ἐλάλησαν ψευδῆΟὕτω δὲ πᾶσαν τὴν τῶν αἰσθητῶν διαβάλλουσιν οἱ καθ´ ἡμᾶς σοφοὶ φύσιν, ὥστε πῇ μὲν ματαιότητα εἰρῆσθαι τὰ σώματα ἐν τῷ «Τῇ γὰρ ματαιότητι κτίσις ὑπετάγη οὐχ ἑκοῦσα ἀλλὰ διὰ τὸν ὑποτάξαντα ἐπ´ ἐλπίδι», πῇ δὲ ματαιότητα «ματαιοτήτων» ὧν εἶπεν Ἐκκλησιαστής· «Ματαιότης ματαιοτήτων, τὰ πάντα ματαιότηςΤίς δ´ οὕτω διαβέβληκε τὴν ἐνταῦθα τῆς ἀνθρώπου ψυχῆς ζωήν, ὡς εἰπών· «Πλὴν τὰ σύμπαντα ματαιότης, πᾶς ἄνθρωπος ζῶν;» Οὐ γὰρ ἐδίστασε περὶ τῆς διαφορᾶς τοῦ ζῆν τῆς ψυχῆς ἐνταῦθα καὶ ἔξω τῶν ἐνθάδε, οὐδ´ ἔλεγε μέν· Τίς οἶδεν εἰ τὸ ζῆν μέν ἐστι κατθανεῖν, τὸ κατθανεῖν δὲ ζῆν; θαρρεῖ δὲ λέγειν τὰ ἀληθῆ ἐν τῷ «Ἐταπεινώθη εἰς χοῦν ψυχὴ ἡμῶν» καὶ «Εἰς χοῦν θανάτου κατήγαγές με»· καθὸ καὶ τὸ «Τίς με ῥύσεται ἐκ τοῦ σώματος τοῦ θανάτου τούτου»; λέλεκται καὶ τὸ «Ὃς μετασχηματίσει τὸ σῶμα τῆς ταπεινώσεως ἡμῶν». Προφήτης δέ ἐστι καὶ εἰπὼν τό· «Ἐταπείνωσας ἡμᾶς ἐν τόπῳ κακώσεως», «κακώσεως» τόπον λέγων τὸν περίγειον τόπον, ἐφ´ ὃν ἐκβληθεὶς ἀπὸ τοῦ παραδείσου διὰ τὴν κακίαν ἐλήλυθεν Ἀδάμ, ὅπερ ἐστὶν ἄνθρωπος. Καὶ λέγων δὲ ὅτι «Βλέπομεν ἄρτι δι´ ἐσόπτρου καὶ ἐν αἰνίγματι, τότε δὲ πρόσωπον πρὸς πρόσωπον», ἔτι δὲ καὶ τό· «Ἐνδημοῦντες ἐν τῷ σώματι ἐκδημοῦμεν ἀπὸ τοῦ κυρίου», διὸ «εὐδοκοῦμεν ἐκδημῆσαι ἐκ τοῦ σώματος καὶ ἐνδημῆσαι πρὸς τὸν κύριον», ὅρα πηλίκα περὶ τῆς διαφόρου ζωῆς τῶν ψυχῶν τεθεωρήκει. [7,50] Celse n'explique point comment l'erreur accompagne la génération ; et il ne fait pas assez entendre ce qu'il veut dire, pour nous donner lieu de comparer sa pensée avec les nôtres, et d'en pouvoir bien juger. Mais les prophètes, qui ont bien voulu nous découvrir ce qui mérite d'être su, sur le sujet des choses produites par la génération, nous disent que le sacrifice expiatoire est offert, même pour les enfants nouveau-nés (Lévitiq., XII, 6), comme n'étant pas exempts de la souillure du péché. J'ai été conçu dans le vice, disent-ils encore, et j'étais dans le péché quand ma mère me portait dans son sein (Ps. L ou LI, 7). Ils déclarent même que les méchants se sont éloignés de leur devoir, pendant qu'ils étaient encore dans les flancs de leur mère, ajoutant, par une espèce de paradoxe, qu'avant qu'elle les eût mis au monde, ils suivaient déjà des voies égarées et proféraient des mensonges (Ps.LVll ou LVIII, 4). D'ailleurs nos sages marquent tant de mépris pour toutes les choses sensibles, que tantôt ils traitent de vanité toute la nature corporelle et matérielle, disant que les créatures ont été assujetties à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de ce qui les y a assujetties avec espérance (Rom., VIII, 20) ; tantôt ils la traitent de vanité des vanités, comme fait l'Ecclésiaste : Vanité des vanités, s'écrie-t-il, tout n'est que vanité (Ecclésiaste, I, 2). Qui a jamais fait une peinture si peu avantageuse de la vie que l'âme de l'homme mène ici-bas, que celui qui a dit: Il n'y a que vanité au monde, tout homme vivant n'est autre chose (Ps. XXXVIII ou XXXIX, 6). Il ne balance point sur la différence qui se trouve entre cette vie présente et une autre vie ; et il ne dit pas : "Qui sait si mourir n'est point vivre, Et si vivre n'est point mourir"? (EURIPIDE). Il prononce hardiment en faveur de la vérité. Notre âme, dit-il, a été abaissée jusque dans la poudre (Ps. XLIII ou XLIV, 26). Et encore : Tu m'as fait descendre dans la poussière de la mort (Ps. XXI ou XXII, 16). A quoi se rapporte aussi ce qui est dit ailleurs: Qui me délivrera de ce corps sujet à la mort (Rom., VII, 24)? Et ceci tout de même : Il transformera notre corps vil et abject (Philip., Ill, 21). C'est encore un prophète qui a dit : Tu nous as abattus dans le lieu de l'affliction (Ps. XLIII ou XLIV, 20), entendant par le lieu de l'affliction ces lieux terrestres où Adam, c'est-à-dire l'homme, se retira après avoir été chassé du paradis à cause de son péché (Gen., Ill, 23). Voyez, je vous prie, si l'on peut mieux parler de la différente vie des âmes que celui qui a dit : Nous voyons présentement dans un miroir et d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face (I Cor., XIII, 12) ; et, Tant que ce corps nous sert de demeure, nous demeurons loin du Seigneur; c'est pourquoi nous souhaitons de quitter la demeure de ce corps, pour aller demeurer avec le Seigneur (II Cor., V, 6, 8).


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Dernière mise à jour : 21/11/2008