[7,5] Ἀλλὰ καὶ εἴπερ πεπίστευται οὐ παρὰ Χριστιανοῖς καὶ
Ἰουδαίοις μόνοις ἀλλὰ καὶ παρ´ ἄλλοις πολλοῖς Ἑλλήνων
καὶ βαρβάρων ὅτι ζῇ καὶ ὑπάρχει μετὰ τὸν ἀπὸ τοῦ σώματος
χωρισμὸν ἡ ἀνθρωπίνη ψυχή, καὶ τῷ λόγῳ παρίσταται ὅτι
ἡ μὲν καθαρὰ καὶ μὴ βαρουμένη ὑπὸ τῶν τῆς κακίας μολιβδίδων
μετέωρος φέρεται ἐπὶ τοὺς τόπους τῶν καθαρωτέρων
καὶ αἰθερίων σωμάτων, καταλιποῦσα τὰ τῇδε παχέα σώματα
καὶ τὰ ἐν αὐτοῖς μιάσματα, ἡ δὲ φαύλη καὶ ὑπὸ τῶν ἁμαρτάδων
καθελκομένη ἐπὶ τὴν γῆν καὶ μηδ´ ἀναπνεῦσαι δυναμένη
τῇδε φέρεται καὶ καλινδεῖται, ἡ μέν τις ἐπὶ «τὰ μνήματα»,
ἔνθα καὶ ὤφθη σκιοειδῶν ψυχῶν «φαντάσματα», ἡ δέ τις
ἁπαξαπλῶς περὶ τὴν γῆν· ποδαπὰ χρὴ νομίζειν εἶναι
πνεύματα τὰ ὅλους, ἵν´ οὕτως ὀνομάσω, αἰῶνας προσδεθέντα
ὥσπερ εἴτε μαγγανείαις τισὶν εἴτε καὶ διὰ τὴν σφετέραν
κακίαν οἰκοδομαῖς καὶ τόποις; Ὁ λόγος δὴ αἱρεῖ φαῦλ´ ἄττα
νομίζειν εἶναι τὰ τοιαῦτα, τῇ προγνωστικῇ δυνάμει μέσῃ
τυγχανούσῃ εἰς ἀπάτην ἀνθρώπων χρώμενα καὶ πρὸς τὸ
περισπάσαι αὐτοὺς ἀπὸ τοῦ θεοῦ καὶ τῆς καθαρᾶς εἰς αὐτὸν
εὐσεβείας. Δηλοῖ δὲ τὸ τοιούτους αὐτοὺς τυγχάνειν καὶ τὸ
ταῖς ἀπὸ τῶν θυσιῶν ἀναθυμιάσεσι καὶ ταῖς ἀπὸ τῶν αἱμάτων
καὶ ὁλοκαυτωμάτων ἀποφοραῖς τρεφόμενα αὐτῶν τὰ σώματα,
φιληδονούντων τοῖς τοιούτοις, ἐπ´ αὐτὸ τυγχάνειν τοῦ
ὡσπερεὶ φιλοζωεῖν, ἀνάλογον φαύλοις ἀνθρώποις, οὐκ
ἀσπαζομένοις μὲν τὸ καθαρώτερον ἔξω σωμάτων ζῆν,
περιέπουσι δὲ διὰ τὰς σωματικὰς ἡδονὰς τὴν ἐν τῷ γεώδει
σώματι ζωήν.
Εἴπερ δὲ θεὸς ἦν, ὡς Ἕλληνες οἴονται, ὁ ἐν Δελφοῖς
Ἀπόλλων, τίνα μᾶλλον ἐχρῆν αὐτὸν ἐκλέξασθαι προφήτην ἢ
τὸν σοφὸν ἢ μὴ εὑρισκομένου τοῦ τοιούτου κἂν τὸν προκόπτοντα;
Πῶς δ´ ἂν οὐκ ἄνδρα μᾶλλον προφητεύειν ἐβούλετο
ἤπερ γυναῖκα; Εἰ δὲ καὶ τὸ θῆλυ ἤθελεν, ὡς τάχα μὴ
δυνάμενος ἢ μὴ τερπόμενος ἄλλῳ τινὶ ἢ τοῖς κόλποις τῶν
γυναικῶν, πῶς οὐχὶ παρθένον μᾶλλον ἐχρῆν αὐτὸν ἐπιλέξασθαι
ἤπερ γυναῖκα τὴν τὸ βούλημα αὐτοῦ θεσπίζουσαν;
| [7,5] D'ailleurs
c'est une créance reçue, non par les chrétiens et par les Juifs
seulement, mais par la plupart des Grecs mêmes et des barbares,
que l'âme humaine subsiste après être séparée de son corps, et ne
meurt pas avec lui. A quoi les lumières de la raison veulent que l'on
ajoute, que les âmes nettes, qui ne sont point chargées du fardeau
des vices, comme d'une pesante masse de plomb, s'élèvent au plus
haut des airs, dans la région des corps les plus purs et les plus
subtils ; laissant ici-bas les corps grossiers, avec leurs ordures : au
lieu que les âmes souillées, que le poids de leurs péchés attache
tellement à la terre, qu'elles n'ont pas la force de pousser même
leurs soupirs en haut, se tournent et se vautrent dans ces bas lieux,
les unes autour des sépulcres, où l'on en voit qui paraissent
quelquefois comme des ombres, les autres autour de quelques
autres matières terrestres, quelles qu'elles soient. Cela étant, que
doit-on penser de ces esprits qui passent des siècles entiers pour
ainsi dire arrêtés en de certains endroits, et attachés à une même
demeure comme par la force de quelques charmes ou par un effet
de leur propre impureté? Ils doivent avec raison être pris pour des
esprits malins, puisqu'ils abusent ainsi de l'art de prédire l'avenir
qui, de soi, est de l'ordre des choses indifférentes; et qu'ils
l'emploient à tromper les hommes, les détournant
par là du vrai Dieu et de la pureté de son service. Ce qui fait voir
encore qu'ils doivent être pris pour tels, c'est qu'ils aiment le sang
des victimes, la fumée et l'odeur des sacrifices, et qu'ils en
nourrissent leurs corps; se tenant autour avec plaisir comme pour y
chercher leur vie : semblables à ces hommes corrompus qui,
méprisant la pureté d'une vie détachée des sens, n'ont d'inclination
que pour les voluptés de la chair, et pour la vie terrestre et
corporelle où ils les trouvent. Si cet Apollon qu'on sert à Delphes
était un Dieu comme les Grecs se le persuadent, quel autre devait-il choisir pour rendre ses oracles, qu'un homme sage ou s'il n'en
pouvait trouver de tel, qu'un homme au moins qui tâchât de le
devenir? Comment ne se servait-il pas pour cela plutôt d'un homme
que d'une femme? Ou s'il aimait tant ce sexe qu'il ne pût s'insinuer
ni se plaire que dans le sein d'une femme, pourquoi ne prenait-il
pas une vierge plutôt qu'une autre pour interprète de sa volonté?
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