| [7,4] Ὅθεν ἡμεῖς ἀποδείκνυμεν συνάγοντες ἀπὸ τῶν ἱερῶν
γραμμάτων ὅτι οἱ ἐν Ἰουδαίοις προφῆται, ἐλλαμπόμενοι
ὑπὸ τοῦ θείου πνεύματος τοσοῦτον, ὅσον ἦν καὶ αὐτοῖς τοῖς
προφητεύουσι χρήσιμον, προαπέλαυον τῆς τοῦ κρείττονος
εἰς αὐτοὺς ἐπιδημίας· καὶ διὰ τῆς πρὸς τὴν ψυχὴν αὐτῶν,
ἵν´ οὕτως ὀνομάσω, ἁφῆς τοῦ καλουμένου ἁγίου πνεύματος
διορατικώτεροί τε τὸν νοῦν ἐγίνοντο καὶ τὴν ψυχὴν λαμπρότεροι 
ἀλλὰ καὶ τὸ σῶμα, οὐδαμῶς ἔτι ἀντιπρᾶττον τῷ
κατ´ ἀρετὴν βίῳ, ἅτε κατὰ τὸ παρ´ ἡμῖν καλούμενον «φρόνημα 
τῆς σαρκὸς» νεκρούμενον. «Πνεύματι» γὰρ θειοτέρῳ
«τὰς τοῦ σώματος πράξεις» καὶ ἀπὸ τοῦ φρονήματος «τῆς
σαρκὸς» ἀρχομένας ἔχθρας, τυγχάνοντος πρὸς θεόν, θανατοῦσθαι 
πεπείσμεθα.
Εἰ δ´ ἐξίσταται καὶ οὐκ ἐν ἑαυτῇ ἐστιν ἡ Πυθία, ὅτε
μαντεύεται, ποδαπὸν νομιστέον πνεῦμα, τὸ σκότον καταχέαν 
τοῦ νοῦ καὶ τῶν λογισμῶν, ἢ τοιοῦτον ὁποῖόν ἐστι καὶ τὸ
τῶν δαιμόνων γένος, οὓς οὐκ ὀλίγοι Χριστιανῶν ἀπελαύνουσι
τῶν πασχόντων σὺν οὐδενὶ περιέργῳ καὶ μαγικῷ ἢ φαρμακευτικῷ 
πράγματι ἀλλὰ μόνῃ εὐχῇ καὶ ὁρκώσεσιν ἁπλουστέραις 
καὶ ὅσα ἂν δύναιτο προσάγειν ἁπλούστερος ἄνθρωπος;
Ὡς ἐπίπαν γὰρ ἰδιῶται τὸ τοιοῦτον πράττουσι, παριστάσης
τῆς ἐν τῷ λόγῳ Χριστοῦ χάριτος τὸ τῶν δαιμονίων εὐτελὲς
καὶ ἀσθενές, οὐ πάντως δεόμενον πρὸς τὸ ἡττηθῆναι καὶ
εἶξαν ὑπεξελθεῖν ἀπὸ ψυχῆς ἀνθρώπου καὶ σώματος σοφοῦ
τινος καὶ δυνατοῦ ἐν ταῖς λογικαῖς περὶ τῆς πίστεως ἀποδείξεσιν.
 | [7,4] Conformément à cela, nous faisons voir qu'en consultant l'Écriture 
sainte, on trouve que les prophètes des Juifs, éclairés par l'esprit 
divin, autant que leur propre besoin le demandait, recueillaient les 
premiers fruits de la présence de la Divinité qui les inspirait. Ainsi 
leur âme, par l'attouchement de cet Esprit saint, s'il faut que je 
parle de la sorte, était toute pénétrée de lumière et avait des yeux 
plus perçants que de coutume. Leur corps même ne résistait plus 
aux mouvements de la vertu; étant mort à l'égard de ce qui se 
nomme parmi nous, les pensées et les sentiments de la chair; car 
nous croyons fermement que l'Esprit divin fait mourir les passions 
charnelles, et qu'il étouffe les rébellions que les pensées et les 
sentiments de la chair commençaient à exciter contre Dieu (Rom., 
VIII, 6, 7 et 13). Si donc la Pythie perd le sens et la connaissance, 
comme entièrement hors d'elle-même, lorsqu'elle prédit l'avenir, 
quel jugement doit-on faire de cet esprit qui lui remplit l'âme de 
ténèbres et qui lui ôte la raison, sinon qu'il est de même ordre que 
ces démons, dont beaucoup de chrétiens délivrent ceux qui en sont 
possédés? Ce qu'ils font au reste, sans aucun appareil de magie ou 
de recettes : mais avec des prières et des adjurations si simples, 
que les moindres des hommes en sont capables ; car pour 
l'ordinaire, ce sont des gens sans lettres qui font cette opération. 
Jésus-Christ voulant faire voir par cet effet de la grâce, dont il 
accompagne son Évangile, la faiblesse et l'impuissance des démons, 
qui pour être vaincus, et pour sortir sans aucune résistance du 
corps et de l'âme d'un homme, n'ont pas besoin du savoir ni de la 
force de ceux qui sont les plus puissants dans les Écritures (Act.. 
XVIII, 24), et les plus exercés dans les matières de la foi. 
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